Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
- Aller à la page de la table des matières3
- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
occidentale spécialement dans la zone soudanaise à
donner de bons résultats : les expériences de Kouli-
koro, les plantations de Dar-Salam, près Kayes, et
de Diakandapé sont parfaitement concluantes. Si les
débuts « furent très durs » les possibilités n'en sont
maintenant que plus certaines, ce qui permet à
l'ingénieur àgronôme Vuillet, qui est à n'en pas
douter l'homme qui connaît le mieux cette question
en Afrique occidentale, de prétendre que la culture
du sisal peut prendre une grande extension, car les
terrains propices ne manquent pas et la plante n'est
pas exigeante. Les « conditions de production sont
sensiblement les mêmes que dans les régions du
globe où elles sont le plus favorables )). Or, la
demande excède de beaucoup les offres surtout en
machinerie agricole, ce qui indique l'intérêt de pre-
mier ordre qu'aurait une extension possible, facile,
des cultures en Afrique occidentale en plantation
européenne comme en plantation indigène : le défi-
brage pouvant être fait à façon en ce qui concerne
les récoltes indigènes. L'exemple Renoux, dans le
Haut-Sénégal-Niger, est très encourageant.
C'est encore dans le Haut-Sénégal-Niger, dans les
savanes soudanaises des autres circonscriptions
administratives que se récolte le kapok. L'arbre est
commun dans le Soudan géographique. Le kapok
africain — qu'il provienne du fromager ou du
kapokier à fleurs rouges - qui croissent à l'état
spontané — est favorablement apprécié sur les mar-
chés européens oÙ, cependant il ne parut que vers
1911. Faute de moyens de transport dans les régions
où se trouvent les peuplements, les exportations sont
encore bien réduites :
Haut-Sénégal-Niger : 12 tonnes en 1911; 30 tonnes
en 1915 ; 25 tonnes en 1916 ; 2a à 30 tonnes en 1917.
Côte d'Ivoire : 5 tonnes en 19 1 4 ; 37 tonnes en 1915;
26 tonnes en 1916 ; 100 tonnes en 1917.
Dahomey : 17 tonnes en 1917 ; 30 tonnes en 1918.
Ce n'est évidemment là qu'un début. Ainsi que le
démontre lumineusement M. Houard, signataire du
chapitre, l'exportai ion du kapok est subordonnée aux
moyens et aux tarifs des transports, mais il va plus
loin. « La bourre du fromager ordinaire, courte et
grise, présente un intérêt secondaire; elle est d'une
récolte difficile. Le kapok de Bombax est de bonne
qualité, mais son exploitation ne saurait qu'être
localisée en raison de l'impossibilité matérielle de
visiter la plupart de ces peuplements. L'abondance
de main-d'œuvre nécessaire pour le ramassage des
libres, le transport à grande distance du kapok brut
très encombrant, les difficultés de magasinage,
l'importance que doit avoir le matériel d'égrenage et
d'emballage pour opérer avec la rapidité exigée par
le peu de durée de la récolte sont autant de facteurs
qui viennent et viendront toujours entraver et res
treindre l'exploitation des peuplements naturels.
L'Afrique Occidentale Française doit-elle pour cela
renoncer à devenir m producteur influent de libres
de kapok de bonne qualité? Loin de là; il suffit, en
se bornant à l'aménagement des-groupements natu-
rels les plus denses et à évacuation facile, de cons-
tituer partout des plantations régulières sur des
emplacements propices en ayant recours au Ceï/m
pentendra clehiscens sélectionné dont l'exploitation
économique et industrielle né présente aucune des
dirticultés signalées précédemment. »
Déjà, on est entré dans cette voie. On a planté.
Déjà, on a imposé à un concessionnaire de récolte
dans certains cercles avoisinant le Niger, l'obliga-
tion de créer une plantation. Les services techniques
ont déterminé les conditions dans lesquelles peuvent
être effectuées ces plantations par semis ou bou-
tures. Rien n'empêche d'aller de l'avant.
De plus, le& Ceiba et les Bombax peuvent jouer un
rôle important dans le reboisement, les premiers
étant réservés de préférence aux régions fraîches des
climats humides, les seconds pouvant être utilisés
pour les terrains secs visités par les violents feux de
brousse.
Mais l'avenir en Afrique Occidentale Française —
c'est la conclusion de M. Henry — « repose unique-
ment sur les plantations, qu'elles soient régulière-
ment établies ou qu'elles soient comprises dans le
reboisement de peuplements naturels favorables.
