Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1940 01 février 1940
Description : 1940/02/01 (A18,N200)-1940/02/28. 1940/02/01 (A18,N200)-1940/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759226m
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
42
prouver que les assertions contraires le représen-
tant incapable d'assumer ces fonctions sociales sont
fausses. Mais, en même temps, il s'adonnera à des
études historiques et linguistiques approfondies
(thèses d'anatolisme, de langue-soleil). Il cherchera
à dégager des leçons du passé turc ce qui consolide
le présent. n multipliera les « foyers » (odjaks) turcs,
où sa jeunesse, s'adonnant à des sports occidentaux,
s'instruira sur les vertus de sa race, sans, pour autant,
devenir raciste, car ce qui compte, c est la « menta-
lité» turque qui assure l'« unité» nationale. Il convo-
quera des congrès « Kouroultaï» linguistiques, avec
la participation des orientalistes étrangers, il instau-
rera une fête de la Langue, cette langue turque a
laquelle il s'efforcera de rendre sa mâle vigueur,
primitive, tout en essayant de l'adapter aux besoins
de la vie moderne. En matière économique, il bâtira
des usines et tracera des voies ferrées, mais, ce qui
importe le plus, il proclamera que c'est le paysan
anatolien qui est le véritable seigneur et maître de la
Turquie moderne et que c'est la villageoise, la mère
(Ana) par excellence, celle qui arrose de sa sueur
les champs, qui est la première dame de Turquie.
Ce sont eux qu'il faut instruire dans les écoles-
fermes, qu'il faut éduquer dans l'esprit de l 'épargne,
pour qu'ils s'en pénètrent et soient aussi forts qu 'un
cultivateur occidental. C'est pour rendre leur exis-
tence moins dure qu'on travaillera à la transformation
industrielle et commerciale du pays, qu'on encoura-
gera et développera le mouvement coopératif si
prometteur du point de vue social. Aucune barrière
de classe ; solidarité et compréhension nationales.
Le parti qui présidera, enfin, aux destinées du pays
par le canal de la grande Assemblée nationale sera
populaire, parce qu'il se confondra avec le peuple,
tout en le dirigeant. Voici ce qu'est, très incom-
plètement, le turkisme issu de la révolution kémaliste
et qui est en train de s'accentuer et de prendre de
mieux en mieux conscience de lui. On se tromperait
par conséquent, en se servant de nos termes : tota-
litarisme, autarcie, xénophobie, racisme, et autres.
La Turquie moderne crée ses valeurs spirituelles et
économiques propres sous l'égide du parti fondé par
Ataturk et sous l'auspice de : populisme, laïcité, éta-
tisme (je dirais : « dirigisme») et républicanisme.
Et on comprendra, dès lors, pourquoi, surtout pour
la jeunesse, le chef qui, tout en restant très turc, créa
cette patrie moderne est — tout court— ATA (père).
B. NIKITINE.
P. S. — Le nom « Kemal », en arabe, signif e « perfection »,
mais c'est à tort qu'on s'en sert. Il faut dite « Kamal •, soit,
en turc, « armée ». « forteresse ».
LE TRANSSAHARIEN
EN CONSTRUCTION
Mais la besogne n'est pas terminée. Tout en rendant hommage aux
efforts accomplis, il faut reconnaître que nous n'avons encore mis
qu'imparfaitement en valeur notre bien. Il manque notamment l'épine
dorsale, support d'un système nerveux cohérent, que serait un chemin
de fer transafricain reliant notre Afrique du Nord à notre Afrique Occi-
dentale, puis à notre Afrique Équatoriale La première partie de ce pro-
blème ne dépend que de nous seuls; la seconde est à entreprendre
d'accord avec nos amis britanniques, maîtres de la Nigeria et d'une part
du Cameroun. Est-ce un rêve de penser qu'une voie serait ainsi ouverte
vers le Congo belge et l'Afrique du Sud? Certes, aujourd'hui, il y a
l'avion : mais doit-il tuer la voie ferrée, qui n'a point tué la route et que
n'a point supprimée l'automcbile ?
..............................
