Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 33
M. MAURICE COLIN. — Il y a si peu d'industrie en Algérie!
M. MiLLiËs-LACROtX. — En second lieu, alors que l'Indo-
Chine, Madagascar et les autres colonies ont fourni, en
plus de leur contribution obligatoire, des contributions
volontaires, nous n'avons rien vu ce semblable au budget
de l'Algérie.
Quant à l'impôt du sang, je crois que c'est une erreur
d'insister à cet égard : tous nos enfants, au front, dans les
tranchées, contribuent courageusement à llefendrela patrie,
et le sang de tous les coloniaux, sans distinction, se mêle
assez généreusement au sang de nos fils pour qu'il n'y ait
point à tirer argument de cet impôt du sang que payent
sans compter tous les Français.
M. LE PRÉSIDENT — La parole est à M. Chastenet.
M..GUILLAUME CHASTENET. rapporteur. — Sans discuter à
l'heure actuelle la contribution fournie par l'Algérie, la
commission ne peut que s'associer aux paroles de M. Colin
pour rendre hommage au patriotisme (les Algériens, qui
égale celui de tous les Français.
M. MILLIÈS-LACROIX. — Je demande la parole.
M. GUILLAUME CHASTENET. —Pardon, mon cher collègue,
je n'ai contesté. aucune de vos observations. Je n'ai pas
pris parti entre vous et M Colin. Au reste, la commission
n'en ayant pas délibéré, n'a pas à faire connaître son opi-
nion.
Je me suis associé — personne ne peut m'en faire de
reproches — aux paroles par lesquelles M. -::olin a affirmé
le patriotisme des Algériens, mais j'ai complété sa pensée
en l'égalant à celui de tous les Français. Ce n'est pas parce
que l'Algérie jouit de l'autonomie financière qu'elle ne fait
pas partie au même titre que tous les autres départements
de la grande famille française. Le même patriotisme nous
unit tous dans la même communion nationale.
Messieurs, je me permettrai d'ajouter que l'avenir de
l'Algérie se présente dans des conditions de prospérité tout
à fait réconfortantes et que nous pouvons compter, à raison
de-cette prospérité qui accroîtrad'année en année la richesse
de l'Algérie, qu'elle sera en mesure de subvenir, dans
l'avenir, plus largement aux dépenses si lourdes qui pèsent
sur la métropole. (Très bien! très bien!) -
Les déclarations de M. Milliès"TLacroix ont pro-
duit en Algérie une certaine émotion dont té-
moigne le télégramme suivant :
« \ MilIiès-Lacroix, sénateur, Paris.
« Nous ne -saurions trop énergiquement protester contre
les paroles prononcées par vous à l'occasion du réglement
du budget de l'Algérie au Sénat et au sujet des manifesta-
tions du patriotisme de la colonie depuis la guerre.
M. le sénateur Colin a fort opportunément rappelé que
l'Algérie a fait tout son devoir, comme elle est prête à
répondre à tous les appels qui lui seront adressés.
Tous les hommes valides et en situation de porter les
armes sont sur les différents fronts et ils y font largement
leur devoir. Nier l'effort et les sentiments de l'Algérie, c'est
commettre une oeuvre impie et une injustice sans nom.
L'Algérie tout entière proteste par. ma bouche. Je vous
adresserai, ait surplus, par un proct'aiu courrier, une lettre
réfutant vos affirmations et mettant les choses au point.
GIRAUD,
Président des Délégations financières.
La mission parlementaire dont nous avons
annoncé la présence en Algérie continue ses
investigations dans les trois départements.
La Commission sénatoriale de l'Algérie dans
sa séance du 23 janvier a chargé son rapporteur
général M. Flandin, de présenter en son nom un
rapport d'ensemble sur le concours apporté par
l'Algérie à la Défense nationale.
— M. le chanoine Leynard, curé de Sousse, ancien colla-
borateur da cardinal Lavigerie, a été nommé archevêque
d'Alger.
TUNISIE
La session de la Conférence consultative.
