Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-01-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1930 01 janvier 1930
Description : 1930/01/01 (A31,N1)-1930/12/31. 1930/01/01 (A31,N1)-1930/12/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743000j
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
.JANVIER 1930
Les Annales Coloniales
REVUE MENSUELLE ILLUSTRÉE
Téléphone LOUVRE 19-37
— RICHELIEU 87-54
Directeur-fondateur :
Marcel R U15 D R IF,
RÉDACTION et ADMINISTRATION : )
34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-ler I
Sfcéflexîens sur l'economîe marocaine
D'un trop court voyage d'études au Maroc, j'ai rapporté beaucoup
d'impressions, mais confuses et — je le sens bien, hélas 1 — superficielles.
Aussi me garderai-je bien de donner à ces notes une valeur qu'elles ne
sauraient avoir. Elles ne veulent apporter, sur ce très grave problème de
l'avenir marocain, que des « réflexions ».
L'économie marocaine, lors de notre installation, présentait le type
classique d'une « économie stationnaire ».
Une vieille civilisation islamique y entretenait, par des procédés
techniques traditionnels, une vie économique misérable et apathique.
Le bled El-Makhzen — c'est-à-dire la partie théoriquement unifiée de
l'empire chérifien — était formé de tribus, gouvernées par un caïd
nommé par le sultan. Ces tribus, suivant les régions, étaient plus ou
moins nomades ou sédentaires et, sauf dans les territoires riches des
Chaouïa, Abda et Doukkala, plutôt pasteurs qu'agriculteurs. Mais tous
ou presque vivaient sous la tente, la « kcheïma », et les très rares
constructions en maçonnerie ou en pisé qu'on pouvait rencontrer étaient
les kasbas des caïds.
Sur ce champ caillouteux, sans arbres, sans maisons, où seul, de
place en place, quelque palmier nain mettait sa touffe d'épines vertes,
(Dessin inédit d'Edouard DOIGNEAU.)
Fès. — Devant la porte de la Mosquée de Bab Guissa.
(Dessin inédit d'Edouard DOIGNEAU.)
Marocains du bled.
il n'existait aucune route, mais seulement des pistes cavalières; l'usage
de la route était inconnu.
La seule institution commerciale était le souk ou marché de campa-
gne, tenu un jour fixe de la semaine, dans chaque tribu, sur un emplace-
ment traditionnel du Bled.
Les transactions plus importantes se faisaient dans les foires an-
nuelles, les souks el aam, dont la principale était celle de Sidi Ahmed
ou Moussa, dans le Sous, où l'on venait de Mogador, du pays des
liaa, de Marrakech, et même, dit-on, du Soudan, pour y apporter or,
plumes d'autruche, ivoire, dattes, cuirs, etc.
Dans les villes, comme Fès ou Marrakech, les souks, avec leurs corpo-
rations fermées d'artisans, évoquaient invinciblement en nous le souvenir
de la vie artisanale de notre Moyen Age.
Et par dessus cette organisation économique de somnolence et de mi-
sère, un appareil politique guerrier et féodal semblait dresser une bar-
rière infranchissable à la vie moderne.
Et pourtant, en quelques années à peine, de cette économie station-
naire, figée dans ses traditions séculaires, on est passé à une économie
progressive : des richesses naturelles, sûres, abondantes, ont été dpg-a-
gées, un outillage économique moderne a été aménagé, un esprit d'en-
treprise ardent, même passionné, anime les hommes nouveaux, ;lllrurs dr
la grande tragédie marocaine et permet tous les espoirs.
Et c'est une véritable fièvre. Donnons-en quelques indices: en 1928,
dans 1rs 16 grandes agglomérations marocaines le chiffre global des cons-
Les Annales Coloniales
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Marcel R U15 D R IF,
RÉDACTION et ADMINISTRATION : )
34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-ler I
Sfcéflexîens sur l'economîe marocaine
D'un trop court voyage d'études au Maroc, j'ai rapporté beaucoup
d'impressions, mais confuses et — je le sens bien, hélas 1 — superficielles.
Aussi me garderai-je bien de donner à ces notes une valeur qu'elles ne
sauraient avoir. Elles ne veulent apporter, sur ce très grave problème de
l'avenir marocain, que des « réflexions ».
L'économie marocaine, lors de notre installation, présentait le type
classique d'une « économie stationnaire ».
Une vieille civilisation islamique y entretenait, par des procédés
techniques traditionnels, une vie économique misérable et apathique.
Le bled El-Makhzen — c'est-à-dire la partie théoriquement unifiée de
l'empire chérifien — était formé de tribus, gouvernées par un caïd
nommé par le sultan. Ces tribus, suivant les régions, étaient plus ou
moins nomades ou sédentaires et, sauf dans les territoires riches des
Chaouïa, Abda et Doukkala, plutôt pasteurs qu'agriculteurs. Mais tous
ou presque vivaient sous la tente, la « kcheïma », et les très rares
constructions en maçonnerie ou en pisé qu'on pouvait rencontrer étaient
les kasbas des caïds.
Sur ce champ caillouteux, sans arbres, sans maisons, où seul, de
place en place, quelque palmier nain mettait sa touffe d'épines vertes,
(Dessin inédit d'Edouard DOIGNEAU.)
Fès. — Devant la porte de la Mosquée de Bab Guissa.
(Dessin inédit d'Edouard DOIGNEAU.)
Marocains du bled.
il n'existait aucune route, mais seulement des pistes cavalières; l'usage
de la route était inconnu.
La seule institution commerciale était le souk ou marché de campa-
gne, tenu un jour fixe de la semaine, dans chaque tribu, sur un emplace-
ment traditionnel du Bled.
Les transactions plus importantes se faisaient dans les foires an-
nuelles, les souks el aam, dont la principale était celle de Sidi Ahmed
ou Moussa, dans le Sous, où l'on venait de Mogador, du pays des
liaa, de Marrakech, et même, dit-on, du Soudan, pour y apporter or,
plumes d'autruche, ivoire, dattes, cuirs, etc.
Dans les villes, comme Fès ou Marrakech, les souks, avec leurs corpo-
rations fermées d'artisans, évoquaient invinciblement en nous le souvenir
de la vie artisanale de notre Moyen Age.
Et par dessus cette organisation économique de somnolence et de mi-
sère, un appareil politique guerrier et féodal semblait dresser une bar-
rière infranchissable à la vie moderne.
Et pourtant, en quelques années à peine, de cette économie station-
naire, figée dans ses traditions séculaires, on est passé à une économie
progressive : des richesses naturelles, sûres, abondantes, ont été dpg-a-
gées, un outillage économique moderne a été aménagé, un esprit d'en-
treprise ardent, même passionné, anime les hommes nouveaux, ;lllrurs dr
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Et c'est une véritable fièvre. Donnons-en quelques indices: en 1928,
dans 1rs 16 grandes agglomérations marocaines le chiffre global des cons-
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