Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1929 01 février 1929
Description : 1929/02/01-1929/02/28. 1929/02/01-1929/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743137x
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
P:t()C 11
Paysage de la région de Dschang
Yaoundé. — Habitation du chef de la circonscription
La Mise en Valeur
Le problème de la colonisation est lié au
problème de la main-d 'oeuvre.
Or, le Camerounais dispose à son gré des
richesses naturelles des forêts ; il en a la jouis-
sance traditionnelle. On conçoit aisément qu'en
raison des hauts prix atteints par les amandes
et l'huile de palme, par le caoutchouc, il pré-
fère à la condition du salarié, astreint à un la-
beur permanent, celle du paysan souvent oisif,
vivant dans son ambiance familiale et qui n 'a,
pour subvenir à des besoins limités, qu'à se li-
vrer de manière intermittente et sans trouble de
jouissance, à une cueillette aisée et fructueuse.
Dans ces conditions, doit-on laisser engager
sans réserves des capitaux dans des entreprises
vouées à une difficulté essentielle ?
Tout bien considéré, la grande plantation ne
peut être, au Cameroun français, que l'excep.
tion. Le Gouvernement français en a décidé
ainsi. Le Gouvernement anglais fait de même.
La colonisation par l'indigène est, au con-
traire, intéressante au Cameroun : le dévelop-
pement d'une classe de producteurs ruraux ré-
solument orientés vers les cultures industrielles
s'affirme d'année en année. La création de ca-
caoyères a d'abord été lente ; les indigènes ré-
pugnaient à la méthode de la plantation en li-
gnes régulièrement espacées. Puis ils s'y sont
attachés et l'on constate, dans toutes les cir-
conscriptions, un engouement manifeste : des
banareraies-abris établies au cordeau, à espace-
ment de cinq mètres, protègent de nombreux
cacaoyers de belle venue. La production, déjà
en excédent de 1.500 tonnes sur l'année précé-
dente, est assurée d'un remarquable accroisse-
ment. Le danger de la monoculture impose,
d'ailleurs, l'obligation de pousser à la diffusion
du café. De même, dans les régions côtières, se
poursuit la mise en terre de noix de coco ger-
mées. Des palmeraies sont en voie de création
jusque dans les zones de transition entre forêt et
Kribi. — Allée de manguiers
savane et, dans le Nord, le coton indigène, un
jour ou l'autre, verra sa production augmentée.
La colonisation autochtone est aidée par ail-
leurs grâce à l'utilisation de coopératives.
Que dire, à présent, de la colonisation
moyenne ? Dans un article des Annales Colo-
niales, M. Pierre Taittinger, président de la
Commission des Colonies à la Chambre des Dé-
putés, relevant un propos tenu inconsidérément,
attestait que l'Administration locale, non seu-
lement est loin d être opposée à cette forme
de mise en valeur, mais que, bien au contraire,
elle la souhaite. En effet, le Territoire accueille
cordialement le plus grand nombre possible de
planteurs moyens ; il les considère comme un
puissant facteur de mise en valeur et juge que,
travaillant sur quelques centaines d hectares à la'
culture de produits riches d'exportation : café,
cacao, vanille, thé, coton, ils offrent un ensei-
gnement pratique constamment placé sous les
yeux du cultivateur indigène. Si le Territoire
fait des réserves — et qui peut s'en étonner —
c'est pour le cas où la demande de terrains vien-
drait à méconnaître les droits des indigènes ou
risquerait de compromettre l'équilibre des chan-
ces entre exploitants forestiers et ruraux.
Le Régime Foncier
11 n'est pas inutile d'ajouter que la réforme
du régime domanial est à l'étude. Une Com-
mission en délibère à Douai a et s'occupe, par
la même occasion, de l'introduction dans le
Territoire des dispositions relatives à l'imma-
triculation. Le crédit agricole fonctionnera bien-
tôt au Cameroun, dans les conditions ordinaires
Douala. — Allée de cocotiers
où il fonctionne ailleurs. Les planteurs indivi-
duels trouveront donc toutes facilités pour s'ins-
taller d'abord, travailler ensuite et finalement
réussir.
L'Élevage
L'une des plus grandes richesses du Came-
roun placé sous le mandat de la France réside
incontestablement dans son élevage.
De tous les animaux domestiques élevés dans
le centre africain, tout comme au Cameroun,
les grands ruminants sont .les plus nombreux.
Viennent ensuite les petits ruminants, ovins
et caprins, les équidés et les porcins.
Lîs Bovidés
Les grands ruminants domestiques dont le
nombre doit atteindre un demi-million au moins,
appartiennent en majorité au bos indicus, c'est-
à-dire à l'espèce zébu.
Les zébus sont d'importation récente au Ca-
meroun .
De tous, le zébu « poulfoulo » est le plus
intéressant autant par le nombre de ses repré-
sentants que par son devenir économique. Il
est la propriété du peulh.
Prolifique et résistant, le « poulfoulo » vit
partout.
Il présente à la production de la viande une
aptitude considérable, qui en fait un excellent
animal de boucherie.
Son aptitude laitière est faible, comme celle
de tous les animaux de la zone intertropicale :
3 à 4 litres de lait par jour en moyenne.
Par contre, et ce fait est général en galac-
totechnie, le lait des zébus est extrêmement ri-
che en beurre : 19 litres de lait, dans beaucoup
de cas, suffisent pour donner un kilogramme de
beurre.
