Regard sur quelques pays
Un regard sur quelques anciennes colonies françaises
Avec la révolution industrielle, la France a pris conscience de sa dépendance grandissante vis-à-vis des productions agricoles de ses colonies et a relancé son aventure outre-mer, entrainant ainsi une expansion significative de son empire au XIXe siècle. Ainsi, face à cette croissance, le commerce de produits agricoles coloniaux s’accélère, notamment au tournant du XXe siècle.
Ces produits proviennent de pays tropicaux et méditerranéens, les plantes tropicales quant à elles, voyagent à travers les continents. Cette géographie nous offre ici un aperçu de la diversité de ce vaste empire au travers de documents iconographiques, textuels et cartographiques.
Loin d’être exhaustive des pays présents dans NumBA, cette liste propose une sélection de pays emblématiques des principales cultures développées sur leur continent par la métropole.
AFRIQUE
Algérie (Afrique du Nord)
Colonisée par la France à partir de 1830, l’Algérie concentre sa production agricole dans la culture des céréales et de la vigne, celle-ci ayant décuplé entre 1878 et 1905. Le climat de l’Algérie se prête aussi à la culture des plantes aromatiques comme celle du géranium rosat introduite par le pharmacien civil Simounet.
Cameroun (territoire sous mandat, Afrique centrale)
Suite à la défaite de l’Allemagne, le traité de Versailles de 1919 confie l’administration du Cameroun à la France (environ quatre cinquièmes du territoire) et au Royaume-Uni. Le cacao et le café font notamment partie des denrées principales de l’économie, ainsi que les bananes et les essences forestières.
Dahomey (Afrique occidentale française)
La colonie du Dahomey désigne la période de colonisation française de l'actuel Bénin de 1894 à 1958. L’économie de la colonie repose essentiellement sur l’agriculture, notamment sur la culture du palmier à huile. Ainsi, la station expérimentale du palmier à huile de Pobé, créée en 1924 à l’initiative des deux inspecteurs généraux d’agriculture Antony Houard et Yves Henry, a permis la mise au point de variétés de palmiers aux rendements plus élevés.
Gabon (Afrique équatoriale française)
La France s’implante dans le pays par le traité de 1839, signé avec Mpongwé Rapontchombo ou « roi Denis ». Le Gabon, créé en 1886, devient une colonie à part entière au sein de l’Afrique-Equatoriale française (A-EF) en 1910. Les forêts d’okoumé, bois tropical aux qualités très recherchées en Europe, constituent une richesse remarquable pour l’économie coloniale au Gabon.
Madagascar (océan Indien)
A 400 km des côtes du Mozambique, l’île est idéalement située sur la route des Indes orientales. Les Européens ont tenté de s’y établir dès le XVIIe siècle, en vain. En 1841, l’île de Nosy Be est occupée par la France. Des relations commerciales sont établies à partir des années 1860. Après une offensive militaire, Madagascar devient une colonie française avec la loi du 6 août 1896 L’île restant longtemps le premier producteur mondial de vanille, son économie repose sur cette culture, mais aussi sur celle du café, du riz et de l’élevage.
La Réunion (océan Indien)
Appelée Île Bourbon jusqu’en 1848, cette île de l’océan Indien est occupée et peuplée par les Français dès 1663. Département français depuis 1946, la Réunion fit partie des «anciennes colonies». Après la destruction des caféières causées par le cyclone de 1806, la Réunion se convertit dans l’agro-industrie sucrière. A partir de 1919, une catégorie de petits planteurs émerge à la place des grandes propriétés, sans toutefois remettre en cause la monoculture de la canne à sucre.
Sénégal (Afrique occidentale française)
Implantée depuis 1658 à l’embouchure du fleuve Sénégal, la France occupe une position stratégique en Afrique de l’ouest. C’est à partir du Sénégal que va se constituer au XIXe siècle un vaste domaine colonial : l’Afrique-Occidentale française. L’économie du Sénégal est basée sur la culture de l’arachide, dont la production est évacuée par Rufisque, puis par le port de Dakar.
AMERIQUE
Antilles françaises, Martinique et Guadeloupe
Colonisées par la France dès 1635, la Martinique et la Guadeloupe font partie des « vieilles colonies », départements français d’outre-mer situés dans l’ensemble des Petites Antilles au large de l’Amérique centrale. Aux plantations de tabac et d’indigo, ont succédé les plantations de caféiers, de cacaoyers et de canne à sucre, d’un meilleur rapport économique. Au XXe siècle, la culture du bananier y sera vivement encouragée.
ASIE
Cochinchine (Indochine française)
Située dans la partie la plus méridionale de l’actuel Viêt-Nam, la Cochinchine correspond à la région du delta du Mékong. Annexée par la France en 1862, elle sera le point d’ancrage de la future Indo-Chine française. Le principal moteur économique de cette colonie française est d’abord la riziculture, par la suite relayée par l’hévéaculture.
OCEANIE
Nouvelle-Calédonie (Océanie)
Actuellement une collectivité française d’Outre-mer, la France prend possession de la Nouvelle-Calédonie en 1853, située à 1500 km de l’Australie. Peu après, la culture du café y a été introduite et n’a cessé de progresser. En 1928, cet archipel se place au deuxième rang parmi les colonies françaises, après Madagascar, comme fournisseur de café à la métropole.