Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
1 DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 85
toubya qui se profile bien au-dessus de la pal-
meraie noyée dans l'ombre humide nous signale
la ville à l'horizon.
Je ne sais si indépendamment de l'achèvement
des routes j'aurais d'autres grands travaux publics
nouveaux à signaler. La ville est vaste, l'aména-
gement de certaines voies, le déblaiement de cer-
tains coins se voient à peine. L'activité, la vie
n'affectent pas ici les mêmes apparences qu'à Ca-
sablanca ni qu'à Rabat. C'est dans la foule indi-
gène bruyante et de couleurs variées qu'il faut
aller les chercher.
Ici aussi la politique suivie, les procédés em-
ployés ont été tout autres que dans le reste du
Protectorat. Nous sommes dans le pays des
grands caïds héréditaires, c'est sur eux que nous
nous appuyons et c'est grâce aux forces dont ils
disposent que nous avons pacifié le pays jusqu'au
delà de Tiznit, dans le Sud, et'annihilé momenta-
nément la puissance d'El Hibaqui, en 1912,a.vait
soulevé la région contre nous, occupé Marrakech
et menaçait sérieusement notre action à peine
ébauchée.
Après avoir occupé Marrakech, nos troupes
s'arrêtèrent à' l'Atlas et se contentèrent de sur-
veiller de loin. En 1917, le. général de Lamothe
franchissait à son tour l'Atlas et pacifiait le Sous
et une partie de l'Anti-Atlas. Je n'ai pas la pré-
tention de résurner cette campagne ; ce qu'il im-
porte d'en faire ressortir, c'est la faiblesse des
moyens directement employés par nous, ainsi que
l'aide que nous ont prêtée les chefs indigènes à la
tête de leur contingent.
Jamais peut-être le Protector.. : n'a obtenu des
résultats plus considérables avec de plus faibles
moyens et on admire ce que l'aide d'une poli-
tique habile lui a permis d'accomplir.
Je me contenterai de présenter les principaux
protagonistes du drame. Du côté de l'ennemi,
c'est d'abord-El Hiba, fils du marabout Ma el
Aïnin, qui s.'est donné pour le Mahdi, ses dis-
ciples fanatiques, les tribus encore attachées
à sa' fortune, et, il ne faut pas l'oublier, les se-
cours en argent et en armes que lui font passer
les Allemands. Il faut se souvenir que c'est
dans le Sud du Maroc qu'ils paraissaient avoir
jeté leur dévolu et que depuis la guerre rien ne
leur a coûté pour troubler et empêcher notre ac-
tion dans ce pays.
Nous opposions tout d'abord à El Hiba et à
ses partisans le groupe des grands caïds, les deux
Glaoua, le Mtougui, le Goundafi, Haïda ou
Mouis, pacha de Taroudant. Ces noms sont déjà
familiers aux lecteurs du Bulletin. Des notices
succinctes mais bien faites ont déjà fait connaître
les Glaoua et le Mtougui.
Le fquih Si el Madani Glaoui est le plus puis-
sant de ces chefs ; de plus c'est, d'après les meil-
leurs juges, probablement la plus forte tête poli-
tique du Maroc. En voyant l'anarchie profonde
daj^s laquelle était plongé son pays pendant la
minorité d'Abd el Aziz, il avait concu l'idée de
'l'en tirer en faisant un sultan de son choix, mais
en écartant la conquête européenne. Il crut avoir
trouvé son homme dans la personne de Moulay
Hafid. El Hafid sultan, lui-meme El Glaoui grand
vizir, il ne put que constater à Fez la pourriture
et le désarroi du makhzen ; constatant d'autre
part qu'il s'était trompé sur la valeur de Moulay
Hafid, il dut renoncer à voir le Maroc se sauver
lui-même. Il lui restait le choix de sauver le Ma-
roc en s'alliant à l'une des puissances européennes
qui se pressaient pour succéder à l'empire des
chérifs. Il choisit la France et depuis lui est resté
fidèle.
