Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-07-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 juillet 1911 31 juillet 1911
Description : 1911/07/31 (A11,N121). 1911/07/31 (A11,N121).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383839p
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
202 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE IV 121 — JUILLET 1911
fluctuations ne peuvent quêtre préjudi-
ciables à l'avenir du produit naturel. Or,
pour que les prix baissent normalement,
la production du caoutchouc doit augmen-
ter, ce qui exige soit une extension des
cultures, extension dont le facteur prépon-
dérant est le temps, sur lequel nous ne
pouvons rien, soit une augmentation des
rendements. Sans négliger le premier
moyen, c'est sur le second que doit porter
dès maintenant l'effort des planteurs; s'ils
attendent quelques années,, le retard sera
difficile à rattraper. Les planteurs doivent
faire cet effort, car beaucoup, hélas! ne le
font pas, se contentent d'exploiter, de
façon primitive et routinière. La culture
des caoutchouliers et la préparation du
caoutchouc doivent devenir de plus en
plus scientifiques, occuper un personnel
technique compétent et abondant. Com-
ment peut-on espérer améliorer la culture
lorsque, comme l'a signalé un de nos
confrères américains en 1910, un direc-
teur dirige trente-quatre plantations,
plusieurs autres plus de quinze chacun?
Aucune compétence, si grande soit-elle,
ne peut arriver dans ces conditions à de
bons résultats. Et nous savons telles entre-
prises qui préfèrent mettre à la tête des
plantations de caoutchouc des jeunes gens
ignorant tout de l'agriculture et de ses
principes, sous le prétexte qu'on les rétri-
bue moins. Quand donc sera-t-on persuadé
que certaines économies coûtent fort cher?
Comment ces chefs d'exploitation pour-
ront-ils résoudre les problèmes variés et
complexes qui vont se présenter fatalement
dans une culture aussi nouvelle ? Ils copie-
ront ce que fait le voisin, peut-être aussi
incompétent, mais plus audacieux, ce qui
ne sauve pas de l'erreur. grossière. A côté
du directeur, secondé au besoin par des
chefs de culture dans les grandes entre-
prises, ne devrait-il pas y avoir des tech-
» -
niciens s'occupant de la préparation du
caoutchouc? Les agronomes anglais et hol-
landais ont déjà réclamé leur concours.
Car dans la préparation du caoutchouc,
suffisamment complexe cependant, il n'y a
pas un technicien pour indiquer, suivant
l'état du latex, la dose du coagulant à em-
ployer, pour faire des recherches nou-
velles dans cette voie, pour assurer dans
la mesure du possible le plus de qualité
et d'uniformité au produit. La question
soulevée par l' « India Rubber Journal » de
la variabilité du Para de plantation, question
sur laquelle nous reviendrons, le prouve
bien. C'est en entrant dans une voie plus
scientifique, par des progrès culturaux, par
l'étude rationnelle du rôle des engrais, des
saignées, de la préparation du caoutchouc,
qu'on améliorera le rendement et pourra
abaisser le prix de revient sans diminuer la
qualité — au contraire— et sans augmenter
sensiblement la main-d'œuvre. Certaines
sociétés de Malaisie, peu nombreuses, l'ont
bien compris et se sont attaché des chi-
mistes, botanistes, mycologues, etc.
Le caoutchouc bon marché serait donc
mieux sauvegardé. Les inconvénients se-
raient sans doute de faire disparaître les
sortes médiocres et celles que des condi-
tions économiques (main-d'œuvre, moyens
de transport) ne permettraient plus de pro-
duire à un prix rémunérateur. Mais le
nombre de ses applications augmenterait
beaucoup, et il ne faut pas oublier qu'il
peut regagner un vaste terrain que lui ont
pris les factices. Le caoutchouc plus abon-
dant et de meilleure qualité s'ouvre un
avenir illimité, même si un jour le pro-
duit de synthèse prend à côté de lui sur le
marché une place qui alors ne lui portera
jamais ombrage.
