Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
G2 BULLET!N DU COMITÉ 1 1
— Vous voyez, ajouta-f-il, voilà ce que pense un Anglais,
un grand Anglais, un Anglais qui a toujours passé pour
impérialiste. Au reste, c'est le bon sens même. Tanger doit
être à la France. Il n'y a pas un Tangérois, quelle que
soit son origine, qui, quand il est sincère, n'arrive à le re-
connaître. » _
Ainsi parla ce notable de Tanger, tandis que sur la
blanche terrasse nous prenions le thé à la menthe en re-
gardant les navires se balancer dans la rade. Sa pensée est
celle de tous les Européens qui vivent à Tanger et celle
aussi des autochtones.
« Le Marocain a compris que la France est sa véritable,
sa seule protectrice », me disait le chérif Abd el Hakim, un
ami fidèle du sultan détrôné Abd el Aziz, avec qui j'ai pu
causer longuement.
Faites la part de ce que, dans une telle déclaration,,il
faut attribuer à.la politesse orientale, il reste tout de même
que ce peuple intelligent et énergique, ou du moins les
notables de ce peuple, ont le sentiment très net que l'unité
du Protectorat est nécessaire à l'avenir du pays. Le colon
et l'indigène sont d'accord. L'internationalisation est pra.-
tiquement morte : l'heure de la France a sonné.
C'est ainsi qu'on juge la question de Tanger à Tanger.
Pourrait-on la juger autrement en France?
L. DuMONT-WiLDEN.
— Ua décret du 24 février a autorisé le gouvernement
P du Protectorat du Maroc à réaliser par voie d'emprunt une
somme de ii1.750.0DO francs représentant le complément
non encore émis de l'emprunt autorisé par les lois du
10 mars 1914 et du 23 mars 1916. -
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Dans l'Aïr, — L'oeuvre de pacification si heu-
/ reusement commencée dans l'Air continue avec
succès. De nombreuses soumissions se produisent
sans cesse, ce qui donne de l'espoir pour l'avenir.
Outre les Kel-Ferouane, auxquels il a été accordé
l'aman précédemment, on peut signaler ces der-
niers temps la soumission des Kel-Fadei et des
Igdalen qui dépendent de l'Amenokal ainsi que
celle des Kel -Tafidet, des Kel-Azianiris et des Kel-
Oui de l'Emazou qui dépendent de l'Anastafidet.
D'autre part, la population d'Agadès qui avait fui
le village à notre arrivée soit par peur, soit parce
qu'elle était compromise avec les rebelles, est
rentrée. Elle compte presque son maximum, soit
1.600 personnes dont 250 hommes.
Les Ke^-Ferouane cantonnés dans la zone
d'Aderbissinar font preuve d'une parfaite sou-
mission. Ils se sont rendu compte qu'ils s'étaient
engagés maladroitement dans une mauvaise
affaire et ils semblent vouloir aujourd'hui racheter
leur faute en s'enrôlant comme goumiers. Leur
obéissance en tous points n'a donné, j'usqu'à ce
jour, prise à aucune critique.
Quant aux autres tribus dont il faut signaler la
rentrée, reconnaissons dès à présent qu'elles ont
demandé l'aman parce qu'elles étaient tout sim-
plement poussées par la faim et lassées par les
exactions continuelles des partisans armés de
Kaossen.
Quoi qu'il en soit, cette rentrée des dissidents
nous dévoile la fin du prestige de Kaossen qui
est dans l'impossibilité de le rétablir par ses pro-
pres moyens.
Le sanglant échec qu'il a essuyé le 13 juillet
19 J 7 et où il laissa .sur le terrain 86 hommès, un
canon, une mitrailleuse, 300 obus, 20.000 car-
touches de mitrailleuses et de nombreux fusils
italiens l'a perdu et est probablement la cause
des dissentiments qui existeraient entre lui et
Tegama.
De plus, Sidi Labed ne paraîtrait pas disposé à
envoyer à Kaossen les renforts en hommes et en
munitions dont celui-ci a besoin. Pourtant il faut
reconnaître que continuellement des bruits sont
répahdus en Aïr, signalant l'arrivée prochaine
d'importants renforts de Tripolitaine et Kaossen
et Kodogo essaient en vain de recouvrer leur an-
cienne' autorité en envoyant dans toutes les di-
rections quelques-uns de leurs fidèles chargés de
retenir ceux qui veulent se rendre à Agadès. Les
nombreux contre-rezzous envoyés tant d'ln-Gall
que d'Agadès sur les campements rebelles pro-
duisent de très bons résultats et facilitent les
soumissions.
