Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 185
voudront conserver à tout prix. Nous voulons
parler du Cameroun et de l'Est africain. En
effet, ces deux possessions allemandes sont les
avant-postes de la Zentral Deutsche-Afrika, l'un
des idéaux du pangermanisme. Que manque-t-il à
ces deux colonies pour former le bloc central
africain, rêve des Allemands ? Le Congo belge et
une partie du Congo français. Les Allemands
espèrent obtenir ces territoires en échange des
pays occupés de France et de Belgique. Ils arri-
veraient ainsi à former un bloc massif, ayant
accès aux deux grands océans Pacifique et
Atlantique.
Que signifierait l'existence de ce vaste terrri-
toire aux mains des Allemands? Sa superficie
serait d'environ 4 millions de kilomètres carrés et
sa population indigène compterait de 25 à 30 mil-
lions d'âmes. Ces deux facteurs sont d'une impor-
tance capitale pour le pangermanisme, dont le
but est de créer une colonie se suffisant à elle-
même et possédant un réservoir inépuisable de
matériel humain.
Les colonies séparées les unes des autres offrent
de grands désavantages : elles peuvent être ren-
dues inoffensives par une marine ennemie, si elles
n'arrivent pas à coordonner leurs efforts, tandis
qu'un bloc bien uni touchant deux océans devÍfm-
drait invulnérable même au cas où la mère patrie
ne pourrait lui venir en aide, étant donné que
toutes les matières premières nécessaires à ses
armées seraient fournies par le continent africain,
dont on connaît suffisamment toute la richesse.
S'il y avait une garantie que la levée de ces
masses armées ne servirait qu'à des besoins
d'ordre intérieur, il n'y aurait pas lieu de s'émo-
tionner. Mais les événements nous ont prouvé que
cette formidable armée ne pourrait être qu'un
grand danger pour le monde tout entier. En effet,
en 1914, les colonies allemandes disposaient envi-
ron de 25.000 hommes. L'Allemagne lança une
armée de 14.000 hommes contre les colonies an-
glaises voisines et envoya le reste au secours de
De Wet et des rebelles. D'autre part, les écrivains
allemands étudient la question coloniale et ne
l'envisagent qu'au point de vue militaire. Ils
considèrent qu'une Zentral Atrika, dont l'armée
serait bien équipée et bien encadrée, deviendrait
un facteur avec lequel les ennemis de l'Allemagne
auraient à compter. Plus cette armée serait forte
et plus les troupes ennemies qui lui seraient
opposées devraient être nombreuses. Il en résul-
terait un affaiblissement des armées ennemies en
Europe, et la tâche des troupes allemandes sur le
continent européen en serait fortement allégée.
Si l'Allemagne arrivait donc à créer, en Afrique,
une armée de 2 à 3 millions d'hommes, tout le
continent noir finirait par tomber sous le joug
prussien. Les ports de ce nouvel Etat devien-
draient des places fortes inexpugnables et seraient
une véritable menace pour l'expansion économiq ue
de tous les autres pays.
Toutefois, les pangermanistes ne s'en tiennent
pas là. Ils voudraient arriver à former une vaste
blinde de territoire s'étendant de la mer Baltique
au Zambèze. Ils prendraient le Soudan et l Egypte
et replaceraient ces deux pays sous la tutelle de la
Turquie (on sait ce que signifie la tutelle turque).
Néanmoins, la réalisation de cette idée panger-
maniste dépend entièrement de la tournure de la
guerre et des conditions dans lesquelles se feront
les pourparlers de .paix. Une issue incertaine de
la guerre signifierait l'assujettissement du monde
à 1 Allemagne, du moins en ce qui concerne
l'Afrique, et c'est une des raisons pour lesquelles
les peuples qui aspirent à la naissance d'un monde
juste où tous, Blancs et Noirs, décideraient de leur
sort et vivraient en pleine liberté, prétendent
conclure une paix qui garantisse la réalisation des
idéaux auxquels ils ont sacrifié ce qu'ils avaient
de plus cher.
