Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1911 30 novembre 1911
Description : 1911/11/30 (A11,N125). 1911/11/30 (A11,N125).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383843k
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
322 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 125 — Nov. 1911
plus grande quantité de feuilles, et celles-ci
sont relativement longues et larges, mais
on ne peut songer à aller les recueillir aux
hauteurs inabordables où se trouvent pla-
cées les ramifications qui les portent : il
faut donc se contenter de ramasser celles
qui tombent et souvent en grande abon-
dance, mais alors sèches.
Ramassées dès leur chute, ces feuilles
sont mieux acceptées par les animaux
parce qu'elles sont exemptes de poussières
ou de matières terreuses dont elles sont
imprégnées quand elles ont séjourné sur
le sol, ou qu'elles n'ont pas encore acquis
cette odeur et ce goût de pourriture qui
proviennent de leur dépôt en lits plus ou
moins épais au pied et à l'ombre de la
touffe, conditions qui sont d'ailleurs favo-
rables au développement de moisissures et
de champignons.
Les grandes Bambusées m'aies, et non les
Phyllostachyées, portent le feuillage le plus
abondant, et nous en connaissons comme
type classique le Bambusa artindinacea,
faux nom sous lequel on désigne principa-
lement une espèce géante, Bambusa macro-
cu/mis, A. Riv., car le B. arundinacea n'est
qu'une synonymie du Bambusa spinosa, si
caractéristique par ses fortes épines.
Même à la limite de son aire de végéta-
tion, le B. maeroeulmis, qui paraît le plus
résistant dans le groupe des grandes espèces,
se développe encore avec vigueur et la
chute de ses feuilles est presque constante,
mais sur le littoral nord africain, pris
comme exemple, on remarque que cette
chute est plus précipitée et plus abondante
au commencement de l'été, surtout quand
souffle le siroco. Le début des chaleurs
provoque la feuillaison des ramifications
dont les secondaires perdent leurs feuilles
par la base en même temps que s'allongent
les bourgeons terminaux.
Cette chute de feuilles est à ces époques
parfois considérable, et on en a un bel
exemple par l'allée des Bambous du Jardin
d'Essai d'Alger, voûte de verdure qui est un
véritable tunnel plutôt formé par le Bam-
busa macroculmis dont des gros chaumes
dépassent 15 mètres de hauteur. Or, aux
époques précitées, il s'en détache tant de
feuilles qu'il faut les enlever par tombe-
reaux plusieurs fois par semaine.
L'utilisation d'une telle abondance de
matières organiques devait certainement
nous préoccuper, d'autant que nos ana-
lyses avaient démontré que la valeur ali-
mentàire de ces feuilles sèches était au
moins égale au double de celle de la paille
de blé : il en fut donc donné aux animaux
de service, mais en les amenant progres-
sivement à une certaine accoutumance
ainsi qu'il est dit plus haut, et en n'exa-
gérant pas la ration. Cependant, un bétail
élevé dans de plus dures conditions ou
moins habitué à une alimentation de
choix accepte mieux et d'emblée cette nou-
velle nourriture, excellente, mais à la-
quelle on pourrait reprocher, à l'état sec,
un coefficient moindre de digestibilité.
Comme litière, les feuilles des grands
Bambous sont utilement employées, mais
il y a avantage à les mélanger à d'autres
matières, pailles ou feuilles diverses, parce
qu'elles ont une tendance à s'agglutiner,
à se coller par lits. Néanmoins, elles ont
un pouvoir absorbant suffisant des déjec-
tions animales pour constituer un fumier
de bonne qualité, en raison de la dose
relativement élevée de potasse et d'acide
phosphorique contenue dans ces feuilles.
Mais ce fumier est de décomposition
assez lente, étant donnée la structure
fibreuse et siliceuse des feuilles, ce qui
n'est pas un désavantage quand on a à
appliquer des fumures en couverture ou
des pailles nécessaires à certaines cultures
dans des climats où les rigueurs de l'inso-
lation directe sont à craindre.
