Titre : Renseignements coloniaux et documents publiés par le Comité de l'Afrique française
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1896-12-01
Contributeur : Comité de l'Afrique française. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328511070
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1896 01 décembre 1896
Description : 1896/12/01 (N6)-1896/12/31. 1896/12/01 (N6)-1896/12/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787811f
Source : CIRAD, 2017-132803
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
JNT
Rfil
ET DOCUMENTS
Oubliés par le Gom.it j
DE
L'AFRIQUE FRANÇAISE 1
L'Organisation administrative de l'Algérie
Le gouvernement général de l'Algérie a été très
critiqué à toutes époques. Il semble même qu'il l'a
été encore plus vivement durant ces derniers
temps. En réalité, le mal originel dont souffre
notre colonie provient d'une organisation qui re-
pose presque uniquement sur les décrets de ratta-
chement pris en 1884, et qui, ainsi que le nom
l'indique, rattachent directement les divers ser-
vices de la colonie aux différents ministères de la
métropole. Cela paraît évident à tous ceux qui ont
étudié avec conscience ce pays, encore en voie de
formation. Aussi bien, la situation du pouvoir y
est extrêmement fausse, car, à une organisation
défectueuse et mal définie, il faut joindre les
mille difficultés que provoque un véritable déchaî-
nement des passions politiques locales.
Dans cet ordre d'idées, on avait même risqué
de fausser le caractère de la discussion qui s'est
ouverte devant le Parlement sur la réorganisation
de l'administration de notre colonie. De cela, il
paraît pourtant qu'il faille se réjouir, car M. Jules
Cambon a pu, en cette occasion, fournir à la
Chambre un résumé, qui a paru saisissant par sa
clarté, d'une situation fâcheuse et dont on ne sau-
rait trop se préoccuper.
Après les discours prononcés par ce haut fonc-
tionnaire au Sénat le 30 mai 1893 et le 18 juin
1894, il n'y a guère à ajouter pour faire admettre
l'importance et l'urgence des réformes qui
s'imposent sur l'autre rive de la Méditerranée;
et la Chambre l'a compris à l'évidence, puisque
elle a approuvé, à la presque unanimité de ses
membres, les actes et les doctrines du gouverneur
général. Le gouvernement de la métropole a donc
été invité à supprimer immédiatement ce déplo-
rable système des rattachements.
On trouvera ci-après le texte complet du dis-
cours de M. Jules Cambon, gouverneur général
de l'Algérie, qui a précédé ce vote excellent.
Nous donnons également le texte du discours
de M. Etienne, député d'Oran, qui décrit avec
une extrême justesse l'importance politique du
rôle que donne à la France dans l'Afrique du
Nord, dans l'Islam, et partant dans la Méditerra-
née, la possession de l'Algérie.
Discours de lU. Jules CAMHO.\,
gouverneur général de l'Algérie, commissaire
du gouvernement.
Séance du 10 novembre 1896.
Messieurs, depuis le commencement de cette discussion,
j'ai remarqué que tous les orateurs, quelque différentes que
fussent les observations qu'ils apportaient à cette tribune,
y ont formulé les mêmes conclusions. Ils se sont tous dé-
clarés partisans de l'augmentation des pouvoirs du gouver-
neur général; mais ils ont demandé tous, en même temps,
l'organisation d'un contrôle sévère.
Le gouvernement, par mon organe, ne peut que se rallier
à ces propsitions.
Comme gouverneur général, dès les premiers mois de
mon séjour en Algérie, je fus appelé à déposer devant la
commission sénatoriale que présidait alors M. Jules Ferry
et, dans ma déposition, en même temps que je demandais
des pouvoirs plus étendus pour le gouverneur général, je
réclamais qu'un contrôle plus effectif fut exercé sur son ad-
ministration.
Je voudrais, Messieurs, vous exposer comment j'en suis
arrivé à penser qu'il était nécessaire de modifier l'organisa-
tion de l'Algérie.
Assurément, cette organisation, dans le cours des terrps,
a subi bien des vicissitudes, suivant le développement pro":
gressif de l'Algérie et les conditions politiques de notre
pays. Mais si l'on jette un regard sur le passé, on se rend
compte que des vues et des tendances opposées ont de tout
temps divisé les habitants de l'Algérie; les uns demeuraient
partisans de ce qu'on a appelé l'assimilation; les autres
voulaient l'autonomie.
L'assimilation répond à un sentiment généreux et simple.
11 est naturel que l'on pense que les Français d'Algérie doi-
vent avoir les mêmes droits et jouir absolument des mêmes
institutions que les Français de la métropole. Ce n'est pas,
en effet, parce qu'ils sont allés au loin se plier à des condi-
tions de vie plus pénibles et offrir en quelque sorte plus de
prise à toutes les difficultés de l'existence, qu'ils doivent
être privés des avantages sociaux et politiques qu'ils trou-
veraient sur le sol de la métropole.
L'assimilation répond encore à la tradition de l'es-prit
français, la tradition de l'unité.
Tandis qu'on voit chez beaucoup d'autres peuples la dé-
centralisation sortir, en quelque sorte, du tempérament
même de la nation, il semble que, en France, toutes les ten-
tatives faites dans ce sens ne peuvent pas aboutir, parce
que nous ne comprenons jamais bien qu'une décentralisa-
Supplément au Bulletin du Comité de l'Afrique française de décembre 1896.
