Presse et revues
720 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
134 BULLETIN DU COMITÉ
et des percepteurs de taxes. Aujourd'hui les produits sont
cultivés dans des localités d'ou ils peuvent être facilement
amenés sur les marches et le temps jadis dépensé à les
transporter à de grandes distances est employé aujourd'hui
à la culture.
L'abolition du châtiment par le fouet et la délibération
en public de toutes les affaires criminelles et civiles sont
des bienfaits très appréciés par la population indigène. La
prospérité matérielle s'accroit et l'administration provisoire
est déjà en mesure de subvenir à ses dépenses.
SUR LE FRONT MAROCAIN
(Décembre 1911-Avril 1918).
La situation générale est bonne. La paix a
régné dans tout le Protectorat. La saison a été
particulièrement clémente et favorable aux tra-
vaux agricoles. Une belle moisson se prépare et
cette perspective heureuse adoucit le malaise que
les restrictions de guerre, pourtant réduites au
minimum du possible, occasionnent chez les
indigènes.
Aux confins du Protectorat, l'hiver a été calme.
La neige, très abondante cet hiver, a rendu toute
opération militaire impossible. Ce calme nous a
permis d'accomplir un travail politique important
dont nous commençons déjà à recueillir les fruits.
Sur le front nord.,
Raissouli intrigue et s'agite sans grand succès :
les tribus des Djebala résistent à ses appels; les
Espagnols s'inquiètent de cet allié peu sûr; les
Allemands se lassent de ce complice indécis qui
reçoit leur argent et ne donne en échange que de
vagues promesses.
P-ourtant le chérif vient de quitter sa demeure
de Tazrout, où, depuis près d'un an, il se
recueille et entasse les approvisionnements et les
munitions que l'Espagne trop coniiantc lui fournit.
Il a rejoint sa mehalla de Dar-el-Guitoun, au
Sud de Tetouan, et s'emploie à organiser une
nouvelle mehalla qui s'installera à EI-Kloa, sur
la rive droite de l'ouod Loukkos, chez les Ahl-
Shérif, en bordure de notre province du Gharb. H
pense ainsi pouvoir agir plus efficacement sur les
tribus de la région d'Ouezzan. Beni-Mestara,
Rehouna. Ch/aouL Setta et les jeter contre nous.
Sa propagande est active. Nous en donnons un
curieux échantillon. On remarquera que Rais-
souli. allié des Espagnols, parle en sultan et qu'il
donne à ses fidèles l'ordre formel d'attaquer la
zone française. Voici le document :
A notre serviteur agréé de Dieu, le caïd Ahmed Tazi
Zerollali et tou? les notables des Beni-Brahim el Beni-Mka,
que Dieu vous rende heureux et que son salut et sa misé-
corde soient : uf vous.
J'informe Votre Excellence que les notables Deni-Alestara,
cavaliers et fantassins sont venus se présenter à Notre
Majesté glorieuse par 1 aide de Dieu pour nous demander la
nomination de caïds et nous demander d'entrer à notre
service heureux.
Nous leur avons ordonné de Camper à la limite de leur
territoire face aux tribus du Gharb et des autres tribus
voisines et de faire des derbas contre elles. Ils verront de
nous des choses qui leur feront plaisir ainsi qu'à vous, s'il
plaît à Dieu.
Vous avez négligé de venir voir Notre Majesté alors que
vos parents ont toujours été les premiers à prendre la voie
du bien, car vous êtes célèbres entre tous pour votre bra-
youre et votre courage.
Depuis longtemps, nous attendons les exploits que tous
vous savent capables d'accomplir et nous ne voyons de
votre part que négligence. Est-ce la peur ou les conseils
qu'un autre a gravés dans votre mémoire qui vous
arrêtent ?
Si vous êtes des croyants, réveillez-vous, autrement
vous regretteriez votre inaction à l'heure où les regrets
sont inutiles. /
Faites ce que les gens attendent de vous et nous serons
amis, sinon nous n'avohs nul besoin de vous ni de per-
sonne et nous vous le montrerons, s'il plaît à Dieu.
Ecrii par notre ordre, illustre et chérifien, avec l'aide de
Dieu. '
3 Rebig, 11-1336 (16 janv. 1918).
Raissouli est en liaison constante avec les
agents allemands de Tétouan, de Ceuta et de
Larache qui circulent dans toute la région,
répandent des factums de propagande et de
l'argent.
Il se relie aussi à Abd el Malek par l'intermé-
diaire de Kacem ben Salah. ex-protégé autrichien
qui travaille actuellement les Beni-Mestara, et du
chérif El Hadjami qui fut, en 1914, le.principal
adversaire du général Gouraud et qui réside pré-
sentement chez les Senhadja.
