Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1940 01 janvier 1940
Description : 1940/01/01 (A18,N199)-1940/01/31. 1940/01/01 (A18,N199)-1940/01/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97592271
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
i8
L'EMPIRE AU TRAVAIL
PRODUCTION
L'AGHESS'ION le Il pays russe contre la Finlande, contre
le « pays du bois », comme on l'appelle,
rend de plus en plus difficile, en dépit des
mesures franco-anglaises qui vont être prises,
l'approvisionnement régulier de notre industrie
papetière en pâte à papier.
Bien des Français, et cela est très naturel,
manifestent leur inquiétude et se posent à nou-
veau une question qui a déjà été étudiée à
maintes reprises : pourquoi acheter la pâte à
papier aux pays du Nord alors que nous possé-
dons, semble-t-il, des fibres papetières dans plu-
sieurs de nos territoires d'outre-mer ?
Les hostilités, sans aucun doute, vont pro-
voquer un effort d'équipement à l'intérieur de
l'Empire et poser à nouveau la question de
l'industrialisation des colonies, dont on parle
tant et que l'on n'aborde encore que de manière
sporadique. Cet effort ne pourrait-il, ne devrait-
il pas porter aussi sur les pâtes à papier, puisque
nos forêts françaises ne font face qu'au tiers de
nos besoins et que, pour le solde, nous nous trou-
31288. Photo Ofalac.
L'alfa recouvre 7 millions d'hectares en Afrique du Nord.
Voici un champ, qui s'étend à perte de vue, au moment de l'arrachage.
vons tributaires, comme tant d'autres pays
d'ailleurs, des forêts du Nord et que ces impor-
tations ont pu être estimées à quelque 600 à
700 millions de francs par an ?
Nous ne saurions aborder ici la question dans
son ensemble. Signalons quelques possibilités
immédiates qui résultent de réalisations indus-
trielles acquises au prix d'essais de longue durée.
En Indochine, des usines locales paraissent
devoir satisfaire aux besoins de la colonie, en
admettant qu'elle fût isolée complètement. Il
paraît difficile, étant donné l'équipement actuel
de ces affaires, de prévoir des envois impor-
tants de pâtes sur la France et plus spéciale-
ment de pâte de bambou, qui est la meilleure
que la colonie produise actuellement.
En dépit de sa qualité, la pâte de bambou n'a
jamais reçu un bon accueil de la part des pape-
tiers français à cause du prix de revient et du
fret. En temps normal, cette fibre, pas plus que
d'autres, ne pouvait donc lutter contre les pâtes
à papier chimiques et mécaniques tirées des
immenses et inépuisables forêts du Nord et pro-
duites par de gigantesques usines.
Une autre source importante de pâte à papier
est l'alfa. Le fait est le même pour l'alfa que pour
le bambou, mais l'abstention des papetiers fran-
çais est moins compréhensible. L'alfa est plus
proche. Il recouvre 7 millions d'hectares dans
notre Afrique du Nord. L'Angleterre en a
importé jusqu'à 170 000 tonnes par an alors que
la France n'en a consommé que 10 000 tonnes.
Enfin, une usine a été créée en France pour pro-
duire la pâte d'alfa destinée aux besoins métro-
politains. Il ne semble pas qu'elle ait pris le
développement que méritaient ces remarquables
efforts.
Nous ne pouvons parler ici des autres fibres
coloniales possibles. Le parasolier de l'Afrique
équatoriale française est à l'étude. Il semble
qu'il y ait au Sud de l'Annam des peuplements
extrêmement importants de pins, sans doute
très résineux et nécessitant un travail spécial,
mais qui devraient être spécialement étudiés à
ce point de vue, étant donné que le hasard veut
qu'ils se trouvent dans le voisinage de chutes
d'eau importantes, qui pourraient être captées et
permettraient, semble-t-il, à bon compte, de les
traiter.
En résumé, les possibilités coloniales actuelles
sont faibles, ce n'est pas une raison pour les
négliger ; il est de bonne politique impériale de
creuser à fond le problème et de voir dans quelle
mesure nous pourrons nous soustraire ainsi aux
importations étrangères.
Le coton est un autre exemple d'un produit
dont la majeure partie de la consommation fran-
çaise est importée de l'étranger, mais le potentiel
de production impériale est plus faible encore
que celui de la pâte à papier.
Cependant, les efforts sont poursuivis active-
ment dans deux régions productrices. En Ouban-
gui Chari les résultats acquis, grâce au service
cotonnier, qui est en quelque sorte tuteur des
indigènes cultivant le coton font prévoir une
augmentation régulière du tonnage exporté.
Au Maroc, il se confirme que le programme
d'extension à 3 000 hectares de la culture coton-
nière est possible. Cette extension correspond à
un quadruplement des surfaces actuellement
plantées ; sans doute elle va exiger de la part
des planteurs un sérieux effort.
Ceux qui, déjà, connaissent bien la culture
cotonnière bénéficieront vraisemblablement, s'ils
sont de classes anciennes, d'affectations spéciales.