L'exploitation des kapokiers spontanés dont les con-
ditions économiques sont ou mauvaises ou peu
favorables ne peut constituer qu'un faible appoint
qui, sans être négligeable, n'est pas susceptible
d'une extension appréciable. Les essais commencés
en 1917 et qui méritent d'être poursuvis en grand
dans toutes les colonies du groupe permettront d'en-
visager avant peu quelle place le kapok africain peut
prendre sur le marché mondial. »
Nous arrivons enfin au textile, qui a fait ses
preuves au Soudan : le chanvre de Guinée ou da, en
botanique hibiscus cannabinus. Un rapport très docu-
menté de M. Vuillet a été publié récemment à ce
sujet, et nous pensons qu'à l'heure actuelle, il n'y a
rien de mieux à en dire. Aussi bien, on peut se ral-
lier à la conclusion de M. G. Henry : « De ce que
nous savons aujourd'hui de la culture du chanvre de
Guinée en Afrique tropicale, il ressort qu'elle est
une de celles qui retiendrait dès l'abord les grandes
exploitations. J'en ai donné quelques motifs : la
simplicité de sa culture et la possibilité de l'exécuter
mécaniquement presque en entier. Il en est d'autres :
comme l'absence de maladies, la résistance aux sau-
terelles et aux criquets. Son rendement pécuniaire est
égal à celui d'une culture de Jumel et si l'exploitant
se trouve sur un point d'embarquement facile, il peut
compter sur deux sous-produits : environ une tonne
de graines et 7 à 8 tonnes de déchets propres à la
fabrication de la pâte à papier. »
On remarquera que, même pour les produits spon-
tanés du pays, l'avis est maintenant unanime qu'il
faut les soigner, qu'il ne faut pas se contenter de
récolter, qu'il faut cultiver, qu'il faut planter. C'est
en plantant rationnellement l'hevéa que les sociétés
d'Indo-Malaisie sont arrivées à un prix de revient
très bas pour un produit d'excellente qualité. La
même méthode est suivie en Extrême-Orient pour
lEtaeis. C'est cette méthode qu'on préconise pour le
kapok dans le compartiment des textiles et qu'on
sera amené à prôner pour le karité dans le compar-
timent des matières grasses. En Afrique, comme
ailleurs, la nature ne rend que le travail et les ma-
tières qu'on y a incorporées. L'avenir de tous les
produits réside dans la culture rationnelle et non
dans l'exploitation d'une production spontanée, qu'il
s'agisse d'entreprises indigènes ou européennes.
Quoi qu'il en soit, et le livre de M. Y. Henry le
démontre, l'Afrique occidentale constitue un marché
de matières premières important.
G. F.
Nous accepterions avec reconnaissance les
listes de noms pour la propagande que MM. les
Adhérents voudraient bien nous adresser.
— 77 —
occidentale spécialement dans la zone soudanaise à
donner de bons résultats : les expériences de Kouli-
koro, les plantations de Dar-Salam, près Kayes, et
de Diakandapé sont parfaitement concluantes. Si les
débuts « furent très durs » les possibilités n'en sont
maintenant que plus certaines, ce qui permet à
l'ingénieur àgronôme Vuillet, qui est à n'en pas
douter l'homme qui connaît le mieux cette question
en Afrique occidentale, de prétendre que la culture
du sisal peut prendre une grande extension, car les
terrains propices ne manquent pas et la plante n'est
pas exigeante. Les « conditions de production sont
sensiblement les mêmes que dans les régions du
globe où elles sont le plus favorables )). Or, la
demande excède de beaucoup les offres surtout en
machinerie agricole, ce qui indique l'intérêt de pre-
mier ordre qu'aurait une extension possible, facile,
des cultures en Afrique occidentale en plantation
européenne comme en plantation indigène : le défi-
brage pouvant être fait à façon en ce qui concerne
les récoltes indigènes. L'exemple Renoux, dans le
Haut-Sénégal-Niger, est très encourageant.
C'est encore dans le Haut-Sénégal-Niger, dans les
savanes soudanaises des autres circonscriptions
administratives que se récolte le kapok. L'arbre est
commun dans le Soudan géographique. Le kapok
africain — qu'il provienne du fromager ou du
kapokier à fleurs rouges - qui croissent à l'état
spontané — est favorablement apprécié sur les mar-
chés européens oÙ, cependant il ne parut que vers
1911. Faute de moyens de transport dans les régions
où se trouvent les peuplements, les exportations sont
encore bien réduites :
Haut-Sénégal-Niger : 12 tonnes en 1911; 30 tonnes
en 1915 ; 25 tonnes en 1916 ; 2a à 30 tonnes en 1917.
Côte d'Ivoire : 5 tonnes en 19 1 4 ; 37 tonnes en 1915;
26 tonnes en 1916 ; 100 tonnes en 1917.
Dahomey : 17 tonnes en 1917 ; 30 tonnes en 1918.
Ce n'est évidemment là qu'un début. Ainsi que le
démontre lumineusement M. Houard, signataire du
chapitre, l'exportai ion du kapok est subordonnée aux
moyens et aux tarifs des transports, mais il va plus
loin. « La bourre du fromager ordinaire, courte et
grise, présente un intérêt secondaire; elle est d'une
récolte difficile. Le kapok de Bombax est de bonne
qualité, mais son exploitation ne saurait qu'être
localisée en raison de l'impossibilité matérielle de
visiter la plupart de ces peuplements. L'abondance
de main-d'œuvre nécessaire pour le ramassage des
libres, le transport à grande distance du kapok brut
très encombrant, les difficultés de magasinage,
l'importance que doit avoir le matériel d'égrenage et
d'emballage pour opérer avec la rapidité exigée par
le peu de durée de la récolte sont autant de facteurs
qui viennent et viendront toujours entraver et res
treindre l'exploitation des peuplements naturels.