— En ouvrant le26 décembre la session ordinaire
de la Conférence consultative, M. Alapetite, rési-
dent général, a prononcé le discours suivant :
Depuis l'année dernière, le renom de l'armée française,
je devrais dire de la France en armes, n'a fait"que grandir.
Il a été consacré par deux batailles auxquelles rien ne
peut être comparé dans l'histoire du monde, où l'accumu-
lation des engins, de mort, la violence et la durée du l'eu
ont-passé toutes les limites imaginables. Dans l'une, nous
avons conservé l'avance réalisée par d'héroïques assauts.
Dans l'autre, l'ennemi n'a pu conserver la sienne
L'Angleterre a associé ses jeunes et vaillantes troupes à
notre victoire de Picardie. Elle a dégagé, à l'Est comme à
l'Ouest, les frontières de l'Egypte.
L'Italie a enrayé la poussée formidable qui s'était exercée
sur les vallées du Trentin. La prise de Gorizia a marqué
dans la glorieuse campagne de l'Isonzo un progrès décisif
dont nos alliés sont fiers et auquel nous applaudissons.
La Russie, que son éloignement des régions de grosse
production industrielle condamne à espacer ses offensives
pour se donner le temps de renouveler son matériel, a
remporté en Galicie des succès que nous pouvons mesurer
au chiffre énorme de ses prisonniers. Il lui reste, comme à
l'Angleterre, des réserves de combattants qui dépassent
de beaucoup celles que les empires centraux pourront
mettre encore en ligne.
C'est sur les petits Etats que l'Allemagne s'acharne-. Elle
ne peut plus écraser qu'eux. Mais nous avons vu renaître
l'armée serbe, pour laquelle la Tunisie avait été si hospi-
talière et qui, soutenue par de solides contingents alliés,
vient de reprendre dans un élan magnifique une partie du
territoire national.
Où en sommes-nous donc? C'est à l'Allemagne qu'il faut
le demander.
Son gouvernement vient de la soumettre, par la mobili-
sation civile, à des privations et à des servitudes qu'un
peuple, si docile qu'on le suppose, ne peul subir que lors-
qu'il se croit à la veille de succomber.
L'Allemagne avoue la lassitude de la coalition qu'elle
dirige, en se disant prête à la paix
De la conscience de tous les peuples alliés, par la bouche
de leurs gouvernements, a jailli la même protestation :
Pas de paix sans la garantie que l'agresseur ne pourra pas
recommencer son mauvais coup! Pas de paix sans que les
peuples opprimés retrouvent l'indépendance pour laquelle
leurs enfants sont morts !
Cette protestation trouvera ici le même écho dans tous
les cœurs. Les Tunisiens de l'arrière, à quelque nationalité
qu'ils appartiennent, resteront à l'unisson des combattants
qui, sous Monastir comme à Verdun et sur la Somme, font
si noblement leur devoir.
C'est ici qu'il convient de faire leur part aux troupes de
l'Extrême-Sud, dont j'ai, l'année dernière, retracé les souf-
frances. Leur état sanitaire a été rendu bien meilleur :
mais elles ont encore connu le supplice de la soif lorsque
l'ennemi a choisi le début de la saison la plus chaude pour
essayer de les surprendre. Cette fois l'alerte n'a duré que
quelques jours. Une manœuvre rapidement conçue et bril-
lamment exécutée a suffi pour mettre en déroute les bandes
tripolitaines.
De hardis aviateurs courent à présent notre frontière,
éclairent nos avaut-postes et donnent à notre commande-
ment une sécurité nouvelle.
Honneur à tous, aux généraux, aux officiers et aux
soldats!
Ils ont déjoué les plans africains de l'Allemagne. C'est à
l'abri du front qu'ils défendent que nous travaillons.
C'est aussi à l'abri du traité du Bardo. La loyauté avec
laquelle ont été tenus de part et d'autre les engagements
pris par la France er. par le Bey. le caractère bienfaisant
nettement apparu de la transformation administrative et
économique de la Régence, l'accroissement considérable
de la production due à la colonisation européenne, le scru-
pule avec lequel ont été ménagées les croyances, les tradi-
M. MAURICE COLIN. — Il y a si peu d'industrie en Algérie!
M. MiLLiËs-LACROtX. — En second lieu, alors que l'Indo-
Chine, Madagascar et les autres colonies ont fourni, en
plus de leur contribution obligatoire, des contributions
volontaires, nous n'avons rien vu ce semblable au budget
de l'Algérie.
