Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 93
sent la France à sa colonie se sont resserrés encore, indis-
solublement noués par la communauté des sacrifices et
des souffrances et le souvenir des plus nobles émotions
dont puisse tressaillir l'àme humaine. Demain notre chère
Algérie, avec sa physionomie originale et puissante, appa-
raîtra plus belle encore, préparée aux grands devoirs et
aux responsabilités de l'après-guerre, continuant dans la
paix l'œuvre que ses vaillants fils accomplissent sur les
champs de bataille, luttart inlassablement pour le pres-
tige, l'honneur et la grandeur de la patrie.
C'est en son nom que j'adresse l'hommage ému de notre
gratitude et de notre admiration à nos héroïques soldats.
Ils combattent et meurent pour nous, dans la plus hor-
rible mêlée que l'humanité ait connue. Ne vivons que pour
eux. Hedisons-leur très haut qu'aucune épreuve ne brisera
le bloc intangible des énergies nationales et de l'union
sacrée, et qu'à l'arrière comme sur le front, il n'y a tou-
jours qu'une pensée et qu'un cri : « Tout pour la France
et la France avant tout ! n
L'AFRIQUE DE DEMAIN
ET LE PANGERMANISME COLONIAL
La conférence de M. Solf à Berlin. — La con-
férence du général Smuts à la, Société de
Géographie de Londres. — La réplique de
M. Solf au Reichstag. — La campagne pan-
germaniste. — La campagne d'opinion britan-
nique. — Une étude de M. S. H. Harris. —
L'article de M. W. T. Omond. — Une voix
suisse. — A propos de la Gambie. — La Com-
mission française et les intérêts industriels
et commerciaux.
Nous n'avons pas de nouvelles déclarations
officielles des gouvernements à enregistrer pour
la période qui s'est écoulée depuis notre dernière
chronique. Les préoccupations étaient ailleurs,
surtout sur le front français OlL se jouent les des-
tinées de la Patrie et des colonies et où nos
troupes africaines ont conquis de nouvelles
moissons de gloire.
Il nous faut pourtant revenir sur des déclara-
tions que le dernier Bulletin a enregistrés, celles
de M. Soif, faites le 21 décembre 1917 à Berlin,
la remarquable conférence du général Smuts à la
Société royale de Géographie de Londres et la
réplique de M. Soif.
Nous avons déjà donné une analyse de la confé-
rence faite par le De Solf, secrétaire d'Etat aux
Colonies, à la Philharmonie de Berlin, le ,21 dé-
cembre 1917 sur l'avenir de l'Afrique (Afrique
française, 1917, p. 117). Voici, d'après la Gazette
de Cologne du 22 décembre, le texte de ce docu-
ment :
«
Une paix durable, tel est le but qu'aujourd'hui les puis-
sances belligérantes, ainsi que les neutres, inscrivent sur
leurs drapeaux. Partout, il est vrai, dans les pays ennemis
comme chez nous, il y a divergence d'opinion lorsqu'il
s'agit d'énoncer les principes fondamentaux sur lesquels
doit être construite cette paix durable. Les uns disent : la
seule garantie pour une paix durable consiste à rendre
son propre pays si puissant que dans n'importe quelle
guerre future toute combinaison ennemie imaginable ne
puisse aboutir qu'à un échec certain. D'autres, au con-
traire, considèrent que la seule base d'une paix durable
est d'écarter pour un temps appréciable la volonté de faire
la guerre. Pour cela il faut d'abord être fort atin que l'ad-
versaire ne soit pas induit en tentation. Mais cette condi-
tion préjudicielle ne suflit pas pour éviter les guerres
futures. Nous avons besoin, pour supprimer la volonté de
guerre chez les autres, de plus encore que de notre propre
force. La paix qui interviendra devra réaliser la suppres-
sion de tous les foyers de maladie qui ont rendu possible
la catastrophe mondiale de 1914. Dans cette guérison, le
statut qui assurera l'avenir colonial de l'Allemagne jouera
un grand rôle. Je tiens à indiquer tout de suite, et comme
la conclusion de mes développements, que le problème
colonial, tel que je le vois, cet insoluble si les Puissances
n'abordent pas le règlement général de toutes les questions
avec la volonté de créer une paix satisfaisante et équitable-
ment satisfaisante. Un apaisement des conflits interna-
tionaux ne peut être espéré si, au moment du règlement
de la question coloniale, on ne fait que rétablir le statu
quo ante -, il va de soi que j'exclus la possibilité du maintien
à tout jamais de la carte actuelle de la guerre.
L'ancienne répartition de l'Afrique
entre les puissances.
Je m'occuperai exclusivement de l'Afrique; mais je tiens
à souligner qu'en restreignant ainsi mon sujet, je ne veux
aucunement diminuer l'importance de nos possessions co..
loniales du Pacifique. La situation de l'Afrique s'est éton-
namment modifiée au cours du dernier quart de siècle.
