Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mai 1913 31 mai 1913
Description : 1913/05/31 (A13,N143). 1913/05/31 (A13,N143).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418413x
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
N° 143 MAI 1913 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 137
devenue si intense que l'arbre disparaissait
de certains cantons obligeant les poyofoués
(récolteurs de caoutchouc) à aller chercher
des arbres dans d'autres régions, notam-
ment à l'est de la Côte d'Ivoire. Vers la
même époque, on commençait son exploi-
tation dans l'intérieur du bassin du Congo.
C'est seulement en 1897 que l'arbre fut
décrit par PREUSS. Jusque-là, on l'avait con-
fondu avec le Kickxia a/ricana. Vers 1900,
on commença à en faire de petites planta-
tions, mais à cette époque l'attention était
portée spécialement sur la culture des
lianes à caoutchouc. Quand nous avons
remonté pour la première fois le Congo,
en 1902, sa culture était encore à l'état
naissant. En 1905, nous avons vu des cul-
tures expérimentales assez importantes à
la Gold-Coast, au Lagos et à la Nigeria du
Sud. Que donnent aujourd'hui ces arbres
qui doivent être âgés d'une douzaine d'an-
nées? Nous l'ignorons. Des cultures expé-
mentales faites au Cameroun nous savons
peu de choses, sinon qu'elles ne semblent
pas avoir réussi puisque la préférence est
donnée aujourd'hui à l'Hevea.
Au Congo belge et en Afrique équato-
riale française où nous avons pu recueillir
récemment des renseignements de visu ou
de la bouche de quelques planteurs, le pro-
blème de la culture du Funtumia est loin
d'être élucidé, ainsi que nous allons le
montrer. Il nous paraît, néanmoins, utile
de présenter ici une vue d'ensemble de la
question d'après les observations et études
que nous avons été amené à faire depuis
une douzaine d'années.
AIRE GÉOGRAPHIQUE. L'arbre vit à l'état
-spontané dans le N.-E. de la Guinée fran-
çaise, au S.-E. de Sierra-Leone, dans
presque tout le Libéria, dans les régions
forestières de la Côte-d'Ivoire et de la Gold-
Coast, dans la partie sud du Lagos, dans
la Nigéria du Sud et au Cameroun, dans
le N.-E. du Gabon, dans presque toute la
partie forestière du bassin du Congo occu-
pée par la forêt vierge, dans l'Ouganda.
Dans toutes les régions que nous avons
visitées, il se tient à 100 km. au moins des
rivages de la mer. Sa répartition est très
Í. irrégulière. On le rencontre en forêt par
îlots parfois très denses, alors que tout à-
côté son absence est complète.
HABITAT. Le Funtumia elastica est un
arbre essentiellement forestier. C'est une
erreur d'avoir voulu le cultiver en dehors
de la forêt. Il croît dans les peuplements
les plus denses de la forêt primitive, et
comme c'est un arbre de deuxième gran-
deur, les géants de la forêt le dépassent
souvent de leur tête et l'ombragent cons-
tamment. Dans ces conditions, il fructifie
rarement, mais son écorce est riche en
latex. Ce sont des Funtumia âgés croissant
dans ces conditions qui ont pu donner,
abattus par les indigènes, 1 kg. de caout-
chouc par arbre et quelquefois davantage.
Jamais dans les clairières il ne donne un
rendement aussi élevé.
Le Funtumia elastica vit aussi dans la
forêt de formation secondaire qui s'établit
sur l'emplacement des anciennes cultures
des indigènes. J'ai signalé, depuis quelques
années, qu'il a même tendance à envahir
ces emplacements au point d'y former sou-
vent des peuplements donnant l'illusion
de plantations artificielles. Ces peuplements
se trouvent presque constamment à proxi-
mité des lieux habités, sont exploités dès
le très jeune âge, ce qui entrave leur dé-
veloppement.
FACILITÉ DE MULTIPLICATION NATURELLE.
J'ai fait connaître antérieurement les
causes de la dispersion du Funtumia autour
des centres habités. Les graines, grâce à
leur aigrette, sont emportées par le vent et
ensemencées naturellement sur les terrains
défrichés.. La plante s'allonge très vite
dans le jeune âge, surtout si elle est envi-
ronnée d'autres plantes à croissance très
rapide comme les Musanga, les froma-
gers, etc., et ces essences qui se déve-
loppent très rapidement finissent par
étouffer les germinations des autres arbres
de la forêt. Malheureusement, les Funtu-
mia sont souvent coupés ou mutilés par
les indigènes afin d'en extraire le caout-
chouc avant la période où ils peuvent fruc-
devenue si intense que l'arbre disparaissait
de certains cantons obligeant les poyofoués
(récolteurs de caoutchouc) à aller chercher
des arbres dans d'autres régions, notam-
ment à l'est de la Côte d'Ivoire. Vers la
même époque, on commençait son exploi-
tation dans l'intérieur du bassin du Congo.
