Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mai 1912 31 mai 1912
Description : 1912/05/31 (A12,N131). 1912/05/31 (A12,N131).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64468301
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
136 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE No 131 - MAi 1912
rigation n'est pas encore proche ; les petites
entreprises d'irrigation sont toujours très
onéreuses et, d'autre part, il existe en
Afrique occidentale et en Afrique centrale
de vastes territoires qu'on ne pourra,-sans
doute, jamais irriguer.
Il semble donc qu'il y aurait le plus grand
intérêt à essayer de faire dès maintenant
dans ces contrées l'application des méthodes
de dry-farming, en adaptant ces méthodes
aux pays tropicaux. On se heurtera, natu-
rellement, à de grandes difficultés au début,
car dans cette voie tout est à faire : les
machines à employer sont à trouver, le
personnel européen et la main-d'œuvre in-
digène seront à dresser; les méthodes de
culture sont entièrement à déterminer; les
emplacements même où il faudrait effectuer
ces essais sont aussi à fixer. C'est précisé-
ment parce qu'on n'a encore rien fait dans
cette voie qu'il y a dès maintenant toute une
série d'études à faire et d'expériences à ten-
ter. Des essais modestes de culture irriguée
du coton ont été tentés par l'Association
cotonnière coloniale depuis 1909 à Richard-
Toll (Sénégal). Les résultats obtenus jus-
qu'à ce jour ne sont pas extrêmement
encourageants (1). Avec d'assez fortes fu-
mures (jusqu'à 30 tonnes de fumier à l'hec-
tare), on est parvenu à obtenir 841 kilogs de
Mit-Afifi brut (non égréné) à l'hectare
revenant à 777 fr. 85 l'hectare la première
année et à 669 fr. 15 la seconde, non com-
pris les frais d'égrenage, de pressage, de
transport. Ce prix de revient est extrême-
ment élevé et le rapport de M. REYMOND ne
laisse point espérer qu'on pourra l'abaisser
de si tôt dans des conditions telles que la
culture irriguée puisse être rémunératrice.
La culture non irriguée telle que la pra-
tiquent les indigènes ne donne que 150 ki-
logs de coton brut à l'hectare en moyenne,
mais les soins donnés à ces cotonniers
plantés le plus souvent en culture dérobée
à travers les champs de mil sont si minimes
que les indigènes en tiraient autrefois pro-
(1) Voir Assoc. cotonn. coloniale « Bulletin o2 », dé-
cembre 1911.
fit. En faisant cette culture sur une grande
étendue, dans des régions appropriées abri-
tées du vent d'est et à sol de bonne qua-
lité, enfin en substituant aux procédés pri-
mitifs de la culture indigène les procédés
rationnels du dry-farming, on peut se
demander s'il n'y aurait pas possibilité d'ob-
tenir des rendements rémunérateurs. La
récolte serait certes moins élevée qu'en
terrain irrigué, mais les frais seraient aussi
beaucoup moindres. Pour l'irrigation seu-
lement,on a dépensé àRichard-Toll 154 fr. 50
par hectare non compris l'amortissement
du coût des machines. Le rapport de M. REY-
MOND conclut à la continuation des essais
de Richard-Toll sur une surface réduite
avec transformation graduelle des mé-
thodes employées, cette transformation
devant aboutir à la création d'une véritable
ferme régulièrement organisée.
Il y a le plus grand intérêt à ce qu'un
tel essai soit poursuivi avec esprit de suite,
mais il nous paraît tout aussi intéressant
de faire en même temps dans une région
favorable au dry-farming des essais de cul-
ture en terrain sec avec assolements et
jachères d'été, telles que les pratiquent les
Américains pour d'autres cultures.
Si rudimentaire que soit l'agriculture des
Soudanais, elle est parfaitement adaptée au
climat, et en beaucoup de régions l'indigène
fait subir au sol des façons qui ont certai-
nement pour but de faciliter l'emmagasi-
nement de l'eau dans la terre et qui empê-
chent l'évaporation.
C'est ainsi que, dans les régions du Séné-
gal qui produisent actuellement plus de
120.000 tonnes d'arachides par an, le sol
est extrêmement ameubli avant l'ensemen-
cement et les plantes sont butées après
chaque grande pluie. Lorsqu'on pourra
appliquer à cette culture et à celle d'autres
plantes des machines agricoles appropriées
au pays, de grandes transformations pour-
ront s'accomplir en Afrique Occidentale.
