Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mai 1902 31 mai 1902
Description : 1902/05/31 (A2,N11). 1902/05/31 (A2,N11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6377663m
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
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- Sommaire
- Pages
- .......... Page(s) .......... 131
- .......... Page(s) .......... 137
- .......... Page(s) .......... 141
- .......... Page(s) .......... 143
- .......... Page(s) .......... 144
- .......... Page(s) .......... 145
- LIVRES NOUVEAUX
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITES
- .......... Page(s) .......... 153
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 156
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 158
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- .......... Page(s) .......... 159
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- .......... Page(s) .......... 160
- .......... Page(s) .......... 161
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 156
136 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 11 MAI 1902
le coton du Sénégal en fabricant des étoffes
indigènes.
L'état troublé de l'Europe au moment de
la Révolution française ne lui permit pas de
trouver les moyens de mettre son projet à
exécution, et il mourut sans retourner en
Afrique. Jusqu'au XIXe siècle, les tentatives
de culture du coton par des Européens pa-
raissent donc s'être bornés, en somme, à
des projets. Il n'en a plus été de même par la
suite, et c'est à trois reprises que des efforts
assez sérieux ont été faits.
De 1817 à i83o, il y en eût de très impor-
tants. Le colonel SCHMALTZ et le baron Ro-
GER, gouverneurs du Sénégal pendant cette
période, favorisèrent réellement les entre-
prises privées. Des primes furent d'abord
accordées à la culture, puis, après un pre-
mier échec, elles furent retirées à la culture
et réservées à l'exportation. Malgré cela, le
total des exportations du Sénégal pour la
période 1820-1830 n'a pas dépassé 100 ton-
nes de coton égrené.
Autant l'enthousiasme pour cette culture
avait été grand au début, lorsqu'une Société
philanthropique avait organisé une exploita-
tion au Cap Vert vers 1820, et lorsque le
gouvernement avait fait des champs d'essai
au Walo, autant l'abandon fut générallors-
que le gouverneur BROU proclama officielle-
ment que toute culture était impossible au
Sénégal. PERROTTET expliqua cet échec par
la rareté des pluies, l'influence néfaste du
vent d'est, le peu de fertilité du sol, le prix
élevé de la main-d'œuvre. Il conclut lui
aussi à l'impossibilité de jamais rien faire en
agriculture au Sénégal. On sait comment il
se trompait, au moins pour l'arachide.
Des documents de l'époque, retrouvés
dans diverses archives, montrent qu'il y eût
des causes de non-réussite beaucoup plus
sérieuses. La plupart des plantations ne
furent que des motifs à spéculations mal-
honnêtes etl'administration elle-mêmepécha
par incurie. Si des rapports recensaient, en
1825, 3 millions 1/2 de pieds de cotonniers
dans la colonie, ils se gardaient d'ajouter
que les Européens ne cultivaient pas ces
plantes avec plus de soins que les indigènes.
Ces colons ne se contentèrent même pas de
laisser leurs cotonniers sans entretien. On
s'aperçut qu'au momeint des recensements
on fichait en terre des branches de cotonniers
pour toucher des primes plus fortes qui
s'élevaient à 10.000 fr. pour 200.000 pieds,
6.000 fr. pour 100.000. Ce n'était plus le
produit de la culture qui faisait vivre lecolon,
mais les primes et la fraude. Aussi, les
primes disparues, la culture disparut.
De 1863 à 1868, au moment de la guerre
de Sécession, le gouverneur FAIDHERBE fit un
vigoureux effort pour développer encore la
culture du coton au Sénégal. On en exporta
une cinquantaine de tonnes pendant plu-
sieurs années. Mais, cette fois encore, l'im-
pulsion fut trop faible et l'exportation cessa,
la guerre finie. Certaines plantations de cette
époque, comme celles des missionnaires du
Saint-Esprit, paraissent avoir été faites sé-
rieusement, mais la plupart souffrirent de la
grande sécheresse, du vent d'est, des ravages
des sauterelles.
D'ailleurs, on se contenta de cultiver le
cotonnier indigène avec les cotonniers étran-
gers : Louisiane, Sea-Island, Jumel. TH. LÉ-
CARD, qui opérait à Richard-Toll, obtint par
irrigation des rendements encourageants.
Dans des régions à pluies plus abondantes,
comme le sud du Sénégal, il eût eu sans doute
des résultats analogues sans arrosements.
Mais c'est toujours près des rives du Sénégal,
à proximité du Sahara, qu'on s'est obstiné
à faire des essais agricoles au Sénégal.
En 1899, pendant que le général DE TREN-
TINIAN faisait, au Soudan, l'intéressante ten-
tative que nous avons relatée, M. PERRUCHOT
faisait faire des expériences dans les diffé-
rents jardins d'essai de la colonie. Dans son
rapport, publié dans le volume de l'Exposi-
tion en 1900, il conclut à la possibilité de
l'acclimatement des cotonniers égyptiens au
Sénégal. « Ils ont assez bien réussi dans tous
les terrains, mais les sols silico-argileux
leur sont plus favorables. Ils résistent rela-
tivement bien aux vents d'est. »
Malheureusement, l'épidémie de fièvre de
1900 est venue interrompre ces essais.