POSSESSIONS ESPAGNOLES
MAROC ESPAGNOL
L'avenir du Maroc espagnol. — 11 y a en
ce moment chez nos voisins de la zone espagnole
aussi dans la péninsule toute une campagne
d'opinion en faveur de la reprise d'une activité
plus grande au Maroc. Le ton général en est
donné parle curieux article suivant publié dans
la Tribuna du 25 janvier :
L'Espagne a-t-elle fait au Maroc un effort quelconque
pour défendre ses grands intérêts économiques dans la
lutte commerciale effrénée qui menace toutes les na-
tions ? L'Espagne a-t-elle fait quelque chose pour -protéger
etgarantir ses intérêts coloniaux au regard de la rivalité
intransigeante et aigrie avec laquelle, le jour de la paix,
sera discuté le droit par lequel chaque nation soutient ses
conquêtes en Afrique ? A-t-elle intensifié son action colo-
niale pour étendre le domaine de son influence et appuyer
la légitimité de son occupation par les actes d'une politique
ferme, inébranlable et résolue ?
Si l'on considère l'œuvre intérieure de l'Espagne, si dé-
sorganisée et troublée jusqu'aux intentions patriotiques
de la reconstitution, on comprendra l'abandon absolu dans
lequel ces questions graves sont restées au Maroc. S'il n'y
a pas de compétence capable de diriger, même médiocre-
ment, la vie nationale, dans cette cruelle crise de la
guerre européenne, comment l'Etat pourrait-il se préoc-
cuper de problèmes qui, pour l'instant, se réfèrent aux: exi-
gences d'un avenir plus ou moins éloigné ? L'avenir ! Qui
s'occupe de l'avenir, lorsque les terribles complications du
présent réclament tous les s'oins d'un gouvernement sou-
cieux ? Qui pense à l'avenir lorsque la situation actuelle
de notre nation traverse les jours les plus difficiles, les
plus périlleux qu'elle ait jamais traversés au cours de son
histoire ? Comment s'occuper du Maroc, lorsque dans notre
propre pays l'on ne trouve pas de remède à tous les maux
qui aboutisseat maintenant honteusement à la cherté de
la vie, à la pénurie de transports, aux ruines et aux dis-
cordes des oligarchies de la décadence?
L'Espagne n'a rien fait pour assurer au Maroc la défense
de ses intérêts les plus constants. Ponr mieux dire, notre
nation n'a rien pu faire. Les hommes publics n'ont rien pu
faire de mieux que de s'appliquer à résoudre la question
posée par la vie intérieure du paYfJ. Et si, en temps nor-
— Vous voyez, ajouta-f-il, voilà ce que pense un Anglais,
un grand Anglais, un Anglais qui a toujours passé pour
impérialiste. Au reste, c'est le bon sens même. Tanger doit
être à la France. Il n'y a pas un Tangérois, quelle que
soit son origine, qui, quand il est sincère, n'arrive à le re-
connaître. » _
Ainsi parla ce notable de Tanger, tandis que sur la
blanche terrasse nous prenions le thé à la menthe en re-
gardant les navires se balancer dans la rade. Sa pensée est
celle de tous les Européens qui vivent à Tanger et celle
aussi des autochtones.
« Le Marocain a compris que la France est sa véritable,
sa seule protectrice », me disait le chérif Abd el Hakim, un
ami fidèle du sultan détrôné Abd el Aziz, avec qui j'ai pu
causer longuement.
Faites la part de ce que, dans une telle déclaration,,il
faut attribuer à.la politesse orientale, il reste tout de même
que ce peuple intelligent et énergique, ou du moins les
notables de ce peuple, ont le sentiment très net que l'unité
du Protectorat est nécessaire à l'avenir du pays. Le colon
et l'indigène sont d'accord. L'internationalisation est pra.-
tiquement morte : l'heure de la France a sonné.
C'est ainsi qu'on juge la question de Tanger à Tanger.
Pourrait-on la juger autrement en France?
L. DuMONT-WiLDEN.
— Ua décret du 24 février a autorisé le gouvernement
P du Protectorat du Maroc à réaliser par voie d'emprunt une
somme de ii1.750.0DO francs représentant le complément
non encore émis de l'emprunt autorisé par les lois du
10 mars 1914 et du 23 mars 1916. -
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Dans l'Aïr, — L'oeuvre de pacification si heu-
/ reusement commencée dans l'Air continue avec
succès. De nombreuses soumissions se produisent
sans cesse, ce qui donne de l'espoir pour l'avenir.
Outre les Kel-Ferouane, auxquels il a été accordé
l'aman précédemment, on peut signaler ces der-
niers temps la soumission des Kel-Fadei et des
Igdalen qui dépendent de l'Amenokal ainsi que
celle des Kel -Tafidet, des Kel-Azianiris et des Kel-
Oui de l'Emazou qui dépendent de l'Anastafidet.
