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REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
l'industrie. Jusqu'à présent, il était réservé surtout
à la préparation des matériaux résistant au feu et
des substances chimiques, telles que les bichroma-
tes. La production qui s'était élevée à 176.800 ton-
nes en 1938, retombe à 176.000 tonnes en 1939,
pour remonter à 163.700 tonnes en 1940. Une
moitié environ de cette production est absorbée par
les Etats-Unis, tandis que ce qui reste est livré à
l' industrie chimique anglaise de Glasgow et du
Lancashire et aux usines d'aciers fins de Siheffield.
Les plus grandes entreprises minières sud-africaines
sont la Chrome Corporation (S.A.) Ltd., et la
African Mining and Trust Co. (Pt y) Ltd.
Les minerais du Sierra Leone, dont la produc-
tion s' élevait à 500 tonnes seulement en 1938, ne
contiennent que 45 de chrome et ne peuvent être
par conséquent utilisés dans la métallurgie ou dans
l'industrie chimique. Il n' a pas encore été possible
de réaliser ici une transformation des minerais bruts
en minerais concentrés. Les gisements se trouvent
près de Hanga, dans le district de Kenenia, et sont
exploités par la Sierra Leone Goldfields Ltd.
Le platine
Le platine se trouve dans quatre pays africains :
l'Union Sud-Africaine, la Rhodésie du Sud,
l'Ethiopie et le Sierra-Leone. L'Union Sud-Afri-
caine est d'ailleurs le plus gros producteur africain,
avec ses 1.827 kg. sur un total mondial .de 16.700
kg. en 1938. Elle est suivie par l'Ethiopie avec
250 kg. et le Sierra-Leone avec 5 kg. seulement.
C'est la Russie soviétique qui fournit les deux tiers
de la production mondiale, suivie par la Colombie
et l'Afrique du Sud (T ransvaal), où se trouvent
d'ailleurs les plus grands gisements du monde. La
quantité de platine contenue dans une tonne de
minerai africain extrait dans le district de Rusten-
burg, à l'ouest de Prétoria, s'élève à 10 grammes.
Cinq grandes sociétés s'occupent actuellement de
l'extraction du platine en Afrique du Sud; et la plus
importante est sans doute la Potgietersrust Platinum,
Lid, de Johannesburg.
C'est un conseiller des mines allemand, le Dr Me-
rensky, qui découvrit, en 1924, les premiers gise-
ments de platine dans l'Union Sud-Africaine. Le
platine se trouve surtout dans les couches de roches
primaires, et sous forme d'arséniate de platine, et
non pas de platine métallique pur. La région mi-
nière se trouve dans le grand plateau rocailleux, le
Buschfeld, qui occupe la plus grande partie du
moyen Transvaal, sur une étendue de 400 km. dans
une direction de l'Est à l'Ouest, et de 250 km. du
Nord au Sud. Il y aurait donc ici une surface de
80.000 km.' carrés environ. Les gisements du Trans-
vaal sont d'une richesse inappréciable en minerai de
platine. Contrairement aux gisements sud-africains,
les gisements russes de la région des monts Oural se
présentent sous forme de sables contenant des par-
celles de platine, qu .il s'agit de recueillir par le
lavage. Le platine provient ici de rochers d'olivine
ou de dunite. 'C'est ainsi que l'origine du platine
russe remonte à des roches de nature éruptive. En
Colombie aussi le platine se retrouve dans le sable
des cours d'eau, surtout du Rio San Juan et de ses
affluents, dans la région équatoriale du pays.
En dehors des minerais de platine proprement
dits, ce métal se retrouve comme produit secondaire,
de grande importance toutefois; sous forme de osmi-
ridium, dans les minerais d'or des mines de Wit-
watersrand. Cet osmiridium contient 29 d'os-
mium, 26 .d' iridium, 14 de ruthérium et
10 environ de platine. En 1939, le kilo d osmi-
ridium atteignait le prix de 194 livres sterling, et
pendant cette même année, la production sud-afri-
caine de platine s'élevait à 2.048 kg.
En Ethiopie, le platine se trouve dans la partie
occidentale du pays, dans le sable de la rivière
Birbir et de ses affluents, qui font tous partie du
bassin du Nil blanc. Les paillettes de métal pré-
cieux se trouvent dans des couches de dunite et de
birbirite, recouverts d'ailleurs par une couche de
latérite. La dunite éthiopienne est en tous points
semblable à celle des monts Oural. L'extraction
a lieu à une hauteur de 1.600 à 1.700 mètres au-
dessus du niveau de la mer, ainsi que dans une
mine qui se trouve aux environs de Kope, dans la
région de Galla et Sidama.
Les gisements du Sierra-Leone, qui avaient sus-
cité bien des espérances en 1928, ne sont pas im-
portants. Les minerais de platine se trouvent près
de la côte, sur une étendue de 100 km. carrés en-
viron. Le minerai, d'une qualité exceptionnelle,
contenait jusqu'à 87 de métal pur, mais la pro-
duction diminue chaque année, de façon à être au-
jourd'hui presque négligeable.
Enfin, quant à la Rhodésie du Sud, tous les
espoirs sont permis. On avait découvert ici en effet
un prolongement des gisements du Transvaal, qui
s'étendait vers la frontière septentrionale de ce der-
nier pays. Une veine très riche de platine fut déli-
mitée dans le district de Gweko. Les données
géologiques étaient presque identiques à celles des
gisements de Lydenburg, au Transvaal.
Depuis cette découverte, les recherches se sont
poursuivies et furent facilitées par l' observation que
les gisements de platine sud-africains s'étendent du
Sud vers le Nord, au long d'un même méridien.
Ces recherches ont établi l'existence de minerais de
platine dans la Rhodésie du Nord et il est possible
qu'il y en ait aussi dans l'ancienne colonie alle-
mande de l'Afrique orientale. Des gisements assez
importants se trouvent à Makwiro, situé à 80 km.
à l'ouest de Salisbury et on a découvert des traces
de platine dans le sable de certains affluents sep-
tentrionaux du Zambèze.
L'amiante
Les gisements africains d'amiante se trouvent
dans deux régions : la Rhodésie du Sud, qui four-
nit 9-10 de la production mondiale, et l'Union
Sud-Africaine qui en produit 4-5 En Rhodésie
du Sud, l'amiante existe sous la forme fibreuse de
chrysotil. Les gisements les plus importants se trou-
vent dans les districts de Shabanie et de Victoria
(Mashaba). Ceux de Shabanie s'étendent sur une
longueur de 8 kilomètres et une profondeur de 50
à 90 mètres, avec une proportion d'amiante de
2 Les deux principales entreprises d'extraction
qui sont éloignées de 1.000 kilomètres environ du
port de Beïra, sont les mines de « Shabanie » (Rho-
désian and General Asbestos Corporation LM) et
celles de « Nil desperandum » (Ajrican Asbestos
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