BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
tuelle, tout ce qni rapprochera les esprits et les cœurs des
deux côlés des Pyrénées. contribuera à sceller définitive-
ment ce que nous avons déjà appelé la paix méditerra-
néenne. Comme la Belgique, comme l'Italie, l'Espagne
forme naturellement avec La France le bloc des frontières
de l'Union latine. L'amitié de la France et de l'Espagne doit
être une des bases de notre politique occidentale.
L'Egypte.
Les stipulations que nous venons d'indiquer pour le Ma-
roc se retrouvent exactement semblables dans les articles
du traité qni se rapportent à l'Egypte.
Le traité de paix annihile tous les efforts faits par l'Alle-
magne. avant la guerre, pour augmenter son influence en
Egypte.
L'identité des dispositions prises pour le Maroc et pour
l'Egypte est le gage de l'entente parfaite déjà établie entre
les deux grandes puissances de l'Est et de l'Ouest africain
et que devra compléter l'accord également indispensable
avec nos amis d'Italie.
Ainsi, la paix de l'Afrique tout entière se trouvera pour
l'avenir définitivement assurée et, par surcroît, se trouvera
enfin fondée la paix méditerranéenne, que les incidents de
la politique africaine ont si souvent menacée et qui ne
saurait être troublée sans danger pour l'avenir de toute
l'Europe.
Chine, Siam et Libéria. (Art. 128 à 140.)
Les articles 128 à 140 sont destinés à supprimer tous les
droits et intérêts politiques et économiques acquis par
l'Allemagne en Chine, au Siam et au Libéria.
En Chine, elle renonce aux avantages qu'elle avait obte •
nus par le Protocole signé à Pékin le 7 septembre 1901 et
'par les arrangements de 1905 et de 1912, au reliquat de
l'indemnité due à ses ressortissants ; elle rétrocède à la
Chine les propriétés publiques allemandes sises dans les
concessions de Tientsin et de Hankéou et ces concessions
elles-mêmes, sous réserve des droits de propriété des res-
sortissants des Puissances alliées.
Au Siam, tous les traités, conventions et accords conclus
avec l'Allemagne sont abrogés, y compris les conventions
relatives à la juridiction consulaire.
Il en est de même dans le Libéria, où l'Allemagne avait
acquis une situation qui pouvait permettre de considérer
ce pays comme une étape sur la route maritime du Came-
roun.
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Ces documents avaient dit tout ce qu'il fallait
dire et l'avaient très bien dit. Aussi la discussion
publique du Sénat n'a pas porté sur les clauses
coloniales.
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RENSEIGNEMENTS DIVERS
Décorations. — Sont promu} ou nommés dans la Légion
d'honneur :
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR. — Au grade d'officier M. Bèze, chef
du service de-; affaires algériennes au ministère.
MINISTÈRE DES COLONIES. — Au grade d'officier : M. Gerbinis,
gouverneur des Colonies; au grade de chevalier : MM. Plantey,
administrateur-directeur de la compagnie génénale de l'Afrique
française; Philippe Millet, rédacteur colonial au Temps; Charles
Mourey. publiciste colonial, collaborateur de l'Afrique française ;
Aynina Seck, interprète principal en Afrique occidentale.
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES. — Sont nommés : au grade
d'officier M. Michaux-Bellaire, chef de la Mission scientifique du
Maroc; au grade de chevalier MM. René Moulin, membre du
Comité du Maroc, Bontoux, agent général de la Compagnie des
Messageries maritimes en Egypte; Piazza, directeur de l'enseigne-
ment en Tunisie ; Mocqueris, ingénieur en chef du Bône-Guelma.
Nominations. — M" Gaden, administra'eur en chef de
1" classe des colonies, a été nommé gouverneur de 3e classe des
colonies, pour continuer à exercer les fonctions de commissaire
du gouvernement gênerai de l 'A fl'ique Occidentale Française en
territoire civil de la Mauritanie
Sont nommés gouverneurs de ire classe, MM. Lucien Fourneau
eL Auguste Brunet ; de 2* classe, M. René Fournier.
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BIBLIOGRAPHIE
La Bataille du Maroc, par Louis BARTHOU, de l'Aca-
démie française; un vol. in-16 de 126 pages. — Edouard
Champion, 9, quai Malaquais.
