Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 septembre 1913 30 septembre 1913
Description : 1913/09/30 (A13,N147). 1913/09/30 (A13,N147).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418417k
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
266 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 117 SEPT. 1913
a indiqué du reste ses usages les plus con-
nus. Nous avons pu constater ainsi combien
étaient insuffisants et parfois erronés les
renseignements recueillis par les voyageurs..
sur les usages dans les pays tropicaux. Il y
a là une longue enquête d'un haut intérêt
à faire, et le « J. d'A. T. » sera heureux de
publier tous les renseignements que ses
lecteurs voudront bien lui faire parvenir.
Nous les prions de vouloir bien joindre à
leurs notes des échantillons autant que
possible fructifiés et l'indication de la loca-
lité exacte où ces matériaux auront été
recueillis. :;
Pour montrer combien il reste encore à
apprendre sur ce sujet, nous citerons seu-
lement le cas de l'espèce la plus fréquente
en Afrique tropicale qui nous est particu-
lièrement connue. Il s'agit du Bambou d'A-
byssinie Oxytenanthera abyssinica Munro).
Cette espèce est répandue dans toute la
zone des savanes africaines au N. de l'Equa-
teur depuis le Sénégal jusqu'à l'Abyssinie.
En Afrique orientale, elle s'étend même
sur le Mozambique, par conséquent au sud
de l'Equateur.
Dans nos colonies, elle est particulière-
ment répandue en Haute-Gambie et en
Haute-Casamance (Sénégal), dans le Haut-
Sénégal-Niger et la Haute-Volta, dans la
Haute-Côte d'Ivoire et le Haut-Dahomey,
dans presque toute la Guinée française. En
Afrique centrale, on la trouve dans le Haut-
Oubangui et le Haut-Chari, et elle remonte
même vers le N. jusqu'au sud de Baguirmi
(Nyellim) et du Ouadaï C'est en réalité
l'unique grand Bambou qui soit spontané
dans nos colonies africaines. Il faut, du
reste, bien se garder de confondre ses tiges
avec les râcliis de certaines feuilles de
Raphia, qui sont connues aussi des colons
sous le nom de « Bambous » parce qu'ils
ont des usages analogues.
, L'OxytenantheJ'a rend des services inap-
préciables en Afriqué tropicale. Or, M. CA-
MUS cite seulement comme usages, en
s'en rapportant sans doute à des auteurs
mal renseignés, « les gros chaumes pour
faire des pirogues et des canots ; les ra-
meaux comme flèches ». Est-il besoin de
dire que jamais les indigènes ni les Euro-
péens n'ont fabriqué d'embarcations avec
-"-les chaumes, qui n'ont le plus souvent que
5 cm. à 10 cm. de diamètre.
Par contre, on en fait un très grand usage
comme perches pour la navigation (notam-
ment sur le Sénégal, sur le Niger, sur la
Gambie, sur TOubangui et le Chari) et
pour la charpente des couvertures de cha-
lands. On en fait aussi des cadres pour
transporter les voyageurs en hamac. Mais
l'usage le plus général est l'emploi dans
la construction des toitures de cases. On
édifie avec les Bambous des charpentes
légères, liées avec des lianes sur les-
quelles on pose ensuite la paille servant de
toit.
Dans presque tout le Soudan c'est ainsi
que sont construites les cases. On en fait
encore des bancs, des lits (tatas), qui ne
valent pas ceux construits avec les râchis de
Raphia, enfin des perches pour la cueil-
lette de fruits de Karité, de Nété, de Ka-
pok, etc.
En temps de famine, les graines sont très
recherchées : pilonnées et préparées en
pâtée, elles servent à faire une bouillie qui
remplace le couscous de mil. (Pénicillaire
et Sorgho). Des villages entiers vivent
plusieurs semaines de cette semence facile
à trouver là où les Oxytenanthera couvrent
parfois des milliers d'hectares d'un seul
tenant : il est vrai que le Bambou ne fleurit
pas tous les ans.
Son abondance est telle dans la région
du Niani-Ouli (que va traverser prochaine-
ment le chemin de fer Thiès-Kayes) ainsi
que dans la Haute-Gambie et la Haute-
Casamance, qu'on s'est déjà préoccupé de
son utilisation pour la fabrication de la
pâte à papier.
Enfin les feuilles d.Oxytenanthel'a cons-
tituent un fourrage assez apprécié par le
bétail en saison sèche.