L'Afrique Occidentale Française doit-elle pour cela
renoncer à devenir m producteur influent de libres
de kapok de bonne qualité? Loin de là; il suffit, en
se bornant à l'aménagement des-groupements natu-
rels les plus denses et à évacuation facile, de cons-
tituer partout des plantations régulières sur des
emplacements propices en ayant recours au Ceï/m
pentendra clehiscens sélectionné dont l'exploitation
économique et industrielle né présente aucune des
dirticultés signalées précédemment. »
Déjà, on est entré dans cette voie. On a planté.
Déjà, on a imposé à un concessionnaire de récolte
dans certains cercles avoisinant le Niger, l'obliga-
tion de créer une plantation. Les services techniques
ont déterminé les conditions dans lesquelles peuvent
être effectuées ces plantations par semis ou bou-
tures. Rien n'empêche d'aller de l'avant.
De plus, le& Ceiba et les Bombax peuvent jouer un
rôle important dans le reboisement, les premiers
étant réservés de préférence aux régions fraîches des
climats humides, les seconds pouvant être utilisés
pour les terrains secs visités par les violents feux de
brousse.
Mais l'avenir en Afrique Occidentale Française —
c'est la conclusion de M. Henry — « repose unique-
ment sur les plantations, qu'elles soient régulière-
ment établies ou qu'elles soient comprises dans le
reboisement de peuplements naturels favorables.
L'exploitation des kapokiers spontanés dont les con-
ditions économiques sont ou mauvaises ou peu
favorables ne peut constituer qu'un faible appoint
qui, sans être négligeable, n'est pas susceptible
d'une extension appréciable. Les essais commencés
en 1917 et qui méritent d'être poursuvis en grand
dans toutes les colonies du groupe permettront d'en-
visager avant peu quelle place le kapok africain peut
prendre sur le marché mondial. »
Nous arrivons enfin au textile, qui a fait ses
preuves au Soudan : le chanvre de Guinée ou da, en
botanique hibiscus cannabinus. Un rapport très docu-
menté de M. Vuillet a été publié récemment à ce
sujet, et nous pensons qu'à l'heure actuelle, il n'y a
rien de mieux à en dire. Aussi bien, on peut se ral-
lier à la conclusion de M. G. Henry : « De ce que
nous savons aujourd'hui de la culture du chanvre de
Guinée en Afrique tropicale, il ressort qu'elle est
une de celles qui retiendrait dès l'abord les grandes
exploitations. J'en ai donné quelques motifs : la
simplicité de sa culture et la possibilité de l'exécuter
mécaniquement presque en entier. Il en est d'autres :
comme l'absence de maladies, la résistance aux sau-
terelles et aux criquets. Son rendement pécuniaire est
égal à celui d'une culture de Jumel et si l'exploitant
se trouve sur un point d'embarquement facile, il peut
compter sur deux sous-produits : environ une tonne
de graines et 7 à 8 tonnes de déchets propres à la
fabrication de la pâte à papier. »
On remarquera que, même pour les produits spon-
tanés du pays, l'avis est maintenant unanime qu'il
faut les soigner, qu'il ne faut pas se contenter de
récolter, qu'il faut cultiver, qu'il faut planter. C'est
en plantant rationnellement l'hevéa que les sociétés
d'Indo-Malaisie sont arrivées à un prix de revient
très bas pour un produit d'excellente qualité. La
même méthode est suivie en Extrême-Orient pour
lEtaeis. C'est cette méthode qu'on préconise pour le
kapok dans le compartiment des textiles et qu'on
sera amené à prôner pour le karité dans le compar-
timent des matières grasses. En Afrique, comme
ailleurs, la nature ne rend que le travail et les ma-
tières qu'on y a incorporées. L'avenir de tous les
produits réside dans la culture rationnelle et non
dans l'exploitation d'une production spontanée, qu'il
s'agisse d'entreprises indigènes ou européennes.
Quoi qu'il en soit, et le livre de M. Y. Henry le
démontre, l'Afrique occidentale constitue un marché
de matières premières important.
G. F.
Nous accepterions avec reconnaissance les
listes de noms pour la propagande que MM. les
Adhérents voudraient bien nous adresser.
— 77 —
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.96%.
- Auteurs similaires Comité de l'Afrique française Comité de l'Afrique française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité de l'Afrique française" or dc.contributor adj "Comité de l'Afrique française")Comité du Maroc Comité du Maroc /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité du Maroc" or dc.contributor adj "Comité du Maroc")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 77/210
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k98041559/f77.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k98041559/f77.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k98041559/f77.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k98041559
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k98041559
Facebook
Twitter