Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
74 BULLETIN DU COMITÉ
L'Espagne au Maroc
et la question de Tanger
Le message royal.
Voici le passage du discours du Trône, lu par
Alphonse XIII, le' 4 janvier, à la cérémonie
d'inauguration des Cortès, qui a trait aux afl'aires
marocaines- : \
Un des plus intéressants aspects de cette œuvre civilisa-
trice est la tâche que nous avons assumée au Maroc, dé-
* fendant en même temps les droits et intérêts primordiaux
de l'Espagne que nous avons obtenu de voir universelle-
ment reconnus. Il m'est très agréable, Messieurs «d'appe-
ler votre attention, ce qui entraînera nécessairement vos
applaudissements et votre gratitude, sur les magnifiques
progrès réalisés durant les derniers mois. L'effort martial
d'une armée dévouée et héroïque, habilement combiné
avec l'adresse du commandement et la plus efficace action
politique, a amené à un contact direct avec notre mission
civilisatrice, des territoires et des multitudes qui, jusqu'à
présent, la rejetaient ou y résistaient, et tout ce qui arrive
là-bas permet d'assurer que nous approchons rapidement
du terme des sacrifices en sang et en argent que le pays a
faits pour réaliser un dessein national qui nous est sacré.
Une fois disparues les résistances matérielles et établi le
contact moral avec le peuple auprès duquel nous corres-
pondent les fouctions du Protectorat, nous devons aller
rapidement à la réalisation de ces œuvres d'enseignement
et de progrès économique qui doivent produire, en même
temps (lue la satisfaction et le bien-être du peuple protégé,
la compensation pour le tuteur des efforts réalisés dans
cette entreprise. Mon gouvernement vous rendra un compte
détaillé de l'œuvre réalisée et vous proposera les moyens
opportuns pour alléger la charge que l'Espagne supporte
et entreprendre ces travaux qui mettront en valeur les
ressources du pays au moyen d'un emprunt. j
f
Une maladresse. !
t
Le 4 janvier, on trouva dans quelques jour-
naux espagnols le texte suivant : j
Une nouvelle extrêmement grave a circulé hier au minis-
tère de la Guerre. On disait que des Français, qui sont
établis sur la frontière de notre zone de Protectorat au
Maroc, travaillent contre nos intérêts, excitant les tribus
qui enveloppent les positions récemment conquises et
autour desquelles on a enregistré, ces temps derniers, plu-
sieurs agressions. ^ ^
On assure que ces nouvelles, qui sont très graves, ont
été télégraphiées de Tétouan à un haut fonctionnaire
civil. *
'Oa assure aussi que le gouvernement, qui a eu connais-
sance de ce bruit, a télégraphié fréquemment à Tétouan à
ce sujet, |
EL 'Debale, en se faisant écho de cette rumeur
sortie des bureaux de la Ligue africaniste, la
rapprochait du départ du général Berenguer pour
le Maroc qu'il qualifiait de « précipité n,
Le lendemain, le même journal publiait au bas
d une colonne la rectification suivante : j
Un télégramme de Paris dément les rumeurs qui ont cir-
culé autour d'une aide française donnée aux tribus voi-
sines de Chechaouen et dit que ce bruit a été démenti par
notre ministre de la Guerre et par le général Berenguer.
Les autres journaux qui s'étaient faits les col-
porteurs de la fausse nouvelle oublièrent de la
rectifier.
11 est hors de doute que le lancement de l'infor-
mation calomnieuse avait pour but de susciter une
nouvelle campagne de presse au cours de laquelle
on aurait parlé de Tanger. La maladresse de
ceux qui rédigèrent le texte qui voulait être veni-
meux, a fait échouer cette fois les plans de ceux
qui s'acharnent à troubler les relations franco-
espagnoles.
Autour des opérations militaires.
Un ancien aide, de camp du général Barrera a
publié récemment, sous le pseudonyme de Ben-
tauit, une série d'articles dans un journal qui
vient d'être fondé, La Lucha, sur les attributions
du général Berenguer. Bentauit critique les dé-
crets par lesquels le haut-commissaire a vu aug-
menter ses attributions. En lisant ces articles on
finit par se rendre compte que, si l'unité dans le
commandement des forces militaires préoccupe
leur auteur, il est surtout préoccupé d y trouver
une occasion de commenter les dernières opé-
rations.
