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A la zone de plaines succède une zone plus ou moins large, plus ou
moins importante de collines. Leur sol complètement dénudé par des
incendies répétés, que l'Imperata ( « tranh », herbe à paillote annamite)
revêt de son manteau rugueux et dont l'Annamite ne cultive que les
parties les plus fertiles, se couvre par endroits d'assez misérables pâtures.
Le reste est une zone désolée ; à la fin de la saison sèche, lorsqu'il man-
que d'herbage pour son bétail, le paysan y met impitoyablement le feu
pour obtenir pendant quelques jours des pousses tendres. Ainsi, chaque
année, la flamme s'élève, élargit son domaine et après avoir ravagé la
brousse herbeuse , attaque de nouveaux boisements. Ce caractère spécial
de collines et de plateaux brûlés doit être également retenu, car il posera
un problème de régénération du sol au point de vue climatique.
Entre ces collines et plus loin vers les premiers contreforts de la Chaîne
Annamitique, se creusent des vallées souvent larges et fertiles. La coloni-
sation annamite s'y engage avec sa charrue et la torche à la main. Elle
occupe les terres alluvionnaires du fond des vallées, les berges fertiles où
les crues laissent un riche limon ; puis, trop ignorante pour avoir cons-
cience de ses méfaits, elle brûle les pentes pour détruire la forêt hostile,
sans comprendre que, à mesure qu'elle avance, elle change la nature du
pays et son climat.
Ainsi le paysan annamite, dans chaque province, partant de la côte et
de la plaine, remonte les vallées, s'y installe souvent dans l'aisance, vainc
la fièvre par la ténacité de son occupation, par le déboisement mais aussi
ravage le pays. Maintenant que la technique française, pour ouvrir et
développer le pays, a créé des routes, il suit, timide encore, mais tenace,
les nouvelles voies de pénétration, il se mêle aux Moïs et aux Muongs qui
habitent ces régions, et, il faut le dire, il apprend à ces populations l'art
de détruire les boisements par le feu et modifie le sentiment de respect
traditionnel qu'inspirait la forêt à ces races primitives.
Dans l'Annam actuel, la côte et la plaine nourrissent leur lourd peuple-
ment de villages qui mettent partout les teintes vertes des bambous et des
jardins ; mais plus loin s'étend seul le vert plus tendre de l'herbe à pail-
lote et vers la grande montagne d'immenses taches d'imperata clair
progressent chaque année, mordant la grande couverture forestière.
La faible longueur de leur cours, la superficie relativement restreinte
de leur bassin d'alimentation, (sauf dans le Thanh-hoa) causent l'irrégularité
du débit des rivières d'Annam. Seule la forêt qui couvre leur bassin
supérieur dans les hautes montagnes où elles prennent naissance, peut
assurer à ce débit la régularité souhaitable. A mesure que le feu détruit la
forêt que la brousse remplace, le régime des rivières tend à devenir torren-
tiel et leur étiage de saison sèche s'abaisse. Ainsi, se pose l'importante
question de la défense de la forêt d'Annam.
A la zone de plaines succède une zone plus ou moins large, plus ou
moins importante de collines. Leur sol complètement dénudé par des
incendies répétés, que l'Imperata ( « tranh », herbe à paillote annamite)
revêt de son manteau rugueux et dont l'Annamite ne cultive que les
parties les plus fertiles, se couvre par endroits d'assez misérables pâtures.
Le reste est une zone désolée ; à la fin de la saison sèche, lorsqu'il man-
que d'herbage pour son bétail, le paysan y met impitoyablement le feu
pour obtenir pendant quelques jours des pousses tendres. Ainsi, chaque
année, la flamme s'élève, élargit son domaine et après avoir ravagé la
brousse herbeuse , attaque de nouveaux boisements. Ce caractère spécial
de collines et de plateaux brûlés doit être également retenu, car il posera
un problème de régénération du sol au point de vue climatique.
Entre ces collines et plus loin vers les premiers contreforts de la Chaîne
Annamitique, se creusent des vallées souvent larges et fertiles. La coloni-
sation annamite s'y engage avec sa charrue et la torche à la main. Elle
occupe les terres alluvionnaires du fond des vallées, les berges fertiles où
les crues laissent un riche limon ; puis, trop ignorante pour avoir cons-
cience de ses méfaits, elle brûle les pentes pour détruire la forêt hostile,
sans comprendre que, à mesure qu'elle avance, elle change la nature du
pays et son climat.
Ainsi le paysan annamite, dans chaque province, partant de la côte et
de la plaine, remonte les vallées, s'y installe souvent dans l'aisance, vainc
la fièvre par la ténacité de son occupation, par le déboisement mais aussi
ravage le pays. Maintenant que la technique française, pour ouvrir et
développer le pays, a créé des routes, il suit, timide encore, mais tenace,
les nouvelles voies de pénétration, il se mêle aux Moïs et aux Muongs qui
habitent ces régions, et, il faut le dire, il apprend à ces populations l'art
de détruire les boisements par le feu et modifie le sentiment de respect
traditionnel qu'inspirait la forêt à ces races primitives.
Dans l'Annam actuel, la côte et la plaine nourrissent leur lourd peuple-
ment de villages qui mettent partout les teintes vertes des bambous et des
jardins ; mais plus loin s'étend seul le vert plus tendre de l'herbe à pail-
lote et vers la grande montagne d'immenses taches d'imperata clair
progressent chaque année, mordant la grande couverture forestière.
La faible longueur de leur cours, la superficie relativement restreinte
de leur bassin d'alimentation, (sauf dans le Thanh-hoa) causent l'irrégularité
du débit des rivières d'Annam. Seule la forêt qui couvre leur bassin
supérieur dans les hautes montagnes où elles prennent naissance, peut
assurer à ce débit la régularité souhaitable. A mesure que le feu détruit la
forêt que la brousse remplace, le régime des rivières tend à devenir torren-
tiel et leur étiage de saison sèche s'abaisse. Ainsi, se pose l'importante
question de la défense de la forêt d'Annam.
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