Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1912-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1912 01 janvier 1912
Description : 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12). 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9788417v
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
JG8 BULLETIN DU COMITÉ - -
est partagé en 13 provinces, à la tête desquelles
se trouvent des gouverneurs qui sont presque tous
des officiers de l'armée anglaise. Ces provinces
comprennent l'ensemble des territoires anglo-
égyptiens, sauf le Darfour. Ce dernier Etat est
seulement placé sous le protectorat anglo-égyp-
tien et le sultan actuel, Ali Dinar, administre son
royaume à sa guise (1).
Les officiers anglais servant en Egypte sont re-
crutés avec un soin particulier et l'on cherche au-
tant que possible à les spécialiser. On exige d'eux
la connaissance pratique de la langue arabe, écrite
et parlée, et l'on s'efforce de tenir le plus grand
compte d-e l'expérience personnelle acquise au
cours de séjours longs et répétés.
Le gouvernement fait appel, dans la plus large.
mesure, aux populations locales, pour toutes les
fonctions qui n'exigent pas la présence d'un Euro-
péen. Un très grand nombre d'Egyptiens servent
au Soudan, soit comme officiers, soit comme
fonctionnaires. Le personnel européen et indi-
gène estgénéralement très remarquable et l'œuvre
administrative réalisée lui est, en grande partie,
redevable de ses rapides progrès.
La première préoccupation du gouvernement a
été de se créer des ressources régulières, et c'est
l'impôt foncier qui a été choisi comme base. Toute
terre cultivée paie l'impôt ; l'unité de surface
taxée est l e feddan égyptien, qui vaut 4.200 mètres
carrés. Les terres sont classées en trois catégo-
ries : terres irriguées, terres inondées et terrains
que l'on cultive seulement en utilisant les pluies
annuelles. Le minimum de perception est de
1 fr. 25 par feddan et par an ; le maximum est,
suivant les catégories, de 25 francs pour la pre-
mière, de 49 francs pour la seconde et de 10 francs
pour la troisième.
On estimait, en 1910, le total des terres culti-
vées dans le Soudan à 1.953.200 feddans, dont
406.664 étaient en cultures irriguées. Le rende-
ment de l'impôt foncier est d'environ 3 millions
et demi de francs.
Pour les populations qui se livrent à l'élevage,,
un impôt est perçu sur les animaux, à raison de
25 centimes par tête de gros bétail ; les moutons
et les chèvres ne paient rien. En 1910, cet impôt
a donné 1.250.000 francs. Une taxe sur les dattiers
et une redevance payée par les tribus nomades
complètent les charges qui pèsent sur les popula-
tions indigènes. L'ensemble des recettes com-
prend : des redevances de souveraineté pour les
diverses concessions accordées par la colonie et
pour les produits naturels du sol ; les bénéfices
des chemins de fer, steamers, postes et télégra-
phes, qui sont tous propriétés de l'Etat, enfin
les douanes. Le total des recettes prévues pour
l'exercice 1911 atteignait près de 30 millions.
Il est fait de ces ressources un emploi judi-
cieux. L'Egypte cherche, en effet, depuis plusieurs
années, à liqu ider sa pénible situation financière,
héritage du passé, et le Soudan contribue pour
une part importante à cette besogne utile. Il en
(1) Voir sur le Soudan ançrlo-égyptien un article du major
STANTON, dans le Journal of the African Society (avril 1912).
résulte un certain retard dans le développement
de l'outillage économique, dont les progrès sont
moins rapides que ne le souhaiteraient les Sou-
danais. Tel qu'il est, cependant, lé réseau des
voies de communication représente, dès mainte-
nant, un instrument de domination et de mise
en valeur des plus remarquables, et il faut louer
l'idée directrice qui a présidé à sa conception, idée
dont, jusqu'à présent, on a su éviter de s'écarter.
L'ensemble du réseau ferré et fluvial correspond
au désir, pour la colonie du Soudan, d'avoir son
autonomie économique. Le Soudan a voulu avoir
son port à lui et c'est vers la mer Rouge qu'est
orienté le réseau des voies de communication.