« L'opération de Cudia-Rauda autorisée par le
haut-commissaire, dans la croyance qu'elle s'effec-
tuerait sans tirer un coup de fusil, nous coûta
près de 400 tués et blessés. J) Et il ajoute que l'on
rendit responsable de ce qui était arrivé « d'abord
les chefs subalternes et ensuite le chef plein de'
prestige contre lequel on a accumulé les charges
les plus graves et qui, nous en sommes sûrs,
sortira absous et avec les considépnts les plus
favorables ».
Bentauit ne s'en tient pas là. Traitant de l'oc-
cupation de Chechaouen, il écrit que malgré la
distance, on a fini par savoir ce qui s'était passé :
« Le succès de l'occupation de Chechaouen se doit
en premier lieu à la colonne de Larache qui sans
être arrivée à la ville fanatique, dispersa et battit
efficacement l'ennemi le plus brave, aguerri et
nombreux et, en second lieu, à l'effort désespéré
réalisé par le brillant chef de la mehalla chéri-
fienne. »
« Et malgré tout, une tentative d'avance, réa-
lisée après l'occupation, coûta près de 200 tués et
blessés à la colonne que commandait directement
le haut-commissaire ».
A peu près à la même date La Lucha publiait
une interview de son collaborateur M. Paul y
Almarza avec le général Berenguer dont voici un
curieux fragment :
— Puisque vous ne pouvez rien me dire sur Tanger,
pourriez-vous me faire quelque déclaration au sujet de
l'unité de commandement au Maroc ?
— L'unité de commandement est un fait depuis que l'on
a concédé au haut-commissaire les attributions de général
en chef. Il n'y a pas a en parler.
— Pardonnez-moi. On a murmuré, de ci de là, qu'il exis-
tait des différends entre les généraux et le haut comman-
dement.
— Je n'ai rien entendu de cela.
— Si. La presse s'en est occupée.
— Peut-être Hoy...
L'Espagne au Maroc
et la question de Tanger
Le message royal.
Voici le passage du discours du Trône, lu par
Alphonse XIII, le' 4 janvier, à la cérémonie
d'inauguration des Cortès, qui a trait aux afl'aires
marocaines- : \
Un des plus intéressants aspects de cette œuvre civilisa-
trice est la tâche que nous avons assumée au Maroc, dé-
* fendant en même temps les droits et intérêts primordiaux
de l'Espagne que nous avons obtenu de voir universelle-
ment reconnus. Il m'est très agréable, Messieurs «d'appe-
ler votre attention, ce qui entraînera nécessairement vos
applaudissements et votre gratitude, sur les magnifiques
progrès réalisés durant les derniers mois. L'effort martial
d'une armée dévouée et héroïque, habilement combiné
avec l'adresse du commandement et la plus efficace action
politique, a amené à un contact direct avec notre mission
civilisatrice, des territoires et des multitudes qui, jusqu'à
présent, la rejetaient ou y résistaient, et tout ce qui arrive
là-bas permet d'assurer que nous approchons rapidement
du terme des sacrifices en sang et en argent que le pays a
faits pour réaliser un dessein national qui nous est sacré.
Une fois disparues les résistances matérielles et établi le
contact moral avec le peuple auprès duquel nous corres-
pondent les fouctions du Protectorat, nous devons aller
rapidement à la réalisation de ces œuvres d'enseignement
et de progrès économique qui doivent produire, en même
temps (lue la satisfaction et le bien-être du peuple protégé,
la compensation pour le tuteur des efforts réalisés dans
cette entreprise. Mon gouvernement vous rendra un compte
détaillé de l'œuvre réalisée et vous proposera les moyens
opportuns pour alléger la charge que l'Espagne supporte
et entreprendre ces travaux qui mettront en valeur les
ressources du pays au moyen d'un emprunt. j
f
Une maladresse. !
