Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1911-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1911 01 janvier 1911
Description : 1911/01/01 (A21,N1)-1911/12/31 (A21,N12). 1911/01/01 (A21,N1)-1911/12/31 (A21,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9808610p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/12/2017
- Aller à la page de la table des matières3
- SOMMAIRE
- Vingt et unième Année - N° 1
- .......... Page(s) .......... 3
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 7
- .......... Page(s) .......... 19
- .......... Page(s) .......... 21
- .......... Page(s) .......... 26
- .......... Page(s) .......... 29
- .......... Page(s) .......... 32
- .......... Page(s) .......... 42
- .......... Page(s) .......... 45
- .......... Page(s) .......... 47
- .......... Page(s) .......... 47
- Vingt et unième Année - N° 2
- .......... Page(s) .......... 49
- .......... Page(s) .......... 51
- .......... Page(s) .......... 53
- .......... Page(s) .......... 53
- .......... Page(s) .......... 56
- .......... Page(s) .......... 57
- .......... Page(s) .......... 63
- .......... Page(s) .......... 66
- .......... Page(s) .......... 73
- .......... Page(s) .......... 74
- .......... Page(s) .......... 76
- .......... Page(s) .......... 79
- .......... Page(s) .......... 79
- Sommaire du Supplément n° 2
- Vingt et unième Année - N° 3
- .......... Page(s) .......... 81
- .......... Page(s) .......... 84
- .......... Page(s) .......... 88
- .......... Page(s) .......... 92
- .......... Page(s) .......... 93
- .......... Page(s) .......... 95
- Le réveil de l'Afrique équatoriale française
- Algérie: La démission de M. Jonnart. - Un vœu des Chambres de Commerce d'Algérie. - Incidents universitaires à Alger. - La situation économique des Hauts-Plateaux. - Sur les contins marocains
- .......... Page(s) .......... 114
- .......... Page(s) .......... 115
- .......... Page(s) .......... 116
- .......... Page(s) .......... 119
- .......... Page(s) .......... 120
- Vingt et unième Année - N° 4
- .......... Page(s) .......... 121
- .......... Page(s) .......... 129
- .......... Page(s) .......... 130
- .......... Page(s) .......... 134
- .......... Page(s) .......... 137
- .......... Page(s) .......... 143
- .......... Page(s) .......... 148
- .......... Page(s) .......... 151
- .......... Page(s) .......... 151
- .......... Page(s) .......... 154
- .......... Page(s) .......... 154
- Sommaire du Supplément n° 4.
- Vingt et unième Année - N° 5
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 160
- .......... Page(s) .......... 161
- .......... Page(s) .......... 164
- .......... Page(s) .......... 168
- .......... Page(s) .......... 169
- .......... Page(s) .......... 176
- .......... Page(s) .......... 178
- .......... Page(s) .......... 178
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 189
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 192
- .......... Page(s) .......... 166
- Vingt et unième Année - N° 6
- Sommaire du Supplément n° 6.
- Sommaire du Supplément n° 7.
- Vingt et unième Année - N° 8
- .......... Page(s) .......... 273
- .......... Page(s) .......... 277
- .......... Page(s) .......... 277
- .......... Page(s) .......... 280
- .......... Page(s) .......... 283
- .......... Page(s) .......... 285
- .......... Page(s) .......... 287
- .......... Page(s) .......... 291
- .......... Page(s) .......... 291
- .......... Page(s) .......... 300
- .......... Page(s) .......... 300
- .......... Page(s) .......... 304
- .......... Page(s) .......... 304
- .......... Page(s) .......... 305
- .......... Page(s) .......... 305
- .......... Page(s) .......... 307
- .......... Page(s) .......... 307
- Vingt et unième Année - N° 9
- .......... Page(s) .......... 309
- .......... Page(s) .......... 310
- .......... Page(s) .......... 312
- .......... Page(s) .......... 316
- .......... Page(s) .......... 318
- .......... Page(s) .......... 320
- .......... Page(s) .......... 328
- .......... Page(s) .......... 330
- .......... Page(s) .......... 337
- .......... Page(s) .......... 350
- .......... Page(s) .......... 350
- .......... Page(s) .......... 351
- .......... Page(s) .......... 354
- .......... Page(s) .......... 355
- .......... Page(s) .......... 355
- .......... Page(s) .......... 355
- .......... Page(s) .......... 323
- Sommaire du Supplément n° 9.