Abd el Malek mène toujours sa campagne dans
le Rif. Ses mehallas n'ont pas changé d'emplace-
et des percepteurs de taxes. Aujourd'hui les produits sont
cultivés dans des localités d'ou ils peuvent être facilement
amenés sur les marches et le temps jadis dépensé à les
transporter à de grandes distances est employé aujourd'hui
à la culture.
L'abolition du châtiment par le fouet et la délibération
en public de toutes les affaires criminelles et civiles sont
des bienfaits très appréciés par la population indigène. La
prospérité matérielle s'accroit et l'administration provisoire
est déjà en mesure de subvenir à ses dépenses.
SUR LE FRONT MAROCAIN
(Décembre 1911-Avril 1918).
La situation générale est bonne. La paix a
régné dans tout le Protectorat. La saison a été
particulièrement clémente et favorable aux tra-
vaux agricoles. Une belle moisson se prépare et
cette perspective heureuse adoucit le malaise que
les restrictions de guerre, pourtant réduites au
minimum du possible, occasionnent chez les
indigènes.
Aux confins du Protectorat, l'hiver a été calme.
La neige, très abondante cet hiver, a rendu toute
opération militaire impossible. Ce calme nous a
permis d'accomplir un travail politique important
dont nous commençons déjà à recueillir les fruits.
Sur le front nord.,
Raissouli intrigue et s'agite sans grand succès :
les tribus des Djebala résistent à ses appels; les
Espagnols s'inquiètent de cet allié peu sûr; les
Allemands se lassent de ce complice indécis qui
reçoit leur argent et ne donne en échange que de
vagues promesses.
P-ourtant le chérif vient de quitter sa demeure
de Tazrout, où, depuis près d'un an, il se
recueille et entasse les approvisionnements et les
munitions que l'Espagne trop coniiantc lui fournit.
Il a rejoint sa mehalla de Dar-el-Guitoun, au
Sud de Tetouan, et s'emploie à organiser une
nouvelle mehalla qui s'installera à EI-Kloa, sur
la rive droite de l'ouod Loukkos, chez les Ahl-
Shérif, en bordure de notre province du Gharb. H
pense ainsi pouvoir agir plus efficacement sur les
tribus de la région d'Ouezzan. Beni-Mestara,
Rehouna. Ch/aouL Setta et les jeter contre nous.
Sa propagande est active. Nous en donnons un
curieux échantillon. On remarquera que Rais-
souli. allié des Espagnols, parle en sultan et qu'il
donne à ses fidèles l'ordre formel d'attaquer la
zone française. Voici le document :
A notre serviteur agréé de Dieu, le caïd Ahmed Tazi
Zerollali et tou? les notables des Beni-Brahim el Beni-Mka,
que Dieu vous rende heureux et que son salut et sa misé-
corde soient : uf vous.
J'informe Votre Excellence que les notables Deni-Alestara,
cavaliers et fantassins sont venus se présenter à Notre
Majesté glorieuse par 1 aide de Dieu pour nous demander la
nomination de caïds et nous demander d'entrer à notre
service heureux.
Nous leur avons ordonné de Camper à la limite de leur
territoire face aux tribus du Gharb et des autres tribus
voisines et de faire des derbas contre elles. Ils verront de
nous des choses qui leur feront plaisir ainsi qu'à vous, s'il
plaît à Dieu.
Vous avez négligé de venir voir Notre Majesté alors que
vos parents ont toujours été les premiers à prendre la voie
du bien, car vous êtes célèbres entre tous pour votre bra-
youre et votre courage.
Depuis longtemps, nous attendons les exploits que tous
vous savent capables d'accomplir et nous ne voyons de
votre part que négligence. Est-ce la peur ou les conseils
qu'un autre a gravés dans votre mémoire qui vous
arrêtent ?
Si vous êtes des croyants, réveillez-vous, autrement
vous regretteriez votre inaction à l'heure où les regrets
sont inutiles. /
Faites ce que les gens attendent de vous et nous serons
amis, sinon nous n'avohs nul besoin de vous ni de per-
sonne et nous vous le montrerons, s'il plaît à Dieu.
Ecrii par notre ordre, illustre et chérifien, avec l'aide de
Dieu. '
3 Rebig, 11-1336 (16 janv. 1918).
Raissouli est en liaison constante avec les
agents allemands de Tétouan, de Ceuta et de
Larache qui circulent dans toute la région,
répandent des factums de propagande et de
l'argent.
Il se relie aussi à Abd el Malek par l'intermé-
diaire de Kacem ben Salah. ex-protégé autrichien
qui travaille actuellement les Beni-Mestara, et du
chérif El Hadjami qui fut, en 1914, le.principal
adversaire du général Gouraud et qui réside pré-
sentement chez les Senhadja.
Abd el Malek mène toujours sa campagne dans
le Rif. Ses mehallas n'ont pas changé d'emplace-
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