Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
266 BULLETIN DU COMITÉ
28 missionnaires et 22 femmes, avait 5 stations
et plus de 9.000 écoliers.
Le vicariat apostolique du Cameroun était confié
aux Pères de la Pia Societa jVlissio71um désignés
aussi, d'après le nom de leur fondat ur, par 1 'ap-
pellation de « Pallotins ). Leur maison mère est
à Rome et la maison principale à Limburg, en
Allemagne. D'ailleurs, la plupart des sujets de a
Société sont allemands. L'annuaire de cette So-
ciété, pour l'année 1914, montre que 134 prêtres
sur 180 ; 175 frères lais sur 192 ; 40 séminaristes
sur 48. sont allemands. L'évêque titulaire du Ca-
meroun, Mgr Vinter, est mort au mois d 'octobre
1914 à Sakbajene. L'évêque coadjuteur, Mgr Her-
nemann, qui lui a succédé, se trouve actuellement
en Allemagne. Le vicariat du Cameroun comptait
15 missions, avec un personnel entièrement alle-
mand de 33 pères, 38 frères et 30 sœurs. La mis-
sion de Jaunde était la plus importante. En 1912,
la mission catholique avait près de 12.500 écoliers.
La partie septentrionale du Cameroun, à partir
du 6" degré de latitude, forme, depuis quelques
années, une préfecture apostolique confiée aux
Pères du Sacié-Cœur de Saint-Quentin (actuelle-
ment en Hollande) ; on y comptait' 3 ou 4 stations
seulement, avec un personnel de 8 missionnaires.
En 1911, le nombre des écoliers des missions
qui subirent avec succès l'examen prescrit par le
Gouvernement fut de 4.828 ; en 1912, il s'éleva
à 7.284, se répartissant ainsi qu'il suit :
Résultats des examens des écoles des missions en 1912^
MISSIONS
Districts Dale Baptiste Catholique Américaine
Bamenda 286 » » »
Bare 46 » » M
Buea 200 26 75 »
Dschang » » 109 »
Douala 1.067 507 685 »
Ebolo,wa » » » 197
Edéa 366 » 552 »
Jabassi » 163 » »
Jaunde » » 1.333 »
John. Albrecht
Hohe 135 » y »
Kribi » » 467 644
Yictoria ........ 102 » 234 »
2.222 " 716 3.505 ~84Î~
En 1911 et 1912, la subvention du Gouverne-
ment fut de 20.000 marks. Elle fut répartie pro-
portionnellement au nombre des écoliers examinés
avec succès ; en 1912, à la mission catholique,
9.624 m. 27 ; à la mission de Bâle, 6.101 m. 15;
à la mission américaine, 2.308 m. 91 ; à la mis-
sion baptiste, 1.963 m. 67.
En 1913, la subventionfat portée li30.000 marks;
aux budgets de 1914 et de 1915 elle était prévue
pour 60.000 marks.
Cette subvention est inscrite dans les budgets
sous la rubrique : « Expansion de la langue alle-
mande dans la Colonie ». Il est en effet surprenant
pour celui qui arrive au Cameroun de constater
que les indigènes y parlent beaucoup plus anglais
qu'allemand. A toutes les reconnaissances qui
ont parcouru la région d 'Edea, j'ai dû adjoindre
un interprète connaissant l'anglais et capable de
comprendre le langage, d'ailleurs très corrompu,
parlé par les indigènes qu'on appelle « pidgin-en-
glish » ou « Neger-english ».
Cette situation préoccupait le Gouvernement
allemand.
Une circulaire fort intéressante a été publiée,
à ce sujet, dans le Journal officiel de la Colonie
du 1er mai 1913. Le Gouverneur constate que
« l'anglais-nègre » est la principale langue panée
entre Européens et indigènes et que l'allemand
est beaucoup moins employé. Marchands, plan-
teurs et fonctionnaires se servent de l'anglais
dans leurs relations avec les indigènes, même si
ceux-ci ont fréquenté les écoles du Gouvernement
et comprennent l'allemand. Des indigènes depuis
plus de vingt ans au service du Gouvernement
ne parlent pas encore allemand,"parce que tout le
monde leur parle anglais (1).
