Presse et revues
36 pages
Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1929 01 juin 1929
Description : 1929/06/01-1929/06/30. 1929/06/01-1929/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431338
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
Page 7
Le défilé des troupes à Dakar : les spahis-gendarmes.
L'inauguration du monument aux morts.
tre la côte sud-est de l'Amérique du Sud et
l'Europe occidentale et — fait eapital — il
est à mi-distance entre ces deux continents.
Une presqu'île faisant une saillie prononcée
sur la courbe générale de la côte abrite une
rade étendue et profonde, couverte encore par
la petite île de Gorée. Tout appelait donc
Dakar à devenir un grand port d'escale.
Dès le milieu du X!X" siècle, on songea à
l'aménagement de ce port. Mais, comme trop
souvent, hélas, on commença par voir « mes-
quin ». On envisagea trois solutions : cons-
truire le port à Gorée en enracinant des jetées
sur l'île, le construire dans l'anse Bernard ou
enfin dans l'anse de Dakar.
Gorée, île minuscule, ne pouvait servir de
base à un grand port. L'anse Bernard, bien
abritée des vents du Nord et de l'Ouest par
une côte rocheuse élevée et possédant des
fonds permettant l'accès des plus grands navi-
res, offrait incontestablement le meilleur em-
placement. Mais il fallait construire une jetée
par des fonds de 10 mètres. On recula de-
vant la dépense.
On construisit une petite jetée dans 1 anse
de Dakar, poussée jusqu'aux fonds de 5 mè-
tres.
Et voilà pourquoi le port de Dakar coûtera
si cher.
Avant l'achèvement des premiers travaux de
1863, on dut en envisager de nouveaux, entre-
pris ea 1864, achevés en 1866.
En 1898, on entreprend de nouveaux tra-
vaux pour faire de Dakar un point d'appui de
la flotte, puis on met à l'étude la création d'un
grand port de commerce.
Tous ces travaux étaient terminés en 1910.
Depuis lors, on se contenta jusqu'à la fin de
la guerre de développer l'outillage et l'équi-
pement général, qui demeure malgré tout très
insuffisant.
Enfin, en 1924, a été adopté un programme
d'ensemble d'extension et d'aménagement, qui
est en cours d'exécution.
Ce programme comporte l'aménagement mé-
thodique de tout l'espace abrité par les jetées
et toute une série de travaux annexes ; allon-
gement et élargissement des môles, approfon-
dissement des bassins, installation d'un port
aux arachides, d'un bassin de chalbonnage,
création d'une gare maritime.
Le plan est bien étudié, large, paraît ré-
pondre à tous les besoins. Mais il a été mis à
exécution par tranches successives, suivant les
besoins et les disponibilités budgétaires. La
deuxième partie du programme a été seule-
ment adjugée en octobre 1926 et doit être
exécutée dans un délai de 4 à 5 ans. La troi-
sième partie, qui comprend la construction des
installations de stockage et de manutention des
arachides, est à l'étude. Le reste du pro..
gramme sera exécuté plus tard. Souhaitons que
le grand emprunt projeté permette d'achever
cer, travaux rapidement.
Le port de Dakar a deux grands rôles à
jouer.
Il doit être le grand port d'escale sur la
route de l'Amérique du Sud. Il doit être le
grand port d'embarquement des arachides. Il
est inadmissible que des navires italiens re-
noncent à se ravitailler en mazout à Dakar,
faute d'installations appropriées, et que des
ports comme Kaolak ou Rufisque continuent à
exporter des tonnages d arachides plus impor-
tants eue Dakar (135.000 tonnes à Kaolak
en 1927, contre 97.000 à Rufisque et 64.000
à Dakar) dans des rades foraines ou à l'inté-
rieur des terres. Mais pour devenir ce qu'il
doit être, il faut aménager le port de Dakar
sans attendre les disponibilités budgétaires.
Avant le dîner, 150 Corses, réunis à Taba-
rin, veulent bien me recevoir, en compagnie de
mon ami Diagne. Fête de famille.
Vendredi 8 février.
Le matin, inauguration du monument aux
morts de la guerre, dû à M. Deglane, membre
de l'Institut, architecte du Grand Palais. Dis-
cours de Diagne, député du Sénégal, de l'an-
cien ministre des Colonies Lebrun, du ministre
actuel Maginot.
Après le banquet, offert par la Chambre de
commerce dans la grande salle de son nouvel
hôtel, inaugurée à cette occasion et où d'ex-
cellents discours sur la situation économique
de l'A.O.F. et du Sénégal en particulier sont
prononcés par M. Duguav Cledor, président
du Conseil colonial du Sénégal, et Turbé,
président de la Chambre de Commerce de
Dakar, je reprends ma tournée de visites en
allant au Château d'eau, dont j'ai déjà parlé, et
Le Ministre des Colonies prononce un discours.