En somme, aucune des tentatives de cul-
ture de coton entreprises jusqu'à ce jour en
le coton du Sénégal en fabricant des étoffes
indigènes.
L'état troublé de l'Europe au moment de
la Révolution française ne lui permit pas de
trouver les moyens de mettre son projet à
exécution, et il mourut sans retourner en
Afrique. Jusqu'au XIXe siècle, les tentatives
de culture du coton par des Européens pa-
raissent donc s'être bornés, en somme, à
des projets. Il n'en a plus été de même par la
suite, et c'est à trois reprises que des efforts
assez sérieux ont été faits.
De 1817 à i83o, il y en eût de très impor-
tants. Le colonel SCHMALTZ et le baron Ro-
GER, gouverneurs du Sénégal pendant cette
période, favorisèrent réellement les entre-
prises privées. Des primes furent d'abord
accordées à la culture, puis, après un pre-
mier échec, elles furent retirées à la culture
et réservées à l'exportation. Malgré cela, le
total des exportations du Sénégal pour la
période 1820-1830 n'a pas dépassé 100 ton-
nes de coton égrené.
Autant l'enthousiasme pour cette culture
avait été grand au début, lorsqu'une Société
philanthropique avait organisé une exploita-
tion au Cap Vert vers 1820, et lorsque le
gouvernement avait fait des champs d'essai
au Walo, autant l'abandon fut générallors-
que le gouverneur BROU proclama officielle-
ment que toute culture était impossible au
Sénégal. PERROTTET expliqua cet échec par
la rareté des pluies, l'influence néfaste du
vent d'est, le peu de fertilité du sol, le prix
élevé de la main-d'œuvre. Il conclut lui
aussi à l'impossibilité de jamais rien faire en
agriculture au Sénégal. On sait comment il
se trompait, au moins pour l'arachide.
Des documents de l'époque, retrouvés
dans diverses archives, montrent qu'il y eût
des causes de non-réussite beaucoup plus
sérieuses. La plupart des plantations ne
furent que des motifs à spéculations mal-
honnêtes etl'administration elle-mêmepécha
par incurie. Si des rapports recensaient, en
1825, 3 millions 1/2 de pieds de cotonniers
dans la colonie, ils se gardaient d'ajouter
que les Européens ne cultivaient pas ces
plantes avec plus de soins que les indigènes.
Ces colons ne se contentèrent même pas de
laisser leurs cotonniers sans entretien. On
s'aperçut qu'au momeint des recensements
on fichait en terre des branches de cotonniers
pour toucher des primes plus fortes qui
s'élevaient à 10.000 fr. pour 200.000 pieds,
6.000 fr. pour 100.000. Ce n'était plus le
produit de la culture qui faisait vivre lecolon,
mais les primes et la fraude. Aussi, les
primes disparues, la culture disparut.
De 1863 à 1868, au moment de la guerre
de Sécession, le gouverneur FAIDHERBE fit un
vigoureux effort pour développer encore la
culture du coton au Sénégal. On en exporta
une cinquantaine de tonnes pendant plu-
sieurs années. Mais, cette fois encore, l'im-
pulsion fut trop faible et l'exportation cessa,
la guerre finie. Certaines plantations de cette
époque, comme celles des missionnaires du
Saint-Esprit, paraissent avoir été faites sé-
rieusement, mais la plupart souffrirent de la
grande sécheresse, du vent d'est, des ravages
des sauterelles.
D'ailleurs, on se contenta de cultiver le
cotonnier indigène avec les cotonniers étran-
gers : Louisiane, Sea-Island, Jumel. TH. LÉ-
CARD, qui opérait à Richard-Toll, obtint par
irrigation des rendements encourageants.
Dans des régions à pluies plus abondantes,
comme le sud du Sénégal, il eût eu sans doute
des résultats analogues sans arrosements.
Mais c'est toujours près des rives du Sénégal,
à proximité du Sahara, qu'on s'est obstiné
à faire des essais agricoles au Sénégal.
En 1899, pendant que le général DE TREN-
TINIAN faisait, au Soudan, l'intéressante ten-
tative que nous avons relatée, M. PERRUCHOT
faisait faire des expériences dans les diffé-
rents jardins d'essai de la colonie. Dans son
rapport, publié dans le volume de l'Exposi-
tion en 1900, il conclut à la possibilité de
l'acclimatement des cotonniers égyptiens au
Sénégal. « Ils ont assez bien réussi dans tous
les terrains, mais les sols silico-argileux
leur sont plus favorables. Ils résistent rela-
tivement bien aux vents d'est. »
Malheureusement, l'épidémie de fièvre de
1900 est venue interrompre ces essais.
En somme, aucune des tentatives de cul-
ture de coton entreprises jusqu'à ce jour en
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