L'égrenage d'une récolte aussi largement
accrue va nécessiter des installations nouvelles
qui doivent être édifiées par des associations
coorporatives avec l'appui du protectorat et les
conseils de l'Association cotonnière coloniale.
Notons que, si le coton ne se sème qu'au prin-
temps, les planteurs marocains sèment dès
maintenant pommes de terre et lin dans de plus
fortes proportions que les autres années.
En Guinée, la campagne de greffage des
agrumiers se poursuit, campagne établie dès
1938 et dont le programme prévoyait un fort
développement de la culture des agrumes dans
cette colonie.
Des greffons ont été demandés par avion en
Algérie et au Maroc pour accélérer les opérations
qui ne sont pas troublées par la mobilisation,
car, pour la plupart, les greffeurs indigènes
n'étaient pas mobilisables.
Sans doute une disette de café, toute tempo-
raire, vient d'émouvoir, si l'on peut dire, nombre
d'amateurs, mais de très importants décharge-
ments ont eu lieu dans nos ports.
On prévoit, pour la campagne caféière en
cours, une production coloniale française de
70 000 tonnes, donc supérieure de 10 000 tonnes
à la précédente, mais qui reste très inférieure à
la consommation annuelle des années précé-
dentes, de l'ordre de 185 000 tonnes.
Pour assurer une consommation du même
ordre, la France devrait donc acheter 130 000
tonnes environ, opération qui entraînerait une
sortie d'or ou de devises fort importante. Il serait
désirable que chaque Français diminue notable-
ment sa consommation, quitte à augmenter celle
de chocolat ou de cacao, ce produit pouvant être
récolté en abondance dans nos colonies.
Des études ont été poursuivies pour créer cer-
taines productions, presque inexistantes dans
l'Empire, de denrées faisant l'objet d'une con-
sommation appréciable.
Un plan complet de mesures à prendre a été
mis sur pied, dont l'application permettrait
l'augmentation progressive des importations de
jus de fruit coloniaux.
De même, des efforts ont été fait pour déve-
lopper l'industrie du soja en Indochine. La pro-
duction y est actuellement minime tandis que
la consommation française n'a pas cessé de
s'élever pendant ces dernières années.
On vient d'examiner des faits d'augmentation
de la production dans l'ordre végétal.
Des efforts généralisés sont fait aussi dans
l'ordre minéral. C'est ainsi que M. Chermette,
géologue principal au Dahomey, vient de décou-
vrir des indices intéressant de cassitérite (oxyde
d'étain).
Des prospections en Guyane ont révélé
l'existence dans cette colonie de très nombreux
gisements métalliques ; outre l'or qui en est le
principal produit d'exportation, le fer est très
abondant (limonite), mais ne peut pas être traité,
étant donné le manque de calcaire et de houille.
Le manganèse existe, mais les gisements doivent
être localisés; les bauxites, souvent trop ferru-
gineuses, pourraient en certaines régions être
exploitées, comme dans les Guyanes anglaise et 1
hollandaise. L'argent qui fut autrefois exporté
pourrait l'être à nouveau.
Mais ces exploitations possibles sont mises en
échec, surtout par le manque de main-d'œuvre.
OUTILLAGE
L'équipement de la Guyane n'en est pas
moins poursuivi avec persévérance. Trois postes
administratifs viennent d'être créés dans l'Inini,
en des points susceptibles d'un développement
économique.
La route Cayenne-Port d'Inini et Crique
Anguille vient d'être achevée, une nouvelle
route en direction de Montsinery est commencée,
de même que l'aménagement de la piste de
Saint-Laurent au poste administratif de P. I.,
un des trois postes nouvellement crée.
Une autre petite colonie est aussi sur le point
de voir son équipement parachevé. Un décret
est intervenu qui autorise le Gouvernement de la
côte des Somalis à réaliser la quatrième tranche
d'un emprunt de 4 millions nets. Les travaux
prévus sont : création d'un boulevard extérieur et
construction de routes urbaines ; achèvement de
l'hôpital des contagieux ; protection du village
indigène contre les crues de la rivière Ambouli ;
construction de bâtiments administratifs et
militaires ; travaux de forage ; amélioration de
la piste d'atterrissage.
Au Tonkin, on construit actuellement un des
tronçons de la future route Hanoï-Laokay : la
section Ngo-Khê-Laokay. "La main-d'œuvre pro-
vient en grande partie du delta.
Mais le travail le plus important actuellement
en cours en Indochine est la voie ferrée Cam-
bodge-Thailande. Cette importante partie du
programme ferroviaire établi au temps du
gouverneur Paul Doumer est sans doute une
entreprise restreinte, puisque les dépenses
n'excéderont pas 37 millions. La région frontière,
en effet, est relativement plate et il n'y a donc
pas lieu d'envisager d'importants terrassements
et ouvrages d'art.
L'accord ferroviaire dont cette extension est
le résultat marque le commun désir des Gouver-
nements de Siam et d'Indochine de développer
leurs relations économiques ; on peut en attendre
un accroissement du trafic ferroviaire indochi-
nois en général.