D'autre part, la population d'Agadès qui avait fui
le village à notre arrivée soit par peur, soit parce
qu'elle était compromise avec les rebelles, est
rentrée. Elle compte presque son maximum, soit
1.600 personnes dont 250 hommes.
Les Ke^-Ferouane cantonnés dans la zone
d'Aderbissinar font preuve d'une parfaite sou-
mission. Ils se sont rendu compte qu'ils s'étaient
engagés maladroitement dans une mauvaise
affaire et ils semblent vouloir aujourd'hui racheter
leur faute en s'enrôlant comme goumiers. Leur
obéissance en tous points n'a donné, j'usqu'à ce
jour, prise à aucune critique.
Quant aux autres tribus dont il faut signaler la
rentrée, reconnaissons dès à présent qu'elles ont
demandé l'aman parce qu'elles étaient tout sim-
plement poussées par la faim et lassées par les
exactions continuelles des partisans armés de
Kaossen.
Quoi qu'il en soit, cette rentrée des dissidents
nous dévoile la fin du prestige de Kaossen qui
est dans l'impossibilité de le rétablir par ses pro-
pres moyens.
Le sanglant échec qu'il a essuyé le 13 juillet
19 J 7 et où il laissa .sur le terrain 86 hommès, un
canon, une mitrailleuse, 300 obus, 20.000 car-
touches de mitrailleuses et de nombreux fusils
italiens l'a perdu et est probablement la cause
des dissentiments qui existeraient entre lui et
Tegama.
De plus, Sidi Labed ne paraîtrait pas disposé à
envoyer à Kaossen les renforts en hommes et en
munitions dont celui-ci a besoin. Pourtant il faut
reconnaître que continuellement des bruits sont
répahdus en Aïr, signalant l'arrivée prochaine
d'importants renforts de Tripolitaine et Kaossen
et Kodogo essaient en vain de recouvrer leur an-
cienne' autorité en envoyant dans toutes les di-
rections quelques-uns de leurs fidèles chargés de
retenir ceux qui veulent se rendre à Agadès. Les
nombreux contre-rezzous envoyés tant d'ln-Gall
que d'Agadès sur les campements rebelles pro-
duisent de très bons résultats et facilitent les
soumissions.
POSSESSIONS ESPAGNOLES
MAROC ESPAGNOL
L'avenir du Maroc espagnol. — 11 y a en
ce moment chez nos voisins de la zone espagnole
aussi dans la péninsule toute une campagne
d'opinion en faveur de la reprise d'une activité
plus grande au Maroc. Le ton général en est
donné parle curieux article suivant publié dans
la Tribuna du 25 janvier :
L'Espagne a-t-elle fait au Maroc un effort quelconque
pour défendre ses grands intérêts économiques dans la
lutte commerciale effrénée qui menace toutes les na-
tions ? L'Espagne a-t-elle fait quelque chose pour -protéger
etgarantir ses intérêts coloniaux au regard de la rivalité
intransigeante et aigrie avec laquelle, le jour de la paix,
sera discuté le droit par lequel chaque nation soutient ses
conquêtes en Afrique ? A-t-elle intensifié son action colo-
niale pour étendre le domaine de son influence et appuyer
la légitimité de son occupation par les actes d'une politique
ferme, inébranlable et résolue ?
Si l'on considère l'œuvre intérieure de l'Espagne, si dé-
sorganisée et troublée jusqu'aux intentions patriotiques
de la reconstitution, on comprendra l'abandon absolu dans
lequel ces questions graves sont restées au Maroc. S'il n'y
a pas de compétence capable de diriger, même médiocre-
ment, la vie nationale, dans cette cruelle crise de la
guerre européenne, comment l'Etat pourrait-il se préoc-
cuper de problèmes qui, pour l'instant, se réfèrent aux: exi-
gences d'un avenir plus ou moins éloigné ? L'avenir ! Qui
s'occupe de l'avenir, lorsque les terribles complications du
présent réclament tous les s'oins d'un gouvernement sou-
cieux ? Qui pense à l'avenir lorsque la situation actuelle
de notre nation traverse les jours les plus difficiles, les
plus périlleux qu'elle ait jamais traversés au cours de son
histoire ? Comment s'occuper du Maroc, lorsque dans notre
propre pays l'on ne trouve pas de remède à tous les maux
qui aboutisseat maintenant honteusement à la cherté de
la vie, à la pénurie de transports, aux ruines et aux dis-
cordes des oligarchies de la décadence?
L'Espagne n'a rien fait pour assurer au Maroc la défense
de ses intérêts les plus constants. Ponr mieux dire, notre
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faire de mieux que de s'appliquer à résoudre la question
posée par la vie intérieure du paYfJ. Et si, en temps nor-
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