Bipindi. — Allée de palmiers
P:t()C 11
Paysage de la région de Dschang
Yaoundé. — Habitation du chef de la circonscription
La Mise en Valeur
Le problème de la colonisation est lié au
problème de la main-d 'oeuvre.
Or, le Camerounais dispose à son gré des
richesses naturelles des forêts ; il en a la jouis-
sance traditionnelle. On conçoit aisément qu'en
raison des hauts prix atteints par les amandes
et l'huile de palme, par le caoutchouc, il pré-
fère à la condition du salarié, astreint à un la-
beur permanent, celle du paysan souvent oisif,
vivant dans son ambiance familiale et qui n 'a,
pour subvenir à des besoins limités, qu'à se li-
vrer de manière intermittente et sans trouble de
jouissance, à une cueillette aisée et fructueuse.
Dans ces conditions, doit-on laisser engager
sans réserves des capitaux dans des entreprises
vouées à une difficulté essentielle ?
Tout bien considéré, la grande plantation ne
peut être, au Cameroun français, que l'excep.
tion. Le Gouvernement français en a décidé
ainsi. Le Gouvernement anglais fait de même.
La colonisation par l'indigène est, au con-
traire, intéressante au Cameroun : le dévelop-
pement d'une classe de producteurs ruraux ré-
solument orientés vers les cultures industrielles
s'affirme d'année en année. La création de ca-
caoyères a d'abord été lente ; les indigènes ré-
pugnaient à la méthode de la plantation en li-
gnes régulièrement espacées. Puis ils s'y sont
attachés et l'on constate, dans toutes les cir-
conscriptions, un engouement manifeste : des
banareraies-abris établies au cordeau, à espace-
ment de cinq mètres, protègent de nombreux
cacaoyers de belle venue. La production, déjà
en excédent de 1.500 tonnes sur l'année précé-
dente, est assurée d'un remarquable accroisse-
ment. Le danger de la monoculture impose,
d'ailleurs, l'obligation de pousser à la diffusion
du café. De même, dans les régions côtières, se
poursuit la mise en terre de noix de coco ger-
mées. Des palmeraies sont en voie de création
jusque dans les zones de transition entre forêt et
Kribi. — Allée de manguiers
savane et, dans le Nord, le coton indigène, un
jour ou l'autre, verra sa production augmentée.
La colonisation autochtone est aidée par ail-
leurs grâce à l'utilisation de coopératives.
Que dire, à présent, de la colonisation
moyenne ? Dans un article des Annales Colo-
niales, M. Pierre Taittinger, président de la
Commission des Colonies à la Chambre des Dé-
putés, relevant un propos tenu inconsidérément,
attestait que l'Administration locale, non seu-
lement est loin d être opposée à cette forme
de mise en valeur, mais que, bien au contraire,
elle la souhaite. En effet, le Territoire accueille
cordialement le plus grand nombre possible de
planteurs moyens ; il les considère comme un
puissant facteur de mise en valeur et juge que,
travaillant sur quelques centaines d hectares à la'
culture de produits riches d'exportation : café,
cacao, vanille, thé, coton, ils offrent un ensei-
gnement pratique constamment placé sous les
yeux du cultivateur indigène. Si le Territoire
fait des réserves — et qui peut s'en étonner —
c'est pour le cas où la demande de terrains vien-
drait à méconnaître les droits des indigènes ou
risquerait de compromettre l'équilibre des chan-
ces entre exploitants forestiers et ruraux.
Le Régime Foncier
11 n'est pas inutile d'ajouter que la réforme
du régime domanial est à l'étude. Une Com-
mission en délibère à Douai a et s'occupe, par
la même occasion, de l'introduction dans le
Territoire des dispositions relatives à l'imma-
triculation. Le crédit agricole fonctionnera bien-
tôt au Cameroun, dans les conditions ordinaires
Douala. — Allée de cocotiers
où il fonctionne ailleurs. Les planteurs indivi-
duels trouveront donc toutes facilités pour s'ins-
taller d'abord, travailler ensuite et finalement
réussir.
L'Élevage
L'une des plus grandes richesses du Came-
roun placé sous le mandat de la France réside
incontestablement dans son élevage.
De tous les animaux domestiques élevés dans
le centre africain, tout comme au Cameroun,
les grands ruminants sont .les plus nombreux.
Viennent ensuite les petits ruminants, ovins
et caprins, les équidés et les porcins.
Lîs Bovidés
Les grands ruminants domestiques dont le
nombre doit atteindre un demi-million au moins,
appartiennent en majorité au bos indicus, c'est-
à-dire à l'espèce zébu.
Les zébus sont d'importation récente au Ca-
meroun .
De tous, le zébu « poulfoulo » est le plus
intéressant autant par le nombre de ses repré-
sentants que par son devenir économique. Il
est la propriété du peulh.
Prolifique et résistant, le « poulfoulo » vit
partout.
Il présente à la production de la viande une
aptitude considérable, qui en fait un excellent
animal de boucherie.
Son aptitude laitière est faible, comme celle
de tous les animaux de la zone intertropicale :
3 à 4 litres de lait par jour en moyenne.
Par contre, et ce fait est général en galac-
totechnie, le lait des zébus est extrêmement ri-
che en beurre : 19 litres de lait, dans beaucoup
de cas, suffisent pour donner un kilogramme de
beurre.
Bipindi. — Allée de palmiers
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