Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1903 30 avril 1903
Description : 1903/04/30 (A3,N22). 1903/04/30 (A3,N22).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64374617
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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- Sommaire
- ETUDES ET DOSSIERS.
Pages- .......... Page(s) .......... 99
- .......... Page(s) .......... 102
- .......... Page(s) .......... 103
- .......... Page(s) .......... 105
- .......... Page(s) .......... 106
- .......... Page(s) .......... 108
- .......... Page(s) .......... 110
- .......... Page(s) .......... 111
- Beurre de coco. (Détails sur le fonctionnement des usines de Marseille, de Singapore, de Pondichéry).......... Page(s) .......... 114
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- .......... Page(s) .......... 124
- .......... Page(s) .......... 124
- .......... Page(s) .......... 125
- .......... Page(s) .......... 126
- .......... Page(s) .......... 126
- .......... Page(s) .......... 127
- .......... Page(s) .......... 127
- .......... Page(s) .......... 127
- .......... Page(s) .......... 128
- .......... Page(s) .......... 128
- LIVRES NOUVEAUX
- .......... Page(s) .......... 355-372
- Annonces bibliographiques, sur papier bleu
N° 22 — AVRIL 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 107
Cela se passait dans un beau ver.ger du Ma-
auba (Guadeloupe).
Je me rappelai qu'un très distingué plan-
teur de la même Ile bénie, M. ROLLIN, m'ex-
pliquait, à propos de cet arbre justement,
que le noyau dont il était sorti, il y a bien
moins longtemps que je n'étais énclin à le
supposer d'après sa taille, venait de la Nou-
velle-Calédonie, avec bien d'autres qui
avaient tout autant prospéré.
M. ROLLIN ajoutait que, pour tous les
arbres d'Europe susceptibles d'être acclima-
tés àla Guadeloupe, il n'agissait pas autre-
ment et faisait venirles graines d'une station
clima.térique intermédiaire, qui n'était plus
l'Europe et pas encore le Tropique : Nou-
velle-Calédonie, Açores, Canaries, par exem-
ple.
Parmi les arbres rebelles, il me cita les
fruits à pépins èt les cerisiers. Ceux-ci pous-
sent, mais restent herbacés et renouvellent
leurs rameaux tous les ans. Ils ne prennent
point de tronc, mais forment une touffe
plus ou moins vigoureuse qui sèche tous les
étés, au ras du sol. Je vous livre le renseigne-
ment pour le soumettre à l'examen des spé-
cialistes.
J'écrivis donc à la Guadeloupe et deman-
dai, à titre d'amical souvenir, qu'on voulut
bien m'envoyer quelques noyaux provenant
de l'arbre sous lequel nous avions fait une
si délicieuse collation. L'on m'en envoya
une dizaine que je distribuai aussitôt à MM.
ATJMONT (mort depuis) et GAILLARD.
Ces noyaux n'eurent point un sort heu-
reux. Deux seulement arrivèrent à bien,tous
deux chez M. GAILLARD. L'un donna un fort
pied qui fut dévoré par les animaux. L'autre
donna deux pieds, il était « philippine »,
comme on dit chez nous, c'est-à-dire à
amande double ; les deux pieds vinrent très
bien, mais l'un beaucoup plus vite que l'au-
tre, heureusement.
Dès la seconde année, une vingtaine de
mois après le semis, le pied poussé le plus
vite avait quatre centimètres environ de dia-
mètre à un mètre du sol et se couvrit de
Heurs, qui nouèrent admirablement et furent
remplacées par 200 à 250 pêches; mais ces
dernières ne mûrirent pas entièrement, car
l'arbre sécha auparavant, épuisé probable-
blement par cette production surabondante
et disproportionnée. Les pêches étaient
d'ailleurs fort belles, mais un peu fusi formes,
rappelant plutôt une sapotille verte qu'une
pêche non mûre, à part le duvet qui était
abondant.
C'est le second pied, le retardataire, qui
nous tira d'affaire. Poussé en retard, il ne se
mit à fleurir que vers la 3e année, à une tren-
taine de mois d'âge ; il avait alors cinq à six
centimètres et une jolie tête de deux mètres.
environ de diamètre sur trois de haut, cou-
ronnant un tronc de un mètre quatre-vingt
centimètres de haut. Il se couvrait littérale-
ment de fleurs, sans feuilles, une vrais boule
de neige rose!
Seulement, instruits par l'expérience de
l'an passé, nous en abatîmes la plus grande
partie et n'en laissâmes nouer qu'une ving-
taine, et vers la fin de mai 1897, je pus agré-
menter le dessert de M. le Gouverneur Géné-
ral CHAUDIÉ, de la première pêche née, pous-
sée et mûrie au Sénégal !
Toutle monde voulut,goûterde nospêchesr
at ce fut une plate cour pour en avoir, mais
personne ne voulut nous rendre les noyaux !"
Je m'en doutais un peu 1 Le pêcher se répan-
dit ainsi, et tous les pêchers qui se sont dès
lors répandus dans les jardins et sur les ter-
rasses de Saint-Louis, de Sorr et de Guett'-
n'dar, sortent du pauvre second germe de
notre noyau double, reçu de la Guadeloupe.
