Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1912-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1912 01 janvier 1912
Description : 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12). 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9788417v
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
. - V •'
m -- BULLETIN DU COMITE
Les confins algéro-marocains ; les doua-
nes. — Avant même que le protectorat de la
France au Maroc ait été un fait accompli, des
difficultés surgissaient à propos des marches ma-
rocaines de l'Algérie et .de la politique douanière
que l'on serait obligé d'y pratiquer. L'accord franco-
allemand, en effet, a stipulé d'une façon expresse
la liberté commerciale pour tous les. Européens ;
toutes les marchandises, de quelque pays qu'elles
proviennent, ne seront soumises à leur entrée
dans l'empire chérifien qu'auxlnêlnes taxes. Il est
donc à prévoir que les produits étrangers vien-
dront y concurrencer facilement les produits fran-
çais ; ils pourront aussi pénétrer en Algérie, à
moins qu'une véritable barrière douanière ne les
arrête. Et comment créer cette barrière, là où
n'existe pas une frontière, nettement délimitée,
là aussi où une surveillance sera presque impos-
sible à cause des grandes distances à surveiller et
tlu caractère désertique du pays?
Sans doute le danger n'est pas immédiat, quoi-
que, depuis quelques années,lacontrebandese soit
exercée par les ports marocains les plus proches.
Il n'existera réellement que du jour où les com-
munications seront ouvertes entre les ports de
l'Atlantique et la frontière algérienne, du jour
surtout où de grandes voies ferrées sillonneront
le Maroc de l'Est à l'Ouest. « La question du ré-
gime douanier, dit M. Lutaud, d'après le Temps
du 29 mars, ne manque pas de gravité. La situa-
tion sera délicate le jour où le'Maroc, ouvert par
les traités à tout le commerce international, nous
enverra sous des déguisements variés des pro-
duits d'origine étrangère qui auront tout intérêt
à pénétrer en Algérie par la voie de terre. Je crois
que nous serons obligés, ce jour-là, de faire une
distinction entre les produits naturels et les pro-
duits manufacturés. Les produits naturels, en
majorité agricoles, pourront continuer à jouir du
même régime de faveur que parle passé ; les pro-
duits manufacturés seront au contraire soumis-
au régime douanier en vigueur dans nos ports
algériens. »
La solution, quelle qu'elle soit, exigera toujours
l'établissement d'un long cordon douanier ; car
ce sont les produits marocains qui sont d'un
transport facile et qui peuvent être dissimulés.
D'où accroissement de dépenses pour la colonie:
Les confins algéro-marocains : combats
avec les Beni Ouaraïn. — L'étude d'un sys-
tème douanier approprié à cette région sera
l'oeuvre de demain ; celle d'aujourd'hui est d'as-
surer énergiquement la soumission des rudes
montagnards Beni-Ouaram de la gada dé Debdou,
vaste plateau montagneux qui, partant de Deb-
dô-u, va jusqu'à la Moulouïa. Ceux-ci s'étaient ins-
tallés entre la Moulouïa et Debdou, émettant la
prétention de couper la route de l'lerada à Deb-
doii et de nous interdire l'accès de la vaste plaine-
de Tafrata.
Déjà, une première fois, un goum fut attaqué
sur la gada. Le général Alix, commandant les
troupes des confins algéro-marocains, se décida à,
agir. Ordre fut donné de concentrer rapidement
d«s troupes disponibles à un poste créé à Fitissa;
au Sud-Ouest de Merada, sur la rive droite de"
l'oued Hammam. Le chef du poste de Meràda, le
commandant Pinoteau, du 161 bataillon d'Afrique,
dut surveiller avec une petite colonne la marche
de la harka et voulut bombarder le marché de
Bou-Yacouba. Ce fut entre Merada et Debdou, le
18 mars, dans le djebel Mellah, au col de Toubi-
bicha, qu'eut lieu la rencontre. -Les Marocains,
soigneusement abrités derrière des rochers et des
arbustes, firent subir des pertes cruelles à nos
troupes (10 tués et 27 blessés). Malgré l'entrée en
ligne de l'artillerie, ces Beni-Ouaraïn résistèrent
opiniâtrement pendant six heures ; mais ils furent
enfin obligés de lâcherpied; leur retraite se trans-
forma bientôt en déroute sous la poursuite ar-,
dente de nos troupes.
