Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1929 01 juillet 1929
Description : 1929/07/01-1929/07/31. 1929/07/01-1929/07/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743132v
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
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digène, il n'est pas de spectacle plus pit-
toresque que le commerce qui se fait dans
les souks.
Le quartier européen a l'allure d'une de
nos belles villes méditerranéennes avec ses
longues rues bordées de hautes maisons et
de beaux arbres. C'est dans ce quartier que
se trouve le parc magnifique du Belvédère
qui offre aux Européens de si agréables
promenades.
Il convient d'ailleurs de remarquer qu'au
point de vue du tracé des routes la France
pourrait prendre exemple sur la Tunisie. Les
routes en effet y sont larges et droites, per-
mettant une circulation aussi rapide que fa-
cile, et cela fait bien augurer de son avenir
économique.
La population de la Tunisie, outre les in-
digènes, est composée surtout d'Italiens et
de Français, dans la proportion de 80.000
Italiens pour 45.000 Français.
L'indigène est de tempérament lympha-
tique, sa puissance de rendement est évi-
demment moindre que celle de l'européen.
Il est animé d'un bon esprit à l'égard de la
Métropole, il l'a d'ailleurs bien prouvé du-
rant la guerre, et il est certain qu'en agis-
sant à son égard avec fermeté, mais sans
brusquerie, respectant scrupuleusement ses
coutumes et ses mœurs, on arrivera à l'in-
tégrer complètement dans la civilisation fran-
çaise.
C'est là un but à atteindre, mais il faut
reconnaître qu'il est encore lointain. Jus-
qu'à présent les progrès réalisés par l'Ara-
be dans la voie de la civilisation ne sont pas
très considérables, et il est encore bien près
de l'état primitif.
Il serait nécessaire d'organiser auprès de
l'Arabe une propagande française intense à
seule fin de lui inculquer nos principes et
nos Idées. Ce n'est vraiment que lorsque
l'Arabe sera devenu un véritable Français
par sa culture et sa mentalité que notre
œuvre de colonisation sera terminée.
La flore Tunisienne appartient, comme son
climat, au système méditerranéen. On v
rencontre surtout l'olivier et dans les oasis
le palmier prédomine.
La Tunisie est un pays essentiellement
agricole, et à ce point de vue elle ne peut
que se louer du protectorat français, car elle
a beaucoup progressé depuis l'occupation de
i88r.
La culture du blé. de l'orge et de l'avoine
y est importante, et constitue la principale
ressource économique du pays. L'examen de
la balance commerciale de la Tunisie nous
montre que cette culture est constamment
en progression.
La présence abondante de l'olivier a fait
surgir de nombreuses fabriques d'huile très
prospères. La vigne donne aussi d'excellents
résultats. Sur les côtes qui sont très pois-
sonneuses. il se fait une pêche abondante,
et cela stimule encore l'activité économique
du pays.
Je n'apprendrai rien à personne en rap-
pelant ici que la Tunisie possède de riches
mines de fer et de zinc, car elles sont très
connues. Mais ce qui fait surtout la richesse
du sol, ce sont les importants gisements de
phosphates qu'on y rencontre, et dont il se
fait un commerce important.
Les fabriques de tissus et de cuirs, les
minoteries, les huileries, les tanneries cons-
tituent un facteur intéressant de l'industrie
tunisienne.
Le mouton qu'on élève en quantité consi-
dérable donne chaque année à la Tunisie une
importante récolte de laine.
Mais le mouton, comme le bœuf d'ailleurs,
envisagé au point de vue de l'élevage, ne
donne pas de résultats tout à fait satisfai-
sants. Et il faudrait peut-être envisager à
ce sujet l'introduction de quelques-unes des
espèces vigoureuses qui vivent en France.
Le bétail est en effet de mauvaise race.
Vue de Djerba.
présentant une structure osseuse, des tissus
graisseux, et le peu de viande qu'elles four-
nissent est de qualité défectueuse et sans ren-
dement. Ce bétail, déjà inférieur, est encore
appauvri et dégénéré par des croisements
entre éléments de même origine, offrant les
mêmes torts et les mêmes insuffisances.
