Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 mai 1902 31 mai 1902
Description : 1902/05/31 (A2,N11). 1902/05/31 (A2,N11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6377663m
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
- Aller à la page de la table des matières129
- Sommaire
- Pages
- .......... Page(s) .......... 131
- .......... Page(s) .......... 137
- .......... Page(s) .......... 141
- .......... Page(s) .......... 143
- .......... Page(s) .......... 144
- .......... Page(s) .......... 145
- LIVRES NOUVEAUX
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITES
- .......... Page(s) .......... 153
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 156
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 159
- .......... Page(s) .......... 159
- .......... Page(s) .......... 160
- .......... Page(s) .......... 161
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 156
N° ii MÀi 1902 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 135
le rendement n'en est pas moins très faible
dans les cultures indigènes actuelles.
La plus belle soie triée du Soudan fut cotéa
au Havre 40 fr. les 5o kil. en 1899. Si les
pieds sont espacés de 1 m. 5o, un hectare
comprendra 4.356 plants, pouvant donner,
dans les meilleures conditions actuelles, de
20 à 3o capsules par buisson au maximum,
lesquelles pourront fournir, à raison de 1 kg.
de textile pour 5oo capsules, seulement de
137 à 260 kg. de coton égrené à l'hectare.
Nous sommes loin des rendements de
l'Egypte qui atteignent, paraît-il, jusqu'à
t.ooo livres de coton filé à l'hectare.
D'autre part, il ne faut pas perdre de vue
quele transport d'une tonne,de coton égrené,
! du Niger au Havre, coûtera, même avec un
chemin de fer, 110 à 120 fr. par tonne.
Il est à remarquer aussi que les capsules
l des variétés améliorées donnent, (en Amé-
rique, au Turkestan) jusqu'à 33 0/0 de soies,
par rapport au poids total de leurs graines;
or, les capsules du cotonnier indigène ne
donnent actuellement au Soudan que 25
de soies à l'égrenage. De grands efforts res-
tent donc à réaliser pour faire de l'Afrique
Occidentale Française un pays d'exportation
de coton. Néanmoins, nous pensons que c'est
précisément la culture du coton, jointe à
l'élevage du bétail, qui doit assurer la pros-
périté agricole du Soudan dans toute son
étendue.
Les régions où la culture du cotonnier
pourra acquérir un grand développement
sont, particulièrement au Sénégal : le Baol
et le Cayor maritime, à proximité des points
d'eau; enfin, au Soudan, cette partie du Ni-
ger que M. CAMILLE GUY a si heureusement
nommée la Mésopotamie nigérienne et qui,
par son régime d'inondations, sa fertilité et
son climat, est en tout point comparable au
Nil inférieur.
Dans cette dernière contrée, il serait pos-
sible de cultiver dès maintenant 250.000
hectares en cotonniers, sans aucun travail
hydraulique spécial. Si l'on compte seule-
ment un rendement net de 200 fr. à l'hectare,
chiffre très inférieur à la réalité, ce serait une
richesse annuelle de 5o millions de francs
que l'on pourrait lui faire produire en très
peu de temps. En constituant, tout lè long
du cours moyen du fleuve, des bassins où
l'eau s'accumuleiait en hivernage pour être
ensuite, après élévation, distribuée aux plan-
tations, cette étendue pourrait être facile-
ment triplée.
De même qu'il.a suffi au Sénégal de quel-
ques années de tranquillité et d'encourage-
ments pour devenir et rester la source d'ara-
chides la plus riche du globe, de même il
suffira au Soudan de quelques an-nées d'ef-
forts persévérants pour devenir la plus riche
mine de coton de l'ancien monde, capable
d'approvisionner la plus grande partie du
marché français.
A. CHEVALIER,
Botaniste du Laboratoire colonial
au Muséum d'Histoire naturelle.
APPENDICE
Aperçu historique des tentatives de cul-
ture du coton en Afrique occiden-
tale.
Il y a plus d'un siècle et demi que l'Eu-
rope a cherché à tirer parti du coton de
l'Afrique Occidentale pour ses filatures. Le
R. P. LABAT avait conseillé à la Compagnie
des Itides d'envoyer des colons français au
Sénégal pour les occuper à la culture du co-
ton et du tabac. Ce projet, développé en 1728
dans la Relation du Voyage de Briie ne paraît
pas avoir eu de suites, mais il' fut repris,
60 ans plus tard, par le suédois WALDSTROM,
dont la première tentative de colonisation
agricole au Cap-Vert échoua, par suite de
la mort de la plupart des émigrants qui
l'avaient accompagné.
A son retour en Europe, WALDSTROM se
remua beaucoup; il exposa devant le Par-
lement anglais ses idées sur l'affranchisse-
ment des esclaves et le relèvement de la con-
dition des Noirs par le travail de la terre, et ses
conférences furent le point de départ de la
fondation de Sierra-Léone, qui n'était àl'ori-
gine qu'un essai de colonisation agricole.