Quant à l'impôt du sang, je crois que c'est une erreur
d'insister à cet égard : tous nos enfants, au front, dans les
tranchées, contribuent courageusement à llefendrela patrie,
et le sang de tous les coloniaux, sans distinction, se mêle
assez généreusement au sang de nos fils pour qu'il n'y ait
point à tirer argument de cet impôt du sang que payent
sans compter tous les Français.
M. LE PRÉSIDENT — La parole est à M. Chastenet.
M..GUILLAUME CHASTENET. rapporteur. — Sans discuter à
l'heure actuelle la contribution fournie par l'Algérie, la
commission ne peut que s'associer aux paroles de M. Colin
pour rendre hommage au patriotisme (les Algériens, qui
égale celui de tous les Français.
M. MILLIÈS-LACROIX. — Je demande la parole.
M. GUILLAUME CHASTENET. —Pardon, mon cher collègue,
je n'ai contesté. aucune de vos observations. Je n'ai pas
pris parti entre vous et M Colin. Au reste, la commission
n'en ayant pas délibéré, n'a pas à faire connaître son opi-
nion.
Je me suis associé — personne ne peut m'en faire de
reproches — aux paroles par lesquelles M. -::olin a affirmé
le patriotisme des Algériens, mais j'ai complété sa pensée
en l'égalant à celui de tous les Français. Ce n'est pas parce
que l'Algérie jouit de l'autonomie financière qu'elle ne fait
pas partie au même titre que tous les autres départements
de la grande famille française. Le même patriotisme nous
unit tous dans la même communion nationale.
Messieurs, je me permettrai d'ajouter que l'avenir de
l'Algérie se présente dans des conditions de prospérité tout
à fait réconfortantes et que nous pouvons compter, à raison
de-cette prospérité qui accroîtrad'année en année la richesse
de l'Algérie, qu'elle sera en mesure de subvenir, dans
l'avenir, plus largement aux dépenses si lourdes qui pèsent
sur la métropole. (Très bien! très bien!) -
Les déclarations de M. Milliès"TLacroix ont pro-
duit en Algérie une certaine émotion dont té-
moigne le télégramme suivant :
« \ MilIiès-Lacroix, sénateur, Paris.
« Nous ne -saurions trop énergiquement protester contre
les paroles prononcées par vous à l'occasion du réglement
du budget de l'Algérie au Sénat et au sujet des manifesta-
tions du patriotisme de la colonie depuis la guerre.
M. le sénateur Colin a fort opportunément rappelé que
l'Algérie a fait tout son devoir, comme elle est prête à
répondre à tous les appels qui lui seront adressés.
Tous les hommes valides et en situation de porter les
armes sont sur les différents fronts et ils y font largement
leur devoir. Nier l'effort et les sentiments de l'Algérie, c'est
commettre une oeuvre impie et une injustice sans nom.
L'Algérie tout entière proteste par. ma bouche. Je vous
adresserai, ait surplus, par un proct'aiu courrier, une lettre
réfutant vos affirmations et mettant les choses au point.
GIRAUD,
Président des Délégations financières.
La mission parlementaire dont nous avons
annoncé la présence en Algérie continue ses
investigations dans les trois départements.
La Commission sénatoriale de l'Algérie dans
sa séance du 23 janvier a chargé son rapporteur
général M. Flandin, de présenter en son nom un
rapport d'ensemble sur le concours apporté par
l'Algérie à la Défense nationale.
— M. le chanoine Leynard, curé de Sousse, ancien colla-
borateur da cardinal Lavigerie, a été nommé archevêque
d'Alger.
TUNISIE
La session de la Conférence consultative.
