Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1929 01 octobre 1929
Description : 1929/10/01-1929/10/31. 1929/10/01-1929/10/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743129c
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Page 16
Les Annales Coloniales
La route mandarine entre Saigon et Phantiêt à Bienhoa.
La concurrence étrangère
A la fin de la guerre, devant la difficulté
de se procurer des voitures en France, le
marché automobile avait été complètement
acquis par les marques américaines. Pré-
textant de la viabilité accidentée et pré-
caire de certaines pistes neuves, la « Ford »
avait ses partisans et les riches commerçants
français ou asiatiques de Saïgon trouvaient
du charme dans les imposantes grosses voi-
tures américaines. Le Gouvernement général
de l'Indochine, en 1920, a été fort heureu-
sement inspiré d'apporter une protection utile
à l'industrie française automobile, en appli-
quant, dès ce moment, la taxe ad valorcm
sur les automobiles d'importation étrangère.
Les automobiles étrangères paient donc à
l'importation un droit de 45 % au tarif mi-
nimum et qui va jusqu'à 180 % au taux du
tarif général. Une automobile de marque
française revient en Indochine sensiblement
à son prix de vente en France, le prix de
transport équivalant à la taxe de luxe.
Essence et lubrifiants
Le commerce de l'essence et des lubri-
fiants est organisé en Indochine. De gran-
des compagnies y sont importatrices d'es-
sences et ont organisé leurs dépôts dans toute
l'Indochine. De nombreuses marques d'huile
y sont aussi représentées. L'essence se vend,
soit par touque de 18 litres, soit par bidon;
la touque de 18 litres valait en 1928 4 pias-
tres 30. L'huile se vend par touque de 17 li-
tres, qui, en 1928, valait 16 piastres.
Le long de la route mandarine, l'on voit
maintenant des distributeurs d'essence tout
comme sur les routes de France, et même
dans les villages qui marquent les étapes des
routes de pénétration moins fréquentées, l'on
trouve très souvent des dépôts et on n'a pas
à craindre la panne doublement sèche d'es-
sence.
Le marché automobile
en Indochine
Le marché automobile que l'Indochine
offre à la Métropole est déjà très important.
La route mandarine entre Saigon et Phantlêt après Bienhoa.
Il présente le très grand avantage d'une sou-
plesse due à: l'ouverture régulière de débou-
chés croissants. En effet, l'extension du ré-
seau routier crée une circulation étendue et
l'enrichissement évident de la population in-
digène permet la vente d'un plus grand nom-
bre d'autos particulières et la fréquentation
plus grande des services publics ou indi-
gènes.
L'état actuel du réseau routier permettant,
en somme, dans la majorité de son exten-
sion, la circulation des voitures des modèles
et types en usage en France, ce marché pré-
sente aussi le très grand avantage de ne
point nécessiter la création de types spéciaux,
mais d'ouvrir un débouché constant et régu-
lier aux modèles ordinaires de toutes les mar-
ques françaises.
ILA CURCULATUON
^yif©IN©BDILi
L"ENSEMBLE
©ES €@L@U10IS
IFGMIM^nSiS
Il est bien entendu que les colonies fran-
çaises offrent à l'industrie automobile de la
Métropole un marché qui n'atteindra pas de
très longtemps son point de saturation.
Mais d'ores et déjà, nos constructeurs expor-
tent un nombre très appréciable de véhicu-
les sur nos divers territoires d'outre-mer :
34 % de leur production, d'après les plus
récentes statistiques.
En 1928, par exemple, l'Algérie a enre-
gistré 8.217 entrées de voitures françaises;
le Maroc, 2.583; l'Indochine, 2.352; la Tuni-
sie, 1.894; l'A.O.F. et l'A.E.F., 1.137 j Ma-
dagascar, 519.
Ajoutons toutefois qu'en cette même
année 1928, l'Algérie comptait 31.100 autos
de toutes marques, le Maroc 17.809, l'Indo-
chine 16.000, la Tunisie io.ooo, la Syrie
6.190, l'A.O.F. et l'A.E.F. 6.600, la Marti-
nique et la Guadeloupe 3.013, Madagascar et
la Réunion 3.035, les Etablissements fran-
çais de l'OcéanIe 583.
Au total, la circulation automobile dans
les colonies françaises se chiffre par 94.330
véhicules (contre 1.116.891 en France et
32 millions dans le monde entier), alors
qu'en 1925, elle n'en comptait que 45.200,
soit moins de la moitié.
Il appartient à nos constructeurs de tirer
de ces chiffres les conclusions utiles et de
faire d'abord l'effort nécessaire pour orga-
niser la lutte — propagande, choix d'agents
actifs et habiles — contre la concurrence
américaine qui menace de submerger tous
les marchés.
L'on doit noter tout particulièrement que
les Etats-Unis augmentent leurs ventes au
Maroc. En 1927, le Protectorat avait importé
des voitures françaises dans la proportion de
66,9 % et des voitures américaines dans la
proportion de 15,5 %. En 1928, la part de la
France a été de 66,2 %, faible diminution,
mais celle des Etats-Unis a été de 25,9 %,
progrès considérable ! Ajoutons que sur une
somme de n.836.000 francs, représentant la
valeur des tracteurs agricoles, la fabrication
américaine figure pour 7.249.000 francs.
Peut-être des mesures fiscales seraient-
elles à envisager, dans celles mêmes de nos
colonies qui ne sont pas protégées douaniè-
rement, pour dresser un barrage au bénéfice
de notre industrie. Il serait bon, en ce cas,
de les prendre sans retard. Nos construc-
teurs y trouveraient leur compte. Mais sau-
ront-ils organiser leur défense ?
