Presse et revues
724 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 203
sons pour lesquelles ses compatriotes et lui-même
avaient été pendant la guerre les loyaux soldats
de la Grande-Bretagne : « La guerre boër, a-t-il
dit, fut menée par les deux adversaires avec un
esprit sportif et d'une manière vraiment chevale-
resque. Aussi, de cette calamité est sortie l'heu-
reuse situation actuelle que vous voyez en Afrique
du Sud et qui a fourni une nouvelle base pour
construire une Afrique du Sud plus grande et
plus heureuse. Vos hommes d'Etat font mainte-
nant des projets pour faire de l'Empire britannique
une grande union ; j'estime que ce travail est déjà
fait en grande partie. »
Quelle admirable leçon de politique coloniale
à l'actif de nos alliés, ces deux grands faits: Botha
conquérant du Sud-Ouest africain allemand,
Smuts conquérant de l'Est africain allemand,
jouant un rôle décisif dans l'organisation nouvelle
de la politique impériale de notre alliée, et lui
apportant, pour l'Afrique, à la fois, des résultats
et des vues précises, nettes, pratiques, sur l'exclu-
sion de l'Allemagne!
Les opérations militaires.
Derniers soubresauts de la résistance allemande
en Afrique...
Le War Office, a publié le 29 mai, le commu-
niqué suivant :
Jusqu'à ce jour, les conditions climatériques n'ont pas
permis une grande extension des opérations dans l'Est
africain. La fin d'une saison extraordinairement humide
fait prévoir une reprise dans l'activité.
Les premiers jours du mois de mai furent marqués par
un mouvement général des Allemands vers le Sud, dans la
vallée de la Rutiji et sur la côte. Les troupes maintenues
jusqu'ici au Sud de la vallée de la Rufiji furent transférées
dans la vallée de Matandu, tandis que plus au Sud, des
partis d'éclaireurs pénétraient en territoire portugais près
des vallées baignant les rivières de Lujenda et de Luchu-
lingo. Elles se rapprochèrent des bords du Nyassalarul,
mettant le feu aux villages, terrorisant les habitants et
s'emparant des vivres.
Dans les environs des vallées de Matandu, Lind. Sudi, etc.
il y eut de nombreuses rencontres de patrouilles ainsi que
des engagements mettant en présence des forces plus im-
portantes.
Dans les contrées du centre, ce mouvement des Alle-
mands prit naissance à partir du mois de février, lorsque
les colonnes allemandes, évacuant le district de Mahenga,
se portèrent rapidement dans la direction de Gumbiro et
Isongeo et se divisèrent en deux parties, dont l'une se di-
rigea vers la frontière portugaise.
L'autre, sous les ordres du major Wintgens, qui avait
tenu un commandement dans le lac Kivu jusqu'au jour on
il en avait été délogé par l'armée belge-congolaise, se diri-
gea de nouveau vers le Nord, évitant nos colonnes opérant
entre Iringa et le lac Nyassa, passa le lac Rukwa et
atteignit, vers le 6 mai, Kituna, en route pour Tabora,
poursuivie par les troupes britanniques, rhodésiennes
et autres. v
Le 22 mai, le commandant allemand fut capturé dans le
voisinage de Lukulanka (61 milles (S.-S.-N. de Tabora) par
une colonne belge coopérant avec des forces britanniques.
Le 31 mai, le ministère des Colonies de Bel-
gique publiait, à son tour, le communiqué sui-
vani :
Un contingent des troupes coloniales belges s'est joint
aux forces britanniques opérant contre les derniers centres
de résistance de l'ennemi dans le sud de l'Afrique orientale
allemande. Les troupes belges marchant en plusieurs co-
lonnes ont atteint la zone actuelle des opérations et ont
pris contact avec l'ennemi à '20 kilomètres au Sud de Kalula
Dans la nuit du 22 au 23 mai une patrouille du 6r ba-
taillon a fait prisonnier le major Wintgens qui commandait
les troupes allemandes dans le N.-O. de la colonie au mo-
ment de l'offensive belge en 1916.
Détails curieux : les Belges avaient repassé Ta-
bora aux Anglais et retiré leurs troupes et une
partie des officiers et sous-officiers accompagnant
en France le général Tombeur débarquèrent à
Dakar et reprirent le chemin du Congo où le lieu-
tenant-colonel Huyghe fut chargé de la nouvelle
campagne contre les Allemands. On a vu plus
haut qu'elle s'est terminée par un nouveau suc-
cès. Le commandant allemand Wintgens était
l'âme de la résistance allemande. Enregistrons
bien vite à son sujet ce communiqué du minis-
tère des Colonies de Belgique en date du 13 juin :
Le commandant des troupes belges opérant dans l Est
africain a autorisé le m'ijor allemand Wintgens, fait prison-
nier dans la nuit du 22 au 23 mai à garder son épée, vou-
lant ainsi re' dre hommage à un ennemi vaincu, qui, dans
la lutte, s'etait révélé honorable, loyal et courtois, contras-
tant par cette attitude avec la plupart des chefs allemands
que les Belges ont eu à combattre en Europe et en Afrique.