L'Afrique n'est plus le continent noir, n'est plus le continent
inexploré : c'est aujourd'hui une avant-terre de l'Europe,
dont la valeur actuelle peut être calculée. La répartition
actuelle de l'Afrique entre les Etats colonisateurs de
l'Europe est le résultat d'un développement relativement
récent dont les facteurs décisifs ont été, outre certaines
prétentions d'hégémonie surannées, des événements plus
ou moins fortuits. Elle ne résulte à aucun degré d'une pro-
gression organique. Il n'est donc pas surprenant que cette
répartition manque dans son ensemble d'une base légitime.
Nous voyons des Etats, en possession d'immenses terri-
toires, représentant 80 fois l'étendue de la métropole, qui,
faute d'hommes et de moyens, ne peuvent les développer
tout au moins sous la forme qu'est en droit de réclamer
l'humanité civilisée. La Belgique, la France et le Portugal
se trouvent dans ce cas. L'Angleterre qui avait déjà incor.
poré à son empire, sur le autres continents, des régions
immenses, a su également s'assurer, en Afrique, un mor-
ceau important, voisin de l'Afrique française. D'autre part,
nous nous voyons, nous autres Allemands, réduits à des
possessions très sensiblement moindres et morcelées. Ceux
qui désirent une paix durable, équitablement satisfaisante,
ne peuvent vouloir le maintien de la répartition actuelle
des possessions en Afrique; car '-Ile ne correspond d'au-
cune façon, ni à la puissance colonisatrice, ni aux forces
respectives des nations intéressées.
Les bases d'une nouvelle répartition.
Par quoi doit-on remplacer l'ancienne répartition? Pren-
(h-ait-on au sérieux l'application à l'Afrique du droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes ? Ceci est assurément im-
possible et ne peut être admis par aucun homme politique
sérieux. Certains milieux philanthropiques anglais font de
la propagande en vue d'une internationalisation des régions
tropicales avec une administration commune aux pays
protecteurs européens. Les adversaires les plus décidés de
cette internationalisation se trouveraient en Angleterre
même. Pourtant, avant de confier aux puissances aujour-
d'hui belligérantes l'énorme tâche de gouverner en commun
et d'accord des territoires d'au delà des mers, il y aurait
lieu de développer et d éprouver en Europe la conscience
internationale par une pratique internationale. C'est pour-
quoi il faudra s'en tenir au principe pratiqué jusqu'ici de
la colonisation et du partage entre les Etats civilises euro-
péens des territoires tropicaux. Il ne pourra être question
que de procéder dans le traitéde paix à une nouvelle ré
.-
L'AFRIQUE FRANÇAISE — NOS 4, 5 et 6.
sent la France à sa colonie se sont resserrés encore, indis-
solublement noués par la communauté des sacrifices et
des souffrances et le souvenir des plus nobles émotions
dont puisse tressaillir l'àme humaine. Demain notre chère
Algérie, avec sa physionomie originale et puissante, appa-
raîtra plus belle encore, préparée aux grands devoirs et
aux responsabilités de l'après-guerre, continuant dans la
paix l'œuvre que ses vaillants fils accomplissent sur les
champs de bataille, luttart inlassablement pour le pres-
tige, l'honneur et la grandeur de la patrie.
C'est en son nom que j'adresse l'hommage ému de notre
gratitude et de notre admiration à nos héroïques soldats.
Ils combattent et meurent pour nous, dans la plus hor-
rible mêlée que l'humanité ait connue. Ne vivons que pour
eux. Hedisons-leur très haut qu'aucune épreuve ne brisera
le bloc intangible des énergies nationales et de l'union
sacrée, et qu'à l'arrière comme sur le front, il n'y a tou-
jours qu'une pensée et qu'un cri : « Tout pour la France
et la France avant tout ! n
L'AFRIQUE DE DEMAIN
ET LE PANGERMANISME COLONIAL
La conférence de M. Solf à Berlin. — La con-
férence du général Smuts à la, Société de
Géographie de Londres. — La réplique de
M. Solf au Reichstag. — La campagne pan-
germaniste. — La campagne d'opinion britan-
nique. — Une étude de M. S. H. Harris. —
L'article de M. W. T. Omond. — Une voix
suisse. — A propos de la Gambie. — La Com-
mission française et les intérêts industriels
et commerciaux.
Nous n'avons pas de nouvelles déclarations
officielles des gouvernements à enregistrer pour
la période qui s'est écoulée depuis notre dernière
chronique. Les préoccupations étaient ailleurs,
surtout sur le front français OlL se jouent les des-
tinées de la Patrie et des colonies et où nos
troupes africaines ont conquis de nouvelles
moissons de gloire.
Il nous faut pourtant revenir sur des déclara-
tions que le dernier Bulletin a enregistrés, celles
de M. Soif, faites le 21 décembre 1917 à Berlin,
la remarquable conférence du général Smuts à la
Société royale de Géographie de Londres et la
réplique de M. Soif.