Cette situation était explicable dans les pre-
mières années de la domination allemande. Mais
après vingt-huit ans, elle devait prendre fin, puis-
que les écoles du Gouvernement et des Missions
enseignent l'allemand à des milliers d'indigènes.
C'est une lourde faute politique que de conti-
nuer à se servir d'une langue étrangère. « 11 m a
été rendu compte, écrit le Gouverneur, que des
soldats des troupes coloniales ont dit que nous
devions- être beaucoup moins que les Anglais,
puisque nous nous servions de leur langue dans
nos rapports avec les indigènes ».
Cette situation n'existe pas dans les Colonies
françaises, espagnoles et portugaises de la Côte
occidentale d'Afrique ; c'est la langue de la Mé-
tropole qu'on emploie avec les indigènes.
Le Gouverneur signalait ensuite l'emploi de
mots anglais mêlés à l'allemand dans la conver-
sation courante des Allemands vivant au Came-
roun et même dans des comptes rendus officiels.
Il prescrivait à tous les fonctionnaires de ne pas
employer l'anglais dans leurs relations aveG les
indigènes, sans se dissimuler d'ailleurs qu'il fau-
drait plusieurs années pour le remplacer par
l'allemand.
L'inscription au budget d'une subvention deux
fois pHis forte pour encourager la propagation de
la langue allemande est certainement une con-
séquence de cette circulaire.
Mais les résultats n'avaient pas encore eu le
temps de se produire. Le fait que les Allemands
n'ont pas réussi à répandre leur langue parmi les
indigènes de leur Colonie facilitera certainement
un changement de domination. Et, par suite de
l'expansion de la langue anglaise, les Anglais
ont un avantage marqué sur les Français. Ils ont
déjà ouvert des écoles, où l'enseignement est na-
turellement donné en anglais non seulement à
Douala, mais aussi sur plusieurs autres points,
notamment à Lobetal et à Marienberg, sur la Sa-
naga, où la Mission de Bâle et la Mission catho-
lique avaient des établissements prospères.
(Extrait d'un rapport officiel français.) ;
(1) Même dans les troupes coloniales, les Bous-oinciers Diancs
'font leurs commandements en angl,%i§. J
28 missionnaires et 22 femmes, avait 5 stations
et plus de 9.000 écoliers.
Le vicariat apostolique du Cameroun était confié
aux Pères de la Pia Societa jVlissio71um désignés
aussi, d'après le nom de leur fondat ur, par 1 'ap-
pellation de « Pallotins ). Leur maison mère est
à Rome et la maison principale à Limburg, en
Allemagne. D'ailleurs, la plupart des sujets de a
Société sont allemands. L'annuaire de cette So-
ciété, pour l'année 1914, montre que 134 prêtres
sur 180 ; 175 frères lais sur 192 ; 40 séminaristes
sur 48. sont allemands. L'évêque titulaire du Ca-
meroun, Mgr Vinter, est mort au mois d 'octobre
1914 à Sakbajene. L'évêque coadjuteur, Mgr Her-
nemann, qui lui a succédé, se trouve actuellement
en Allemagne. Le vicariat du Cameroun comptait
15 missions, avec un personnel entièrement alle-
mand de 33 pères, 38 frères et 30 sœurs. La mis-
sion de Jaunde était la plus importante. En 1912,
la mission catholique avait près de 12.500 écoliers.
La partie septentrionale du Cameroun, à partir
du 6" degré de latitude, forme, depuis quelques
années, une préfecture apostolique confiée aux
Pères du Sacié-Cœur de Saint-Quentin (actuelle-
ment en Hollande) ; on y comptait' 3 ou 4 stations
seulement, avec un personnel de 8 missionnaires.