- Vingt et unième Année - N° 10
- .......... Page(s) .......... 357
- .......... Page(s) .......... 360
- .......... Page(s) .......... 376
- .......... Page(s) .......... 380
- .......... Page(s) .......... 380
- .......... Page(s) .......... 382
- .......... Page(s) .......... 383
- .......... Page(s) .......... 384
- .......... Page(s) .......... 395
- .......... Page(s) .......... 400
- .......... Page(s) .......... 403
- Sommaire du Supplément n° 10.
- Vingt et unième Année - N° 11
- .......... Page(s) .......... 405
- .......... Page(s) .......... 407
- .......... Page(s) .......... 408
- .......... Page(s) .......... 413
- .......... Page(s) .......... 416
- .......... Page(s) .......... 447
- .......... Page(s) .......... 450
- .......... Page(s) .......... 451
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- .......... Page(s) .......... 460
- .......... Page(s) .......... 412
- Vingt et unième Année - N° 12
f'" .
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 149
car les nzalas qu'ils sont obligés de traverser et de payer
-les empêchent de faire tout commerce avec Mogador. Les
habitants du Sous ont vu partir avec soulagement les
méhallas des frères Glaoui et du .11' Tougui, rappelées, eu
N hâte à Marrakech en raison de la gravité des événements
qui se déroulent dans le Nord.
Le 23 mars, M. de Sostoa, consul d'Espagne à Mogador,
revient, à bord d'une canonnière espagnole, de la région
d'If ni où il a fait, dit-il, distribuer des vivres aux indi-
gènes affamés. D'après. les arrangements conclus entre
l'Espagne et le Makzen, c'est seulement au mois de mai
qu'elle doit entrer en possession de la pêcherie qui lui a
été reconnue par le traité de 1860 et qu'elle désigne sous
le nom de Santa Cruz de Mar Pequena (ce point n'est pas
" encore situé géographiquement).
FEz. — Dès le début du mois de mars, la situation est
loin d'être bonne aux alentours de Fez. '
Le 5, les courriers de la poste anglaise et allemande sont
- pillés par un parti des Cherarda révoltés, pendant que ces
mêmes Cherarda. attaquent le khalifat du Glaoui. La ré-
volte, disent les rebelles, a pour cause les exactions d'El-
Glaoui et de son secrétaire Zemmouri qui pressurent à
l'envi les tribus guich, séculairement dégrevées d'impôt.
Les courriers venant de Tanger éprouvent de grandes difti-
cultés pour arriver à Fez. Ils sont obligés de faire un long
détour par la tribu des Oulad Aïssa qui leur fournit une
escorte armée. Dans l'Ouest, le soulèvement est général.
Le 8, on apprend que la colonne chérifienne dirigée par
la mission militaire abattu les rebelles au Djebel Tselfat,
leur causant des pertes sensibles. Après la lufte, les Che-
rarda se sont enfuis dans la montagne. La méhalla et les
tribus ralliées se sont emparées des silos. Les grains
razziés ont été envoyés au Makhzen.
Autour de Fez, la situation devient critique. Les pillards
se sont avancés jusqu'à une heure de la ville. La route de
Mékinès est coupée et les communications totalement
interrompues. Le 13 mars, un groupe important de Beni-
M'tir rassemblés à Ras-el-Mâ (15 kilomètres à l'Ouest de la
de la capitale-sources de l'oued Fas) dessine un mouve-
ment offensif sur Fez. Ils attaquent la Nzala-Faradji qui
se trouve à 5 kilomètres de la ville. Leur objectif est de
couper -les communications entre la Méhalla et Fez. La
nouvelle de cette attaque impressionne vivement la popu-
lation. Le sultan fait-alors rassembler toutes les forces
disponibles et les agresseurs sont dispersés après un
combat assez vif. Les nouvelles arrivant de la colonne et
de la mission militaire dirigée par le commandant Mangin
sont bonnes. Deux fractions Cherarda font successivement
leur soumission.