Il est caractéristique, à cet égard, d'examiner,
sur le croquis ci-joint, l'itinéraire imposé aux
marchandises que pourra exporter la région de
Dongola. On sait que, lors des premières opéra-
tions sur le Haut-Nil, les Anglais avaient con-
struit une ligne ferrée sur la rive droite du fleuve,
qui allait de Wadi-Halfà jusqu'en face de Don-
gola. Cette ligne, construite au moment des opé-
rations militaires, était médiocre' et avait besoin
d'importantes réparations. Au lieu d'y procéder,
les Anglais ont supprimé la ligne et en ont con-
struit une autre, se raccordant à la ligne Halfa-
Khartoum à Abou-Hamed. Le chemin de fer va
jusqu'à Kareima et se prolonge sur le fleuve par '
une ligne fluviale. De la sorte, pour fe blé que la
région de Dongola commence à produire en abon-
dance, la route d'Alexandrie par Halfa se trouve
coupée, et la ligne de la mer Rouge devient la
seule pratique.
Souakin devait être, au début, le port du Sou-
dan. Mais les Anglais ont reconnu que cette baie,
mal abritée, était peu praticable; ils ont choisi
un meilleur emplacement dans la baie inhabitée
où s'élève aujourd'hui la ville artificielle de Port-
Soudan. Les Anglais y ont fait un effort considé-
rable et Port-Soudan est déjà devenu le port -de
Khartoum. Il le devient, ou le deviendra sous
peu, de tout le bassin du Nil Blanc jusqu'à l'Ou-
ganda, du Bahr-el-Ghazal jusqu'au Congo belge
et jusqu'à notre Afrique Equatoriale, du Kordofan
et du Darfour et même de l'Abyssinie.
Il doit également devenir une * nouvelle et 1
importante escale sur la route des Indes et con-
currencer Djibouti et Massaouah. Des quais en
blocs de granit y ont été construits et les bassins
permettent de recevoir simultanément un grand
nombre de navires. Cinq grues électriques fonc-
tionnent déjà et une cale sèche vient d'être ins-
tallée avec un outillage des plus modernes. La
ville, où réside le gouverneur de la province, est
parfaitement construite et conçue sur un plan
aux vues très larges. Tout le commerce européen
qui se faisait autrefois par Suakin se fait mainte-
nant par Port-Soudan, où cinq lignes de naviga-
tion ont déjà des escales régulières. Seuls les
traitants indigènes font encore toutes leurs -
affaires à Suakin, resté le grand port d'embar-
quement des pèlerins allant par Djeddah à La
Mecque.
Port-Soudan est, par chemin de fer, à 20 heures
est partagé en 13 provinces, à la tête desquelles
se trouvent des gouverneurs qui sont presque tous
des officiers de l'armée anglaise. Ces provinces
comprennent l'ensemble des territoires anglo-
égyptiens, sauf le Darfour. Ce dernier Etat est
seulement placé sous le protectorat anglo-égyp-
tien et le sultan actuel, Ali Dinar, administre son
royaume à sa guise (1).
Les officiers anglais servant en Egypte sont re-
crutés avec un soin particulier et l'on cherche au-
tant que possible à les spécialiser. On exige d'eux
la connaissance pratique de la langue arabe, écrite
et parlée, et l'on s'efforce de tenir le plus grand
compte d-e l'expérience personnelle acquise au
cours de séjours longs et répétés.
Le gouvernement fait appel, dans la plus large.
mesure, aux populations locales, pour toutes les
fonctions qui n'exigent pas la présence d'un Euro-
péen. Un très grand nombre d'Egyptiens servent
au Soudan, soit comme officiers, soit comme
fonctionnaires. Le personnel européen et indi-
gène estgénéralement très remarquable et l'œuvre
administrative réalisée lui est, en grande partie,
redevable de ses rapides progrès.
La première préoccupation du gouvernement a
été de se créer des ressources régulières, et c'est
l'impôt foncier qui a été choisi comme base. Toute
terre cultivée paie l'impôt ; l'unité de surface
taxée est l e feddan égyptien, qui vaut 4.200 mètres
carrés. Les terres sont classées en trois catégo-
ries : terres irriguées, terres inondées et terrains
que l'on cultive seulement en utilisant les pluies
annuelles. Le minimum de perception est de
1 fr. 25 par feddan et par an ; le maximum est,
suivant les catégories, de 25 francs pour la pre-
mière, de 49 francs pour la seconde et de 10 francs
pour la troisième.
On estimait, en 1910, le total des terres culti-
vées dans le Soudan à 1.953.200 feddans, dont
406.664 étaient en cultures irriguées. Le rende-
ment de l'impôt foncier est d'environ 3 millions
et demi de francs.