En 1911, le nombre des écoliers des missions
qui subirent avec succès l'examen prescrit par le
Gouvernement fut de 4.828 ; en 1912, il s'éleva
à 7.284, se répartissant ainsi qu'il suit :
Résultats des examens des écoles des missions en 1912^
MISSIONS
Districts Dale Baptiste Catholique Américaine
Bamenda 286 » » »
Bare 46 » » M
Buea 200 26 75 »
Dschang » » 109 »
Douala 1.067 507 685 »
Ebolo,wa » » » 197
Edéa 366 » 552 »
Jabassi » 163 » »
Jaunde » » 1.333 »
John. Albrecht
Hohe 135 » y »
Kribi » » 467 644
Yictoria ........ 102 » 234 »
2.222 " 716 3.505 ~84Î~
En 1911 et 1912, la subvention du Gouverne-
ment fut de 20.000 marks. Elle fut répartie pro-
portionnellement au nombre des écoliers examinés
avec succès ; en 1912, à la mission catholique,
9.624 m. 27 ; à la mission de Bâle, 6.101 m. 15;
à la mission américaine, 2.308 m. 91 ; à la mis-
sion baptiste, 1.963 m. 67.
En 1913, la subventionfat portée li30.000 marks;
aux budgets de 1914 et de 1915 elle était prévue
pour 60.000 marks.
Cette subvention est inscrite dans les budgets
sous la rubrique : « Expansion de la langue alle-
mande dans la Colonie ». Il est en effet surprenant
pour celui qui arrive au Cameroun de constater
que les indigènes y parlent beaucoup plus anglais
qu'allemand. A toutes les reconnaissances qui
ont parcouru la région d 'Edea, j'ai dû adjoindre
un interprète connaissant l'anglais et capable de
comprendre le langage, d'ailleurs très corrompu,
parlé par les indigènes qu'on appelle « pidgin-en-
glish » ou « Neger-english ».
Cette situation préoccupait le Gouvernement
allemand.
Une circulaire fort intéressante a été publiée,
à ce sujet, dans le Journal officiel de la Colonie
du 1er mai 1913. Le Gouverneur constate que
« l'anglais-nègre » est la principale langue panée
entre Européens et indigènes et que l'allemand
est beaucoup moins employé. Marchands, plan-
teurs et fonctionnaires se servent de l'anglais
dans leurs relations avec les indigènes, même si
ceux-ci ont fréquenté les écoles du Gouvernement
et comprennent l'allemand. Des indigènes depuis
plus de vingt ans au service du Gouvernement
ne parlent pas encore allemand,"parce que tout le
monde leur parle anglais (1).
Cette situation était explicable dans les pre-
mières années de la domination allemande. Mais
après vingt-huit ans, elle devait prendre fin, puis-
que les écoles du Gouvernement et des Missions
enseignent l'allemand à des milliers d'indigènes.
C'est une lourde faute politique que de conti-
nuer à se servir d'une langue étrangère. « 11 m a
été rendu compte, écrit le Gouverneur, que des
soldats des troupes coloniales ont dit que nous
devions- être beaucoup moins que les Anglais,
puisque nous nous servions de leur langue dans
nos rapports avec les indigènes ».
Cette situation n'existe pas dans les Colonies
françaises, espagnoles et portugaises de la Côte
occidentale d'Afrique ; c'est la langue de la Mé-
tropole qu'on emploie avec les indigènes.
Le Gouverneur signalait ensuite l'emploi de
mots anglais mêlés à l'allemand dans la conver-
sation courante des Allemands vivant au Came-
roun et même dans des comptes rendus officiels.
Il prescrivait à tous les fonctionnaires de ne pas
employer l'anglais dans leurs relations aveG les
indigènes, sans se dissimuler d'ailleurs qu'il fau-
drait plusieurs années pour le remplacer par
l'allemand.
L'inscription au budget d'une subvention deux
fois pHis forte pour encourager la propagation de
la langue allemande est certainement une con-
séquence de cette circulaire.
Mais les résultats n'avaient pas encore eu le
temps de se produire. Le fait que les Allemands
n'ont pas réussi à répandre leur langue parmi les
indigènes de leur Colonie facilitera certainement
un changement de domination. Et, par suite de
l'expansion de la langue anglaise, les Anglais
ont un avantage marqué sur les Français. Ils ont
déjà ouvert des écoles, où l'enseignement est na-
turellement donné en anglais non seulement à
Douala, mais aussi sur plusieurs autres points,
notamment à Lobetal et à Marienberg, sur la Sa-
naga, où la Mission de Bâle et la Mission catho-
lique avaient des établissements prospères.
(Extrait d'un rapport officiel français.) ;
(1) Même dans les troupes coloniales, les Bous-oinciers Diancs
'font leurs commandements en angl,%i§. J
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