No 48 - JUIN 1905 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 191
totalité des écorces s'en va en Allemagne,
Cependant, il paraît qu'Ibo, Porto Amelia et
Palma en ont exporté également des quantités
considérables à destination des États-Unis et
de certains ports russes de la Baltique. —
Au moment de la rédaction du rapport, de
grandes quantités d'écorces restaient en ma-
gasins le long de la côte en attendant une
occasion d'embarquement.
L'exportation a lieu en sacs d'environ 80
kg; les intéressés se préoccupent d'ailleurs
de trouver un moyen de comprimer la mar-
chandise en balles, ce qui présenterait toutes
sortes d'avantages et se traduirait par une
diminution de fret. — Dans les conditions
actuelles, le fret pour Hambourg se paie 32
shillings par tonne; la cueillette, le séchage,
l'ensachage, etc. reviennent, parait-il, de 20
à 30 s. la tonne y compris le droit de sortie,
qui est de 2°/0 ad valorem
D'après le rapport, le prix de vente sur les
différents marchés européens, à la fin de 1904,
aurait varié entre £ 4. 10 s. et £ 6. 10 s. la
tonne.
MM. TAYLOR & Co., de Liverpool, ont coté
l'écorce de manglier pour la dernière fois,
dans- ce Journal, en mai 1904, « entre £ 5 et
£ 6 la tonne » ; en ajoutant que ce prix
ne couvrait généralement pas les frais de re-
vient. M. GREVILLE, de son côté, signale le
marché allemand comme étant plutôt en
baisse; par contre la demande demeurerait
ferme en Russie et aux États-Unis.
A noter que, toujours d'après le rapport
consulaire anglais, l'écorce repousserait sur
les arbres, pourvu qu'ils n'aient pas été écor-
cés trop bas, dans l'espace de 4 à 6 mois, et
la nouvelle écorce serait aussi riche en tanin
que l'ancienne. Si ce renseignement est exact,
il en résulterait que les récolteurs n'enlèvent
que la couche superficielle et externe de l'é-
corce. Le fait nous semble d'ailleurs avoir
besoin de confirmation; nous n'osons pas
l'accepter avant qu'il n'ait été contrôlé et con-
firmé par quelqu'un de compétent. De toute
façon, nous signalons l'assertion de M. GRE-
VILLE à l'attention de M. EMILE BAILLAUD, qui
nous a donné un article si complet sur ses
essais d'exploitation du manglier en Guinée
française, voir « J. d'A. T. » n° 37.
Le Thé au Caucase.
Nous avons publié, à plusieurs reprises,
de petites informations concernant le thé au
Caucase : en dernier lieu, dans notre n° 30,
§ 479 (papier bleu). D'après une note que
nous relevons dans le « Tropical Agricultu-
rist » de décembre 1904, mais qui émane de
source russe, il y aurait aujourd'hui, dans
cette région, 410 déciatines, soit environ
450 hectares de thé et la production de 1903
aurait été de 25.000 pouds, soit 400.000 kg.
ou 900.000 livres anglaises. — A titre de
comparaison, rappelons que c'est, à 100.000
livres près, la production moyenne du Natal.
Un ami, Russe des plus compétents, vient
de nous dire que la culture du thé au
Caucase n'avait aucun avenir, faute de
main d'œuvre suffisante. Il paraît que les
thés du Caucase que l'on trouve sur les
grands marchés russes sont vendus à perte,
dans des' conditions qui n'ont rien de com-
mercial. D'après notre témoin la main d'œu-
vre chinoise, que l'on avait essayée en petit,
revenait à un prix fou et on y a renoncé.
— Contrairement à cette appréciation pes-
simiste, certain rapport rçproduit dans la
« Dépêche Coloniale » du 5 avril 1905, con-
clut à des bénéfices considérables tout en
avouant la pénurie de main d'œuvre. Ce rap-
port n'indique qu'une récolte de 43.000 livres
russes en 1903; or si le chiffre du « Tropical
Agriculturist » est trop fort pour la superficie
admise, celui de la « Dépêche » est inex-
plicablement bas.
Nous avons le plaisir de compter des abon-
nés au Caucase, en pleine région théière.
Ne se décideront-ils pas un jour à nous en-
voyer quelques renseignements précis sur
ce qui s'y passe ?
Les graines de Coton de l'Inde
Utilisation dans le pays. - Exportation.
MOLLISON (J.) : Notes on the cotton-seed oil
industry. in India. — 8°. 18 pp. Publié
comme n° 9, 1903, du « AgriculLural
Ledger ». Calcutta. Imprimerie du Gou-
vernement. Prix : 2 d.
L'auteur a établi une comparaison très
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