Général GAMELIN.
21 juillet 1939.
PRÉFACE AU LIVRE «A TRAVERS
L'AFRIQUE FRANÇAISE », DU LIEUTENANT-
COLONF.I. DE BURT HE D'ANNELET.
FÉLICITONS des le ministre hardi qui, en dépit
des cabales, des opinions rétrogrades, des
chapelles et surtout des intrigues poli-
tiques, vient de décider, sans plus, la construc-
tion du tronçon du Transsaharien Bou-Arfa-
Kenadza.
Ce ministre, qui n'est autre que M. de Mon-
zie, se rendant compte du rôle capital que jouera,
dans l'économie impériale, l'exploitation en
grand du bassin houiller qui ira des mines des
Djerada, aujourd'hui en exploitation et qui
fournissent 200 000 tonnes par an, à celles, encore
vierges, de la région de Kenadza, a autorisé la
prolongation de la ligne ferrée existante jus-
qu'à Kenadza. La sortie du charbon a extraire
de ce gisement sera ainsi assurée et son tonnage
viendra s'ajouter à celui des Djerada.
Peut-être même est-il possible de prévoir, a
brève échéance, dans cette région, la naissance
d'une industrie métallurgique et de grandes
centrales thermiques destinées à l électrification
des lignes situées dans la région d action de ce
bassin houiller. En ce qui concerne le désert,
on sait que la traversée est envisagée avec une
traction par locomotives Diesel.
Mais le geste du ministre des Travaux publics
a une autre signification. Il précise le tracé du
Transsaharien ; il en termine avec les discus-
sions oiseuses portant d'abord sur l'opportunité
de la ligne et ensuite sur le tracé à choisir. Et
ainsi le Transsaharien a son port : Nemours ou
Oran; son tracé : celui par Bou-Arfa, Kenadza
et la vallée de la Zaoura vers Gao.
Enfin, et ceci ne sera pas sans intéresser au
plus haut degré tous les Marocains : Kenadza
étant le point de jonction du Transsaharien avec
son obligatoire antenne atlantique sur Agadir,
la ligne de rocade prévue et passant par Agadir,
la vallée du Souss, Taroudant, Ouarzazat,
Erfoud, Kenadza, peut être amorcée et cons-
truite dès à présent. Cette ligne, nous 1 avons
démontré, est riche des plus grandioses espé-
rances minières, métallurgiques et agricoles.
Elle assurera, d'autre part, la sécurité totale de
l'Empire au cas où la Méditerranée serait me-
nacée.
Il n'était donc pas sans intérêt de souligner
l'importance de la construction du tronçon Bou-
Arfa-Kenadza : c'est une page nouvelle de
l'économie de la Berbérie française qui s'ajou-
tera à l'Histoire de l'Empire.
Eugène GUERNIER.
TRANSSAHARIEN NECESSAIRE !
POURQUOI ?
ON ne saurait plus douter que l'avenir de la
France est en Afrique.
Il est certain que, une fois établie une
paix stable, qui autorisera le désarmement, les
multiples industries qui concourent actuelle-
ment à la défense du pays auront a trouver de
nouveaux débouchés, dont il semble qu ils
doivent surtout se trouver en Afrique.
Sans doute, a-t-on, pour donner du travail
aux ouvriers travaillant actuellement pour la
guerre et aux soldats démobilisés, envisagé des
« grands travaux », tels que : canal des deux
mers, Transsaharien, tunnel sous la Manche.
Il semble qu'il y a là une erreur d'optique.
De tels travaux, si importants qu ils soient,
ne sont que très peu de chose en comparaison
de l'effort actuel d'armement.
Le Transsaharien fournit un exemple probant.
On a estimé son coût à quelques milliards ;
2 milliards 200 millions pour le projet le plus
simple. Évaluons généreusement à 8 milliards un
projet complet. C'est là environ la dépense de
guerre de la France pendant cinq jours.
Autrement dit, actuellement, les salaires
versés aux ouvriers travaillant pour la défense
nationale et l'entretien des troupes pendant
cinq jours, représentent une dépense égale a celle
de ce Transsaharien.