Après la cérémonie d'inauguration.
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Le défilé des troupes à Dakar : les spahis-gendarmes.
L'inauguration du monument aux morts.
tre la côte sud-est de l'Amérique du Sud et
l'Europe occidentale et — fait eapital — il
est à mi-distance entre ces deux continents.
Une presqu'île faisant une saillie prononcée
sur la courbe générale de la côte abrite une
rade étendue et profonde, couverte encore par
la petite île de Gorée. Tout appelait donc
Dakar à devenir un grand port d'escale.
Dès le milieu du X!X" siècle, on songea à
l'aménagement de ce port. Mais, comme trop
souvent, hélas, on commença par voir « mes-
quin ». On envisagea trois solutions : cons-
truire le port à Gorée en enracinant des jetées
sur l'île, le construire dans l'anse Bernard ou
enfin dans l'anse de Dakar.
Gorée, île minuscule, ne pouvait servir de
base à un grand port. L'anse Bernard, bien
abritée des vents du Nord et de l'Ouest par
une côte rocheuse élevée et possédant des
fonds permettant l'accès des plus grands navi-
res, offrait incontestablement le meilleur em-
placement. Mais il fallait construire une jetée
par des fonds de 10 mètres. On recula de-
vant la dépense.
On construisit une petite jetée dans 1 anse
de Dakar, poussée jusqu'aux fonds de 5 mè-
tres.
Et voilà pourquoi le port de Dakar coûtera
si cher.
Avant l'achèvement des premiers travaux de
1863, on dut en envisager de nouveaux, entre-
pris ea 1864, achevés en 1866.
En 1898, on entreprend de nouveaux tra-
vaux pour faire de Dakar un point d'appui de
la flotte, puis on met à l'étude la création d'un
grand port de commerce.
Tous ces travaux étaient terminés en 1910.
Depuis lors, on se contenta jusqu'à la fin de
la guerre de développer l'outillage et l'équi-
pement général, qui demeure malgré tout très
insuffisant.
Enfin, en 1924, a été adopté un programme
d'ensemble d'extension et d'aménagement, qui
est en cours d'exécution.
Ce programme comporte l'aménagement mé-
thodique de tout l'espace abrité par les jetées
et toute une série de travaux annexes ; allon-
gement et élargissement des môles, approfon-
dissement des bassins, installation d'un port
aux arachides, d'un bassin de chalbonnage,
création d'une gare maritime.
Le plan est bien étudié, large, paraît ré-
pondre à tous les besoins. Mais il a été mis à
exécution par tranches successives, suivant les
besoins et les disponibilités budgétaires. La
deuxième partie du programme a été seule-
ment adjugée en octobre 1926 et doit être
exécutée dans un délai de 4 à 5 ans. La troi-
sième partie, qui comprend la construction des
installations de stockage et de manutention des
arachides, est à l'étude. Le reste du pro..
gramme sera exécuté plus tard. Souhaitons que
le grand emprunt projeté permette d'achever
cer, travaux rapidement.
Le port de Dakar a deux grands rôles à
jouer.
Il doit être le grand port d'escale sur la
route de l'Amérique du Sud. Il doit être le
grand port d'embarquement des arachides. Il
est inadmissible que des navires italiens re-
noncent à se ravitailler en mazout à Dakar,
faute d'installations appropriées, et que des
ports comme Kaolak ou Rufisque continuent à
exporter des tonnages d arachides plus impor-
tants eue Dakar (135.000 tonnes à Kaolak
en 1927, contre 97.000 à Rufisque et 64.000
à Dakar) dans des rades foraines ou à l'inté-
rieur des terres. Mais pour devenir ce qu'il
doit être, il faut aménager le port de Dakar
sans attendre les disponibilités budgétaires.
Avant le dîner, 150 Corses, réunis à Taba-
rin, veulent bien me recevoir, en compagnie de
mon ami Diagne. Fête de famille.
Vendredi 8 février.
Le matin, inauguration du monument aux
morts de la guerre, dû à M. Deglane, membre
de l'Institut, architecte du Grand Palais. Dis-
cours de Diagne, député du Sénégal, de l'an-
cien ministre des Colonies Lebrun, du ministre
actuel Maginot.
Après le banquet, offert par la Chambre de
commerce dans la grande salle de son nouvel
hôtel, inaugurée à cette occasion et où d'ex-
cellents discours sur la situation économique
de l'A.O.F. et du Sénégal en particulier sont
prononcés par M. Duguav Cledor, président
du Conseil colonial du Sénégal, et Turbé,
président de la Chambre de Commerce de
Dakar, je reprends ma tournée de visites en
allant au Château d'eau, dont j'ai déjà parlé, et
Le Ministre des Colonies prononce un discours.
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