Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
.. RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
notre occupation, soit par la reconstitution des
institutions indigènes qui jadis tenaient le pays.
Vers le Sud, la question saharienne reste encore
ouverte.
UNE RECONNAISSANCE
DANS LA RÉGION D'AOZOU
( TIBESTI)
Juin et Juillet 1915
En octobre 1914, date de la dislocation de la
colonne du Tibesti commandée par le comman-
dant Loffler, la situation de ce pays entièrement
conquis mais non encore complètement pacifié
était la suivante :
1. — A l'Ouest, la soumission récente du chef
Guetty Olo, le cousin du dardaï Chall'ami, nous
assurait la fidélité — relative sans doute — des
tribus pillardes du versant occidental de Tao à
Doumar. Ce résultat très important nous rendait
la sécurité de nos communications entre Bilma
et la région tibestienne — sécurité qu'il était
permis d'espérer plus complète encore, les Italiens
occupant les 'oasis du Fezzan et les Goundas
rebelles installés au Nord de la ligne Dada-Otoma-
Defirou ayant annoncé par l'entremise de leur
chef Allafi l'intention de se soumettre à nouveau.
La reprise des relations commerciales qu'entre-
tenaient depuis si longtemps les Teddas de
Guetty avec leurs frères du Borkou nous permet-
tait de considérer la liaison entre les postes mi-
litaires des deux régions comme effectuée, en
attendant la possibilité d'en assurer la manifes-
tation avec éclat aux yeux des indigènes par la
rencontre de détachements de tirailleurs des
deux colonies.
L!ne première tentative faite en 1914 par la
section du lieutenant Meyer dans la région de
Doumar-Maro n'avait pu aboutir, les troupes du
Borkou étant rendues momentanément indispo-
nibles par des opérations dans la partie septen-
trionale du Borkou et dans l'Ennedi. Elle fut
effectivement opérée en octobre 1915 par le com-
mandant Tilho au cours d'une de ses reconnais-
sances de l'emi Koussi. Par les palmeraies d'Yibi
et de Zoumri, le commandant de la région
Ennedi Borkou gagna Bardaï, assurant la jonction
avec le Tibesti oriental; puis par Zoumri et la
route Modroua-Misky, il se rendit dans la région
de Doumar où la section méhariste de Zouar
s'était portée à sa rencontre.
II. — Al l'Est, la fuite du chef le plus impor-
tant de la région : le dardaï Chaffami — qui,
après notre entrée à Bardaï et l'engagement
d'Aozou s'était réfugié à Koufra chez les Senous-
sistes, — rendait une tentative de soumission
globale des habitants, analogue à celle réalisée
dans l'Ouest absolument impossible. Sans doute
les palmeraies de Bardaï, de Zougra et de Zouy,
voisines de notre poste militaire, étaient en partie
soumises, mais elles avaient été partiellement
désertées à la suite des représailles exercées sur
le village de Zougra à cause d'une tentative d'as-
sassinat commise par des indigènes d'un sous-
officier européen appartenant au détachement
de pâturage.
Par contre les régions de Zoumri, Aozou et
Yibi échappaient totalement à notre influence
à cause de leur éloignement du centre occupé
par nos troupes. La création provisoire de
postes dans ces régions eût été nécessaire pour
en assurer rapidement la soumission complète :
la faiblesse des effectifs laissés dans la région et
l'obligation impérieuse de ne pas morceler nos
forces en prévision d'une attaque sérieuse tou-
jours à envisager de la part des Senoussistes s'y
opposaient formellement.
Enfin la région d'Abo continuait à être irré-
ductible, soutenue par les subsides de Moham|ed
Labit et de son lientenant Kaossen : aussi s'en
attitude encourageait les groupes réfractaires à
la résistance, persuadés qu'ils étaient de notre
prochain départ du Tibesti. Les mouvements de
dislocation de la colonne d'occupation qui s'opè-
rent d'octobre à février vinrent confirmer les in-
digènes dans cette opinion.
La nécessité apparaissait donc comme évidente,
d'organiser dans le plus bref délai possible des
reconnaissances dans la région orientale. Outre
l'exploration de cette partie du Tibesti, elles
devaient nous mettre en contact avec les diffé-
rents groupes d'indigènes qui refusaient de venir
à nous, nous permettre de connaître leurs in-
tentions et, le cas échéant, de leur infliger un châ-
timent exemplaire. Notre intention est d'étudier
une de ces premières reconnaissances exécutées
en juin juillet 1915 dans la région d'Aozou en
présentant sommairement les différentes phases
de son exécution et les résultats qui en ont été
la conséquence.
III. — A) Détermination de la région à recon-
naître et de l'époque de l'opération. — Pour
de nombreuses raisons, la région d'Aozou, située
au Nord-Est de Bardaï, méritait tout particulière-
ment notre attention :
10 Vu sa situation, elle se trouvait en relations
directes soit avec le Fezzan par l'oasis de Wou
(centre d'une garnison senoussiste) distante d'en-
viron quatre jours par une route facile, soit avec
Koufra, la capitale senoussiste, la résidence
d'Ahmed Cherif éloignée d'environ quinze jours
par la route Omou (Omi) Guessindeur. Or il res-
tait indubitable que soit Ahmed Chérif, soit son
frère Sidi Mohamed Labit, devenu le gouverneur
du Fezzan depuis qu'il en avait chassé les Italiens,
sans adopter officiellement une attitude hostile
contre les troupes françaises, ravitaillaient direc-
tement les Teddas, principalement en armes et
munitions. Ils n'attendaient même qu'une occa-
sion, non pour nous chasser du Tibesti où ils
n'étaient assurés d'aucune augmentation de leurs
— 19l —
notre occupation, soit par la reconstitution des
institutions indigènes qui jadis tenaient le pays.