Le 16, lès tribus Beni-M'tir rassemblées à Ras-el-Mi
demandent au Makhzen de déléguer auprès d'elles le vieux
caid Mtougui, conseiller du Makhzen, pour discuter avec
elles des conditions de l'âman. Les Aït-Youssi viennent
sur -ces entrefaites attaquer les Oulad-el-Hadj (petite tribu
loyaliste campée au nord de Fez) qui se réfugient dans la
capitale avec leurs troupeaux. Les rebelles brûlent la pro-
priété de Mouley Ismaël à 4 kilomètres de la ville. Le
pacha de Sefrou, menacé de mort, vient se réfugier à Fez.
Le 18, le caïd Mtougui part pour le camp des Beni-M'tir
qui ne se trouvent pas au rendez-vous qu'ils ont eux-mê-
mes demandé le 16. Mtougui finit par ramener les « délé-
gués » et les introduit auprès de Mouley Hafid. Ils assurent
au Sultan que la révolte n'a pas d'autre cause que les exac-
tions d'El-Glaoui. Le sultan leur promet de faire une en-
quête et'd'accorder l'aman.
Le 21, le sultan accorde aux Beni-M'tir l'aman qu'ils ont
sollicité et cette mesure de clémence est étendue à toutes
les tribus qui se sont jointes à eux. Cependant, toutes les
fractions des Beni-M'tir n'acceptent pas cet arrangement et
quelques-unes, en guise de protestation, viennent razzier
des troupeaux à Dar-Debibegh (Palais d'été du sultan). La
méhalla campée sous les murs de Fez les disperse de quel-
ques coups de canon.
Le même jour, Mouley-Hafid envoie des ordres aux caïds
de Rabat et de Salé pour fermer les marchés de ces villes
jusqu'au moment où les agresseurs de Merchouch auront
été arrêtés et livrés-
La situation ne s'éclaircit pas du côté des Beni-M'tir,
malgré les négociations relatées ci-dessus. Au cours d'une
tentative faite par les rebelles, le 22 mars, pour s'emparer
de .troupeaux de bœufs appartenant à la population de Fez,
ils ont eu 12 tués et une vingtaine de blessés. La méhalla
chérifienne compte deux disparus. Le commandant Mangin
rentre à Fez le même jour accompagné de l'adjudant
Pisani et de quelques sous officiers. La direction de la mis-
sion militaire en campagne et de la colonne des Cherarda
est confiée au commandant Brémond.
Le 26, les insurgés remportent un sérieux avantage sur
les troupes du sultan. Cet événement résulte d'une fausse
manoeuvre qui consista à dépêcher sur des rassemblements
importants de berbères un fantôme de méhalla encore
indisciplinée. Mouley Hafid, informé des intentions belli-
queuses de certaines tribus, campées à Ras-el-Mâ, prend
la décision de tenter leur dispersion par surprise. Le com- -
mandant Mangin, appelé à prendre le commandement des
troupes, refuse, ne dissimulant pas au sultan, que la
méhalla court au-devant d'un échec certain. Il consent '
cependant à détacher auprès des troupes chérifiennes le
lieutenant Sedira et l'adjudant Pisani avec deux pièces
d'artillerie. Les berbères accueillent la méhalla par une
vive fusilladè qui jette le désarroi dans ses rangs et l'oblige
à rebrousser chemin. Grâce au sang-froid du lieutenant
Sedira qui, admirablement secondé par l'adjudant Pisani,
fait merveille avec son artillerie et arrête la poursuite que
donnaient les berbères aux fuyards de la méhalla, celle-ci
peut rentrer à Fez non sans avoir enregistré 80 tués et
une vingtaine de blessés. Ces pertes considérables cons-
tituent un véritable échec pour le Makhzen. Le 27, une
formidable explosion détruit la maison d'un habitant de
Fez, Nechba Bennis, causant la mort de douze indigènes,
et en blessant un certain nombre. Bennis, avait paraît-il
chez lui un dépôt important de poudre et de munitions ;
ce qui le rend fortement suspect.
