Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
76 BULLETIN DU COMITÉ
Report 5. fil 5 Il
0. de Bonand, à Monta ret; J. et I. Laredo, à
Tanger; A. Visseq. àSt Félix-de-Lunel ; capit.
Boutmy, à Embrun ; commt.H. Delerot, colon.
Gard, H Gérard, Ernault, Ch. -V. Le Clerc, à
Alger; G. Béguin, à Lyon; A. Clochard, à
Ch .let; A. Fanet. à Zaghouan ; E Richardol,
à Oued-^arsa; G. Lecointre, à Grillemont; F.
R. du Caillaud, à Trélissac; Tabary, à Bourg-
la-Reine ; R. Hollier, à Manzat; Bouty, à
Tlemcen; Cercle des off. de Colomb-Béchar ;
capit. Le Mire, à Yenne; Mme Gilquin, à La
Ferté-sous-Jouarre ; G. Digoy. à Tozeur; lieut.-
colon. Blanchard, lieut. colon. de Bourgues.
H. Bocquet. capit. E.-H. Bourreau, colon.
Broussaud, lieut.-colon. de Torquat, capit. H.
Mougin, aux armées : 10 francs 510 J\
Souscriptions diverses 402 50
Total.... 6. ;i 2ï 50
CLOZEL
UN GRAND AFRICAIN DISPARU
Le Comité de l'Afi,ique française inscrit au nombre
de ses morts le gouverneur Clozel, décédé subitement à
Rabat où il était allé chercher le soleil d'Afrique né-
cessaire à sa santé. Il était depuis longtemps de notre
maison et nous pleurons en lui l'un des survivants de
la grande période héroïque, l'un de nos collaborateurs
de toujours.
L'article de M. Maurice Ddafosse qu'on va lire et le
discours prononcé par le général Lyautey aux obsèques
de Clozel sont les plus émouvants adieux que pouvait
recevoir notre ami Nous y ajoutons deux « billets
marocains » reçus de lui au moment même ou la nou
velle de sa mort nous parvenait et qui devaient avoir une
suite : ils feront regretter plus encore la disparition
soudaine de cet homme d'action et de science dont nos
lecteurs se rappellent les études parues ici depuis
plusieurs années, toutes marquées de l'expérience et
du bon sens d'un des Français qui connaissaient le mieux
l'Afrique et l'Islam.
Le gouverneur général Clozel est mort le 11 mai
à Rabat, âgé seulement de cinquante-huit ans à
peine, emporté subitement par une crise d'an-
gine de poitrine. Avec lui disparaît l'un de ceux
qui ont le plus activement contribué à asseoir la
domination française en Afrique, l'un des grands
africains de la première heure, l'un des meil-
leurs ouvriers de cette pléiade lancée en avant, il
y a une trentaine d'années, par le Comité de
l'Afrique française alors à ses débuts. Sa fin pré-
maturée, survenue quand l'on pouvait attendre
beaucoup encore de son expérience et de son sa-
voir, est une perte véritable pour le monde colo-
nial et pour le pays.
Né le 29 mars 1860 à Annonay (Ardèche), il
vint de bonne heure à Paris, où sa forte culture
intellectuelle sembla tout d'abord le prédestiner
il la carrière des lettres. Il débuta en effet dans la
presse parisienne, où il se créa immédiatement
des relations qui devaient lui rester fidèles toute
sa vie.
Cependant sa vocation était ailleurs. Il avait
fait son service militaire en Algérie et avait mis
à profit le temps où son régiment de zouaves te-
nait garnison à Alger pour suivre à la Faculté
des Lettres les cours du professeur Iloudas et
s'initier à la langue arabe. L'Afrique l'avait con-
quis dès le premier contact qu'il avait eu avec
elle et l'attirait irrésistiblement. Elle offrait à son
besoin d'activité et à sa passion pour l'étude un
inépuisable champ qu'il entreprit de cultiver et
qu'il ne cessa pas en fait de cultiver jusqu à sa
mort.