WALDSTROM comptait surtout sur le coton
pour développer l'agriculture du pays noir.
Il étudia, dans une manufacture de Man-
chester, les procédés de filature les plus
simples, dans le but d'aller utiliser sur place
le rendement n'en est pas moins très faible
dans les cultures indigènes actuelles.
La plus belle soie triée du Soudan fut cotéa
au Havre 40 fr. les 5o kil. en 1899. Si les
pieds sont espacés de 1 m. 5o, un hectare
comprendra 4.356 plants, pouvant donner,
dans les meilleures conditions actuelles, de
20 à 3o capsules par buisson au maximum,
lesquelles pourront fournir, à raison de 1 kg.
de textile pour 5oo capsules, seulement de
137 à 260 kg. de coton égrené à l'hectare.
Nous sommes loin des rendements de
l'Egypte qui atteignent, paraît-il, jusqu'à
t.ooo livres de coton filé à l'hectare.
D'autre part, il ne faut pas perdre de vue
quele transport d'une tonne,de coton égrené,
! du Niger au Havre, coûtera, même avec un
chemin de fer, 110 à 120 fr. par tonne.
Il est à remarquer aussi que les capsules
l des variétés améliorées donnent, (en Amé-
rique, au Turkestan) jusqu'à 33 0/0 de soies,
par rapport au poids total de leurs graines;
or, les capsules du cotonnier indigène ne
donnent actuellement au Soudan que 25
de soies à l'égrenage. De grands efforts res-
tent donc à réaliser pour faire de l'Afrique
Occidentale Française un pays d'exportation
de coton. Néanmoins, nous pensons que c'est
précisément la culture du coton, jointe à
l'élevage du bétail, qui doit assurer la pros-
périté agricole du Soudan dans toute son
étendue.
Les régions où la culture du cotonnier
pourra acquérir un grand développement
sont, particulièrement au Sénégal : le Baol
et le Cayor maritime, à proximité des points
d'eau; enfin, au Soudan, cette partie du Ni-
ger que M. CAMILLE GUY a si heureusement
nommée la Mésopotamie nigérienne et qui,
par son régime d'inondations, sa fertilité et
son climat, est en tout point comparable au
Nil inférieur.
Dans cette dernière contrée, il serait pos-
sible de cultiver dès maintenant 250.000
hectares en cotonniers, sans aucun travail
hydraulique spécial. Si l'on compte seule-
ment un rendement net de 200 fr. à l'hectare,
chiffre très inférieur à la réalité, ce serait une
richesse annuelle de 5o millions de francs
que l'on pourrait lui faire produire en très
peu de temps. En constituant, tout lè long
du cours moyen du fleuve, des bassins où
l'eau s'accumuleiait en hivernage pour être
ensuite, après élévation, distribuée aux plan-
tations, cette étendue pourrait être facile-
ment triplée.
De même qu'il.a suffi au Sénégal de quel-
ques années de tranquillité et d'encourage-
ments pour devenir et rester la source d'ara-
chides la plus riche du globe, de même il
suffira au Soudan de quelques an-nées d'ef-
forts persévérants pour devenir la plus riche
mine de coton de l'ancien monde, capable
d'approvisionner la plus grande partie du
marché français.
A. CHEVALIER,
Botaniste du Laboratoire colonial
au Muséum d'Histoire naturelle.
APPENDICE
Aperçu historique des tentatives de cul-
ture du coton en Afrique occiden-
tale.
Il y a plus d'un siècle et demi que l'Eu-
rope a cherché à tirer parti du coton de
l'Afrique Occidentale pour ses filatures. Le
R. P. LABAT avait conseillé à la Compagnie
des Itides d'envoyer des colons français au
Sénégal pour les occuper à la culture du co-
ton et du tabac. Ce projet, développé en 1728
dans la Relation du Voyage de Briie ne paraît
pas avoir eu de suites, mais il' fut repris,
60 ans plus tard, par le suédois WALDSTROM,
dont la première tentative de colonisation
agricole au Cap-Vert échoua, par suite de
la mort de la plupart des émigrants qui
l'avaient accompagné.
A son retour en Europe, WALDSTROM se
remua beaucoup; il exposa devant le Par-
lement anglais ses idées sur l'affranchisse-
ment des esclaves et le relèvement de la con-
dition des Noirs par le travail de la terre, et ses
conférences furent le point de départ de la
fondation de Sierra-Léone, qui n'était àl'ori-
gine qu'un essai de colonisation agricole.
WALDSTROM comptait surtout sur le coton
pour développer l'agriculture du pays noir.
Il étudia, dans une manufacture de Man-
chester, les procédés de filature les plus
simples, dans le but d'aller utiliser sur place
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6377663m/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6377663m/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6377663m/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6377663m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6377663m