Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
166 BULLETIN DU COMITÉ ,
de Dieu, faite -; tous vos efforts pour remplir un des pré-
ceptes des plus importants de l'Islam, surtout en ce mo-
ment, la Guerre Sainte. Ne laissez pas grandir à vos yeux
la puissance de l'ennemi, car Dieu a envoyé contre lui une
force invincible. Sa situation est'des plus critiques. Son
pays est envahi ; sa fortune anéantie. Il cherche en ce mo-
ment, mais en vain, à faire la paix avec les Turcs et les
Allemands. L'ennemi n'obtiendra cette paix qu'en accep-
tant les conditions qui lui seront imposées, il savoir : en
premier lieu l'évacuation totalc du Maroc. Cette petite force
que vous lui voyez déployer n'est constituée que de gens du
pays. Quant aux Français eux mêmes, il ne leur reste
presque plus rien. S'ils se mettent en mouvement un peu
partout, ce n'est que pour faire imaginer aux gens qu'ils
sont toujours dans leur grandeur passée, pour les effrayer,
afin que tous les Musulmans du Maroc ne se lèvent pas
contre eux comme un seul homme. S'ils le font, ils efface-
ront à tout jamais la trace des Français. Ce moment n'est
pas loin s'il plaît à Dieu. En conséquence, je ne saurais
trop vous recommander d'observer ce précepte du Très-
Haut : « 0 vous qui croyez, patientez pour faire patienter
les autres et faites la guerre sainte »
28 djoumada 1 année 1336.
Signé : ABÏ) EL MALEK BEN ABD EL KADER MAHI ED DÎNE.
III. — UN FACTUM DE PROPAGANDE
Voici un curieux échantillon des factums de
propagande que Abd el Malek et Raïssouli, agents
des Allemands, font distribuer dans les tribus de
la zone française pour les soulever contre nous .
Factum de propagande.
Il n'y a de Dieu que Dieu, M-ohammed est le prophète
de Dieu.
Levez-vous, ô esclaves de Dieu, la guerre sainte vous
est imposée, Chassez ces chiens de Français de votre pays,
profitez de la faiblesse de l'ennemi.
Louange à Dieu seul ! que le Salut soit sur notre seigneur
et maître Mohammed ainsi q,ue sur sa famille.
Ensuite : Les troupes allemandes — que Dieu les rende
victorieuses — se sont emparées, après une lutte acharnée
et grâce à la puissance de Dieu, de la ville de Riga et de
ses environs, ont fait des milliers de prisonniers et pris
plus de 400 canons sans-compter d'autres engins .:le guerre.
Les Russes sont, actuellement, divisés et se font la guerre
entre eux.
Le gouvernement russe, effrayé par l'approche des
troupes allemandes, a transféré la capitale de Saint-Péters-
bourg à Moscou. La prise de Riga par les Allemands -,que
Dieu les rende victorieux — a produit en France une pénible
impression. Les Français savent, actuellement, que les
Russes ne peuvent aucunement leur prêter leur concours,
c'est ce qui explique le changement de ministère qui s'est
produit une fois de plus. Dieu a dit dans le Coran : « Leur
cœur est atteint parle mal de Dieu et Dieu fait accroître
leur mal. »
0 gens du Maroc, jusques à quand patienterez-vous ?
Profitez de la faiblesse de l'ennemi. Levez-vous et tuez tous
les Français qui sont dans votre pays, notamment le plus
grand ennemi de l'Islam q'ii est le général, Lyautey — que
Dieu le maudisse ! C'est lui qui est cause de la mort de
milliers de Musulmans innocents. Tuez ce chien et vengez
vos frères. Votre salut apparaîtra le jour de son assassinat.
Que Dieu vous guide vers le but et vous donne la force de
volonté pour entreprendre l'action ! Dieu est puissant et
maitre de la vengeance.
Que ma personne, ma mère et mon père soient votre
rançon, Ô Prophète de Dieu !
IV. — UNE LETTRE DE HERMANN
Voici la traduction d'une lettre de l'allemand
Hermann, installé auprès d'Abd el Malek et qui
annonçait aux Reni-Ouaraïn, au début de la
seconde quinzaine de mai, l'offensive allemande
qui s'est produite dans les derniers jours du
mois :
Louange à Dieu seul!
