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INTRODUCTION A L'ÉTUDE DES EURASIENS
I. - ASPECT GÉNÉRAL DE LA QUESTION
La question du mélange des sangs est vieille comme le monde.
Depuis très longtemps, peut-être dès la fin de la période néolithique, il
n'y a plus (tout au moins en Europe) de race absolument pure. De fait,
la notion de groupes ethniques différents au sein de l'humanité paraît très
vieille. « Les descendants d'Adam, dit la tradition, ont épousé les filles des
hommes. Il existait donc des hommes, des êtres inférieurs, ces vieux sou-
venirs l'affirment et l'ethnographie semble devoir confirmer leurs
dires (i) ». Plus tard, les fils de NoÉ sont donnés comme la souche des
blancs, des jaunes et des noirs. A une période moins lointaine, la loi juive
essaie de pallier aux dangers de métissage avec les races étrangères, en
particulier après la captivité de Babylone (Cf. le livre d'ESDRAS). Des
problèmes analogues se sont posés pour bien des peuples au cours de
l'Histoire. En dehors des événements historiques, les ethnologues ont
constaté bien souvent l'existence de règles sévères pour maintenir dans
certains groupes ethniques une certaine sélection raciale. Ainsi, les Ossè-
thes du Caucase (MARTIAL).
TITE LIVE rapporte plusieurs faits, montrant que les questions de mé-
tissage n'étaient pas étrangères à la politique romaine. Lorsque Cn. MAN-
LIUS battit les Galates (les Gallo-Grecs, comme dit le vieil historien),
le consul avertit ses légions qu'il ne s'agit plus des anciens et redoutables
Gaulois pour lesquels on déclarait le «tumultus gallicus», mais de « Gau-
lois dégénérés nés en terre étrangère ». Et il ajoute que comme les fruits
et le bétail, les hommes changent quand ils quittent la terre de la patrie
et le ciel sous lequel ils ont été nourris « sicut in frugibus pecudibusque, non
tantum semina ad servaniam indolem valent, quantum terrae proprietas
cœlique sub quo aluntur mutet » (TITE LIVE, livre XXXVIII, chapitre XVII).
PAUL ÉMILE, dans un autre ordre d'idées, utilisa les antinomies raciales,
lorsqu'il entreprit de faire de la Macédoine une colonie romaine après la
révolte de Persée. Il divisa cette province en quatre contrées bien distinc-
tes dotées chacune d'une administration propre, entre lesquelles il ne pou-
vait y avoir vente de terres et dont les habitants ne pouvaient se marier
(I) J. DE MORGAN. — L'Humanité préhistorique.
« Aux premiers âges de l'humanité et maintes fois au cours de la période historique,
la race envahissante a exterminé ou réduit en esclavage les mâles. Ainsi, du côté vaincu,
« la horde s'éteignait peu à peu, laissant, par ses femmes, quelque peu de sa vie dans
les veines des descendants de ses vainqueurs » (DE MORGAN).
I. - ASPECT GÉNÉRAL DE LA QUESTION
La question du mélange des sangs est vieille comme le monde.
Depuis très longtemps, peut-être dès la fin de la période néolithique, il
n'y a plus (tout au moins en Europe) de race absolument pure. De fait,
la notion de groupes ethniques différents au sein de l'humanité paraît très
vieille. « Les descendants d'Adam, dit la tradition, ont épousé les filles des
hommes. Il existait donc des hommes, des êtres inférieurs, ces vieux sou-
venirs l'affirment et l'ethnographie semble devoir confirmer leurs
dires (i) ». Plus tard, les fils de NoÉ sont donnés comme la souche des
blancs, des jaunes et des noirs. A une période moins lointaine, la loi juive
essaie de pallier aux dangers de métissage avec les races étrangères, en
particulier après la captivité de Babylone (Cf. le livre d'ESDRAS). Des
problèmes analogues se sont posés pour bien des peuples au cours de
l'Histoire. En dehors des événements historiques, les ethnologues ont
constaté bien souvent l'existence de règles sévères pour maintenir dans
certains groupes ethniques une certaine sélection raciale. Ainsi, les Ossè-
thes du Caucase (MARTIAL).
TITE LIVE rapporte plusieurs faits, montrant que les questions de mé-
tissage n'étaient pas étrangères à la politique romaine. Lorsque Cn. MAN-
LIUS battit les Galates (les Gallo-Grecs, comme dit le vieil historien),
le consul avertit ses légions qu'il ne s'agit plus des anciens et redoutables
Gaulois pour lesquels on déclarait le «tumultus gallicus», mais de « Gau-
lois dégénérés nés en terre étrangère ». Et il ajoute que comme les fruits
et le bétail, les hommes changent quand ils quittent la terre de la patrie
et le ciel sous lequel ils ont été nourris « sicut in frugibus pecudibusque, non
tantum semina ad servaniam indolem valent, quantum terrae proprietas
cœlique sub quo aluntur mutet » (TITE LIVE, livre XXXVIII, chapitre XVII).
PAUL ÉMILE, dans un autre ordre d'idées, utilisa les antinomies raciales,
lorsqu'il entreprit de faire de la Macédoine une colonie romaine après la
révolte de Persée. Il divisa cette province en quatre contrées bien distinc-
tes dotées chacune d'une administration propre, entre lesquelles il ne pou-
vait y avoir vente de terres et dont les habitants ne pouvaient se marier
(I) J. DE MORGAN. — L'Humanité préhistorique.
« Aux premiers âges de l'humanité et maintes fois au cours de la période historique,
la race envahissante a exterminé ou réduit en esclavage les mâles. Ainsi, du côté vaincu,
« la horde s'éteignait peu à peu, laissant, par ses femmes, quelque peu de sa vie dans
les veines des descendants de ses vainqueurs » (DE MORGAN).
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