Il faut donc y remédier sans tarder et.
avant peu nous en ressentirons tous les
avantages.
J'envisagerais donc dans chaque centre
d'élevage de la Tunisie l'envoi d'un certain
nombre d'animaux reproducteurs rigoureuse-
ment sélectionnés, taureaux et béliers, que
l'on tiendrait à la disposition des éleveurs
pour la production. Les produits obtenus
seraient de toute autre nature et d'un rende-
ment bien plus avantageux.
La politique de la métropole à l'égard de
la Tunisie, doit être la même qu'elle est à
l'égard de l'Algérie et du Maroc, dont elle
est d'ailleurs inséparable.
Nous devons garder un étroit contact avec
nos possessions d'outre-Méditerranée.
Nous pouvons, en effet, beaucoup espérer
de nos protectorats et de l'Algérie. Devant
la dénatalité qui sévit chez nous d'une ma-
nière constante, l'immense réservoir d'hom-
mes que constituent pour nous ces trois pays
peut être envisagé dans une certaine mesure
comme un palliatif à notre dépopulation.
Nous ne pouvons pas oublier non plus les
magnifiques soldats que furent en 1914 les
africains, et quel précieux conçours ils nous
apportèrent sur le champ de bataille.
Aussi devons-nous travailler à resserrer
leur union avec nous. Pour cela il nous faut
une marine nombreuse et rapide.
Il faut qu'avec ses possessions d'outre-
mer la métropole ne fasse qu'un seul bloc,
poursuivant le même but, espérant dans le
même idéal. Et ce résultat ne sera atteint
que le jour où il sera possible de se rendre
d'un point à l'autre de France et des Co-
lonies avec les plus grandes facilités.
Quant aux relations individuelles, qui sont
surtout des relations d'affaires, nous trou-
vons légitimement espérer, grâce aux pro-
grès de l'aviation, qu'elles deviendront de
plus en plus commodes et rapides, et ainsi
une plus fructueuse collaboration pourra
s'établir entre coloniaux et continentaux,
dans l'intérêt et pour l'avenir de la plus
grande France.
Auguste SABATIER,
Député de Paris, Président du
Comité des Fêtes de Paris.
Djerba. — La mosquée des voyageurs.
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digène, il n'est pas de spectacle plus pit-
toresque que le commerce qui se fait dans
les souks.
Le quartier européen a l'allure d'une de
nos belles villes méditerranéennes avec ses
longues rues bordées de hautes maisons et
de beaux arbres. C'est dans ce quartier que
se trouve le parc magnifique du Belvédère
qui offre aux Européens de si agréables
promenades.
Il convient d'ailleurs de remarquer qu'au
point de vue du tracé des routes la France
pourrait prendre exemple sur la Tunisie. Les
routes en effet y sont larges et droites, per-
mettant une circulation aussi rapide que fa-
cile, et cela fait bien augurer de son avenir
économique.
La population de la Tunisie, outre les in-
digènes, est composée surtout d'Italiens et
de Français, dans la proportion de 80.000
Italiens pour 45.000 Français.
L'indigène est de tempérament lympha-
tique, sa puissance de rendement est évi-
demment moindre que celle de l'européen.
Il est animé d'un bon esprit à l'égard de la
Métropole, il l'a d'ailleurs bien prouvé du-
rant la guerre, et il est certain qu'en agis-
sant à son égard avec fermeté, mais sans
brusquerie, respectant scrupuleusement ses
coutumes et ses mœurs, on arrivera à l'in-
tégrer complètement dans la civilisation fran-
çaise.
C'est là un but à atteindre, mais il faut
reconnaître qu'il est encore lointain. Jus-
qu'à présent les progrès réalisés par l'Ara-
be dans la voie de la civilisation ne sont pas
très considérables, et il est encore bien près
de l'état primitif.
Il serait nécessaire d'organiser auprès de
l'Arabe une propagande française intense à
seule fin de lui inculquer nos principes et
nos Idées. Ce n'est vraiment que lorsque
l'Arabe sera devenu un véritable Français
par sa culture et sa mentalité que notre
œuvre de colonisation sera terminée.
La flore Tunisienne appartient, comme son
climat, au système méditerranéen. On v
rencontre surtout l'olivier et dans les oasis
le palmier prédomine.