A nos amis devant Dieu, les gens de bien, les braves
combattants pour la foi, à tous les Beni-Ouàraïn, savants.
lettrés, chioukh et notables ; que Dieu vous fasse vivre eu
bonne intelligence, vous place dans la voie du bien et vous
aide dans sa pratique! Que le salut soit sur vous ainsi que
la miséricorde de Dieu et sa bénédiction !
Ensuite.
/
Il vous est recommandé de vous g roupfrVdeiie former
qu'une seule personne et de n'avoir qu'une seule parole,
de continuer vos efforts dans l'accomplissement de ce qui
est dû à Dieu le Très Haut et à son Prophète généreux, en
vous consacrant uniquement à la Guerre Sainte que Dieu
a imposée à ses serviteurs croyants, pour vaincre, au mo-
ment choisi, l'ennemi français que Dieu extermine, car-il
paie aujourd'hui tout le mal auquel Dieu l'a voué.
Les troupes turques et allemandes l'ont attaqué; elles. ne
cessent d'avancer courageusement et victorieusement
dans son pays; elles ont occupé tant de belles villes et de
magnifiques palais que ni la plume ni les journaux ne
peuvent en donner une idée.
Si vous étiez témoins de 'ses pertes et de sa fatigue.
vous compteriez pour rien ses armées et vous n'auriez,
aucune considération pour ses colonnes.
Si, aujourd'hui. il-demandait la paix, en offrant sa vie,
ses enfants, ses trésors et le reste de ses territoires en-
core inoccupés par les troupes osmaniques et allemandes
(que Dieu les aide dans le règlement de ces affaires!), il
n'arriverait pas à payer le quart des dettes qu'il a con-
tractées autrefois envers les peuples.
Paris, sa capitale, est sous le feu de nos canons qui le
bombardent à chaque instant; nos bombes y tombent cÕn-
tinuellement. Cette ville est la plus grande de toutes les
villes. Elle renferme des quantités innombrables de vivres
et de munitions; les Français ont dû l'évacuer sous la
pression de nos canons.
Les habitants, grands et petits, ne cessent d'implorer
les artilleurs allemands de leur accorder quelque repit et
de Dieu, faite -; tous vos efforts pour remplir un des pré-
ceptes des plus importants de l'Islam, surtout en ce mo-
ment, la Guerre Sainte. Ne laissez pas grandir à vos yeux
la puissance de l'ennemi, car Dieu a envoyé contre lui une
force invincible. Sa situation est'des plus critiques. Son
pays est envahi ; sa fortune anéantie. Il cherche en ce mo-
ment, mais en vain, à faire la paix avec les Turcs et les
Allemands. L'ennemi n'obtiendra cette paix qu'en accep-
tant les conditions qui lui seront imposées, il savoir : en
premier lieu l'évacuation totalc du Maroc. Cette petite force
que vous lui voyez déployer n'est constituée que de gens du
pays. Quant aux Français eux mêmes, il ne leur reste
presque plus rien. S'ils se mettent en mouvement un peu
partout, ce n'est que pour faire imaginer aux gens qu'ils
sont toujours dans leur grandeur passée, pour les effrayer,
afin que tous les Musulmans du Maroc ne se lèvent pas
contre eux comme un seul homme. S'ils le font, ils efface-
ront à tout jamais la trace des Français. Ce moment n'est
pas loin s'il plaît à Dieu. En conséquence, je ne saurais
trop vous recommander d'observer ce précepte du Très-
Haut : « 0 vous qui croyez, patientez pour faire patienter
les autres et faites la guerre sainte »
28 djoumada 1 année 1336.
Signé : ABÏ) EL MALEK BEN ABD EL KADER MAHI ED DÎNE.
III. — UN FACTUM DE PROPAGANDE
Voici un curieux échantillon des factums de
propagande que Abd el Malek et Raïssouli, agents
des Allemands, font distribuer dans les tribus de
la zone française pour les soulever contre nous .
Factum de propagande.
Il n'y a de Dieu que Dieu, M-ohammed est le prophète
de Dieu.
Levez-vous, ô esclaves de Dieu, la guerre sainte vous
est imposée, Chassez ces chiens de Français de votre pays,
profitez de la faiblesse de l'ennemi.