Pour les populations qui se livrent à l'élevage,,
un impôt est perçu sur les animaux, à raison de
25 centimes par tête de gros bétail ; les moutons
et les chèvres ne paient rien. En 1910, cet impôt
a donné 1.250.000 francs. Une taxe sur les dattiers
et une redevance payée par les tribus nomades
complètent les charges qui pèsent sur les popula-
tions indigènes. L'ensemble des recettes com-
prend : des redevances de souveraineté pour les
diverses concessions accordées par la colonie et
pour les produits naturels du sol ; les bénéfices
des chemins de fer, steamers, postes et télégra-
phes, qui sont tous propriétés de l'Etat, enfin
les douanes. Le total des recettes prévues pour
l'exercice 1911 atteignait près de 30 millions.
Il est fait de ces ressources un emploi judi-
cieux. L'Egypte cherche, en effet, depuis plusieurs
années, à liqu ider sa pénible situation financière,
héritage du passé, et le Soudan contribue pour
une part importante à cette besogne utile. Il en
(1) Voir sur le Soudan ançrlo-égyptien un article du major
STANTON, dans le Journal of the African Society (avril 1912).
résulte un certain retard dans le développement
de l'outillage économique, dont les progrès sont
moins rapides que ne le souhaiteraient les Sou-
danais. Tel qu'il est, cependant, lé réseau des
voies de communication représente, dès mainte-
nant, un instrument de domination et de mise
en valeur des plus remarquables, et il faut louer
l'idée directrice qui a présidé à sa conception, idée
dont, jusqu'à présent, on a su éviter de s'écarter.
L'ensemble du réseau ferré et fluvial correspond
au désir, pour la colonie du Soudan, d'avoir son
autonomie économique. Le Soudan a voulu avoir
son port à lui et c'est vers la mer Rouge qu'est
orienté le réseau des voies de communication.
Il est caractéristique, à cet égard, d'examiner,
sur le croquis ci-joint, l'itinéraire imposé aux
marchandises que pourra exporter la région de
Dongola. On sait que, lors des premières opéra-
tions sur le Haut-Nil, les Anglais avaient con-
struit une ligne ferrée sur la rive droite du fleuve,
qui allait de Wadi-Halfà jusqu'en face de Don-
gola. Cette ligne, construite au moment des opé-
rations militaires, était médiocre' et avait besoin
d'importantes réparations. Au lieu d'y procéder,
les Anglais ont supprimé la ligne et en ont con-
struit une autre, se raccordant à la ligne Halfa-
Khartoum à Abou-Hamed. Le chemin de fer va
jusqu'à Kareima et se prolonge sur le fleuve par '
une ligne fluviale. De la sorte, pour fe blé que la
région de Dongola commence à produire en abon-
dance, la route d'Alexandrie par Halfa se trouve
coupée, et la ligne de la mer Rouge devient la
seule pratique.
Souakin devait être, au début, le port du Sou-
dan. Mais les Anglais ont reconnu que cette baie,
mal abritée, était peu praticable; ils ont choisi
un meilleur emplacement dans la baie inhabitée
où s'élève aujourd'hui la ville artificielle de Port-
Soudan. Les Anglais y ont fait un effort considé-
rable et Port-Soudan est déjà devenu le port -de
Khartoum. Il le devient, ou le deviendra sous
peu, de tout le bassin du Nil Blanc jusqu'à l'Ou-
ganda, du Bahr-el-Ghazal jusqu'au Congo belge
et jusqu'à notre Afrique Equatoriale, du Kordofan
et du Darfour et même de l'Abyssinie.
Il doit également devenir une * nouvelle et 1
importante escale sur la route des Indes et con-
currencer Djibouti et Massaouah. Des quais en
blocs de granit y ont été construits et les bassins
permettent de recevoir simultanément un grand
nombre de navires. Cinq grues électriques fonc-
tionnent déjà et une cale sèche vient d'être ins-
tallée avec un outillage des plus modernes. La
ville, où réside le gouverneur de la province, est
parfaitement construite et conçue sur un plan
aux vues très larges. Tout le commerce européen
qui se faisait autrefois par Suakin se fait mainte-
nant par Port-Soudan, où cinq lignes de naviga-
tion ont déjà des escales régulières. Seuls les
traitants indigènes font encore toutes leurs -
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Mecque.
Port-Soudan est, par chemin de fer, à 20 heures
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