A la fin du mois de mars, la situation est toujours grave
à Fez, mais on ne signale aucun changement notable dans
la situation. Quelques coups de fusil ont été échangés entre
les rebelles et la méhalla, mais les berbères ont paru re-
fuser le combat.
Le 30, arrivent à Fez trois caïds des Hayainas qui vien-
nent promettre au sultan de lui fournir une harka contre
les insurgés, mais sous certaines conditions. Des conver-
sations s'engagent.
EL-KSAR. —Le 10 mars, on signale que depuis cinq jours
les courriers de Fez n'arrivent plus à El-Ksar. Toutes les
communications sont coupées. Le Rarb est en effervescence.
Le marché de Tlata-ben.Braha1n a été complètement sac-
ca,,é
Le 13, deux courriers dirigés sur Fez sont* munis de
letlres de recommandation pour les Ouled-Aïssa et peuvent
arriver dans la capitale grâce à ce laissez-passer. Dans la
deuxième quinzaine de mars, la situation .s'améliore entre
El-Ksar et Fez.
Le 22, les indigènes qui reviennent du- camp de la mé-
halla disent que le calme règne chez les Cherarda. Ce qui
les surprend le plus, c'est la discipline qui- règne dans le
camp où personne ne peut entrer s'il n'est muni d'une au-
torÍsatioll signée par le chef de la méhalla et visée par le
chef de la mission militaire.
Le 2 avril, Raïssouli, pacha d'El-Ksar, fait connaître qu'il
va envoyer des'contingents pour assurer la sécurité et la
liberté des communications entre El-Ksar et la méhalla des
Cherarda, qui garantit elle-même la liaison avec Fez. Le 6,
arrivent le capitaine Moreau (de la mission militaire de
Tanger) et cinq instructeurs chargés d'organiser et de payer
la méhalla d'El-Ksar. Des relations suivies sont organisées
entre El-Ksar et la colonne des Cherarda, grâce à l'initiative
de l'agent consulaire de France, M. Louis Boisset, (lui jouit
dans le Rarb d'une grande influence, grâce aussi au loya-
lisme de certains caïds hafidistes, tels que le caïd Taïeb
Cherkaoui des Beni-Malek.
MARRAKECH. — Vers le milieu de mars, on signale une
certaine agitation dans les tribus autour de Marrakech. Les
autorités chérifiennes fout demander à Fez l'envoi de mu-
nitions. Le 17, on signale qu'un Allemand et un Français
ont été assaillis en ville par des fanatiques et n'ont dû leur
salut qu'à la fuite. Le pacha Thami Glaoui fait emprisonner
de nombreux vagabonds aux allures douteuses.
MÉLILLA. — Lés postes de la périphérie de la zone d oc-
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 149
car les nzalas qu'ils sont obligés de traverser et de payer
-les empêchent de faire tout commerce avec Mogador. Les
habitants du Sous ont vu partir avec soulagement les
méhallas des frères Glaoui et du .11' Tougui, rappelées, eu
N hâte à Marrakech en raison de la gravité des événements
qui se déroulent dans le Nord.
Le 23 mars, M. de Sostoa, consul d'Espagne à Mogador,
revient, à bord d'une canonnière espagnole, de la région
d'If ni où il a fait, dit-il, distribuer des vivres aux indi-
gènes affamés. D'après. les arrangements conclus entre
l'Espagne et le Makzen, c'est seulement au mois de mai
qu'elle doit entrer en possession de la pêcherie qui lui a
été reconnue par le traité de 1860 et qu'elle désigne sous
le nom de Santa Cruz de Mar Pequena (ce point n'est pas
" encore situé géographiquement).
FEz. — Dès le début du mois de mars, la situation est
loin d'être bonne aux alentours de Fez. '
Le 5, les courriers de la poste anglaise et allemande sont
- pillés par un parti des Cherarda révoltés, pendant que ces
mêmes Cherarda. attaquent le khalifat du Glaoui. La ré-
volte, disent les rebelles, a pour cause les exactions d'El-
Glaoui et de son secrétaire Zemmouri qui pressurent à
l'envi les tribus guich, séculairement dégrevées d'impôt.
