-56 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE No 38 — AOUT 1904
ne laisse plus rien à désirer. Ces plantes attei-
gnent environ 0 m. 75 de hauteur. Les 750
autres Palaquium provenant de boutures
coupées sur des scions d'importation, ont été
cultivés au Jardin Colonial, pendant environ
deux ans. Ces Palaquium ont été choisis
parmi un lot d'environ 2.500 plantes.
L'envoi comportait aussi quelques fortes
plantes de Payena Leerii, produisant égale-
ment de la gutta-percha, quelques Mimusops
globosa et 35 Ficus elastica sélectionnés et
issus de graines d'un arbre ayant produit
aux Indes, en une année, environ 6 kilogram-
mes de caoutchouc sec.
Pendant le voyage, les plantes exigent des
soins constants et appropriés à leur état, et le
gouvernement à l'habitude de prescrire à l'un
des passagers — un agronome partant pour
le Congo, — d'y veiller.
Pour l'envoi qui nous occupe, il avait été
fait choix depuis longtemps d'un sous-chef
de culture, M. HUYGHE, qui a déjà fait un
terme de trois ans au Jardin botanique
d'Eala et qui, en vue de se familiariser avec
les exigences particulières des Palaquium,
avait passé son congé au Jardin colonial de
Laeken
Par le nombre et la qualité des plantes à
gutta-percha ainsi que par les précautions
prises pour assurer leur arrivée en parfait
état, on peut dire que cet envoi est le plus
important qui ait été fait jusqu'à ce jour au
Congo et peut-être dans toute l'Afrique.
L'Acclimatation du Dattier
aux États-Unis.
Résultats de l'année écoulée.
A la p. 164 du Rapport annuel du Dép.
d'Agriculture des États-Unis sur l'exercice
1902-1903, dont divers chapitres ont été
analysés dans nos nos 34, 35, 36, on peut
voir que plusieurs des éventualités annon-
cées dans notre no 31 (V. pp. 16-18 ; Le Dat-
tier dans le Nouveau Monde, d'après SWIN-
GLE) commencent à se réaliser.
Deux des variétés introduites d'Algérie,
par la mission SWINGLE, sont entrées en fruc-
tification dans la palmeraie du gouverne-
ment à Tempe (Arizona) : la Rhars et la
Deglet Nour. Il nous semble avoir lu quelque
part que la maturation de cette dernière ne
s'est pas faite dans de bonnes conditions.
C'est, peut-être, ce qui explique la hâte du
Département à voir établir une palmeraie
dans le désert du Colorado; un fonction-
naire du service compétent est allé y faire
une première reconnaissance. On espère que
très prochainement les dattiers algériens de
l'Arizona fourniront un premier petit lot de
rejets bons à transplanter ; une partie sera
offerte au public.
En mars 1903, M. D. G. FAIRCHILD, l'« ex-
plorateur agricole » du Département, a pu
réunir sur les bords du golfe Persique, une ma-
gnifique collection de plants et de graines (1)
des principales variétés de cette région, qui
est le plus important centre de production
de dattes dans le monde, puisqu'elle en a
exporté plus de 100.000.000 livres angl. en
une seule année et que le nombre des dat-
tiers y est estimé entre 15 et 20 millions;
chiffre formidable lorsqu'on le compare aux
500.000 dattiers de la région de Biskra et
aux 7.400.000 dattiers de l'Egypte. Les
acquisitions de la mission, parvenues aux
États-Unis en bonne vie, sont allées enrichir
la palmeraie d'essai de Tempe. Un catalogue
raisonné de ces variétés du golfe Persique,
en même temps qu'une description des con-
ditions de culture des différentes provinces
visitées (Bagdad, Bassorah, Hassa, Jask,
Bunder Abbas, Maskat, Guadur), ont été
publiés sous forme de Bulletin 54 du Bureau
of P. I., en décembre 1903 (In 8°, 30 pp.,
4 planches).
Ce qu'il y a de plus curieux dans cette
affaire, c'est que la mission de M FAIRCHILD,
aussi bien que l'édition de son excellent rap-
port, n'ont pas été défrayées par le gouverne-
ment qui en retire le bénéfice moral, mais
-par un particulier, un mécène de Chicago,
M. BARBOUR LATHROP. Cet homme de bien,
déjà souvent cité dans le a J. d A. T. », a pris
l'habitude d'exercer sa générosité au prolit
du Département d'Agriculture.
(1) Les graines ne reproduisent d'ailleurs que très ra-
rement le type des dattiers et donnent nombre de mâles
inutiles. Voir CI J. d'A. T. », n« 30.
Imprimerie J. 15. Acn.Mtit, 10, rue de t'tandre, Dreux.
Le Gérant : J.-B. A CHAUD.