Y. CATLA,
Ingénieur agronome.
Juillet 19H.
fluctuations ne peuvent quêtre préjudi-
ciables à l'avenir du produit naturel. Or,
pour que les prix baissent normalement,
la production du caoutchouc doit augmen-
ter, ce qui exige soit une extension des
cultures, extension dont le facteur prépon-
dérant est le temps, sur lequel nous ne
pouvons rien, soit une augmentation des
rendements. Sans négliger le premier
moyen, c'est sur le second que doit porter
dès maintenant l'effort des planteurs; s'ils
attendent quelques années,, le retard sera
difficile à rattraper. Les planteurs doivent
faire cet effort, car beaucoup, hélas! ne le
font pas, se contentent d'exploiter, de
façon primitive et routinière. La culture
des caoutchouliers et la préparation du
caoutchouc doivent devenir de plus en
plus scientifiques, occuper un personnel
technique compétent et abondant. Com-
ment peut-on espérer améliorer la culture
lorsque, comme l'a signalé un de nos
confrères américains en 1910, un direc-
teur dirige trente-quatre plantations,
plusieurs autres plus de quinze chacun?
Aucune compétence, si grande soit-elle,
ne peut arriver dans ces conditions à de
bons résultats. Et nous savons telles entre-
prises qui préfèrent mettre à la tête des
plantations de caoutchouc des jeunes gens
ignorant tout de l'agriculture et de ses
principes, sous le prétexte qu'on les rétri-
bue moins. Quand donc sera-t-on persuadé
que certaines économies coûtent fort cher?
Comment ces chefs d'exploitation pour-
ront-ils résoudre les problèmes variés et
complexes qui vont se présenter fatalement
dans une culture aussi nouvelle ? Ils copie-
ront ce que fait le voisin, peut-être aussi
incompétent, mais plus audacieux, ce qui
ne sauve pas de l'erreur. grossière. A côté
du directeur, secondé au besoin par des
chefs de culture dans les grandes entre-
prises, ne devrait-il pas y avoir des tech-
» -
niciens s'occupant de la préparation du
caoutchouc? Les agronomes anglais et hol-
landais ont déjà réclamé leur concours.
Car dans la préparation du caoutchouc,
suffisamment complexe cependant, il n'y a
pas un technicien pour indiquer, suivant
l'état du latex, la dose du coagulant à em-
ployer, pour faire des recherches nou-
velles dans cette voie, pour assurer dans
la mesure du possible le plus de qualité
et d'uniformité au produit. La question
soulevée par l' « India Rubber Journal » de
la variabilité du Para de plantation, question
sur laquelle nous reviendrons, le prouve
bien. C'est en entrant dans une voie plus
scientifique, par des progrès culturaux, par
l'étude rationnelle du rôle des engrais, des
saignées, de la préparation du caoutchouc,
qu'on améliorera le rendement et pourra
abaisser le prix de revient sans diminuer la
qualité — au contraire— et sans augmenter
sensiblement la main-d'œuvre. Certaines
sociétés de Malaisie, peu nombreuses, l'ont
bien compris et se sont attaché des chi-
mistes, botanistes, mycologues, etc.
Le caoutchouc bon marché serait donc
mieux sauvegardé. Les inconvénients se-
raient sans doute de faire disparaître les
sortes médiocres et celles que des condi-
tions économiques (main-d'œuvre, moyens
de transport) ne permettraient plus de pro-
duire à un prix rémunérateur. Mais le
nombre de ses applications augmenterait
beaucoup, et il ne faut pas oublier qu'il
peut regagner un vaste terrain que lui ont
pris les factices. Le caoutchouc plus abon-
dant et de meilleure qualité s'ouvre un
avenir illimité, même si un jour le pro-
duit de synthèse prend à côté de lui sur le
marché une place qui alors ne lui portera
jamais ombrage.
Y. CATLA,
Ingénieur agronome.
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