A côté de lui viennent son frère, El Hadj
Thami Glaoui, pacha de Marrakech, guerrier des
plus renommés; Si Abd el Kader Mtougui, type
de vieux baron féodal, que son âge très avancé
éloigne quelque peu des affaires, mais auquel la
fidélité de son clan, les Mtouga, conserve sa
force et son prestige; puis le Goundafi, qui dé-
tient la passe la plus fréquentée qui conduit du
Sous dans la plaine de Marrakech.
Il convient de citer enfin l'homme qui a trouvé
cette politique et en a joué avec maestria
— le général Lyautey — et ce collaborateur
fidèle et habile qui depuis trois ans en surveille
l'exécution dans le Sud où il vient d'obtenir les
brillants résultats que ne peuvent ignorer les lec-,
teurs du Bulletin, le général de Lamothe. Je m'en
voudrais de ne pas citer ici un nom qui est ap-
pelé à égaler pour cette partie de l'Afrique ceux
d'Hanoteau et Letourneux, dont les trois volumes
sur la Grande Kabylie ont marqué une date pour
la connaissance de l'Afrique : Le capitaine Justi-
nard, actuellement notre résident à Tiznit, qui a
déjà fait ses preuves de linguistique en chleuh,
doit nous donner un jour l'équivalent des ouvrages
d'Hanoteau et Letourneux sur la Kabylie et
nous faire mieux connaître cette partie si impor-
tante de la population marocaine. 1
CLOZEL.
Sommaire du Supplément nes 4, S et 6
LE RÉGIME ALLEMAND EN AFRIQUE. —
EVANS LE\VIN 31
LA POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE.
— Intendant général LALLIER DU CouDRAY 49
LA ROUTE DU CAP AU CAIRE :j<;
LA CONQUÊTE DE L'EST AFRICAIN ALLE-
MAND ij1
LE DRAME DE L' « OUED SEBOU — Méde-
cin-major CARRETIER ....... *''«*'**,"**''*****'***"** 8u
L'AFRIQUE FRANÇAISE. — Nos 4, 5 et 6.
toubya qui se profile bien au-dessus de la pal-
meraie noyée dans l'ombre humide nous signale
la ville à l'horizon.
Je ne sais si indépendamment de l'achèvement
des routes j'aurais d'autres grands travaux publics
nouveaux à signaler. La ville est vaste, l'aména-
gement de certaines voies, le déblaiement de cer-
tains coins se voient à peine. L'activité, la vie
n'affectent pas ici les mêmes apparences qu'à Ca-
sablanca ni qu'à Rabat. C'est dans la foule indi-
gène bruyante et de couleurs variées qu'il faut
aller les chercher.
Ici aussi la politique suivie, les procédés em-
ployés ont été tout autres que dans le reste du
Protectorat. Nous sommes dans le pays des
grands caïds héréditaires, c'est sur eux que nous
nous appuyons et c'est grâce aux forces dont ils
disposent que nous avons pacifié le pays jusqu'au
delà de Tiznit, dans le Sud, et'annihilé momenta-
nément la puissance d'El Hibaqui, en 1912,a.vait
soulevé la région contre nous, occupé Marrakech
et menaçait sérieusement notre action à peine
ébauchée.
Après avoir occupé Marrakech, nos troupes
s'arrêtèrent à' l'Atlas et se contentèrent de sur-
veiller de loin. En 1917, le. général de Lamothe
franchissait à son tour l'Atlas et pacifiait le Sous
et une partie de l'Anti-Atlas. Je n'ai pas la pré-
tention de résurner cette campagne ; ce qu'il im-
porte d'en faire ressortir, c'est la faiblesse des
moyens directement employés par nous, ainsi que
l'aide que nous ont prêtée les chefs indigènes à la
tête de leur contingent.
Jamais peut-être le Protector.. : n'a obtenu des
résultats plus considérables avec de plus faibles
moyens et on admire ce que l'aide d'une poli-
tique habile lui a permis d'accomplir.