Au Jardin d'Essai d'Alger, où la confec-
tion de couches chaudes destinées à des
cultures spéciales s'étendaient, il y a quel-
que temps encore, sur de grandes surfaces
grâce au fumier facilement fourni par des
casernes de cavalerie proches, la lente
décomposition des feuilles de Bambou
était justement utilisée pour modérer l'ac-
plus grande quantité de feuilles, et celles-ci
sont relativement longues et larges, mais
on ne peut songer à aller les recueillir aux
hauteurs inabordables où se trouvent pla-
cées les ramifications qui les portent : il
faut donc se contenter de ramasser celles
qui tombent et souvent en grande abon-
dance, mais alors sèches.
Ramassées dès leur chute, ces feuilles
sont mieux acceptées par les animaux
parce qu'elles sont exemptes de poussières
ou de matières terreuses dont elles sont
imprégnées quand elles ont séjourné sur
le sol, ou qu'elles n'ont pas encore acquis
cette odeur et ce goût de pourriture qui
proviennent de leur dépôt en lits plus ou
moins épais au pied et à l'ombre de la
touffe, conditions qui sont d'ailleurs favo-
rables au développement de moisissures et
de champignons.
Les grandes Bambusées m'aies, et non les
Phyllostachyées, portent le feuillage le plus
abondant, et nous en connaissons comme
type classique le Bambusa artindinacea,
faux nom sous lequel on désigne principa-
lement une espèce géante, Bambusa macro-
cu/mis, A. Riv., car le B. arundinacea n'est
qu'une synonymie du Bambusa spinosa, si
caractéristique par ses fortes épines.
Même à la limite de son aire de végéta-
tion, le B. maeroeulmis, qui paraît le plus
résistant dans le groupe des grandes espèces,
se développe encore avec vigueur et la
chute de ses feuilles est presque constante,
mais sur le littoral nord africain, pris
comme exemple, on remarque que cette
chute est plus précipitée et plus abondante
au commencement de l'été, surtout quand
souffle le siroco. Le début des chaleurs
provoque la feuillaison des ramifications
dont les secondaires perdent leurs feuilles
par la base en même temps que s'allongent
les bourgeons terminaux.
Cette chute de feuilles est à ces époques
parfois considérable, et on en a un bel
exemple par l'allée des Bambous du Jardin
d'Essai d'Alger, voûte de verdure qui est un
véritable tunnel plutôt formé par le Bam-
busa macroculmis dont des gros chaumes
dépassent 15 mètres de hauteur. Or, aux
époques précitées, il s'en détache tant de
feuilles qu'il faut les enlever par tombe-
reaux plusieurs fois par semaine.
L'utilisation d'une telle abondance de
matières organiques devait certainement
nous préoccuper, d'autant que nos ana-
lyses avaient démontré que la valeur ali-
mentàire de ces feuilles sèches était au
moins égale au double de celle de la paille
de blé : il en fut donc donné aux animaux
de service, mais en les amenant progres-
sivement à une certaine accoutumance
ainsi qu'il est dit plus haut, et en n'exa-
gérant pas la ration. Cependant, un bétail
élevé dans de plus dures conditions ou
moins habitué à une alimentation de
choix accepte mieux et d'emblée cette nou-
velle nourriture, excellente, mais à la-
quelle on pourrait reprocher, à l'état sec,
un coefficient moindre de digestibilité.
Comme litière, les feuilles des grands
Bambous sont utilement employées, mais
il y a avantage à les mélanger à d'autres
matières, pailles ou feuilles diverses, parce
qu'elles ont une tendance à s'agglutiner,
à se coller par lits. Néanmoins, elles ont
un pouvoir absorbant suffisant des déjec-
tions animales pour constituer un fumier
de bonne qualité, en raison de la dose
relativement élevée de potasse et d'acide
phosphorique contenue dans ces feuilles.
Mais ce fumier est de décomposition
assez lente, étant donnée la structure
fibreuse et siliceuse des feuilles, ce qui
n'est pas un désavantage quand on a à
appliquer des fumures en couverture ou
des pailles nécessaires à certaines cultures
dans des climats où les rigueurs de l'inso-
lation directe sont à craindre.
Au Jardin d'Essai d'Alger, où la confec-
tion de couches chaudes destinées à des
cultures spéciales s'étendaient, il y a quel-
que temps encore, sur de grandes surfaces
grâce au fumier facilement fourni par des
casernes de cavalerie proches, la lente
décomposition des feuilles de Bambou
était justement utilisée pour modérer l'ac-
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