Vers le Sud, la question saharienne reste encore
ouverte.
UNE RECONNAISSANCE
DANS LA RÉGION D'AOZOU
( TIBESTI)
Juin et Juillet 1915
En octobre 1914, date de la dislocation de la
colonne du Tibesti commandée par le comman-
dant Loffler, la situation de ce pays entièrement
conquis mais non encore complètement pacifié
était la suivante :
1. — A l'Ouest, la soumission récente du chef
Guetty Olo, le cousin du dardaï Chall'ami, nous
assurait la fidélité — relative sans doute — des
tribus pillardes du versant occidental de Tao à
Doumar. Ce résultat très important nous rendait
la sécurité de nos communications entre Bilma
et la région tibestienne — sécurité qu'il était
permis d'espérer plus complète encore, les Italiens
occupant les 'oasis du Fezzan et les Goundas
rebelles installés au Nord de la ligne Dada-Otoma-
Defirou ayant annoncé par l'entremise de leur
chef Allafi l'intention de se soumettre à nouveau.
La reprise des relations commerciales qu'entre-
tenaient depuis si longtemps les Teddas de
Guetty avec leurs frères du Borkou nous permet-
tait de considérer la liaison entre les postes mi-
litaires des deux régions comme effectuée, en
attendant la possibilité d'en assurer la manifes-
tation avec éclat aux yeux des indigènes par la
rencontre de détachements de tirailleurs des
deux colonies.
L!ne première tentative faite en 1914 par la
section du lieutenant Meyer dans la région de
Doumar-Maro n'avait pu aboutir, les troupes du
Borkou étant rendues momentanément indispo-
nibles par des opérations dans la partie septen-
trionale du Borkou et dans l'Ennedi. Elle fut
effectivement opérée en octobre 1915 par le com-
mandant Tilho au cours d'une de ses reconnais-
sances de l'emi Koussi. Par les palmeraies d'Yibi
et de Zoumri, le commandant de la région
Ennedi Borkou gagna Bardaï, assurant la jonction
avec le Tibesti oriental; puis par Zoumri et la
route Modroua-Misky, il se rendit dans la région
de Doumar où la section méhariste de Zouar
s'était portée à sa rencontre.
II. — Al l'Est, la fuite du chef le plus impor-
tant de la région : le dardaï Chaffami — qui,
après notre entrée à Bardaï et l'engagement
d'Aozou s'était réfugié à Koufra chez les Senous-
sistes, — rendait une tentative de soumission
globale des habitants, analogue à celle réalisée
dans l'Ouest absolument impossible. Sans doute
les palmeraies de Bardaï, de Zougra et de Zouy,
voisines de notre poste militaire, étaient en partie
soumises, mais elles avaient été partiellement
désertées à la suite des représailles exercées sur
le village de Zougra à cause d'une tentative d'as-
sassinat commise par des indigènes d'un sous-
officier européen appartenant au détachement
de pâturage.
Par contre les régions de Zoumri, Aozou et
Yibi échappaient totalement à notre influence
à cause de leur éloignement du centre occupé
par nos troupes. La création provisoire de
postes dans ces régions eût été nécessaire pour
en assurer rapidement la soumission complète :
la faiblesse des effectifs laissés dans la région et
l'obligation impérieuse de ne pas morceler nos
forces en prévision d'une attaque sérieuse tou-
jours à envisager de la part des Senoussistes s'y
opposaient formellement.
Enfin la région d'Abo continuait à être irré-
ductible, soutenue par les subsides de Moham|ed
Labit et de son lientenant Kaossen : aussi s'en
attitude encourageait les groupes réfractaires à
la résistance, persuadés qu'ils étaient de notre
prochain départ du Tibesti. Les mouvements de
dislocation de la colonne d'occupation qui s'opè-
rent d'octobre à février vinrent confirmer les in-
digènes dans cette opinion.
La nécessité apparaissait donc comme évidente,
d'organiser dans le plus bref délai possible des
reconnaissances dans la région orientale. Outre
l'exploration de cette partie du Tibesti, elles
devaient nous mettre en contact avec les diffé-
rents groupes d'indigènes qui refusaient de venir
à nous, nous permettre de connaître leurs in-
tentions et, le cas échéant, de leur infliger un châ-
timent exemplaire. Notre intention est d'étudier
une de ces premières reconnaissances exécutées
en juin juillet 1915 dans la région d'Aozou en
présentant sommairement les différentes phases
de son exécution et les résultats qui en ont été
la conséquence.
III. — A) Détermination de la région à recon-
naître et de l'époque de l'opération. — Pour
de nombreuses raisons, la région d'Aozou, située
au Nord-Est de Bardaï, méritait tout particulière-
ment notre attention :
10 Vu sa situation, elle se trouvait en relations
directes soit avec le Fezzan par l'oasis de Wou
(centre d'une garnison senoussiste) distante d'en-
viron quatre jours par une route facile, soit avec
Koufra, la capitale senoussiste, la résidence
d'Ahmed Cherif éloignée d'environ quinze jours
par la route Omou (Omi) Guessindeur. Or il res-
tait indubitable que soit Ahmed Chérif, soit son
frère Sidi Mohamed Labit, devenu le gouverneur
du Fezzan depuis qu'il en avait chassé les Italiens,
sans adopter officiellement une attitude hostile
contre les troupes françaises, ravitaillaient direc-
tement les Teddas, principalement en armes et
munitions. Ils n'attendaient même qu'une occa-
sion, non pour nous chasser du Tibesti où ils
n'étaient assurés d'aucune augmentation de leurs
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