Presse et revues
20 pages
Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1929 01 février 1929
Description : 1929/02/01-1929/02/28. 1929/02/01-1929/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743137x
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
: Page 8
Les Annales Coloniales
Le tracé doit évidemment se maintenir
autant que possible dans la région centrale
de la zone française, qui n'est du reste
qu'un corridor entre la mer et le Soudan.
Le tracé projeté passera par Agbonouain.e
Niamassila - Agbandi-Djabataure - Yareyare-
Sokodé-Tschalo-Pesside-Mango-Dapango.
Il n'est question pour le moment que du
prolongement du chemin de fer d'Atakpamé
à Sokodé (Igo kilomètres).
Le trafic de la nouvelle voie sera ali-
menté principalement, à la descente, par le
coton, le kapok et le karité.
Les exportations de coton du Territoire
marquent une progression constante, elles
ont atteint 1.527 tonnes au 31 octobre 1928.
Jusqu'ici la région nord n'a participé que
dans une faible proportion à cette exporta-
tion, mais il y a lieu d'espérer que la cul-
ture du coton se développera dans le nord
du Territoire.
De grands peuplements d'arbres à karité
se rencontrent dans la région nord. La pro-
duction d'amandes a été en 1928 de 4.242
tonnes. Le futur chemin de fer fournira les
moyens de transports économiques qui ont
jusqu'à présent fait défaut.
Le kapokier est le produit du Nord du
Territoire susceptible de devenir le plus in-
téressant. Il forme déjà des peuplements na-
turels importants accrus par des plantation?
Chef Cotocoli 1
faites sous l'impulsion de l'Administration.
Les exportations augmentent considérable-
ment (23 tonnes en 1926, 79 tonnes en 1927,
105 tonnes pour les dix pr-emiers mois de
1928). On peut escompter que cet arbre con-
tribuera grandement à alimenter le trafic
du futur chemin de fer.
A la montée, le chemin de fer transpor-
tera principalement du sel (plus de 1.000
tonnes). *
Enfin le mouvement des voyageurs, dans
les deux sens, ne sera pas négligeable. Les
indigènes se déplacent avec facilité -et un
voyage en chemin de fer exerce sur eux un
attrait certain.
La dépense totale des travaux projetés est
évaluée comme suit :
1. D' Agbonou à Sokodé :
Infrastructure Fr. 37.000.000
Ballast et superstructure.. 34.000.000
Frais généraux 25.000.000
Total ............ Fr. 96.000.000
2. De Sokodé à la frontière de la Haute-
Volta :
Infrastructure Fr. 82.000.000
Superstructure 59.000.000
Frais généraux 40.000.000
Total ............ Fr. 181.000.000
La main-d'œuvre nécessitée par l'exécu-
tion de ce gros ouvrage sera recrutée dans
les centres peuplés du Nord, tandis que les
cercles du sud et de la zone intermédiaire
fourniront des vivres.
Grâce au machinisme moderne et perfec-
tionné que l'Administration est résolue à
acheter, il ne sera fait appel à cette main-
d'œuvre que dans des proportions très infé-
rieures à ce que peut fournir le pays. Un
service de la main-d'œuvre vient d'être or-
ganisé, les travailleurs convenablement
payés et nourris seront transportés en auto-
mobile de leur lieu d'origine sur les chan-
tiers. Ils auront le droit d'emmener par dix
hommes une femme chargée de la cuisine
et des travaux ménagers.
Leur installation, leur alimentation, leur
santé, feront l'objet des plus grands soins.
Le service des études a calculé qu'avec le
matériel dont il a été décidé de faire em-
ploi, on pouvait construire le railway Atak-
pamé-Sokodé en sept ans au lieu de neuf
ans.
Autres dépenses productives
Indépendamment de ce gros ouvrage qui
représente un chemin de fer de igo kilomè-
tres de longueur, un programme de travaux
dont le total s'élèvera à 42 millions environ,
supporté en partie par le budget ordinaire
(23 millions), en partie sur les fonds de la
caisse de réserve (19.500.000) a été élaboré
pour la période quinquennale de 1929 à
1033.
Les dépenses relatives aux chemins de fer
existants s'élèvent à 11.850.000 francs.
Les dépenses relatives à la santé publique
s'élèvent à 8.525.000 francs et comprennent
l'adduction d'eau dans la ville de Lomé, la
construction dans les villages de citernes et
puits de dispensaires, l'assainissement des
villes à la Côte, la construction d'immeu-
bles pour le personnel, la pharmacie, l'amé-
nagement moderne du centre de prophylaxie
de la maladie du sommeil.