GEM.
Le Dr Lensch. député socialiste au Reichstag,
déclare dans la Chemnitzer Volksstimme de la fin
de juillet que le retour des colonies allemandes
constitue un but de guerre officiel des socialistes.
Aujourd'hui, éi rit-il, la remise des colonies alle-
mandes est une prétention vis-à-vis de laquelle
le parti socialiste est aussi résolu qu'en ce qui
concerne le rejet des visées françaises sur
l'Alsace-Lorraine. Dans les deux cas, il ne saurait
être question d'un abandon.
RENÉ THIERRY.
LA GUERRE EN AFRIQUE
AU CAMEROUN CONCIS
Le voyage du gouverneur
Lucien Fourneau dans le Centre et le Sud
du Cameroun.
Le commissaire de la République française au
Cameroun, le gouverneur Lucien Fourneau, qui
reçut, voici plus d'un an et demi, le soin d'orga-
niser et d administrer les territoires conquis par
la France, a entrepris dans les régions du Centre
et du Sud du Cameroun un voyage d'inspection.
Parti de Douala le 17 janvier, M. Lucien Fourneau
s'est arrêté à Edéa pour y visiter les aménage-
ments installés dans ce centre important pour y
centraliser, y loger, puis expédier sur Douala les
amandes de palme qui y affluent en quantités
vraiment considérables.
Continuant sa route jusqu'au terminus actuel
du chemin de fer du Centre (Mittellandbahn), il
s'est arrêté ensuite à Eséka, localité absolument
inexistante au moment de la conquête et que l'af-
flux des commerçants européens ou indigènes a
transformée en deux ans en une véritable ville.
C'est d'Eséka maintenant, et non plus d'Edéa,
comme au temps de.la domination allemande, que
partent les convois qui se dirigent sur Yaoundé,
voudront conserver à tout prix. Nous voulons
parler du Cameroun et de l'Est africain. En
effet, ces deux possessions allemandes sont les
avant-postes de la Zentral Deutsche-Afrika, l'un
des idéaux du pangermanisme. Que manque-t-il à
ces deux colonies pour former le bloc central
africain, rêve des Allemands ? Le Congo belge et
une partie du Congo français. Les Allemands
espèrent obtenir ces territoires en échange des
pays occupés de France et de Belgique. Ils arri-
veraient ainsi à former un bloc massif, ayant
accès aux deux grands océans Pacifique et
Atlantique.
Que signifierait l'existence de ce vaste terrri-
toire aux mains des Allemands? Sa superficie
serait d'environ 4 millions de kilomètres carrés et
sa population indigène compterait de 25 à 30 mil-
lions d'âmes. Ces deux facteurs sont d'une impor-
tance capitale pour le pangermanisme, dont le
but est de créer une colonie se suffisant à elle-
même et possédant un réservoir inépuisable de
matériel humain.
Les colonies séparées les unes des autres offrent
de grands désavantages : elles peuvent être ren-
dues inoffensives par une marine ennemie, si elles
n'arrivent pas à coordonner leurs efforts, tandis
qu'un bloc bien uni touchant deux océans devÍfm-
drait invulnérable même au cas où la mère patrie
ne pourrait lui venir en aide, étant donné que
toutes les matières premières nécessaires à ses
armées seraient fournies par le continent africain,
dont on connaît suffisamment toute la richesse.
