Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-02-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 février 1906 28 février 1906
Description : 1906/02/28 (A6,N56). 1906/02/28 (A6,N56).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378376h
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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- ÉTUDES & DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
- Livres nouveaux, §§ 1073-1092. Principaux sujets traités:
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 36
44 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 56 — FÉv. 1906
nous avons à lutter contre des moyennes de
210 à 23°. C'est ce que je verrai mieux au
cours d'un voyage agronomique que je pen-
se faire au Brésil l'hiver prochain.
Mais il reste acquis, à mon point de vue,
que les insuccès dans la zone tropicale sont
dûs à la mauvaise composition des moûts.
Dans ces conditions, on ne saurait obtenir
de bon résultat même en recourant à la pas-
teurisation (1) et à la réfrigération. La fer-
mentation la plus parfaite ne fera jamais un
bon vin d'un mauvais moût. Pas de base,
pas d'édifice. Il y a la même objection à fai-
re au conseil (2) qui préconise l'emploi de
levures pures, appropriées aux cépages. Ces
procédés-là aideront beaucoup ; ils permet-
tront d'obtenir plus facilement et plus sûre-
ment de nos moûts tout ce que ceux-ci peu-
vent donner, c'est-à-dire, au plus, un petit
vin à consommer sur place faute de mieux.
Mais tant que nous n'aurons pas de bons
moûts, nous ne pouvons faire davantage.
Quelle est la raison, la cause première, de
la pauvreté de nos moûts ? Il fallait la trou-
ver, car, une fois sûrement établie, elle
pourrait orienter nos efforts.
Dans la « Revista de Agronomia » (i) j'ai
déjà étudié, avec tous les détails possibles,
la limite de la culture actuelle de la vigne
pour la vinification, et je suis arrivé à la
conclusion, qu'on peut la fixer assez exac-
tement à 200 de température moyenne
annuelle (des 24 heures et hors des villes).
En Europe, en descendant depuis la limite
septentrionale vers le sud, la proportion al-
coolique et la force des vins augmentent
proportionnellement à la température ; par
une coïncidence curieuse, le nombre indi-
quant les degrés alcooliques est à peu près
ou exactement le même qui indique les de-
grés centigrades de température moyenne
annuelle. Cette progression se maintient
jusqu'à la limite méridionale de la vinicul-
ture ; les vins de Malaga et de Zucco nous
montrent encore un 19 o d'alcool, sous l'i-
sotherme de 190 c. Mais en arrivant à l'iso -
(I) « J. d'A. T. » n° 43, p. 12.
(2) Ibidem.
(3) Vol I., p. 351-363.
therme de 200 c., limite de la zone tropicale,
tout change brusquement ; la progression
cesse et il se produit une descente très rapi-
de. Dans l'Amérique du Sud, sous l'isother-
me de 20°, les vins tombent au 10 o d'al-
cool, et par 220 nous en sommes réduits à
une moyenne de 7 0/0.
Cela me prouvait que la cause première
que je cherchais était exclusivement clima-
térique. Il était évident qu'une température
moyenne annuelle trop élevée empêchait le
raisin d'arriver à une bonne maturité. Mais
pourquoi donc? Pourquoi notre raisin, en
décembre, par une température moyenne
mensuelle de 25 à 26°, ne peut-il mûrir par-
faitement, quand il mûrit encore dans la
Tunisie dont la moyenne du mois le plus
chaud arrive à 270.
L'examen de la végétation et la marche
de la température me le montra clairement.
Les cultures de l'École, près d'Assomption,
ainsi que les miennes particulières à Puerto
Bertoni, se trouvent sous l'isotherme de
220,5. Par cette moyenne annuelle, la matu-
rité des raisins commence en novembre et
s'achève en décembre, tandis que la tempé-
rature monte jusqu'en janvier au moins, et
même jusqu'en février (et mars exception-
nellement). Elle est donc obligée de-se pro-
duire pendant la température ascendante.
Tandis que, même sous l'isotherme de 19°,
la maturité commence quand la température
est déjà arrivée à son point culminant et
peut se compléter, quand la température com-
mence déjà à descendre, d'une façon gra-
duelle et partant normale; ici, elle est pres-
sée par une température toujours plus éle-
vée, forcée à se produire d'une manière trop
rapide et partant incomplète, de manière
que les substances nécessaires au corps, au
bouquet et à la bonne conservation du vin
n'ont pas le temps de se former.