Il ne peut donc guère être question de résor-
ber l'immense chômage provoqué par 1 arrêt de
la guerre et le désarmement, au moyen de tra-
vaux de cet ordre.
En admettant que cet investissement de
8 milliards dure trois ans, il faudrait à peu près
deux cents transsahariens ou grands travaux du
même ordre pour fournir un travail équivalent ,
aux armements actuels.
Donc, en admettant qu'une mise en valeur
de l'Afrique soit susceptible de fournir une
activité suffisante pour un nombre appréciable
de Français, elle devra être bien plus profonde,
bien plus étendue qu'une simple ligne ferrée.
La construction du Méditerranée-Niger durera
au moins deux ans, or, la paix faite, il faudra
immédiatement « donner du travail ».
Ce chemin de fer sera un excellent et néces-
saire instrument de la mise en valeur de tout
l'arrière-pays d'Afrique noire, qui devra être
largement équipé, sans aucun préjudice pour
l'extension de l'outillage des régions côtières.
Il n'y a pas là, au Soudan et au Niger, comme
dans les colonies de la côte, trop de terres vier-
ges, si la France veut se sauver par son Afrique.
Le Méditerranée-Niger ne doit pas faire par-
tie du programme de mise en valeur, mais
être un instrument préétabli de cette mise en
valeur........
Puisse donc le Méditerranée-NIger être anibi
construit sans bruit et sans discussion, pour
être bientôt prêt à déverser rapidement dans
l'arrière-pays africain un « excédent » d activité
européenne..
Depuis quelques semaines, un espoir est ne
de voir ce ruban ferré constituer autre chose
qu'un pont jeté sur une mer terrestre : le géologue
saharien, M. Menchikoff, explorant le Tanez-
rouft, a acquis, en effet, la conviction qu il était
possible d'y trouver des eaux artésiennes.
Le Transsaharien pourra donc être un chemin
d'oasis, une sorte de vallée fertile dans le désert
aride, parce que le fer, apportant l'outillage de
forage, apportera l'eau. Jean PRÉVOT.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
No 200 .......... FÉVRIER 1940
prouver que les assertions contraires le représen-
tant incapable d'assumer ces fonctions sociales sont
fausses. Mais, en même temps, il s'adonnera à des
études historiques et linguistiques approfondies
(thèses d'anatolisme, de langue-soleil). Il cherchera
à dégager des leçons du passé turc ce qui consolide
le présent. n multipliera les « foyers » (odjaks) turcs,
où sa jeunesse, s'adonnant à des sports occidentaux,
s'instruira sur les vertus de sa race, sans, pour autant,
devenir raciste, car ce qui compte, c est la « menta-
lité» turque qui assure l'« unité» nationale. Il convo-
quera des congrès « Kouroultaï» linguistiques, avec
la participation des orientalistes étrangers, il instau-
rera une fête de la Langue, cette langue turque a
laquelle il s'efforcera de rendre sa mâle vigueur,
primitive, tout en essayant de l'adapter aux besoins
de la vie moderne. En matière économique, il bâtira
des usines et tracera des voies ferrées, mais, ce qui
importe le plus, il proclamera que c'est le paysan
anatolien qui est le véritable seigneur et maître de la
Turquie moderne et que c'est la villageoise, la mère
(Ana) par excellence, celle qui arrose de sa sueur
les champs, qui est la première dame de Turquie.
Ce sont eux qu'il faut instruire dans les écoles-
fermes, qu'il faut éduquer dans l'esprit de l 'épargne,
pour qu'ils s'en pénètrent et soient aussi forts qu 'un
cultivateur occidental. C'est pour rendre leur exis-
tence moins dure qu'on travaillera à la transformation
industrielle et commerciale du pays, qu'on encoura-
gera et développera le mouvement coopératif si
prometteur du point de vue social. Aucune barrière
de classe ; solidarité et compréhension nationales.