Les dépenses relatives à l'Administration
générale comprennent le doublement des li-
gnes téléphoniques et télégraphiques, l'amé-
nagement d'une exploitation industrielle
pour la fabrication de la chaux, des bri-
ques et des tuiles, la construction d'écoles,
de ponts, de routes et d'immeubles admi-
nistratifs, la création de plantations admi-
nistratives et d'une nouvelle école d'agri-
culture.
Les ressources financières
Le régime fiscal a été entièrement réor-
ganisé et simplifié, les petites taxes vexatoi-
res et à faible rendement furent suppri-
mées. Les impôts directs ont été établis en
tenant compte tant de la capacité du contri-
buable que de la dévalorisation du franc.
C'est ainsi que l'impôt de capitation va-
rie suivant les revenus de l'imposé. Le ré-
gime douanier a été calqué sur celui de
l'A. O.F. Les tarifs du chemin de fer et du
wharf ont été réajustés, mais en restant in-
férieurs à ceux de l'A.O.F.
Dans la réalité (et c'est l'avis de la mis-
sion d'inspection), le régime fiscal est léger
à supporter, très souple, et pourrait com-
porter, sans difficultés, certaines augmen-
tations. Toutefois, il n'y serait fait appel
qu'au cas de crise économique difficile à
envisager dans un pays à pluriculture ou
pour assurer le service du futur emprunt.
L'ensemble des trois budgets du Territoire
atteint en 1928 le chiffre de 50.500.000 fr. en
chiffres ronds. Il était en 1927 de 55 mil-
lions, l'avoir en caisse de réserve est de
21 millions environ.
Quelques chiffres concernant les gros tra-
vaux donnent une idée des sacrifices consen-
tis de janvier IQ22 à janvier 1928 :
Francs
Réparations de l'ancien wharf.. 767.786
Construction d'un nouveau
wharf 5.666.959
Réparations et aménagement
des voies ferrées existantes... 9.453.068
Construction et aménagement
des routes secondaires 7.099.532
Construction d'une Centrale
électrique à Lomé 3.500.000
Fr. 26.487.345
auxquels il convient d'ajouter les sept mil-
lions de matériel très important que l'Admi-
nistration possédait en magasin au 31 dé-
cembre 1927, l'achat de biens séquestrés :
2.500.000 francs environ, la construction
d'usines d'égrenages, d'hôpitaux, de dispen-
saires, groupes, scolaires, T.S.F., d'immeu-
bles administratifs représentant plus de
4 millions, soit au total plus de 40 millions.
La réforme monétaire
Une réforme monétaire a fait passer en
1923 le Territoire du régime de la livre au
régime du franc.
Cette réforme a eu cependant deux résul-
tats heureux : elle a fait passer le mouve-
ment commercial de 36.447 tonnes en 1923
à 59.000 tonnes en 1927.
Le second résultat consiste dans ce fait
que le Commissaire de la République a été
autorisé à émettre des jetons et à bénéficier
de l'encaisse-livres du Trésor, soit un gain
d'environ 15 millions qui furent employés à
outiller le Territoire.
Il a semblé préférable de faire d'abord
de bonnes finances suivant le mot histori-
que, d'asseoir, de développer la richesse du
Territoire et d'attendre, pour contracter un
emprunt, la construction d'un gros ouvrage
Femme Cotocoli
comme un chemin de fer de 150 kilomètres
afin d'être certain que le territoire, grâce à
son développement agricole et commercial,
grâce à sa prospérité financière, pourra faire
face à ses échéances.
Conclusion
De nouveaux efforts vont porter sur l'hy-
giène de la ville, du village, de la famille,
de l'individu, la construction d'habitations
simples mais solides et saines. L'habitat se
modifiera ainsi, grâce surtout à la création
de nouveaux villages. L'Africain est désar-
mé dans la vie, sa case est une hutte mina-
ble où rien ne peut durer ou être respecté.
L'aisance seule lui permettra de construire
du définitif. A la côte, il s'initie déjà à la
vie organisée. Il s'initie aussi à la mutùa-
lité. Les syndicats agricoles n'ont pas encore
participé à la vie du pays. Ils seront orga-
nisés en temps opportun, mais le plus tôt
possible, ainsi que le Crédit agricole.
Ce qu'il est permis d'affirmer, c'est que
l'Administration française s'est scrupuleuse-
ment conformée aux obligations decoulant
du mandat en poursuivant exclusivement le
mieux-être matériel et social de l'indigène
Togolais. P. B.