Mais il est nécessaire de s'avancer avec
prudence dans cette voie, et des expériences
préliminaires sont indispensables.
AUG, CHEVALIER.
rigation n'est pas encore proche ; les petites
entreprises d'irrigation sont toujours très
onéreuses et, d'autre part, il existe en
Afrique occidentale et en Afrique centrale
de vastes territoires qu'on ne pourra,-sans
doute, jamais irriguer.
Il semble donc qu'il y aurait le plus grand
intérêt à essayer de faire dès maintenant
dans ces contrées l'application des méthodes
de dry-farming, en adaptant ces méthodes
aux pays tropicaux. On se heurtera, natu-
rellement, à de grandes difficultés au début,
car dans cette voie tout est à faire : les
machines à employer sont à trouver, le
personnel européen et la main-d'œuvre in-
digène seront à dresser; les méthodes de
culture sont entièrement à déterminer; les
emplacements même où il faudrait effectuer
ces essais sont aussi à fixer. C'est précisé-
ment parce qu'on n'a encore rien fait dans
cette voie qu'il y a dès maintenant toute une
série d'études à faire et d'expériences à ten-
ter. Des essais modestes de culture irriguée
du coton ont été tentés par l'Association
cotonnière coloniale depuis 1909 à Richard-
Toll (Sénégal). Les résultats obtenus jus-
qu'à ce jour ne sont pas extrêmement
encourageants (1). Avec d'assez fortes fu-
mures (jusqu'à 30 tonnes de fumier à l'hec-
tare), on est parvenu à obtenir 841 kilogs de
Mit-Afifi brut (non égréné) à l'hectare
revenant à 777 fr. 85 l'hectare la première
année et à 669 fr. 15 la seconde, non com-
pris les frais d'égrenage, de pressage, de
transport. Ce prix de revient est extrême-
ment élevé et le rapport de M. REYMOND ne
laisse point espérer qu'on pourra l'abaisser
de si tôt dans des conditions telles que la
culture irriguée puisse être rémunératrice.
La culture non irriguée telle que la pra-
tiquent les indigènes ne donne que 150 ki-
logs de coton brut à l'hectare en moyenne,
mais les soins donnés à ces cotonniers
plantés le plus souvent en culture dérobée
à travers les champs de mil sont si minimes
que les indigènes en tiraient autrefois pro-
(1) Voir Assoc. cotonn. coloniale « Bulletin o2 », dé-
cembre 1911.
fit. En faisant cette culture sur une grande
étendue, dans des régions appropriées abri-
tées du vent d'est et à sol de bonne qua-
lité, enfin en substituant aux procédés pri-
mitifs de la culture indigène les procédés
rationnels du dry-farming, on peut se
demander s'il n'y aurait pas possibilité d'ob-
tenir des rendements rémunérateurs. La
récolte serait certes moins élevée qu'en
terrain irrigué, mais les frais seraient aussi
beaucoup moindres. Pour l'irrigation seu-
lement,on a dépensé àRichard-Toll 154 fr. 50
par hectare non compris l'amortissement
du coût des machines. Le rapport de M. REY-
MOND conclut à la continuation des essais
de Richard-Toll sur une surface réduite
avec transformation graduelle des mé-
thodes employées, cette transformation
devant aboutir à la création d'une véritable
ferme régulièrement organisée.
Il y a le plus grand intérêt à ce qu'un
tel essai soit poursuivi avec esprit de suite,
mais il nous paraît tout aussi intéressant
de faire en même temps dans une région
favorable au dry-farming des essais de cul-
ture en terrain sec avec assolements et
jachères d'été, telles que les pratiquent les
Américains pour d'autres cultures.
Si rudimentaire que soit l'agriculture des
Soudanais, elle est parfaitement adaptée au
climat, et en beaucoup de régions l'indigène
fait subir au sol des façons qui ont certai-
nement pour but de faciliter l'emmagasi-
nement de l'eau dans la terre et qui empê-
chent l'évaporation.
C'est ainsi que, dans les régions du Séné-
gal qui produisent actuellement plus de
120.000 tonnes d'arachides par an, le sol
est extrêmement ameubli avant l'ensemen-
cement et les plantes sont butées après
chaque grande pluie. Lorsqu'on pourra
appliquer à cette culture et à celle d'autres
plantes des machines agricoles appropriées
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Mais il est nécessaire de s'avancer avec
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