Le parti qui présidera, enfin, aux destinées du pays
par le canal de la grande Assemblée nationale sera
populaire, parce qu'il se confondra avec le peuple,
tout en le dirigeant. Voici ce qu'est, très incom-
plètement, le turkisme issu de la révolution kémaliste
et qui est en train de s'accentuer et de prendre de
mieux en mieux conscience de lui. On se tromperait
par conséquent, en se servant de nos termes : tota-
litarisme, autarcie, xénophobie, racisme, et autres.
La Turquie moderne crée ses valeurs spirituelles et
économiques propres sous l'égide du parti fondé par
Ataturk et sous l'auspice de : populisme, laïcité, éta-
tisme (je dirais : « dirigisme») et républicanisme.
Et on comprendra, dès lors, pourquoi, surtout pour
la jeunesse, le chef qui, tout en restant très turc, créa
cette patrie moderne est — tout court— ATA (père).
B. NIKITINE.
P. S. — Le nom « Kemal », en arabe, signif e « perfection »,
mais c'est à tort qu'on s'en sert. Il faut dite « Kamal •, soit,
en turc, « armée ». « forteresse ».
LE TRANSSAHARIEN
EN CONSTRUCTION
Mais la besogne n'est pas terminée. Tout en rendant hommage aux
efforts accomplis, il faut reconnaître que nous n'avons encore mis
qu'imparfaitement en valeur notre bien. Il manque notamment l'épine
dorsale, support d'un système nerveux cohérent, que serait un chemin
de fer transafricain reliant notre Afrique du Nord à notre Afrique Occi-
dentale, puis à notre Afrique Équatoriale La première partie de ce pro-
blème ne dépend que de nous seuls; la seconde est à entreprendre
d'accord avec nos amis britanniques, maîtres de la Nigeria et d'une part
du Cameroun. Est-ce un rêve de penser qu'une voie serait ainsi ouverte
vers le Congo belge et l'Afrique du Sud? Certes, aujourd'hui, il y a
l'avion : mais doit-il tuer la voie ferrée, qui n'a point tué la route et que
n'a point supprimée l'automcbile ?
..............................
Général GAMELIN.
21 juillet 1939.
PRÉFACE AU LIVRE «A TRAVERS
L'AFRIQUE FRANÇAISE », DU LIEUTENANT-
COLONF.I. DE BURT HE D'ANNELET.
FÉLICITONS des le ministre hardi qui, en dépit
des cabales, des opinions rétrogrades, des
chapelles et surtout des intrigues poli-
tiques, vient de décider, sans plus, la construc-
tion du tronçon du Transsaharien Bou-Arfa-
Kenadza.
Ce ministre, qui n'est autre que M. de Mon-
zie, se rendant compte du rôle capital que jouera,
dans l'économie impériale, l'exploitation en
grand du bassin houiller qui ira des mines des
Djerada, aujourd'hui en exploitation et qui
fournissent 200 000 tonnes par an, à celles, encore
vierges, de la région de Kenadza, a autorisé la
prolongation de la ligne ferrée existante jus-
qu'à Kenadza. La sortie du charbon a extraire
de ce gisement sera ainsi assurée et son tonnage
viendra s'ajouter à celui des Djerada.
Peut-être même est-il possible de prévoir, a
brève échéance, dans cette région, la naissance
d'une industrie métallurgique et de grandes
centrales thermiques destinées à l électrification
des lignes situées dans la région d action de ce
bassin houiller. En ce qui concerne le désert,
on sait que la traversée est envisagée avec une
traction par locomotives Diesel.
Mais le geste du ministre des Travaux publics
a une autre signification. Il précise le tracé du
Transsaharien ; il en termine avec les discus-
sions oiseuses portant d'abord sur l'opportunité
de la ligne et ensuite sur le tracé à choisir. Et
ainsi le Transsaharien a son port : Nemours ou
Oran; son tracé : celui par Bou-Arfa, Kenadza
et la vallée de la Zaoura vers Gao.
Enfin, et ceci ne sera pas sans intéresser au
plus haut degré tous les Marocains : Kenadza
étant le point de jonction du Transsaharien avec
son obligatoire antenne atlantique sur Agadir,
la ligne de rocade prévue et passant par Agadir,
la vallée du Souss, Taroudant, Ouarzazat,
Erfoud, Kenadza, peut être amorcée et cons-
truite dès à présent. Cette ligne, nous 1 avons
démontré, est riche des plus grandioses espé-
rances minières, métallurgiques et agricoles.