La Tunisie est un pays essentiellement
agricole, et à ce point de vue elle ne peut
que se louer du protectorat français, car elle
a beaucoup progressé depuis l'occupation de
i88r.
La culture du blé. de l'orge et de l'avoine
y est importante, et constitue la principale
ressource économique du pays. L'examen de
la balance commerciale de la Tunisie nous
montre que cette culture est constamment
en progression.
La présence abondante de l'olivier a fait
surgir de nombreuses fabriques d'huile très
prospères. La vigne donne aussi d'excellents
résultats. Sur les côtes qui sont très pois-
sonneuses. il se fait une pêche abondante,
et cela stimule encore l'activité économique
du pays.
Je n'apprendrai rien à personne en rap-
pelant ici que la Tunisie possède de riches
mines de fer et de zinc, car elles sont très
connues. Mais ce qui fait surtout la richesse
du sol, ce sont les importants gisements de
phosphates qu'on y rencontre, et dont il se
fait un commerce important.
Les fabriques de tissus et de cuirs, les
minoteries, les huileries, les tanneries cons-
tituent un facteur intéressant de l'industrie
tunisienne.
Le mouton qu'on élève en quantité consi-
dérable donne chaque année à la Tunisie une
importante récolte de laine.
Mais le mouton, comme le bœuf d'ailleurs,
envisagé au point de vue de l'élevage, ne
donne pas de résultats tout à fait satisfai-
sants. Et il faudrait peut-être envisager à
ce sujet l'introduction de quelques-unes des
espèces vigoureuses qui vivent en France.
Le bétail est en effet de mauvaise race.
Vue de Djerba.
présentant une structure osseuse, des tissus
graisseux, et le peu de viande qu'elles four-
nissent est de qualité défectueuse et sans ren-
dement. Ce bétail, déjà inférieur, est encore
appauvri et dégénéré par des croisements
entre éléments de même origine, offrant les
mêmes torts et les mêmes insuffisances.
Il faut donc y remédier sans tarder et.
avant peu nous en ressentirons tous les
avantages.
J'envisagerais donc dans chaque centre
d'élevage de la Tunisie l'envoi d'un certain
nombre d'animaux reproducteurs rigoureuse-
ment sélectionnés, taureaux et béliers, que
l'on tiendrait à la disposition des éleveurs
pour la production. Les produits obtenus
seraient de toute autre nature et d'un rende-
ment bien plus avantageux.
La politique de la métropole à l'égard de
la Tunisie, doit être la même qu'elle est à
l'égard de l'Algérie et du Maroc, dont elle
est d'ailleurs inséparable.
Nous devons garder un étroit contact avec
nos possessions d'outre-Méditerranée.
Nous pouvons, en effet, beaucoup espérer
de nos protectorats et de l'Algérie. Devant
la dénatalité qui sévit chez nous d'une ma-
nière constante, l'immense réservoir d'hom-
mes que constituent pour nous ces trois pays
peut être envisagé dans une certaine mesure
comme un palliatif à notre dépopulation.
Nous ne pouvons pas oublier non plus les
magnifiques soldats que furent en 1914 les
africains, et quel précieux conçours ils nous
apportèrent sur le champ de bataille.
Aussi devons-nous travailler à resserrer
leur union avec nous. Pour cela il nous faut
une marine nombreuse et rapide.
Il faut qu'avec ses possessions d'outre-
mer la métropole ne fasse qu'un seul bloc,
poursuivant le même but, espérant dans le
même idéal. Et ce résultat ne sera atteint
que le jour où il sera possible de se rendre
d'un point à l'autre de France et des Co-
lonies avec les plus grandes facilités.
Quant aux relations individuelles, qui sont
surtout des relations d'affaires, nous trou-
vons légitimement espérer, grâce aux pro-
grès de l'aviation, qu'elles deviendront de
plus en plus commodes et rapides, et ainsi
une plus fructueuse collaboration pourra
s'établir entre coloniaux et continentaux,
dans l'intérêt et pour l'avenir de la plus
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Auguste SABATIER,
Député de Paris, Président du
Comité des Fêtes de Paris.
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