Nous avons déjà donné une analyse de la confé-
rence faite par le De Solf, secrétaire d'Etat aux
Colonies, à la Philharmonie de Berlin, le ,21 dé-
cembre 1917 sur l'avenir de l'Afrique (Afrique
française, 1917, p. 117). Voici, d'après la Gazette
de Cologne du 22 décembre, le texte de ce docu-
ment :
«
Une paix durable, tel est le but qu'aujourd'hui les puis-
sances belligérantes, ainsi que les neutres, inscrivent sur
leurs drapeaux. Partout, il est vrai, dans les pays ennemis
comme chez nous, il y a divergence d'opinion lorsqu'il
s'agit d'énoncer les principes fondamentaux sur lesquels
doit être construite cette paix durable. Les uns disent : la
seule garantie pour une paix durable consiste à rendre
son propre pays si puissant que dans n'importe quelle
guerre future toute combinaison ennemie imaginable ne
puisse aboutir qu'à un échec certain. D'autres, au con-
traire, considèrent que la seule base d'une paix durable
est d'écarter pour un temps appréciable la volonté de faire
la guerre. Pour cela il faut d'abord être fort atin que l'ad-
versaire ne soit pas induit en tentation. Mais cette condi-
tion préjudicielle ne suflit pas pour éviter les guerres
futures. Nous avons besoin, pour supprimer la volonté de
guerre chez les autres, de plus encore que de notre propre
force. La paix qui interviendra devra réaliser la suppres-
sion de tous les foyers de maladie qui ont rendu possible
la catastrophe mondiale de 1914. Dans cette guérison, le
statut qui assurera l'avenir colonial de l'Allemagne jouera
un grand rôle. Je tiens à indiquer tout de suite, et comme
la conclusion de mes développements, que le problème
colonial, tel que je le vois, cet insoluble si les Puissances
n'abordent pas le règlement général de toutes les questions
avec la volonté de créer une paix satisfaisante et équitable-
ment satisfaisante. Un apaisement des conflits interna-
tionaux ne peut être espéré si, au moment du règlement
de la question coloniale, on ne fait que rétablir le statu
quo ante -, il va de soi que j'exclus la possibilité du maintien
à tout jamais de la carte actuelle de la guerre.
L'ancienne répartition de l'Afrique
entre les puissances.
Je m'occuperai exclusivement de l'Afrique; mais je tiens
à souligner qu'en restreignant ainsi mon sujet, je ne veux
aucunement diminuer l'importance de nos possessions co..
loniales du Pacifique. La situation de l'Afrique s'est éton-
namment modifiée au cours du dernier quart de siècle.
L'Afrique n'est plus le continent noir, n'est plus le continent
inexploré : c'est aujourd'hui une avant-terre de l'Europe,
dont la valeur actuelle peut être calculée. La répartition
actuelle de l'Afrique entre les Etats colonisateurs de
l'Europe est le résultat d'un développement relativement
récent dont les facteurs décisifs ont été, outre certaines
prétentions d'hégémonie surannées, des événements plus
ou moins fortuits. Elle ne résulte à aucun degré d'une pro-
gression organique. Il n'est donc pas surprenant que cette
répartition manque dans son ensemble d'une base légitime.
Nous voyons des Etats, en possession d'immenses terri-
toires, représentant 80 fois l'étendue de la métropole, qui,
faute d'hommes et de moyens, ne peuvent les développer
tout au moins sous la forme qu'est en droit de réclamer
l'humanité civilisée. La Belgique, la France et le Portugal
se trouvent dans ce cas. L'Angleterre qui avait déjà incor.
poré à son empire, sur le autres continents, des régions
immenses, a su également s'assurer, en Afrique, un mor-
ceau important, voisin de l'Afrique française. D'autre part,
nous nous voyons, nous autres Allemands, réduits à des
possessions très sensiblement moindres et morcelées. Ceux
qui désirent une paix durable, équitablement satisfaisante,
ne peuvent vouloir le maintien de la répartition actuelle
des possessions en Afrique; car '-Ile ne correspond d'au-
cune façon, ni à la puissance colonisatrice, ni aux forces
respectives des nations intéressées.
Les bases d'une nouvelle répartition.
Par quoi doit-on remplacer l'ancienne répartition? Pren-
(h-ait-on au sérieux l'application à l'Afrique du droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes ? Ceci est assurément im-
possible et ne peut être admis par aucun homme politique
sérieux. Certains milieux philanthropiques anglais font de
la propagande en vue d'une internationalisation des régions
tropicales avec une administration commune aux pays
protecteurs européens. Les adversaires les plus décidés de
cette internationalisation se trouveraient en Angleterre
même. Pourtant, avant de confier aux puissances aujour-
d'hui belligérantes l'énorme tâche de gouverner en commun
et d'accord des territoires d'au delà des mers, il y aurait
lieu de développer et d éprouver en Europe la conscience
internationale par une pratique internationale. C'est pour-
quoi il faudra s'en tenir au principe pratiqué jusqu'ici de
la colonisation et du partage entre les Etats civilises euro-
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L'AFRIQUE FRANÇAISE — NOS 4, 5 et 6.
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