Les courriers venant de Tanger éprouvent de grandes difti-
cultés pour arriver à Fez. Ils sont obligés de faire un long
détour par la tribu des Oulad Aïssa qui leur fournit une
escorte armée. Dans l'Ouest, le soulèvement est général.
Le 8, on apprend que la colonne chérifienne dirigée par
la mission militaire abattu les rebelles au Djebel Tselfat,
leur causant des pertes sensibles. Après la lufte, les Che-
rarda se sont enfuis dans la montagne. La méhalla et les
tribus ralliées se sont emparées des silos. Les grains
razziés ont été envoyés au Makhzen.
Autour de Fez, la situation devient critique. Les pillards
se sont avancés jusqu'à une heure de la ville. La route de
Mékinès est coupée et les communications totalement
interrompues. Le 13 mars, un groupe important de Beni-
M'tir rassemblés à Ras-el-Mâ (15 kilomètres à l'Ouest de la
de la capitale-sources de l'oued Fas) dessine un mouve-
ment offensif sur Fez. Ils attaquent la Nzala-Faradji qui
se trouve à 5 kilomètres de la ville. Leur objectif est de
couper -les communications entre la Méhalla et Fez. La
nouvelle de cette attaque impressionne vivement la popu-
lation. Le sultan fait-alors rassembler toutes les forces
disponibles et les agresseurs sont dispersés après un
combat assez vif. Les nouvelles arrivant de la colonne et
de la mission militaire dirigée par le commandant Mangin
sont bonnes. Deux fractions Cherarda font successivement
leur soumission.
Le 16, lès tribus Beni-M'tir rassemblées à Ras-el-Mi
demandent au Makhzen de déléguer auprès d'elles le vieux
caid Mtougui, conseiller du Makhzen, pour discuter avec
elles des conditions de l'âman. Les Aït-Youssi viennent
sur -ces entrefaites attaquer les Oulad-el-Hadj (petite tribu
loyaliste campée au nord de Fez) qui se réfugient dans la
capitale avec leurs troupeaux. Les rebelles brûlent la pro-
priété de Mouley Ismaël à 4 kilomètres de la ville. Le
pacha de Sefrou, menacé de mort, vient se réfugier à Fez.
Le 18, le caïd Mtougui part pour le camp des Beni-M'tir
qui ne se trouvent pas au rendez-vous qu'ils ont eux-mê-
mes demandé le 16. Mtougui finit par ramener les « délé-
gués » et les introduit auprès de Mouley Hafid. Ils assurent
au Sultan que la révolte n'a pas d'autre cause que les exac-
tions d'El-Glaoui. Le sultan leur promet de faire une en-
quête et'd'accorder l'aman.
Le 21, le sultan accorde aux Beni-M'tir l'aman qu'ils ont
sollicité et cette mesure de clémence est étendue à toutes
les tribus qui se sont jointes à eux. Cependant, toutes les
fractions des Beni-M'tir n'acceptent pas cet arrangement et
quelques-unes, en guise de protestation, viennent razzier
des troupeaux à Dar-Debibegh (Palais d'été du sultan). La
méhalla campée sous les murs de Fez les disperse de quel-
ques coups de canon.
Le même jour, Mouley-Hafid envoie des ordres aux caïds
de Rabat et de Salé pour fermer les marchés de ces villes
jusqu'au moment où les agresseurs de Merchouch auront
été arrêtés et livrés-
La situation ne s'éclaircit pas du côté des Beni-M'tir,
malgré les négociations relatées ci-dessus. Au cours d'une
tentative faite par les rebelles, le 22 mars, pour s'emparer
de .troupeaux de bœufs appartenant à la population de Fez,
ils ont eu 12 tués et une vingtaine de blessés. La méhalla
chérifienne compte deux disparus. Le commandant Mangin
rentre à Fez le même jour accompagné de l'adjudant
Pisani et de quelques sous officiers. La direction de la mis-
sion militaire en campagne et de la colonne des Cherarda
est confiée au commandant Brémond.