Le général Alix décida aussitôt de faire par-
courir la région par une reconnaissance de 2.300
hommes, commandée par le colonel Féraud. Le'
9 avril, au moment où la colonne se trouvait à
Mahiridja, sur l'oued Hammam, à l'Ouest de Deb-
(Oliché du l'Illustration.)
LES COMBATS A LA FRONTIÈRE
dou, elle fut attaquée avec violence par une harka
de 2.500 Beni-Ouaraïn. Le colonel, ayant su que
l'attaque se produirait à la première heure, .avait
pris toutes ses dispositions et ses soldats, désireux
de venger les morts du 18 mars, firent des pro-
diges de valeur contre les assaillants. Le combat
se déploya sur une longueur de 8 kilomètres.
L'ennemi lâcha pied à 9 heures du matin, lais-
sant sur le terrain 200 tués. Nous avons eu de
notre côté 28 tués, dont le lieutenant Mannevy,
du 1" bataillon d'Afrique, et 4 sous-officiers, et
57 blessés, dont le capitaine Trieux, et les lieute-
nants Godchot et BigamJJiglia. La leçon, si elle
nous contre cher, est rude etles Beni-Ouaraïn ont
appris à connaître la force de nos armes.
11 faut signaler que nos troupes de la frontière
oranQ-marocaine ont maintenant un auxiliaire
précieux, l'aéroplane. Le' sapeur aviateur Jules
Servies, se rendait le 22 mars d'Oudjda à J3L
Aïoun-Sidi-Mellouk, dans un vol impressionnant
qui a stupéfié les indigènes, puis à Taourirt, et
enfin est revenu à Camp-Berteaux et Oudjda. Les
m -- BULLETIN DU COMITE
Les confins algéro-marocains ; les doua-
nes. — Avant même que le protectorat de la
France au Maroc ait été un fait accompli, des
difficultés surgissaient à propos des marches ma-
rocaines de l'Algérie et .de la politique douanière
que l'on serait obligé d'y pratiquer. L'accord franco-
allemand, en effet, a stipulé d'une façon expresse
la liberté commerciale pour tous les. Européens ;
toutes les marchandises, de quelque pays qu'elles
proviennent, ne seront soumises à leur entrée
dans l'empire chérifien qu'auxlnêlnes taxes. Il est
donc à prévoir que les produits étrangers vien-
dront y concurrencer facilement les produits fran-
çais ; ils pourront aussi pénétrer en Algérie, à
moins qu'une véritable barrière douanière ne les
arrête. Et comment créer cette barrière, là où
n'existe pas une frontière, nettement délimitée,
là aussi où une surveillance sera presque impos-
sible à cause des grandes distances à surveiller et
tlu caractère désertique du pays?
Sans doute le danger n'est pas immédiat, quoi-
que, depuis quelques années,lacontrebandese soit
exercée par les ports marocains les plus proches.
Il n'existera réellement que du jour où les com-
munications seront ouvertes entre les ports de
l'Atlantique et la frontière algérienne, du jour
surtout où de grandes voies ferrées sillonneront
le Maroc de l'Est à l'Ouest. « La question du ré-
gime douanier, dit M. Lutaud, d'après le Temps
du 29 mars, ne manque pas de gravité. La situa-
tion sera délicate le jour où le'Maroc, ouvert par
les traités à tout le commerce international, nous
enverra sous des déguisements variés des pro-
duits d'origine étrangère qui auront tout intérêt
à pénétrer en Algérie par la voie de terre. Je crois
que nous serons obligés, ce jour-là, de faire une
distinction entre les produits naturels et les pro-
duits manufacturés. Les produits naturels, en
majorité agricoles, pourront continuer à jouir du
même régime de faveur que parle passé ; les pro-
duits manufacturés seront au contraire soumis-
au régime douanier en vigueur dans nos ports
algériens. »
La solution, quelle qu'elle soit, exigera toujours
l'établissement d'un long cordon douanier ; car
ce sont les produits marocains qui sont d'un
transport facile et qui peuvent être dissimulés.