Louange à Dieu seul ! que le Salut soit sur notre seigneur
et maître Mohammed ainsi q,ue sur sa famille.
Ensuite : Les troupes allemandes — que Dieu les rende
victorieuses — se sont emparées, après une lutte acharnée
et grâce à la puissance de Dieu, de la ville de Riga et de
ses environs, ont fait des milliers de prisonniers et pris
plus de 400 canons sans-compter d'autres engins .:le guerre.
Les Russes sont, actuellement, divisés et se font la guerre
entre eux.
Le gouvernement russe, effrayé par l'approche des
troupes allemandes, a transféré la capitale de Saint-Péters-
bourg à Moscou. La prise de Riga par les Allemands -,que
Dieu les rende victorieux — a produit en France une pénible
impression. Les Français savent, actuellement, que les
Russes ne peuvent aucunement leur prêter leur concours,
c'est ce qui explique le changement de ministère qui s'est
produit une fois de plus. Dieu a dit dans le Coran : « Leur
cœur est atteint parle mal de Dieu et Dieu fait accroître
leur mal. »
0 gens du Maroc, jusques à quand patienterez-vous ?
Profitez de la faiblesse de l'ennemi. Levez-vous et tuez tous
les Français qui sont dans votre pays, notamment le plus
grand ennemi de l'Islam q'ii est le général, Lyautey — que
Dieu le maudisse ! C'est lui qui est cause de la mort de
milliers de Musulmans innocents. Tuez ce chien et vengez
vos frères. Votre salut apparaîtra le jour de son assassinat.
Que Dieu vous guide vers le but et vous donne la force de
volonté pour entreprendre l'action ! Dieu est puissant et
maitre de la vengeance.
Que ma personne, ma mère et mon père soient votre
rançon, Ô Prophète de Dieu !
IV. — UNE LETTRE DE HERMANN
Voici la traduction d'une lettre de l'allemand
Hermann, installé auprès d'Abd el Malek et qui
annonçait aux Reni-Ouaraïn, au début de la
seconde quinzaine de mai, l'offensive allemande
qui s'est produite dans les derniers jours du
mois :
Louange à Dieu seul!
A nos amis devant Dieu, les gens de bien, les braves
combattants pour la foi, à tous les Beni-Ouàraïn, savants.
lettrés, chioukh et notables ; que Dieu vous fasse vivre eu
bonne intelligence, vous place dans la voie du bien et vous
aide dans sa pratique! Que le salut soit sur vous ainsi que
la miséricorde de Dieu et sa bénédiction !
Ensuite.
/
Il vous est recommandé de vous g roupfrVdeiie former
qu'une seule personne et de n'avoir qu'une seule parole,
de continuer vos efforts dans l'accomplissement de ce qui
est dû à Dieu le Très Haut et à son Prophète généreux, en
vous consacrant uniquement à la Guerre Sainte que Dieu
a imposée à ses serviteurs croyants, pour vaincre, au mo-
ment choisi, l'ennemi français que Dieu extermine, car-il
paie aujourd'hui tout le mal auquel Dieu l'a voué.
Les troupes turques et allemandes l'ont attaqué; elles. ne
cessent d'avancer courageusement et victorieusement
dans son pays; elles ont occupé tant de belles villes et de
magnifiques palais que ni la plume ni les journaux ne
peuvent en donner une idée.
Si vous étiez témoins de 'ses pertes et de sa fatigue.
vous compteriez pour rien ses armées et vous n'auriez,
aucune considération pour ses colonnes.
Si, aujourd'hui. il-demandait la paix, en offrant sa vie,
ses enfants, ses trésors et le reste de ses territoires en-
core inoccupés par les troupes osmaniques et allemandes
(que Dieu les aide dans le règlement de ces affaires!), il
n'arriverait pas à payer le quart des dettes qu'il a con-
tractées autrefois envers les peuples.
Paris, sa capitale, est sous le feu de nos canons qui le
bombardent à chaque instant; nos bombes y tombent cÕn-
tinuellement. Cette ville est la plus grande de toutes les
villes. Elle renferme des quantités innombrables de vivres
et de munitions; les Français ont dû l'évacuer sous la
pression de nos canons.
Les habitants, grands et petits, ne cessent d'implorer
les artilleurs allemands de leur accorder quelque repit et
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