Entré vers 1885 dans l'administration algé-
rienne comme secrétaire de communes mixtes,
il s'intéressa aussitôt très vivement à la société
indigène, à la religion musulmane, aux coutumes
et à la vie des nomades. En compagnie d'autres
jeunes gens ardents et pleins d'espoir dans l'avenir
africain de la France, tels que Brunache, il allait
de tribu en tribu, procédant aux délimitations des
terres de parcours et au recensement de la popu-
lation.
Le grand mouvement d'expansion coloniale
dont Harry Alis fut, vers 1889, le metteur en
branle et la cheville ouvrière ne le laissa pas in-
différent Il se passionna pour la mission conduite
par Paul Crampel au cœur de l'Afrique centrale,
ne vit pas sans envie son ami Brunache partir
avec M. Jean Dybowski pour la même région.
Lorsque, en 18Hl, le Comité de l'Afrique fran-
çaise décida d'organiser une nouvelle mission
dans le but d'assurer à la France la possession des
contrées situées entre l'Oubangui et le Tchad, il
demanda et obtint d'être le second de Maistre et
vint se mettre à la disposition de ce dernier
avec de Béhagle et Bonnet de Mézières, que l'Al-
gérie avait, comme lui, préparés à l'exploration
d'une Afrique plus lointaine.
L'histoire et les résultats de la mission Maistre
sont trop connus pour que je les rappelle ici.
Peut-être cependant n'est -il pas inutile de souli-
gner quelles furent les fatigues endurées au cours
d'un voyage de plusieurs milliers de kilomètres
couverts en majeure partie à pied, souvent à tra-
vers des marécages dans lesquels Maistre et ses
compagnons enfonçaient jusqu'au genou, quand
ce n'était pas jusqu'à la ceinture. Ce fut là pour
Clozel une rude préparation à la vie africaine;
ceux qui, en arrivant aux colonies, n'ont eu qu'à
s'installer dans un confortable bureau, n'appré-
cient peut-être pas suffisamment le mérite de
ceux qui y ont traîné d abord des années de mi-
sère et de souffrances physiques, ni l'admiration
et la reconnaissance dues à ces coloniaux de
l'époque héroïque, qui ont sacrifié leur jeunesse
et compromis leur santé au service de la plus
grande France.
Les hautes qualités de Clozel se révélèrent
pleinement durant cette mission. Maistre ne man-
Report 5. fil 5 Il
0. de Bonand, à Monta ret; J. et I. Laredo, à
Tanger; A. Visseq. àSt Félix-de-Lunel ; capit.
Boutmy, à Embrun ; commt.H. Delerot, colon.
Gard, H Gérard, Ernault, Ch. -V. Le Clerc, à
Alger; G. Béguin, à Lyon; A. Clochard, à
Ch .let; A. Fanet. à Zaghouan ; E Richardol,
à Oued-^arsa; G. Lecointre, à Grillemont; F.
R. du Caillaud, à Trélissac; Tabary, à Bourg-
la-Reine ; R. Hollier, à Manzat; Bouty, à
Tlemcen; Cercle des off. de Colomb-Béchar ;
capit. Le Mire, à Yenne; Mme Gilquin, à La
Ferté-sous-Jouarre ; G. Digoy. à Tozeur; lieut.-
colon. Blanchard, lieut. colon. de Bourgues.
H. Bocquet. capit. E.-H. Bourreau, colon.
Broussaud, lieut.-colon. de Torquat, capit. H.
Mougin, aux armées : 10 francs 510 J\
Souscriptions diverses 402 50
Total.... 6. ;i 2ï 50
CLOZEL
UN GRAND AFRICAIN DISPARU
Le Comité de l'Afi,ique française inscrit au nombre
de ses morts le gouverneur Clozel, décédé subitement à
Rabat où il était allé chercher le soleil d'Afrique né-
cessaire à sa santé. Il était depuis longtemps de notre
maison et nous pleurons en lui l'un des survivants de
la grande période héroïque, l'un de nos collaborateurs
de toujours.
L'article de M. Maurice Ddafosse qu'on va lire et le
discours prononcé par le général Lyautey aux obsèques
de Clozel sont les plus émouvants adieux que pouvait
recevoir notre ami Nous y ajoutons deux « billets
marocains » reçus de lui au moment même ou la nou
velle de sa mort nous parvenait et qui devaient avoir une
suite : ils feront regretter plus encore la disparition
soudaine de cet homme d'action et de science dont nos
lecteurs se rappellent les études parues ici depuis
plusieurs années, toutes marquées de l'expérience et
du bon sens d'un des Français qui connaissaient le mieux
l'Afrique et l'Islam.