M. CAMUS n'a pas cité l'utilisation des
Bambous comme fourrages. M. CH. RI-
YIÈRE avait avant nous déjà appelé l'atten-
tion sur l'utilisation de certaines espèces
*
a indiqué du reste ses usages les plus con-
nus. Nous avons pu constater ainsi combien
étaient insuffisants et parfois erronés les
renseignements recueillis par les voyageurs..
sur les usages dans les pays tropicaux. Il y
a là une longue enquête d'un haut intérêt
à faire, et le « J. d'A. T. » sera heureux de
publier tous les renseignements que ses
lecteurs voudront bien lui faire parvenir.
Nous les prions de vouloir bien joindre à
leurs notes des échantillons autant que
possible fructifiés et l'indication de la loca-
lité exacte où ces matériaux auront été
recueillis. :;
Pour montrer combien il reste encore à
apprendre sur ce sujet, nous citerons seu-
lement le cas de l'espèce la plus fréquente
en Afrique tropicale qui nous est particu-
lièrement connue. Il s'agit du Bambou d'A-
byssinie Oxytenanthera abyssinica Munro).
Cette espèce est répandue dans toute la
zone des savanes africaines au N. de l'Equa-
teur depuis le Sénégal jusqu'à l'Abyssinie.
En Afrique orientale, elle s'étend même
sur le Mozambique, par conséquent au sud
de l'Equateur.
Dans nos colonies, elle est particulière-
ment répandue en Haute-Gambie et en
Haute-Casamance (Sénégal), dans le Haut-
Sénégal-Niger et la Haute-Volta, dans la
Haute-Côte d'Ivoire et le Haut-Dahomey,
dans presque toute la Guinée française. En
Afrique centrale, on la trouve dans le Haut-
Oubangui et le Haut-Chari, et elle remonte
même vers le N. jusqu'au sud de Baguirmi
(Nyellim) et du Ouadaï C'est en réalité
l'unique grand Bambou qui soit spontané
dans nos colonies africaines. Il faut, du
reste, bien se garder de confondre ses tiges
avec les râcliis de certaines feuilles de
Raphia, qui sont connues aussi des colons
sous le nom de « Bambous » parce qu'ils
ont des usages analogues.
, L'OxytenantheJ'a rend des services inap-
préciables en Afriqué tropicale. Or, M. CA-
MUS cite seulement comme usages, en
s'en rapportant sans doute à des auteurs
mal renseignés, « les gros chaumes pour
faire des pirogues et des canots ; les ra-
meaux comme flèches ». Est-il besoin de
dire que jamais les indigènes ni les Euro-
péens n'ont fabriqué d'embarcations avec
-"-les chaumes, qui n'ont le plus souvent que
5 cm. à 10 cm. de diamètre.
Par contre, on en fait un très grand usage
comme perches pour la navigation (notam-
ment sur le Sénégal, sur le Niger, sur la
Gambie, sur TOubangui et le Chari) et
pour la charpente des couvertures de cha-
lands. On en fait aussi des cadres pour
transporter les voyageurs en hamac. Mais
l'usage le plus général est l'emploi dans
la construction des toitures de cases. On
édifie avec les Bambous des charpentes
légères, liées avec des lianes sur les-
quelles on pose ensuite la paille servant de
toit.
Dans presque tout le Soudan c'est ainsi
que sont construites les cases. On en fait
encore des bancs, des lits (tatas), qui ne
valent pas ceux construits avec les râchis de
Raphia, enfin des perches pour la cueil-
lette de fruits de Karité, de Nété, de Ka-
pok, etc.
En temps de famine, les graines sont très
recherchées : pilonnées et préparées en
pâtée, elles servent à faire une bouillie qui
remplace le couscous de mil. (Pénicillaire
et Sorgho). Des villages entiers vivent
plusieurs semaines de cette semence facile
à trouver là où les Oxytenanthera couvrent
parfois des milliers d'hectares d'un seul
tenant : il est vrai que le Bambou ne fleurit
pas tous les ans.
Son abondance est telle dans la région
du Niani-Ouli (que va traverser prochaine-
ment le chemin de fer Thiès-Kayes) ainsi
que dans la Haute-Gambie et la Haute-
Casamance, qu'on s'est déjà préoccupé de
son utilisation pour la fabrication de la
pâte à papier.
Enfin les feuilles d.Oxytenanthel'a cons-
tituent un fourrage assez apprécié par le
bétail en saison sèche.
M. CAMUS n'a pas cité l'utilisation des
Bambous comme fourrages. M. CH. RI-
YIÈRE avait avant nous déjà appelé l'atten-
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