C'est seulement en 1897 que l'arbre fut
décrit par PREUSS. Jusque-là, on l'avait con-
fondu avec le Kickxia a/ricana. Vers 1900,
on commença à en faire de petites planta-
tions, mais à cette époque l'attention était
portée spécialement sur la culture des
lianes à caoutchouc. Quand nous avons
remonté pour la première fois le Congo,
en 1902, sa culture était encore à l'état
naissant. En 1905, nous avons vu des cul-
tures expérimentales assez importantes à
la Gold-Coast, au Lagos et à la Nigeria du
Sud. Que donnent aujourd'hui ces arbres
qui doivent être âgés d'une douzaine d'an-
nées? Nous l'ignorons. Des cultures expé-
mentales faites au Cameroun nous savons
peu de choses, sinon qu'elles ne semblent
pas avoir réussi puisque la préférence est
donnée aujourd'hui à l'Hevea.
Au Congo belge et en Afrique équato-
riale française où nous avons pu recueillir
récemment des renseignements de visu ou
de la bouche de quelques planteurs, le pro-
blème de la culture du Funtumia est loin
d'être élucidé, ainsi que nous allons le
montrer. Il nous paraît, néanmoins, utile
de présenter ici une vue d'ensemble de la
question d'après les observations et études
que nous avons été amené à faire depuis
une douzaine d'années.
AIRE GÉOGRAPHIQUE. L'arbre vit à l'état
-spontané dans le N.-E. de la Guinée fran-
çaise, au S.-E. de Sierra-Leone, dans
presque tout le Libéria, dans les régions
forestières de la Côte-d'Ivoire et de la Gold-
Coast, dans la partie sud du Lagos, dans
la Nigéria du Sud et au Cameroun, dans
le N.-E. du Gabon, dans presque toute la
partie forestière du bassin du Congo occu-
pée par la forêt vierge, dans l'Ouganda.
Dans toutes les régions que nous avons
visitées, il se tient à 100 km. au moins des
rivages de la mer. Sa répartition est très
Í. irrégulière. On le rencontre en forêt par
îlots parfois très denses, alors que tout à-
côté son absence est complète.
HABITAT. Le Funtumia elastica est un
arbre essentiellement forestier. C'est une
erreur d'avoir voulu le cultiver en dehors
de la forêt. Il croît dans les peuplements
les plus denses de la forêt primitive, et
comme c'est un arbre de deuxième gran-
deur, les géants de la forêt le dépassent
souvent de leur tête et l'ombragent cons-
tamment. Dans ces conditions, il fructifie
rarement, mais son écorce est riche en
latex. Ce sont des Funtumia âgés croissant
dans ces conditions qui ont pu donner,
abattus par les indigènes, 1 kg. de caout-
chouc par arbre et quelquefois davantage.
Jamais dans les clairières il ne donne un
rendement aussi élevé.
Le Funtumia elastica vit aussi dans la
forêt de formation secondaire qui s'établit
sur l'emplacement des anciennes cultures
des indigènes. J'ai signalé, depuis quelques
années, qu'il a même tendance à envahir
ces emplacements au point d'y former sou-
vent des peuplements donnant l'illusion
de plantations artificielles. Ces peuplements
se trouvent presque constamment à proxi-
mité des lieux habités, sont exploités dès
le très jeune âge, ce qui entrave leur dé-
veloppement.
FACILITÉ DE MULTIPLICATION NATURELLE.
J'ai fait connaître antérieurement les
causes de la dispersion du Funtumia autour
des centres habités. Les graines, grâce à
leur aigrette, sont emportées par le vent et
ensemencées naturellement sur les terrains
défrichés.. La plante s'allonge très vite
dans le jeune âge, surtout si elle est envi-
ronnée d'autres plantes à croissance très
rapide comme les Musanga, les froma-
gers, etc., et ces essences qui se déve-
loppent très rapidement finissent par
étouffer les germinations des autres arbres
de la forêt. Malheureusement, les Funtu-
mia sont souvent coupés ou mutilés par
les indigènes afin d'en extraire le caout-
chouc avant la période où ils peuvent fruc-
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