t
Le 4 janvier, on trouva dans quelques jour-
naux espagnols le texte suivant : j
Une nouvelle extrêmement grave a circulé hier au minis-
tère de la Guerre. On disait que des Français, qui sont
établis sur la frontière de notre zone de Protectorat au
Maroc, travaillent contre nos intérêts, excitant les tribus
qui enveloppent les positions récemment conquises et
autour desquelles on a enregistré, ces temps derniers, plu-
sieurs agressions. ^ ^
On assure que ces nouvelles, qui sont très graves, ont
été télégraphiées de Tétouan à un haut fonctionnaire
civil. *
'Oa assure aussi que le gouvernement, qui a eu connais-
sance de ce bruit, a télégraphié fréquemment à Tétouan à
ce sujet, |
EL 'Debale, en se faisant écho de cette rumeur
sortie des bureaux de la Ligue africaniste, la
rapprochait du départ du général Berenguer pour
le Maroc qu'il qualifiait de « précipité n,
Le lendemain, le même journal publiait au bas
d une colonne la rectification suivante : j
Un télégramme de Paris dément les rumeurs qui ont cir-
culé autour d'une aide française donnée aux tribus voi-
sines de Chechaouen et dit que ce bruit a été démenti par
notre ministre de la Guerre et par le général Berenguer.
Les autres journaux qui s'étaient faits les col-
porteurs de la fausse nouvelle oublièrent de la
rectifier.
11 est hors de doute que le lancement de l'infor-
mation calomnieuse avait pour but de susciter une
nouvelle campagne de presse au cours de laquelle
on aurait parlé de Tanger. La maladresse de
ceux qui rédigèrent le texte qui voulait être veni-
meux, a fait échouer cette fois les plans de ceux
qui s'acharnent à troubler les relations franco-
espagnoles.
Autour des opérations militaires.
Un ancien aide, de camp du général Barrera a
publié récemment, sous le pseudonyme de Ben-
tauit, une série d'articles dans un journal qui
vient d'être fondé, La Lucha, sur les attributions
du général Berenguer. Bentauit critique les dé-
crets par lesquels le haut-commissaire a vu aug-
menter ses attributions. En lisant ces articles on
finit par se rendre compte que, si l'unité dans le
commandement des forces militaires préoccupe
leur auteur, il est surtout préoccupé d y trouver
une occasion de commenter les dernières opé-
rations.
« L'opération de Cudia-Rauda autorisée par le
haut-commissaire, dans la croyance qu'elle s'effec-
tuerait sans tirer un coup de fusil, nous coûta
près de 400 tués et blessés. J) Et il ajoute que l'on
rendit responsable de ce qui était arrivé « d'abord
les chefs subalternes et ensuite le chef plein de'
prestige contre lequel on a accumulé les charges
les plus graves et qui, nous en sommes sûrs,
sortira absous et avec les considépnts les plus
favorables ».
Bentauit ne s'en tient pas là. Traitant de l'oc-
cupation de Chechaouen, il écrit que malgré la
distance, on a fini par savoir ce qui s'était passé :
« Le succès de l'occupation de Chechaouen se doit
en premier lieu à la colonne de Larache qui sans
être arrivée à la ville fanatique, dispersa et battit
efficacement l'ennemi le plus brave, aguerri et
nombreux et, en second lieu, à l'effort désespéré
réalisé par le brillant chef de la mehalla chéri-
fienne. »
« Et malgré tout, une tentative d'avance, réa-
lisée après l'occupation, coûta près de 200 tués et
blessés à la colonne que commandait directement
le haut-commissaire ».
A peu près à la même date La Lucha publiait
une interview de son collaborateur M. Paul y
Almarza avec le général Berenguer dont voici un
curieux fragment :
— Puisque vous ne pouvez rien me dire sur Tanger,
pourriez-vous me faire quelque déclaration au sujet de
l'unité de commandement au Maroc ?
— L'unité de commandement est un fait depuis que l'on
a concédé au haut-commissaire les attributions de général
en chef. Il n'y a pas a en parler.
— Pardonnez-moi. On a murmuré, de ci de là, qu'il exis-
tait des différends entre les généraux et le haut comman-
dement.
— Je n'ai rien entendu de cela.
— Si. La presse s'en est occupée.
— Peut-être Hoy...
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.66%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.66%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 80/758
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k97878865/f80.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k97878865/f80.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k97878865/f80.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k97878865
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k97878865
Facebook
Twitter