Je me contenterai de présenter les principaux
protagonistes du drame. Du côté de l'ennemi,
c'est d'abord-El Hiba, fils du marabout Ma el
Aïnin, qui s.'est donné pour le Mahdi, ses dis-
ciples fanatiques, les tribus encore attachées
à sa' fortune, et, il ne faut pas l'oublier, les se-
cours en argent et en armes que lui font passer
les Allemands. Il faut se souvenir que c'est
dans le Sud du Maroc qu'ils paraissaient avoir
jeté leur dévolu et que depuis la guerre rien ne
leur a coûté pour troubler et empêcher notre ac-
tion dans ce pays.
Nous opposions tout d'abord à El Hiba et à
ses partisans le groupe des grands caïds, les deux
Glaoua, le Mtougui, le Goundafi, Haïda ou
Mouis, pacha de Taroudant. Ces noms sont déjà
familiers aux lecteurs du Bulletin. Des notices
succinctes mais bien faites ont déjà fait connaître
les Glaoua et le Mtougui.
Le fquih Si el Madani Glaoui est le plus puis-
sant de ces chefs ; de plus c'est, d'après les meil-
leurs juges, probablement la plus forte tête poli-
tique du Maroc. En voyant l'anarchie profonde
daj^s laquelle était plongé son pays pendant la
minorité d'Abd el Aziz, il avait concu l'idée de
'l'en tirer en faisant un sultan de son choix, mais
en écartant la conquête européenne. Il crut avoir
trouvé son homme dans la personne de Moulay
Hafid. El Hafid sultan, lui-meme El Glaoui grand
vizir, il ne put que constater à Fez la pourriture
et le désarroi du makhzen ; constatant d'autre
part qu'il s'était trompé sur la valeur de Moulay
Hafid, il dut renoncer à voir le Maroc se sauver
lui-même. Il lui restait le choix de sauver le Ma-
roc en s'alliant à l'une des puissances européennes
qui se pressaient pour succéder à l'empire des
chérifs. Il choisit la France et depuis lui est resté
fidèle.
A côté de lui viennent son frère, El Hadj
Thami Glaoui, pacha de Marrakech, guerrier des
plus renommés; Si Abd el Kader Mtougui, type
de vieux baron féodal, que son âge très avancé
éloigne quelque peu des affaires, mais auquel la
fidélité de son clan, les Mtouga, conserve sa
force et son prestige; puis le Goundafi, qui dé-
tient la passe la plus fréquentée qui conduit du
Sous dans la plaine de Marrakech.
Il convient de citer enfin l'homme qui a trouvé
cette politique et en a joué avec maestria
— le général Lyautey — et ce collaborateur
fidèle et habile qui depuis trois ans en surveille
l'exécution dans le Sud où il vient d'obtenir les
brillants résultats que ne peuvent ignorer les lec-,
teurs du Bulletin, le général de Lamothe. Je m'en
voudrais de ne pas citer ici un nom qui est ap-
pelé à égaler pour cette partie de l'Afrique ceux
d'Hanoteau et Letourneux, dont les trois volumes
sur la Grande Kabylie ont marqué une date pour
la connaissance de l'Afrique : Le capitaine Justi-
nard, actuellement notre résident à Tiznit, qui a
déjà fait ses preuves de linguistique en chleuh,
doit nous donner un jour l'équivalent des ouvrages
d'Hanoteau et Letourneux sur la Kabylie et
nous faire mieux connaître cette partie si impor-
tante de la population marocaine. 1
CLOZEL.
Sommaire du Supplément nes 4, S et 6
LE RÉGIME ALLEMAND EN AFRIQUE. —
EVANS LE\VIN 31
LA POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE.
— Intendant général LALLIER DU CouDRAY 49
LA ROUTE DU CAP AU CAIRE :j<;
LA CONQUÊTE DE L'EST AFRICAIN ALLE-
MAND ij1
LE DRAME DE L' « OUED SEBOU — Méde-
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