Rfil
ET DOCUMENTS
Oubliés par le Gom.it j
DE
L'AFRIQUE FRANÇAISE 1
L'Organisation administrative de l'Algérie
Le gouvernement général de l'Algérie a été très
critiqué à toutes époques. Il semble même qu'il l'a
été encore plus vivement durant ces derniers
temps. En réalité, le mal originel dont souffre
notre colonie provient d'une organisation qui re-
pose presque uniquement sur les décrets de ratta-
chement pris en 1884, et qui, ainsi que le nom
l'indique, rattachent directement les divers ser-
vices de la colonie aux différents ministères de la
métropole. Cela paraît évident à tous ceux qui ont
étudié avec conscience ce pays, encore en voie de
formation. Aussi bien, la situation du pouvoir y
est extrêmement fausse, car, à une organisation
défectueuse et mal définie, il faut joindre les
mille difficultés que provoque un véritable déchaî-
nement des passions politiques locales.
Dans cet ordre d'idées, on avait même risqué
de fausser le caractère de la discussion qui s'est
ouverte devant le Parlement sur la réorganisation
de l'administration de notre colonie. De cela, il
paraît pourtant qu'il faille se réjouir, car M. Jules
Cambon a pu, en cette occasion, fournir à la
Chambre un résumé, qui a paru saisissant par sa
clarté, d'une situation fâcheuse et dont on ne sau-
rait trop se préoccuper.
Après les discours prononcés par ce haut fonc-
tionnaire au Sénat le 30 mai 1893 et le 18 juin
1894, il n'y a guère à ajouter pour faire admettre
l'importance et l'urgence des réformes qui
s'imposent sur l'autre rive de la Méditerranée;
et la Chambre l'a compris à l'évidence, puisque
elle a approuvé, à la presque unanimité de ses
membres, les actes et les doctrines du gouverneur
général. Le gouvernement de la métropole a donc
été invité à supprimer immédiatement ce déplo-
rable système des rattachements.
On trouvera ci-après le texte complet du dis-
cours de M. Jules Cambon, gouverneur général
de l'Algérie, qui a précédé ce vote excellent.
Nous donnons également le texte du discours
de M. Etienne, député d'Oran, qui décrit avec
une extrême justesse l'importance politique du
rôle que donne à la France dans l'Afrique du
Nord, dans l'Islam, et partant dans la Méditerra-
née, la possession de l'Algérie.
Discours de lU. Jules CAMHO.\,
gouverneur général de l'Algérie, commissaire
du gouvernement.
Séance du 10 novembre 1896.
Messieurs, depuis le commencement de cette discussion,
j'ai remarqué que tous les orateurs, quelque différentes que
fussent les observations qu'ils apportaient à cette tribune,
y ont formulé les mêmes conclusions. Ils se sont tous dé-
clarés partisans de l'augmentation des pouvoirs du gouver-
neur général; mais ils ont demandé tous, en même temps,
l'organisation d'un contrôle sévère.
Le gouvernement, par mon organe, ne peut que se rallier
à ces propsitions.
Comme gouverneur général, dès les premiers mois de
mon séjour en Algérie, je fus appelé à déposer devant la
commission sénatoriale que présidait alors M. Jules Ferry
et, dans ma déposition, en même temps que je demandais
des pouvoirs plus étendus pour le gouverneur général, je
réclamais qu'un contrôle plus effectif fut exercé sur son ad-
ministration.
Je voudrais, Messieurs, vous exposer comment j'en suis
arrivé à penser qu'il était nécessaire de modifier l'organisa-
tion de l'Algérie.
Assurément, cette organisation, dans le cours des terrps,
a subi bien des vicissitudes, suivant le développement pro":
gressif de l'Algérie et les conditions politiques de notre
pays. Mais si l'on jette un regard sur le passé, on se rend
compte que des vues et des tendances opposées ont de tout
temps divisé les habitants de l'Algérie; les uns demeuraient
partisans de ce qu'on a appelé l'assimilation; les autres
voulaient l'autonomie.
L'assimilation répond à un sentiment généreux et simple.
11 est naturel que l'on pense que les Français d'Algérie doi-
vent avoir les mêmes droits et jouir absolument des mêmes
institutions que les Français de la métropole. Ce n'est pas,
en effet, parce qu'ils sont allés au loin se plier à des condi-
tions de vie plus pénibles et offrir en quelque sorte plus de
prise à toutes les difficultés de l'existence, qu'ils doivent
être privés des avantages sociaux et politiques qu'ils trou-
veraient sur le sol de la métropole.
L'assimilation répond encore à la tradition de l'es-prit
français, la tradition de l'unité.
Tandis qu'on voit chez beaucoup d'autres peuples la dé-
centralisation sortir, en quelque sorte, du tempérament
même de la nation, il semble que, en France, toutes les ten-
tatives faites dans ce sens ne peuvent pas aboutir, parce
que nous ne comprenons jamais bien qu'une décentralisa-
Supplément au Bulletin du Comité de l'Afrique française de décembre 1896.
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