S'il y avait une garantie que la levée de ces
masses armées ne servirait qu'à des besoins
d'ordre intérieur, il n'y aurait pas lieu de s'émo-
tionner. Mais les événements nous ont prouvé que
cette formidable armée ne pourrait être qu'un
grand danger pour le monde tout entier. En effet,
en 1914, les colonies allemandes disposaient envi-
ron de 25.000 hommes. L'Allemagne lança une
armée de 14.000 hommes contre les colonies an-
glaises voisines et envoya le reste au secours de
De Wet et des rebelles. D'autre part, les écrivains
allemands étudient la question coloniale et ne
l'envisagent qu'au point de vue militaire. Ils
considèrent qu'une Zentral Atrika, dont l'armée
serait bien équipée et bien encadrée, deviendrait
un facteur avec lequel les ennemis de l'Allemagne
auraient à compter. Plus cette armée serait forte
et plus les troupes ennemies qui lui seraient
opposées devraient être nombreuses. Il en résul-
terait un affaiblissement des armées ennemies en
Europe, et la tâche des troupes allemandes sur le
continent européen en serait fortement allégée.
Si l'Allemagne arrivait donc à créer, en Afrique,
une armée de 2 à 3 millions d'hommes, tout le
continent noir finirait par tomber sous le joug
prussien. Les ports de ce nouvel Etat devien-
draient des places fortes inexpugnables et seraient
une véritable menace pour l'expansion économiq ue
de tous les autres pays.
Toutefois, les pangermanistes ne s'en tiennent
pas là. Ils voudraient arriver à former une vaste
blinde de territoire s'étendant de la mer Baltique
au Zambèze. Ils prendraient le Soudan et l Egypte
et replaceraient ces deux pays sous la tutelle de la
Turquie (on sait ce que signifie la tutelle turque).
Néanmoins, la réalisation de cette idée panger-
maniste dépend entièrement de la tournure de la
guerre et des conditions dans lesquelles se feront
les pourparlers de .paix. Une issue incertaine de
la guerre signifierait l'assujettissement du monde
à 1 Allemagne, du moins en ce qui concerne
l'Afrique, et c'est une des raisons pour lesquelles
les peuples qui aspirent à la naissance d'un monde
juste où tous, Blancs et Noirs, décideraient de leur
sort et vivraient en pleine liberté, prétendent
conclure une paix qui garantisse la réalisation des
idéaux auxquels ils ont sacrifié ce qu'ils avaient
de plus cher.
GEM.
Le Dr Lensch. député socialiste au Reichstag,
déclare dans la Chemnitzer Volksstimme de la fin
de juillet que le retour des colonies allemandes
constitue un but de guerre officiel des socialistes.
Aujourd'hui, éi rit-il, la remise des colonies alle-
mandes est une prétention vis-à-vis de laquelle
le parti socialiste est aussi résolu qu'en ce qui
concerne le rejet des visées françaises sur
l'Alsace-Lorraine. Dans les deux cas, il ne saurait
être question d'un abandon.
RENÉ THIERRY.
LA GUERRE EN AFRIQUE
AU CAMEROUN CONCIS
Le voyage du gouverneur
Lucien Fourneau dans le Centre et le Sud
du Cameroun.
Le commissaire de la République française au
Cameroun, le gouverneur Lucien Fourneau, qui
reçut, voici plus d'un an et demi, le soin d'orga-
niser et d administrer les territoires conquis par
la France, a entrepris dans les régions du Centre
et du Sud du Cameroun un voyage d'inspection.
Parti de Douala le 17 janvier, M. Lucien Fourneau
s'est arrêté à Edéa pour y visiter les aménage-
ments installés dans ce centre important pour y
centraliser, y loger, puis expédier sur Douala les
amandes de palme qui y affluent en quantités
vraiment considérables.
Continuant sa route jusqu'au terminus actuel
du chemin de fer du Centre (Mittellandbahn), il
s'est arrêté ensuite à Eséka, localité absolument
inexistante au moment de la conquête et que l'af-
flux des commerçants européens ou indigènes a
transformée en deux ans en une véritable ville.
C'est d'Eséka maintenant, et non plus d'Edéa,
comme au temps de.la domination allemande, que
partent les convois qui se dirigent sur Yaoundé,
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