Le 26, les insurgés remportent un sérieux avantage sur
les troupes du sultan. Cet événement résulte d'une fausse
manoeuvre qui consista à dépêcher sur des rassemblements
importants de berbères un fantôme de méhalla encore
indisciplinée. Mouley Hafid, informé des intentions belli-
queuses de certaines tribus, campées à Ras-el-Mâ, prend
la décision de tenter leur dispersion par surprise. Le com- -
mandant Mangin, appelé à prendre le commandement des
troupes, refuse, ne dissimulant pas au sultan, que la
méhalla court au-devant d'un échec certain. Il consent '
cependant à détacher auprès des troupes chérifiennes le
lieutenant Sedira et l'adjudant Pisani avec deux pièces
d'artillerie. Les berbères accueillent la méhalla par une
vive fusilladè qui jette le désarroi dans ses rangs et l'oblige
à rebrousser chemin. Grâce au sang-froid du lieutenant
Sedira qui, admirablement secondé par l'adjudant Pisani,
fait merveille avec son artillerie et arrête la poursuite que
donnaient les berbères aux fuyards de la méhalla, celle-ci
peut rentrer à Fez non sans avoir enregistré 80 tués et
une vingtaine de blessés. Ces pertes considérables cons-
tituent un véritable échec pour le Makhzen. Le 27, une
formidable explosion détruit la maison d'un habitant de
Fez, Nechba Bennis, causant la mort de douze indigènes,
et en blessant un certain nombre. Bennis, avait paraît-il
chez lui un dépôt important de poudre et de munitions ;
ce qui le rend fortement suspect.
A la fin du mois de mars, la situation est toujours grave
à Fez, mais on ne signale aucun changement notable dans
la situation. Quelques coups de fusil ont été échangés entre
les rebelles et la méhalla, mais les berbères ont paru re-
fuser le combat.
Le 30, arrivent à Fez trois caïds des Hayainas qui vien-
nent promettre au sultan de lui fournir une harka contre
les insurgés, mais sous certaines conditions. Des conver-
sations s'engagent.
EL-KSAR. —Le 10 mars, on signale que depuis cinq jours
les courriers de Fez n'arrivent plus à El-Ksar. Toutes les
communications sont coupées. Le Rarb est en effervescence.
Le marché de Tlata-ben.Braha1n a été complètement sac-
ca,,é
Le 13, deux courriers dirigés sur Fez sont* munis de
letlres de recommandation pour les Ouled-Aïssa et peuvent
arriver dans la capitale grâce à ce laissez-passer. Dans la
deuxième quinzaine de mars, la situation .s'améliore entre
El-Ksar et Fez.
Le 22, les indigènes qui reviennent du- camp de la mé-
halla disent que le calme règne chez les Cherarda. Ce qui
les surprend le plus, c'est la discipline qui- règne dans le
camp où personne ne peut entrer s'il n'est muni d'une au-
torÍsatioll signée par le chef de la méhalla et visée par le
chef de la mission militaire.
Le 2 avril, Raïssouli, pacha d'El-Ksar, fait connaître qu'il
va envoyer des'contingents pour assurer la sécurité et la
liberté des communications entre El-Ksar et la méhalla des
Cherarda, qui garantit elle-même la liaison avec Fez. Le 6,
arrivent le capitaine Moreau (de la mission militaire de
Tanger) et cinq instructeurs chargés d'organiser et de payer
la méhalla d'El-Ksar. Des relations suivies sont organisées
entre El-Ksar et la colonne des Cherarda, grâce à l'initiative
de l'agent consulaire de France, M. Louis Boisset, (lui jouit
dans le Rarb d'une grande influence, grâce aussi au loya-
lisme de certains caïds hafidistes, tels que le caïd Taïeb
Cherkaoui des Beni-Malek.
MARRAKECH. — Vers le milieu de mars, on signale une
certaine agitation dans les tribus autour de Marrakech. Les
autorités chérifiennes fout demander à Fez l'envoi de mu-
nitions. Le 17, on signale qu'un Allemand et un Français
ont été assaillis en ville par des fanatiques et n'ont dû leur
salut qu'à la fuite. Le pacha Thami Glaoui fait emprisonner
de nombreux vagabonds aux allures douteuses.
MÉLILLA. — Lés postes de la périphérie de la zone d oc-
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