— En ouvrant le26 décembre la session ordinaire
de la Conférence consultative, M. Alapetite, rési-
dent général, a prononcé le discours suivant :
Depuis l'année dernière, le renom de l'armée française,
je devrais dire de la France en armes, n'a fait"que grandir.
Il a été consacré par deux batailles auxquelles rien ne
peut être comparé dans l'histoire du monde, où l'accumu-
lation des engins, de mort, la violence et la durée du l'eu
ont-passé toutes les limites imaginables. Dans l'une, nous
avons conservé l'avance réalisée par d'héroïques assauts.
Dans l'autre, l'ennemi n'a pu conserver la sienne
L'Angleterre a associé ses jeunes et vaillantes troupes à
notre victoire de Picardie. Elle a dégagé, à l'Est comme à
l'Ouest, les frontières de l'Egypte.
L'Italie a enrayé la poussée formidable qui s'était exercée
sur les vallées du Trentin. La prise de Gorizia a marqué
dans la glorieuse campagne de l'Isonzo un progrès décisif
dont nos alliés sont fiers et auquel nous applaudissons.
La Russie, que son éloignement des régions de grosse
production industrielle condamne à espacer ses offensives
pour se donner le temps de renouveler son matériel, a
remporté en Galicie des succès que nous pouvons mesurer
au chiffre énorme de ses prisonniers. Il lui reste, comme à
l'Angleterre, des réserves de combattants qui dépassent
de beaucoup celles que les empires centraux pourront
mettre encore en ligne.
C'est sur les petits Etats que l'Allemagne s'acharne-. Elle
ne peut plus écraser qu'eux. Mais nous avons vu renaître
l'armée serbe, pour laquelle la Tunisie avait été si hospi-
talière et qui, soutenue par de solides contingents alliés,
vient de reprendre dans un élan magnifique une partie du
territoire national.
Où en sommes-nous donc? C'est à l'Allemagne qu'il faut
le demander.
Son gouvernement vient de la soumettre, par la mobili-
sation civile, à des privations et à des servitudes qu'un
peuple, si docile qu'on le suppose, ne peul subir que lors-
qu'il se croit à la veille de succomber.
L'Allemagne avoue la lassitude de la coalition qu'elle
dirige, en se disant prête à la paix
De la conscience de tous les peuples alliés, par la bouche
de leurs gouvernements, a jailli la même protestation :
Pas de paix sans la garantie que l'agresseur ne pourra pas
recommencer son mauvais coup! Pas de paix sans que les
peuples opprimés retrouvent l'indépendance pour laquelle
leurs enfants sont morts !
Cette protestation trouvera ici le même écho dans tous
les cœurs. Les Tunisiens de l'arrière, à quelque nationalité
qu'ils appartiennent, resteront à l'unisson des combattants
qui, sous Monastir comme à Verdun et sur la Somme, font
si noblement leur devoir.
C'est ici qu'il convient de faire leur part aux troupes de
l'Extrême-Sud, dont j'ai, l'année dernière, retracé les souf-
frances. Leur état sanitaire a été rendu bien meilleur :
mais elles ont encore connu le supplice de la soif lorsque
l'ennemi a choisi le début de la saison la plus chaude pour
essayer de les surprendre. Cette fois l'alerte n'a duré que
quelques jours. Une manœuvre rapidement conçue et bril-
lamment exécutée a suffi pour mettre en déroute les bandes
tripolitaines.
De hardis aviateurs courent à présent notre frontière,
éclairent nos avaut-postes et donnent à notre commande-
ment une sécurité nouvelle.
Honneur à tous, aux généraux, aux officiers et aux
soldats!
Ils ont déjoué les plans africains de l'Allemagne. C'est à
l'abri du front qu'ils défendent que nous travaillons.
C'est aussi à l'abri du traité du Bardo. La loyauté avec
laquelle ont été tenus de part et d'autre les engagements
pris par la France er. par le Bey. le caractère bienfaisant
nettement apparu de la transformation administrative et
économique de la Régence, l'accroissement considérable
de la production due à la colonisation européenne, le scru-
pule avec lequel ont été ménagées les croyances, les tradi-
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