Elle assurera, d'autre part, la sécurité totale de
l'Empire au cas où la Méditerranée serait me-
nacée.
Il n'était donc pas sans intérêt de souligner
l'importance de la construction du tronçon Bou-
Arfa-Kenadza : c'est une page nouvelle de
l'économie de la Berbérie française qui s'ajou-
tera à l'Histoire de l'Empire.
Eugène GUERNIER.
TRANSSAHARIEN NECESSAIRE !
POURQUOI ?
ON ne saurait plus douter que l'avenir de la
France est en Afrique.
Il est certain que, une fois établie une
paix stable, qui autorisera le désarmement, les
multiples industries qui concourent actuelle-
ment à la défense du pays auront a trouver de
nouveaux débouchés, dont il semble qu ils
doivent surtout se trouver en Afrique.
Sans doute, a-t-on, pour donner du travail
aux ouvriers travaillant actuellement pour la
guerre et aux soldats démobilisés, envisagé des
« grands travaux », tels que : canal des deux
mers, Transsaharien, tunnel sous la Manche.
Il semble qu'il y a là une erreur d'optique.
De tels travaux, si importants qu ils soient,
ne sont que très peu de chose en comparaison
de l'effort actuel d'armement.
Le Transsaharien fournit un exemple probant.
On a estimé son coût à quelques milliards ;
2 milliards 200 millions pour le projet le plus
simple. Évaluons généreusement à 8 milliards un
projet complet. C'est là environ la dépense de
guerre de la France pendant cinq jours.
Autrement dit, actuellement, les salaires
versés aux ouvriers travaillant pour la défense
nationale et l'entretien des troupes pendant
cinq jours, représentent une dépense égale a celle
de ce Transsaharien.
Il ne peut donc guère être question de résor-
ber l'immense chômage provoqué par 1 arrêt de
la guerre et le désarmement, au moyen de tra-
vaux de cet ordre.
En admettant que cet investissement de
8 milliards dure trois ans, il faudrait à peu près
deux cents transsahariens ou grands travaux du
même ordre pour fournir un travail équivalent ,
aux armements actuels.
Donc, en admettant qu'une mise en valeur
de l'Afrique soit susceptible de fournir une
activité suffisante pour un nombre appréciable
de Français, elle devra être bien plus profonde,
bien plus étendue qu'une simple ligne ferrée.
La construction du Méditerranée-Niger durera
au moins deux ans, or, la paix faite, il faudra
immédiatement « donner du travail ».
Ce chemin de fer sera un excellent et néces-
saire instrument de la mise en valeur de tout
l'arrière-pays d'Afrique noire, qui devra être
largement équipé, sans aucun préjudice pour
l'extension de l'outillage des régions côtières.
Il n'y a pas là, au Soudan et au Niger, comme
dans les colonies de la côte, trop de terres vier-
ges, si la France veut se sauver par son Afrique.
Le Méditerranée-Niger ne doit pas faire par-
tie du programme de mise en valeur, mais
être un instrument préétabli de cette mise en
valeur........
Puisse donc le Méditerranée-NIger être anibi
construit sans bruit et sans discussion, pour
être bientôt prêt à déverser rapidement dans
l'arrière-pays africain un « excédent » d activité
européenne..
Depuis quelques semaines, un espoir est ne
de voir ce ruban ferré constituer autre chose
qu'un pont jeté sur une mer terrestre : le géologue
saharien, M. Menchikoff, explorant le Tanez-
rouft, a acquis, en effet, la conviction qu il était
possible d'y trouver des eaux artésiennes.
Le Transsaharien pourra donc être un chemin
d'oasis, une sorte de vallée fertile dans le désert
aride, parce que le fer, apportant l'outillage de
forage, apportera l'eau. Jean PRÉVOT.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
No 200 .......... FÉVRIER 1940
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