sence de petites fructifications cryptogamiques noires. Un frag- ment de canne attaqué, conservé à l'abri des pluies se couvre bientôt de longs et fins filaments noirs constitués par les spores agglomérés d'un champignon décrit en 1893 par Massee sur des cannes provenant de la Barbade sous le nom de Melanconium sacchari Massee et que cet auteur rattachait à un Trichosphaeria : T. sacchari Massee. Le Melanconium sacchari a été retrouvé par Prillieux et Delacroix sur des échantillons de Maurice et rangé par ces derniers, dans le genre Coniothyrium.
Les fructifications de Coniothyrium sacchari (Massee) Prill. et Del sont constituées de pycnides coniques et enfoncées dans les tissus.
La face interne de leur paroi est couverte de nombreux stérig- mates hyalins d'environ 13 X 3 P. et présente quelques replis.
A la partie supérieure se trouve un pore par lequel s'échappent les spores. Celles-ci sont elliptiques arrondies aux extrémités, de coloration brune claire à maturité et souvent pourvues de deux petites vacuoles. Leurs dimensions sont voisines de 1 2 x 5 fi.
En ce qui concerne la biologie de cette cryptogame, il a été émis des opinions assez variées et, à notre connaissance, aucune expé- rience décisive n'est encore venue préciser sa virulence. Certains phytopathologistes ont cru que ces pycnides correspondaient à une des formes d'un grave parasite de la canne (Massee). D'autres ne voient là qu'un saprophyte banal se développant sur des cannes déjà altérées par une cause quelconque (Howard), Pour- tant, Prillieux et Delacroix ont obtenu des infections positives à l'aide de cet organisme, mais ils n'ont pas opéré avec des cultures pures et leur expérience n'est pas très concluante; les expériences ont démontré qu'il fallait une plaie préalable, donc ce serait au plus un parasite de blessure. En réalité, C. Sacchari ne semble pas être un organisme dangereux et sa présence, dans une plantation, n'a rien d'alarmant. Quoiqu'il en soit il se montre fréquemment vivant comme un simple sapro- phyte sur les débris de chaume laissés dans les champs.
L'organisme en cause est très largement répandu. Il a été signalé dans l'Uganda, au Tanganyika, dans le Sud Africain, aux Indes, en Indo-Chine, au Brésil, en Argentine, au Pérou, aux États-Unis, aux Andes, à Porto Rico, à Cuba, à la Guadeloupe, à la Louisiane, en Guyane anglaise, dans la République Domini-
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