Le gouverneur général Clozel est mort le 11 mai
à Rabat, âgé seulement de cinquante-huit ans à
peine, emporté subitement par une crise d'an-
gine de poitrine. Avec lui disparaît l'un de ceux
qui ont le plus activement contribué à asseoir la
domination française en Afrique, l'un des grands
africains de la première heure, l'un des meil-
leurs ouvriers de cette pléiade lancée en avant, il
y a une trentaine d'années, par le Comité de
l'Afrique française alors à ses débuts. Sa fin pré-
maturée, survenue quand l'on pouvait attendre
beaucoup encore de son expérience et de son sa-
voir, est une perte véritable pour le monde colo-
nial et pour le pays.
Né le 29 mars 1860 à Annonay (Ardèche), il
vint de bonne heure à Paris, où sa forte culture
intellectuelle sembla tout d'abord le prédestiner
il la carrière des lettres. Il débuta en effet dans la
presse parisienne, où il se créa immédiatement
des relations qui devaient lui rester fidèles toute
sa vie.
Cependant sa vocation était ailleurs. Il avait
fait son service militaire en Algérie et avait mis
à profit le temps où son régiment de zouaves te-
nait garnison à Alger pour suivre à la Faculté
des Lettres les cours du professeur Iloudas et
s'initier à la langue arabe. L'Afrique l'avait con-
quis dès le premier contact qu'il avait eu avec
elle et l'attirait irrésistiblement. Elle offrait à son
besoin d'activité et à sa passion pour l'étude un
inépuisable champ qu'il entreprit de cultiver et
qu'il ne cessa pas en fait de cultiver jusqu à sa
mort.
Entré vers 1885 dans l'administration algé-
rienne comme secrétaire de communes mixtes,
il s'intéressa aussitôt très vivement à la société
indigène, à la religion musulmane, aux coutumes
et à la vie des nomades. En compagnie d'autres
jeunes gens ardents et pleins d'espoir dans l'avenir
africain de la France, tels que Brunache, il allait
de tribu en tribu, procédant aux délimitations des
terres de parcours et au recensement de la popu-
lation.
Le grand mouvement d'expansion coloniale
dont Harry Alis fut, vers 1889, le metteur en
branle et la cheville ouvrière ne le laissa pas in-
différent Il se passionna pour la mission conduite
par Paul Crampel au cœur de l'Afrique centrale,
ne vit pas sans envie son ami Brunache partir
avec M. Jean Dybowski pour la même région.
Lorsque, en 18Hl, le Comité de l'Afrique fran-
çaise décida d'organiser une nouvelle mission
dans le but d'assurer à la France la possession des
contrées situées entre l'Oubangui et le Tchad, il
demanda et obtint d'être le second de Maistre et
vint se mettre à la disposition de ce dernier
avec de Béhagle et Bonnet de Mézières, que l'Al-
gérie avait, comme lui, préparés à l'exploration
d'une Afrique plus lointaine.
L'histoire et les résultats de la mission Maistre
sont trop connus pour que je les rappelle ici.
Peut-être cependant n'est -il pas inutile de souli-
gner quelles furent les fatigues endurées au cours
d'un voyage de plusieurs milliers de kilomètres
couverts en majeure partie à pied, souvent à tra-
vers des marécages dans lesquels Maistre et ses
compagnons enfonçaient jusqu'au genou, quand
ce n'était pas jusqu'à la ceinture. Ce fut là pour
Clozel une rude préparation à la vie africaine;
ceux qui, en arrivant aux colonies, n'ont eu qu'à
s'installer dans un confortable bureau, n'appré-
cient peut-être pas suffisamment le mérite de
ceux qui y ont traîné d abord des années de mi-
sère et de souffrances physiques, ni l'admiration
et la reconnaissance dues à ces coloniaux de
l'époque héroïque, qui ont sacrifié leur jeunesse
et compromis leur santé au service de la plus
grande France.
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