D'où accroissement de dépenses pour la colonie:
Les confins algéro-marocains : combats
avec les Beni Ouaraïn. — L'étude d'un sys-
tème douanier approprié à cette région sera
l'oeuvre de demain ; celle d'aujourd'hui est d'as-
surer énergiquement la soumission des rudes
montagnards Beni-Ouaram de la gada dé Debdou,
vaste plateau montagneux qui, partant de Deb-
dô-u, va jusqu'à la Moulouïa. Ceux-ci s'étaient ins-
tallés entre la Moulouïa et Debdou, émettant la
prétention de couper la route de l'lerada à Deb-
doii et de nous interdire l'accès de la vaste plaine-
de Tafrata.
Déjà, une première fois, un goum fut attaqué
sur la gada. Le général Alix, commandant les
troupes des confins algéro-marocains, se décida à,
agir. Ordre fut donné de concentrer rapidement
d«s troupes disponibles à un poste créé à Fitissa;
au Sud-Ouest de Merada, sur la rive droite de"
l'oued Hammam. Le chef du poste de Meràda, le
commandant Pinoteau, du 161 bataillon d'Afrique,
dut surveiller avec une petite colonne la marche
de la harka et voulut bombarder le marché de
Bou-Yacouba. Ce fut entre Merada et Debdou, le
18 mars, dans le djebel Mellah, au col de Toubi-
bicha, qu'eut lieu la rencontre. -Les Marocains,
soigneusement abrités derrière des rochers et des
arbustes, firent subir des pertes cruelles à nos
troupes (10 tués et 27 blessés). Malgré l'entrée en
ligne de l'artillerie, ces Beni-Ouaraïn résistèrent
opiniâtrement pendant six heures ; mais ils furent
enfin obligés de lâcherpied; leur retraite se trans-
forma bientôt en déroute sous la poursuite ar-,
dente de nos troupes.
Le général Alix décida aussitôt de faire par-
courir la région par une reconnaissance de 2.300
hommes, commandée par le colonel Féraud. Le'
9 avril, au moment où la colonne se trouvait à
Mahiridja, sur l'oued Hammam, à l'Ouest de Deb-
(Oliché du l'Illustration.)
LES COMBATS A LA FRONTIÈRE
dou, elle fut attaquée avec violence par une harka
de 2.500 Beni-Ouaraïn. Le colonel, ayant su que
l'attaque se produirait à la première heure, .avait
pris toutes ses dispositions et ses soldats, désireux
de venger les morts du 18 mars, firent des pro-
diges de valeur contre les assaillants. Le combat
se déploya sur une longueur de 8 kilomètres.
L'ennemi lâcha pied à 9 heures du matin, lais-
sant sur le terrain 200 tués. Nous avons eu de
notre côté 28 tués, dont le lieutenant Mannevy,
du 1" bataillon d'Afrique, et 4 sous-officiers, et
57 blessés, dont le capitaine Trieux, et les lieute-
nants Godchot et BigamJJiglia. La leçon, si elle
nous contre cher, est rude etles Beni-Ouaraïn ont
appris à connaître la force de nos armes.
11 faut signaler que nos troupes de la frontière
oranQ-marocaine ont maintenant un auxiliaire
précieux, l'aéroplane. Le' sapeur aviateur Jules
Servies, se rendait le 22 mars d'Oudjda à J3L
Aïoun-Sidi-Mellouk, dans un vol impressionnant
qui a stupéfié les indigènes, puis à Taourirt, et
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