Les Annales Coloniales
Le tracé doit évidemment se maintenir
autant que possible dans la région centrale
de la zone française, qui n'est du reste
qu'un corridor entre la mer et le Soudan.
Le tracé projeté passera par Agbonouain.e
Niamassila - Agbandi-Djabataure - Yareyare-
Sokodé-Tschalo-Pesside-Mango-Dapango.
Il n'est question pour le moment que du
prolongement du chemin de fer d'Atakpamé
à Sokodé (Igo kilomètres).
Le trafic de la nouvelle voie sera ali-
menté principalement, à la descente, par le
coton, le kapok et le karité.
Les exportations de coton du Territoire
marquent une progression constante, elles
ont atteint 1.527 tonnes au 31 octobre 1928.
Jusqu'ici la région nord n'a participé que
dans une faible proportion à cette exporta-
tion, mais il y a lieu d'espérer que la cul-
ture du coton se développera dans le nord
du Territoire.
De grands peuplements d'arbres à karité
se rencontrent dans la région nord. La pro-
duction d'amandes a été en 1928 de 4.242
tonnes. Le futur chemin de fer fournira les
moyens de transports économiques qui ont
jusqu'à présent fait défaut.
Le kapokier est le produit du Nord du
Territoire susceptible de devenir le plus in-
téressant. Il forme déjà des peuplements na-
turels importants accrus par des plantation?
Chef Cotocoli 1
faites sous l'impulsion de l'Administration.
Les exportations augmentent considérable-
ment (23 tonnes en 1926, 79 tonnes en 1927,
105 tonnes pour les dix pr-emiers mois de
1928). On peut escompter que cet arbre con-
tribuera grandement à alimenter le trafic
du futur chemin de fer.
A la montée, le chemin de fer transpor-
tera principalement du sel (plus de 1.000
tonnes). *
Enfin le mouvement des voyageurs, dans
les deux sens, ne sera pas négligeable. Les
indigènes se déplacent avec facilité -et un
voyage en chemin de fer exerce sur eux un
attrait certain.
La dépense totale des travaux projetés est
évaluée comme suit :
1. D' Agbonou à Sokodé :
Infrastructure Fr. 37.000.000
Ballast et superstructure.. 34.000.000
Frais généraux 25.000.000
Total ............ Fr. 96.000.000
2. De Sokodé à la frontière de la Haute-
Volta :
Infrastructure Fr. 82.000.000
Superstructure 59.000.000
Frais généraux 40.000.000
Total ............ Fr. 181.000.000
La main-d'œuvre nécessitée par l'exécu-
tion de ce gros ouvrage sera recrutée dans
les centres peuplés du Nord, tandis que les
cercles du sud et de la zone intermédiaire
fourniront des vivres.
Grâce au machinisme moderne et perfec-
tionné que l'Administration est résolue à
acheter, il ne sera fait appel à cette main-
d'œuvre que dans des proportions très infé-
rieures à ce que peut fournir le pays. Un
service de la main-d'œuvre vient d'être or-
ganisé, les travailleurs convenablement
payés et nourris seront transportés en auto-
mobile de leur lieu d'origine sur les chan-
tiers. Ils auront le droit d'emmener par dix
hommes une femme chargée de la cuisine
et des travaux ménagers.
Leur installation, leur alimentation, leur
santé, feront l'objet des plus grands soins.
Le service des études a calculé qu'avec le
matériel dont il a été décidé de faire em-
ploi, on pouvait construire le railway Atak-
pamé-Sokodé en sept ans au lieu de neuf
ans.
Autres dépenses productives
Indépendamment de ce gros ouvrage qui
représente un chemin de fer de igo kilomè-
tres de longueur, un programme de travaux
dont le total s'élèvera à 42 millions environ,
supporté en partie par le budget ordinaire
(23 millions), en partie sur les fonds de la
caisse de réserve (19.500.000) a été élaboré
pour la période quinquennale de 1929 à
1033.
Les dépenses relatives aux chemins de fer
existants s'élèvent à 11.850.000 francs.
Les dépenses relatives à la santé publique
s'élèvent à 8.525.000 francs et comprennent
l'adduction d'eau dans la ville de Lomé, la
construction dans les villages de citernes et
puits de dispensaires, l'assainissement des
villes à la Côte, la construction d'immeu-
bles pour le personnel, la pharmacie, l'amé-
nagement moderne du centre de prophylaxie
de la maladie du sommeil.