IMP. CENTRALE DE LA BOURSE- 117, RUE RÉAUMUR, PARIS. ~ Le Gérant : L. TOULIS.
Les Annales Coloniales
La route mandarine entre Saigon et Phantiêt à Bienhoa.
La concurrence étrangère
A la fin de la guerre, devant la difficulté
de se procurer des voitures en France, le
marché automobile avait été complètement
acquis par les marques américaines. Pré-
textant de la viabilité accidentée et pré-
caire de certaines pistes neuves, la « Ford »
avait ses partisans et les riches commerçants
français ou asiatiques de Saïgon trouvaient
du charme dans les imposantes grosses voi-
tures américaines. Le Gouvernement général
de l'Indochine, en 1920, a été fort heureu-
sement inspiré d'apporter une protection utile
à l'industrie française automobile, en appli-
quant, dès ce moment, la taxe ad valorcm
sur les automobiles d'importation étrangère.
Les automobiles étrangères paient donc à
l'importation un droit de 45 % au tarif mi-
nimum et qui va jusqu'à 180 % au taux du
tarif général. Une automobile de marque
française revient en Indochine sensiblement
à son prix de vente en France, le prix de
transport équivalant à la taxe de luxe.
Essence et lubrifiants
Le commerce de l'essence et des lubri-
fiants est organisé en Indochine. De gran-
des compagnies y sont importatrices d'es-
sences et ont organisé leurs dépôts dans toute
l'Indochine. De nombreuses marques d'huile
y sont aussi représentées. L'essence se vend,
soit par touque de 18 litres, soit par bidon;
la touque de 18 litres valait en 1928 4 pias-
tres 30. L'huile se vend par touque de 17 li-
tres, qui, en 1928, valait 16 piastres.
Le long de la route mandarine, l'on voit
maintenant des distributeurs d'essence tout
comme sur les routes de France, et même
dans les villages qui marquent les étapes des
routes de pénétration moins fréquentées, l'on
trouve très souvent des dépôts et on n'a pas
à craindre la panne doublement sèche d'es-
sence.
Le marché automobile
en Indochine
Le marché automobile que l'Indochine
offre à la Métropole est déjà très important.
La route mandarine entre Saigon et Phantlêt après Bienhoa.
Il présente le très grand avantage d'une sou-
plesse due à: l'ouverture régulière de débou-
chés croissants. En effet, l'extension du ré-
seau routier crée une circulation étendue et
l'enrichissement évident de la population in-
digène permet la vente d'un plus grand nom-
bre d'autos particulières et la fréquentation
plus grande des services publics ou indi-
gènes.
L'état actuel du réseau routier permettant,
en somme, dans la majorité de son exten-
sion, la circulation des voitures des modèles
et types en usage en France, ce marché pré-
sente aussi le très grand avantage de ne
point nécessiter la création de types spéciaux,
mais d'ouvrir un débouché constant et régu-
lier aux modèles ordinaires de toutes les mar-
ques françaises.
ILA CURCULATUON
^yif©IN©BDILi
L"ENSEMBLE
©ES €@L@U10IS
IFGMIM^nSiS
Il est bien entendu que les colonies fran-
çaises offrent à l'industrie automobile de la
Métropole un marché qui n'atteindra pas de
très longtemps son point de saturation.
Mais d'ores et déjà, nos constructeurs expor-
tent un nombre très appréciable de véhicu-
les sur nos divers territoires d'outre-mer :
34 % de leur production, d'après les plus
récentes statistiques.
En 1928, par exemple, l'Algérie a enre-
gistré 8.217 entrées de voitures françaises;
le Maroc, 2.583; l'Indochine, 2.352; la Tuni-
sie, 1.894; l'A.O.F. et l'A.E.F., 1.137 j Ma-
dagascar, 519.
Ajoutons toutefois qu'en cette même
année 1928, l'Algérie comptait 31.100 autos
de toutes marques, le Maroc 17.809, l'Indo-
chine 16.000, la Tunisie io.ooo, la Syrie
6.190, l'A.O.F. et l'A.E.F. 6.600, la Marti-
nique et la Guadeloupe 3.013, Madagascar et
la Réunion 3.035, les Etablissements fran-
çais de l'OcéanIe 583.
Au total, la circulation automobile dans
les colonies françaises se chiffre par 94.330
véhicules (contre 1.116.891 en France et
32 millions dans le monde entier), alors
qu'en 1925, elle n'en comptait que 45.200,
soit moins de la moitié.
Il appartient à nos constructeurs de tirer
de ces chiffres les conclusions utiles et de
faire d'abord l'effort nécessaire pour orga-
niser la lutte — propagande, choix d'agents
actifs et habiles — contre la concurrence
américaine qui menace de submerger tous
les marchés.
L'on doit noter tout particulièrement que
les Etats-Unis augmentent leurs ventes au
Maroc. En 1927, le Protectorat avait importé
des voitures françaises dans la proportion de
66,9 % et des voitures américaines dans la
proportion de 15,5 %. En 1928, la part de la
France a été de 66,2 %, faible diminution,
mais celle des Etats-Unis a été de 25,9 %,
progrès considérable ! Ajoutons que sur une
somme de n.836.000 francs, représentant la
valeur des tracteurs agricoles, la fabrication
américaine figure pour 7.249.000 francs.
Peut-être des mesures fiscales seraient-
elles à envisager, dans celles mêmes de nos
colonies qui ne sont pas protégées douaniè-
rement, pour dresser un barrage au bénéfice
de notre industrie. Il serait bon, en ce cas,
de les prendre sans retard. Nos construc-
teurs y trouveraient leur compte. Mais sau-
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