A la frontière portugaise de l'Afrique orientale
allemande quelques troubles se sont produits
chez les indigènes du Barué (région de Tété).
Mais les contingents portugais ont été envoyés
en trois colonnes et ont occupé Massargano et
Cachemba, ce qui semble avoir réduit à néant les
troubles indigènes soulevés par les derniers
Allemands d'Afrique.
CHEIKH-SAID
La London Gazette a publié récemment un
rapport du général sir Beauchamp-Dutf, comman-
dant en chef de l'Inde, sur les opérations dans
l'empire indien depuis le début de la guerre (1).
Ce document, daté du 9 mars 1916, contient no-
tamment le récit des opérations de la région
d'Aden et nous en détachons ce qui concerne
Cheikh-Saïd (2) :
A la déclaration de guerre avec la Turquie, le 3i octo-
bce 1914, on apprit que les Turcs se trouvaient en force à
Cheikh-Saïd et qu'ils se préparaient à envoyer des troupes
pour agir contre le Protectorat d'Aden. Aussi, le 3 novembre,
ordre fut donné au brigadier général H.-V. Cox, C. R.,
C S I., commandant la 29e brigade d'infanterie indienne,
alors en route pour Suez, d'occuper Cheikh-Saïd et d'y dé-
truire les travaux, les armements et les puits des Turcs.
Trois bataillons de la 29° brigade d'infanterie indienne et
le 23e pionniers sikh furent employés à cette opération à
laquelle collabora le Duke of Edinburgh.
Le 10 novembre, les transports amenant cette force arri-
vèrent devant la péninsule de Cheikh-Saïd, mais le mau-
vais temps empêcha le débarquement au point choisi.
Pendant que les transports se rendaient à un autre point
de débarquement, le Duke of Edinburgh attaquait avec
succès les défenses turques.
Protégé par le feu des canons de marine, un débarque-
(1) London Gazette, 4 juillet 1916, supplément.
(2) Voir Y Afrique franf ase, UiS, p. HO.
sons pour lesquelles ses compatriotes et lui-même
avaient été pendant la guerre les loyaux soldats
de la Grande-Bretagne : « La guerre boër, a-t-il
dit, fut menée par les deux adversaires avec un
esprit sportif et d'une manière vraiment chevale-
resque. Aussi, de cette calamité est sortie l'heu-
reuse situation actuelle que vous voyez en Afrique
du Sud et qui a fourni une nouvelle base pour
construire une Afrique du Sud plus grande et
plus heureuse. Vos hommes d'Etat font mainte-
nant des projets pour faire de l'Empire britannique
une grande union ; j'estime que ce travail est déjà
fait en grande partie. »
Quelle admirable leçon de politique coloniale
à l'actif de nos alliés, ces deux grands faits: Botha
conquérant du Sud-Ouest africain allemand,
Smuts conquérant de l'Est africain allemand,
jouant un rôle décisif dans l'organisation nouvelle
de la politique impériale de notre alliée, et lui
apportant, pour l'Afrique, à la fois, des résultats
et des vues précises, nettes, pratiques, sur l'exclu-
sion de l'Allemagne!
Les opérations militaires.
Derniers soubresauts de la résistance allemande
en Afrique...
Le War Office, a publié le 29 mai, le commu-
niqué suivant :
Jusqu'à ce jour, les conditions climatériques n'ont pas
permis une grande extension des opérations dans l'Est
africain. La fin d'une saison extraordinairement humide
fait prévoir une reprise dans l'activité.
Les premiers jours du mois de mai furent marqués par
un mouvement général des Allemands vers le Sud, dans la
vallée de la Rutiji et sur la côte. Les troupes maintenues
jusqu'ici au Sud de la vallée de la Rufiji furent transférées
dans la vallée de Matandu, tandis que plus au Sud, des
partis d'éclaireurs pénétraient en territoire portugais près
des vallées baignant les rivières de Lujenda et de Luchu-
lingo. Elles se rapprochèrent des bords du Nyassalarul,
mettant le feu aux villages, terrorisant les habitants et
s'emparant des vivres.
Dans les environs des vallées de Matandu, Lind. Sudi, etc.
il y eut de nombreuses rencontres de patrouilles ainsi que
des engagements mettant en présence des forces plus im-
portantes.
