Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1911 30 novembre 1911
Description : 1911/11/30 (A11,N125). 1911/11/30 (A11,N125).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383843k
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
NI, 125 - Nov. 1911 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 335
blissement de plantations. Elle peut néces-
siter, comme nous l'avons vu au début de
ces notes, des mesures prophylactiques
spéciales, et même l'adoption d'un mode
de culture particulier. V. CAYLA,
Ingénieur agronome.
Action du manganèse sur l'ananas.
Nous nous sommes déjà occupés de
l'action du manganèse sur la végétation,
et en particulier sur les terres à ananas.
Dans notre n° 99 entre autres, nous avons
donné l'analyse du travail de M. W. P.
KELLEY sur ce sujet (Y. Pages bleues,
§ 1816), et un peu plus tard nous rappe-
lions les travaux entrepris sur la question
par l'Universilé de Tokio (nO 105, p. 95).
Dans le « Hawaiian Foresterand Agricul-
turist », M. CARLTON JAMES donne des indi-
cations scionlitiques intéressantes sur la
façon dont se comporte cet élément. Il fait
tout d'abord remarquer que la plupart des
oxydes de manganèse sont à réaction alca-
line et que l'acidité des sols riches en
manganèse est toujours bien moindre que
celle des sols qui en contiennent une plus
faible proportion ; ces oxydes sont ins-
tables, et leur quantité peut atteindre
jusqu'à 9,74 el 0, dont 7,8 a/0 à l'état d'oxyde
manganeux ; le restant peut être constitué
par des oxydes autres ou même des sili-
cates. Or, tous ces sels sont essentielle-
ment snlubles dans les acides, et en par-
ticulier dans l'acide citrique, dont on sait
que l'ananas contient de fortes quantités.
La solubilité est mise en évidence par
l'expi rience qui consiste à faire absorber
par des plantes aquatiques de fortes pro-
posions de solutions manganiques : celles-
ci déterminent des dépôts d'oxydes dans
l'épiderme des feuilles. Il n'est pas prouvé
qu'il en serait de même pour l'ananas, les
oxydes devant être immédiatement décom-
posés en présence de l'acide citrique, mais
les sels de manganèse, quelle que soit leur
nature, restent toxiques pour la plante.
La canne à sucre est beaucoup moins
sensible au manganèse que l'ananas, et on
se rappelle que M. KELLEY avait conseillé
de cultiver de préférence cette dernière
dans les terres trop fortement chargées de
manganèse. Si on procède à l'analyse des
cendres des deux plantes, on trouve pour
l'ananas 1,5 ° 0 df susquioxyde de manga-
nèse, contre 0,05 °/o seulement pour la
canne. En considérant en outre que la -
proportion de cendres est plus élevée pour
l'ananas que pour la canne, on reconnaîtra
que le premier absorbe, poids pour poids,
plus de manganèse que la canne, ce qui
explique sa plus grande sensibilité à la
présence de cet élément. L'ananas contient
aussi beaucoup de chlorures, de chaux et
de potasse, et il se forme avec facilité des
manganates ou manganites alcalino-ter-
reux, contenant,, pour une partie de chaux,
une, deux ou cinq parties de bioxyde de
manganèse, tous sels très toxiques. II en
résulte que l'application d'amendements
calcaires à une plantation d'ananas a pour
conséquence presque immédiate, dans les
terres riches en manganèse, un arrêt mar-
qué de la végétation. En résumé, les re-
cherches faites jusqu'ici sem blent mon-
trer que les mauvais effets constatés dans
les conditions ci-dessus sont dus principa-
lement à la présence de manganites alca-
lino-terreux (de chaux surtout), et à l'action
des différents acides, dont l'acide citrique,
sur ces sels.
blissement de plantations. Elle peut néces-
siter, comme nous l'avons vu au début de
ces notes, des mesures prophylactiques
spéciales, et même l'adoption d'un mode
de culture particulier. V. CAYLA,
Ingénieur agronome.
Action du manganèse sur l'ananas.
Nous nous sommes déjà occupés de
l'action du manganèse sur la végétation,
et en particulier sur les terres à ananas.
Dans notre n° 99 entre autres, nous avons
donné l'analyse du travail de M. W. P.
KELLEY sur ce sujet (Y. Pages bleues,
§ 1816), et un peu plus tard nous rappe-
lions les travaux entrepris sur la question
par l'Universilé de Tokio (nO 105, p. 95).
Dans le « Hawaiian Foresterand Agricul-
turist », M. CARLTON JAMES donne des indi-
cations scionlitiques intéressantes sur la
façon dont se comporte cet élément. Il fait
tout d'abord remarquer que la plupart des
oxydes de manganèse sont à réaction alca-
line et que l'acidité des sols riches en
manganèse est toujours bien moindre que
celle des sols qui en contiennent une plus
faible proportion ; ces oxydes sont ins-
tables, et leur quantité peut atteindre
jusqu'à 9,74 el 0, dont 7,8 a/0 à l'état d'oxyde
manganeux ; le restant peut être constitué
par des oxydes autres ou même des sili-
cates. Or, tous ces sels sont essentielle-
ment snlubles dans les acides, et en par-
ticulier dans l'acide citrique, dont on sait
que l'ananas contient de fortes quantités.
La solubilité est mise en évidence par
l'expi rience qui consiste à faire absorber
par des plantes aquatiques de fortes pro-
posions de solutions manganiques : celles-
ci déterminent des dépôts d'oxydes dans
l'épiderme des feuilles. Il n'est pas prouvé
qu'il en serait de même pour l'ananas, les
oxydes devant être immédiatement décom-
posés en présence de l'acide citrique, mais
les sels de manganèse, quelle que soit leur
nature, restent toxiques pour la plante.
La canne à sucre est beaucoup moins
sensible au manganèse que l'ananas, et on
se rappelle que M. KELLEY avait conseillé
de cultiver de préférence cette dernière
dans les terres trop fortement chargées de
manganèse. Si on procède à l'analyse des
cendres des deux plantes, on trouve pour
l'ananas 1,5 ° 0 df susquioxyde de manga-
nèse, contre 0,05 °/o seulement pour la
canne. En considérant en outre que la -
proportion de cendres est plus élevée pour
l'ananas que pour la canne, on reconnaîtra
que le premier absorbe, poids pour poids,
plus de manganèse que la canne, ce qui
explique sa plus grande sensibilité à la
présence de cet élément. L'ananas contient
aussi beaucoup de chlorures, de chaux et
de potasse, et il se forme avec facilité des
manganates ou manganites alcalino-ter-
reux, contenant,, pour une partie de chaux,
une, deux ou cinq parties de bioxyde de
manganèse, tous sels très toxiques. II en
résulte que l'application d'amendements
calcaires à une plantation d'ananas a pour
conséquence presque immédiate, dans les
terres riches en manganèse, un arrêt mar-
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lement à la présence de manganites alca-
lino-terreux (de chaux surtout), et à l'action
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sur ces sels.
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