M. Louis Barthou a visité le Maroc, au printemps de cette année,
et en a rapporté cette étude qui a paru d'abord dans la Revue de
Paris. Nos parlementaires aiment à visiter le Maroc. Nous nous
en félicitons. L'équipe de ceux qui ont vu le Maroc est déjà respec-
table dans l'une et l'autre Chambres. Si nous ne nous trompons,
elle comprend au Sénat MM. Chastenet, Decker-David, Paul
Doumer, Herriot, Lucien Hubert, Ordinaire, Réveillaud ; et à la
Chambre : MM. Barthou, Bergeon, René Besnard, Bluysen,
Bouge, Boussenot, Chassaing, Cosnier, Paul Deschanel, Dutreil,
Flandin, Long, Messimy, Mignot-Bozérian, Perreau-Pradier,
Roulleaux-Dugage, Henry Simon, André Tardieu, Viollette. Et
sans doute nous en oublions. Souhaitons que la liste s'allonge en-
core dans la prochaine législature. Tout visiteur devient, en effet,
un ami de plus pour le Protectorat et peut-être les parlementaires
sont-ils particulièrement les bienvenus en ce moment où ils peu-
vent dire des choses justes sur l'agitation sociale, économique et
même quelque peu électorale à laquelle le Maroc n'a pas plus
échappé que le reste du monde.
L'étude de M. Barthou est courte, claire et lumineuse.
Dans la première partie il fait à grands traits l'histoire de la
bataille marocaine, bien connue de nos lecteurs, mais qu'il n'est
pas mauvais de rappeler de temps en temps au grand public : « La
France ne sait pas, écrit justement l'ancien président du Conseil,
toutes les batailles qu elle a gagnées. C'est ainsi que la bataille
du Maroc lui est inconnue. Pourtant le Maroc a eu sa bataille, une
âpre et rude bataille, que la guerre de 1914 avait trouvée engagée
et qui dure encore. L'armistice du il novembre 1918 n'a inter-
rompu les hostilités sur aucune partie du front marocain. » En
quelques pages, l'histoire de guerre du Maroc est bien résumée à
la gloire des officiers et des soldats qui, sous le haut commande-
ment du général Lyautey, ont gagne la bataille du Maroc.
La seconde partie est consacrée à l'action politique et écono-
mique sous le titre : « Un Protectorat qui protège. » C'est l'exposé
de toute la politique habile et prévoyante qui, à côté de l'action
militaire, a sauvé, pacifié et agrandi le Maroc, politique du sourire,
maintien du progrès économique, renforcement de l'autorité du
Sultan et du Makhzen. politique d'attraction des grands caïds,
politique indigène, lutte pour la conquête des positions commer-
ciales de l'Allemagne et de l'Autriche, etc.
M. Louis Barthou termine ainsi
« Sur sept ans d'une administration heureusement continuée
pendant quelques mois par l'habile intérim du général Gouraud,
le général Lyautey a subi, sans parler de sa guerre propre, quatre
ans d'une guerre continentale qui a, de toutes façons, pesé lourde-
ment sur le Maroc. Combien de projets ont été ajournés, diminués
ou sacrifiés ! Avec la paix tout va reprendre et se développer,
refleurir et revivre. L'heure est venue d'un plus grand libéralisme
et d'une place plus large faite à la représentation élective. Nul ne
comprend et n'admet mieux que le Résident général cette néces-
sité.
« Aidé par une femme admirable, dont seule une discrétion
respectueuse m'interdit dj louer en détail l'oeuvre bienfaisante,
qui lui vaut la gratitude publique et une émouvante popularité, le
général Lyautey a le sens social. Si tout dans notre temps ne lui
plait pas au même degré, il n'en est pas moins de son temps, qu'il
sait comprendre, tJt de son pays, qu'il a servi superbement. Le
Maroc est son oeuvre et c'est lui, vraiment, qui l'a donné à la
France Quand la France saura tout le prix de cette conquête, elle
appréciera la contribution magnifique que la bataille du Maroc a
apportée à sa victoire. Elle saura aussi que la libération du Maroc,
arraché à 1 emprise allemande et dégagé des entraves du traité
de 1911, est une des clauses les plus heureuses, dont les consé-
quences peuvent à peine se mesurer, du traité du 28 juin 1919. Le
Maroc est, pour tout dire, l'un des plus importants facteurs de
l'avenir de la France. »
Le Gérant J. LEGRAND
PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 17
-r- 172 —
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