Dans les contrées du centre, ce mouvement des Alle-
mands prit naissance à partir du mois de février, lorsque
les colonnes allemandes, évacuant le district de Mahenga,
se portèrent rapidement dans la direction de Gumbiro et
Isongeo et se divisèrent en deux parties, dont l'une se di-
rigea vers la frontière portugaise.
L'autre, sous les ordres du major Wintgens, qui avait
tenu un commandement dans le lac Kivu jusqu'au jour on
il en avait été délogé par l'armée belge-congolaise, se diri-
gea de nouveau vers le Nord, évitant nos colonnes opérant
entre Iringa et le lac Nyassa, passa le lac Rukwa et
atteignit, vers le 6 mai, Kituna, en route pour Tabora,
poursuivie par les troupes britanniques, rhodésiennes
et autres. v
Le 22 mai, le commandant allemand fut capturé dans le
voisinage de Lukulanka (61 milles (S.-S.-N. de Tabora) par
une colonne belge coopérant avec des forces britanniques.
Le 31 mai, le ministère des Colonies de Bel-
gique publiait, à son tour, le communiqué sui-
vani :
Un contingent des troupes coloniales belges s'est joint
aux forces britanniques opérant contre les derniers centres
de résistance de l'ennemi dans le sud de l'Afrique orientale
allemande. Les troupes belges marchant en plusieurs co-
lonnes ont atteint la zone actuelle des opérations et ont
pris contact avec l'ennemi à '20 kilomètres au Sud de Kalula
Dans la nuit du 22 au 23 mai une patrouille du 6r ba-
taillon a fait prisonnier le major Wintgens qui commandait
les troupes allemandes dans le N.-O. de la colonie au mo-
ment de l'offensive belge en 1916.
Détails curieux : les Belges avaient repassé Ta-
bora aux Anglais et retiré leurs troupes et une
partie des officiers et sous-officiers accompagnant
en France le général Tombeur débarquèrent à
Dakar et reprirent le chemin du Congo où le lieu-
tenant-colonel Huyghe fut chargé de la nouvelle
campagne contre les Allemands. On a vu plus
haut qu'elle s'est terminée par un nouveau suc-
cès. Le commandant allemand Wintgens était
l'âme de la résistance allemande. Enregistrons
bien vite à son sujet ce communiqué du minis-
tère des Colonies de Belgique en date du 13 juin :
Le commandant des troupes belges opérant dans l Est
africain a autorisé le m'ijor allemand Wintgens, fait prison-
nier dans la nuit du 22 au 23 mai à garder son épée, vou-
lant ainsi re' dre hommage à un ennemi vaincu, qui, dans
la lutte, s'etait révélé honorable, loyal et courtois, contras-
tant par cette attitude avec la plupart des chefs allemands
que les Belges ont eu à combattre en Europe et en Afrique.
A la frontière portugaise de l'Afrique orientale
allemande quelques troubles se sont produits
chez les indigènes du Barué (région de Tété).
Mais les contingents portugais ont été envoyés
en trois colonnes et ont occupé Massargano et
Cachemba, ce qui semble avoir réduit à néant les
troubles indigènes soulevés par les derniers
Allemands d'Afrique.
CHEIKH-SAID
La London Gazette a publié récemment un
rapport du général sir Beauchamp-Dutf, comman-
dant en chef de l'Inde, sur les opérations dans
l'empire indien depuis le début de la guerre (1).
Ce document, daté du 9 mars 1916, contient no-
tamment le récit des opérations de la région
d'Aden et nous en détachons ce qui concerne
Cheikh-Saïd (2) :
A la déclaration de guerre avec la Turquie, le 3i octo-
bce 1914, on apprit que les Turcs se trouvaient en force à
Cheikh-Saïd et qu'ils se préparaient à envoyer des troupes
pour agir contre le Protectorat d'Aden. Aussi, le 3 novembre,
ordre fut donné au brigadier général H.-V. Cox, C. R.,
C S I., commandant la 29e brigade d'infanterie indienne,
alors en route pour Suez, d'occuper Cheikh-Saïd et d'y dé-
truire les travaux, les armements et les puits des Turcs.
Trois bataillons de la 29° brigade d'infanterie indienne et
le 23e pionniers sikh furent employés à cette opération à
laquelle collabora le Duke of Edinburgh.
Le 10 novembre, les transports amenant cette force arri-
vèrent devant la péninsule de Cheikh-Saïd, mais le mau-
vais temps empêcha le débarquement au point choisi.
Pendant que les transports se rendaient à un autre point
de débarquement, le Duke of Edinburgh attaquait avec
succès les défenses turques.
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(1) London Gazette, 4 juillet 1916, supplément.
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