Pour ce qui est des soins, les noyaux
furent plantés dans des caisses mises à Vabrv
des fourmis. — Ceci est indispensable dans-
tous les pays tropicaux. — Les semis furent
tenus soigneusement humides, sans excès
toutefois, à l'ombre d'arbres élevés, ou de
grands bambous, de végétaux, en un mot,,
tamisant et brisant les rayons trop violents.
du soleil, sans créer l'obscurité.
Une fois hauts de 3o à 40 centimètres, les
pieds ont été un jour humide et couvert, mis
en place dans le verger aux cocotiers, entre
les raies très espacées de ceux-ci dont l'om-
brage lointain et mouvant suffit pourlesmet-
tre à l'abri du dessèchement et n'est pas
assez; dense pour les étioler.
C'est dans cet habitat que notre pêcher a
Cela se passait dans un beau ver.ger du Ma-
auba (Guadeloupe).
Je me rappelai qu'un très distingué plan-
teur de la même Ile bénie, M. ROLLIN, m'ex-
pliquait, à propos de cet arbre justement,
que le noyau dont il était sorti, il y a bien
moins longtemps que je n'étais énclin à le
supposer d'après sa taille, venait de la Nou-
velle-Calédonie, avec bien d'autres qui
avaient tout autant prospéré.
M. ROLLIN ajoutait que, pour tous les
arbres d'Europe susceptibles d'être acclima-
tés àla Guadeloupe, il n'agissait pas autre-
ment et faisait venirles graines d'une station
clima.térique intermédiaire, qui n'était plus
l'Europe et pas encore le Tropique : Nou-
velle-Calédonie, Açores, Canaries, par exem-
ple.
Parmi les arbres rebelles, il me cita les
fruits à pépins èt les cerisiers. Ceux-ci pous-
sent, mais restent herbacés et renouvellent
leurs rameaux tous les ans. Ils ne prennent
point de tronc, mais forment une touffe
plus ou moins vigoureuse qui sèche tous les
étés, au ras du sol. Je vous livre le renseigne-
ment pour le soumettre à l'examen des spé-
cialistes.
J'écrivis donc à la Guadeloupe et deman-
dai, à titre d'amical souvenir, qu'on voulut
bien m'envoyer quelques noyaux provenant
de l'arbre sous lequel nous avions fait une
si délicieuse collation. L'on m'en envoya
une dizaine que je distribuai aussitôt à MM.
ATJMONT (mort depuis) et GAILLARD.
Ces noyaux n'eurent point un sort heu-
reux. Deux seulement arrivèrent à bien,tous
deux chez M. GAILLARD. L'un donna un fort
pied qui fut dévoré par les animaux. L'autre
donna deux pieds, il était « philippine »,
comme on dit chez nous, c'est-à-dire à
amande double ; les deux pieds vinrent très
bien, mais l'un beaucoup plus vite que l'au-
tre, heureusement.
Dès la seconde année, une vingtaine de
mois après le semis, le pied poussé le plus
vite avait quatre centimètres environ de dia-
mètre à un mètre du sol et se couvrit de
Heurs, qui nouèrent admirablement et furent
remplacées par 200 à 250 pêches; mais ces
dernières ne mûrirent pas entièrement, car
l'arbre sécha auparavant, épuisé probable-
blement par cette production surabondante
et disproportionnée. Les pêches étaient
d'ailleurs fort belles, mais un peu fusi formes,
rappelant plutôt une sapotille verte qu'une
pêche non mûre, à part le duvet qui était
abondant.
C'est le second pied, le retardataire, qui
nous tira d'affaire. Poussé en retard, il ne se
mit à fleurir que vers la 3e année, à une tren-
taine de mois d'âge ; il avait alors cinq à six
centimètres et une jolie tête de deux mètres.
environ de diamètre sur trois de haut, cou-
ronnant un tronc de un mètre quatre-vingt
centimètres de haut. Il se couvrait littérale-
ment de fleurs, sans feuilles, une vrais boule
de neige rose!
Seulement, instruits par l'expérience de
l'an passé, nous en abatîmes la plus grande
partie et n'en laissâmes nouer qu'une ving-
taine, et vers la fin de mai 1897, je pus agré-
menter le dessert de M. le Gouverneur Géné-
ral CHAUDIÉ, de la première pêche née, pous-
sée et mûrie au Sénégal !
Toutle monde voulut,goûterde nospêchesr
at ce fut une plate cour pour en avoir, mais
personne ne voulut nous rendre les noyaux !"
Je m'en doutais un peu 1 Le pêcher se répan-
dit ainsi, et tous les pêchers qui se sont dès
lors répandus dans les jardins et sur les ter-
rasses de Saint-Louis, de Sorr et de Guett'-
n'dar, sortent du pauvre second germe de
notre noyau double, reçu de la Guadeloupe.
Pour ce qui est des soins, les noyaux
furent plantés dans des caisses mises à Vabrv
des fourmis. — Ceci est indispensable dans-
tous les pays tropicaux. — Les semis furent
tenus soigneusement humides, sans excès
toutefois, à l'ombre d'arbres élevés, ou de
grands bambous, de végétaux, en un mot,,
tamisant et brisant les rayons trop violents.
du soleil, sans créer l'obscurité.
Une fois hauts de 3o à 40 centimètres, les
pieds ont été un jour humide et couvert, mis
en place dans le verger aux cocotiers, entre
les raies très espacées de ceux-ci dont l'om-
brage lointain et mouvant suffit pourlesmet-
tre à l'abri du dessèchement et n'est pas
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