L'examen de la plante le montre aussi. Au
commencement de la maturité on voit que
la sève s'arrête; la végétation « de l'année »
est finie, les sarments aoûtés et les feuilles
presque toutes déjà vieillies, ne fonctionnent
presque plus; bien avant que le raisin puisse
compléter sa maturité, la plante est entrée
nous avons à lutter contre des moyennes de
210 à 23°. C'est ce que je verrai mieux au
cours d'un voyage agronomique que je pen-
se faire au Brésil l'hiver prochain.
Mais il reste acquis, à mon point de vue,
que les insuccès dans la zone tropicale sont
dûs à la mauvaise composition des moûts.
Dans ces conditions, on ne saurait obtenir
de bon résultat même en recourant à la pas-
teurisation (1) et à la réfrigération. La fer-
mentation la plus parfaite ne fera jamais un
bon vin d'un mauvais moût. Pas de base,
pas d'édifice. Il y a la même objection à fai-
re au conseil (2) qui préconise l'emploi de
levures pures, appropriées aux cépages. Ces
procédés-là aideront beaucoup ; ils permet-
tront d'obtenir plus facilement et plus sûre-
ment de nos moûts tout ce que ceux-ci peu-
vent donner, c'est-à-dire, au plus, un petit
vin à consommer sur place faute de mieux.
Mais tant que nous n'aurons pas de bons
moûts, nous ne pouvons faire davantage.
Quelle est la raison, la cause première, de
la pauvreté de nos moûts ? Il fallait la trou-
ver, car, une fois sûrement établie, elle
pourrait orienter nos efforts.
Dans la « Revista de Agronomia » (i) j'ai
déjà étudié, avec tous les détails possibles,
la limite de la culture actuelle de la vigne
pour la vinification, et je suis arrivé à la
conclusion, qu'on peut la fixer assez exac-
tement à 200 de température moyenne
annuelle (des 24 heures et hors des villes).
En Europe, en descendant depuis la limite
septentrionale vers le sud, la proportion al-
coolique et la force des vins augmentent
proportionnellement à la température ; par
une coïncidence curieuse, le nombre indi-
quant les degrés alcooliques est à peu près
ou exactement le même qui indique les de-
grés centigrades de température moyenne
annuelle. Cette progression se maintient
jusqu'à la limite méridionale de la vinicul-
ture ; les vins de Malaga et de Zucco nous
montrent encore un 19 o d'alcool, sous l'i-
sotherme de 190 c. Mais en arrivant à l'iso -
(I) « J. d'A. T. » n° 43, p. 12.
(2) Ibidem.
(3) Vol I., p. 351-363.
therme de 200 c., limite de la zone tropicale,
tout change brusquement ; la progression
cesse et il se produit une descente très rapi-
de. Dans l'Amérique du Sud, sous l'isother-
me de 20°, les vins tombent au 10 o d'al-
cool, et par 220 nous en sommes réduits à
une moyenne de 7 0/0.
Cela me prouvait que la cause première
que je cherchais était exclusivement clima-
térique. Il était évident qu'une température
moyenne annuelle trop élevée empêchait le
raisin d'arriver à une bonne maturité. Mais
pourquoi donc? Pourquoi notre raisin, en
décembre, par une température moyenne
mensuelle de 25 à 26°, ne peut-il mûrir par-
faitement, quand il mûrit encore dans la
Tunisie dont la moyenne du mois le plus
chaud arrive à 270.
L'examen de la végétation et la marche
de la température me le montra clairement.
Les cultures de l'École, près d'Assomption,
ainsi que les miennes particulières à Puerto
Bertoni, se trouvent sous l'isotherme de
220,5. Par cette moyenne annuelle, la matu-
rité des raisins commence en novembre et
s'achève en décembre, tandis que la tempé-
rature monte jusqu'en janvier au moins, et
même jusqu'en février (et mars exception-
nellement). Elle est donc obligée de-se pro-
duire pendant la température ascendante.
Tandis que, même sous l'isotherme de 19°,
la maturité commence quand la température
est déjà arrivée à son point culminant et
peut se compléter, quand la température com-
mence déjà à descendre, d'une façon gra-
duelle et partant normale; ici, elle est pres-
sée par une température toujours plus éle-
vée, forcée à se produire d'une manière trop
rapide et partant incomplète, de manière
que les substances nécessaires au corps, au
bouquet et à la bonne conservation du vin
n'ont pas le temps de se former.
L'examen de la plante le montre aussi. Au
commencement de la maturité on voit que
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