Les dépenses relatives à l'Administration
générale comprennent le doublement des li-
gnes téléphoniques et télégraphiques, l'amé-
nagement d'une exploitation industrielle
pour la fabrication de la chaux, des bri-
ques et des tuiles, la construction d'écoles,
de ponts, de routes et d'immeubles admi-
nistratifs, la création de plantations admi-
nistratives et d'une nouvelle école d'agri-
culture.
Les ressources financières
Le régime fiscal a été entièrement réor-
ganisé et simplifié, les petites taxes vexatoi-
res et à faible rendement furent suppri-
mées. Les impôts directs ont été établis en
tenant compte tant de la capacité du contri-
buable que de la dévalorisation du franc.
C'est ainsi que l'impôt de capitation va-
rie suivant les revenus de l'imposé. Le ré-
gime douanier a été calqué sur celui de
l'A. O.F. Les tarifs du chemin de fer et du
wharf ont été réajustés, mais en restant in-
férieurs à ceux de l'A.O.F.
Dans la réalité (et c'est l'avis de la mis-
sion d'inspection), le régime fiscal est léger
à supporter, très souple, et pourrait com-
porter, sans difficultés, certaines augmen-
tations. Toutefois, il n'y serait fait appel
qu'au cas de crise économique difficile à
envisager dans un pays à pluriculture ou
pour assurer le service du futur emprunt.
L'ensemble des trois budgets du Territoire
atteint en 1928 le chiffre de 50.500.000 fr. en
chiffres ronds. Il était en 1927 de 55 mil-
lions, l'avoir en caisse de réserve est de
21 millions environ.
Quelques chiffres concernant les gros tra-
vaux donnent une idée des sacrifices consen-
tis de janvier IQ22 à janvier 1928 :
Francs
Réparations de l'ancien wharf.. 767.786
Construction d'un nouveau
wharf 5.666.959
Réparations et aménagement
des voies ferrées existantes... 9.453.068
Construction et aménagement
des routes secondaires 7.099.532
Construction d'une Centrale
électrique à Lomé 3.500.000
Fr. 26.487.345
auxquels il convient d'ajouter les sept mil-
lions de matériel très important que l'Admi-
nistration possédait en magasin au 31 dé-
cembre 1927, l'achat de biens séquestrés :
2.500.000 francs environ, la construction
d'usines d'égrenages, d'hôpitaux, de dispen-
saires, groupes, scolaires, T.S.F., d'immeu-
bles administratifs représentant plus de
4 millions, soit au total plus de 40 millions.
La réforme monétaire
Une réforme monétaire a fait passer en
1923 le Territoire du régime de la livre au
régime du franc.
Cette réforme a eu cependant deux résul-
tats heureux : elle a fait passer le mouve-
ment commercial de 36.447 tonnes en 1923
à 59.000 tonnes en 1927.
Le second résultat consiste dans ce fait
que le Commissaire de la République a été
autorisé à émettre des jetons et à bénéficier
de l'encaisse-livres du Trésor, soit un gain
d'environ 15 millions qui furent employés à
outiller le Territoire.
Il a semblé préférable de faire d'abord
de bonnes finances suivant le mot histori-
que, d'asseoir, de développer la richesse du
Territoire et d'attendre, pour contracter un
emprunt, la construction d'un gros ouvrage
Femme Cotocoli
comme un chemin de fer de 150 kilomètres
afin d'être certain que le territoire, grâce à
son développement agricole et commercial,
grâce à sa prospérité financière, pourra faire
face à ses échéances.
Conclusion
De nouveaux efforts vont porter sur l'hy-
giène de la ville, du village, de la famille,
de l'individu, la construction d'habitations
simples mais solides et saines. L'habitat se
modifiera ainsi, grâce surtout à la création
de nouveaux villages. L'Africain est désar-
mé dans la vie, sa case est une hutte mina-
ble où rien ne peut durer ou être respecté.
L'aisance seule lui permettra de construire
du définitif. A la côte, il s'initie déjà à la
vie organisée. Il s'initie aussi à la mutùa-
lité. Les syndicats agricoles n'ont pas encore
participé à la vie du pays. Ils seront orga-
nisés en temps opportun, mais le plus tôt
possible, ainsi que le Crédit agricole.
Ce qu'il est permis d'affirmer, c'est que
l'Administration française s'est scrupuleuse-
ment conformée aux obligations decoulant
du mandat en poursuivant exclusivement le
mieux-être matériel et social de l'indigène
Togolais. P. B.
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