M. Alcide Delmont, parlant à la radio, disait,
il y a peu de jours : « On peut dire que, dans le
domaine économique, toutes les mesures écono-
miques ont été prises pour que la vie de la Côte
d'Ivoire ne soit pas entravée. Européens et
autochtones, qui en sont les agents actifs, sont
pénétrés des devoirs qui s'imposent à eux. La
France recevra de la Côte d'Ivoire non seule-
ment ce que celle-ci produisait avant les hosti-
lités, mais plus encore dans un bref avenir,
lorsque toutes les mises au point de la produc-
tion, du commerce et des transports, auront été
définitivement réalisées. »
Ce que M. Delmont, délégué élu de la Côte
d'Ivoire disait de cette colonie peut être dit,
on l'a vu, à propos de toutes les parties de
l'Empire.
Jean PREVOT.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 199 ......... JANVIER 1940
L'EMPIRE AU TRAVAIL
PRODUCTION
L'AGHESS'ION le Il pays russe contre la Finlande, contre
le « pays du bois », comme on l'appelle,
rend de plus en plus difficile, en dépit des
mesures franco-anglaises qui vont être prises,
l'approvisionnement régulier de notre industrie
papetière en pâte à papier.
Bien des Français, et cela est très naturel,
manifestent leur inquiétude et se posent à nou-
veau une question qui a déjà été étudiée à
maintes reprises : pourquoi acheter la pâte à
papier aux pays du Nord alors que nous possé-
dons, semble-t-il, des fibres papetières dans plu-
sieurs de nos territoires d'outre-mer ?
Les hostilités, sans aucun doute, vont pro-
voquer un effort d'équipement à l'intérieur de
l'Empire et poser à nouveau la question de
l'industrialisation des colonies, dont on parle
tant et que l'on n'aborde encore que de manière
sporadique. Cet effort ne pourrait-il, ne devrait-
il pas porter aussi sur les pâtes à papier, puisque
nos forêts françaises ne font face qu'au tiers de
nos besoins et que, pour le solde, nous nous trou-
31288. Photo Ofalac.
L'alfa recouvre 7 millions d'hectares en Afrique du Nord.
Voici un champ, qui s'étend à perte de vue, au moment de l'arrachage.
vons tributaires, comme tant d'autres pays
d'ailleurs, des forêts du Nord et que ces impor-
tations ont pu être estimées à quelque 600 à
700 millions de francs par an ?
Nous ne saurions aborder ici la question dans
son ensemble. Signalons quelques possibilités
immédiates qui résultent de réalisations indus-
trielles acquises au prix d'essais de longue durée.
En Indochine, des usines locales paraissent
devoir satisfaire aux besoins de la colonie, en
admettant qu'elle fût isolée complètement. Il
paraît difficile, étant donné l'équipement actuel
de ces affaires, de prévoir des envois impor-
tants de pâtes sur la France et plus spéciale-
ment de pâte de bambou, qui est la meilleure
que la colonie produise actuellement.
En dépit de sa qualité, la pâte de bambou n'a
jamais reçu un bon accueil de la part des pape-
tiers français à cause du prix de revient et du
fret. En temps normal, cette fibre, pas plus que
d'autres, ne pouvait donc lutter contre les pâtes
à papier chimiques et mécaniques tirées des
immenses et inépuisables forêts du Nord et pro-
duites par de gigantesques usines.
Une autre source importante de pâte à papier
est l'alfa. Le fait est le même pour l'alfa que pour
le bambou, mais l'abstention des papetiers fran-
çais est moins compréhensible. L'alfa est plus
proche. Il recouvre 7 millions d'hectares dans
notre Afrique du Nord. L'Angleterre en a
importé jusqu'à 170 000 tonnes par an alors que
la France n'en a consommé que 10 000 tonnes.
Enfin, une usine a été créée en France pour pro-
duire la pâte d'alfa destinée aux besoins métro-
politains. Il ne semble pas qu'elle ait pris le
développement que méritaient ces remarquables
efforts.
Nous ne pouvons parler ici des autres fibres
coloniales possibles. Le parasolier de l'Afrique
équatoriale française est à l'étude. Il semble
qu'il y ait au Sud de l'Annam des peuplements
extrêmement importants de pins, sans doute
très résineux et nécessitant un travail spécial,
mais qui devraient être spécialement étudiés à
ce point de vue, étant donné que le hasard veut
qu'ils se trouvent dans le voisinage de chutes
d'eau importantes, qui pourraient être captées et
permettraient, semble-t-il, à bon compte, de les
traiter.
En résumé, les possibilités coloniales actuelles
sont faibles, ce n'est pas une raison pour les
négliger ; il est de bonne politique impériale de
creuser à fond le problème et de voir dans quelle
mesure nous pourrons nous soustraire ainsi aux
importations étrangères.
Le coton est un autre exemple d'un produit
dont la majeure partie de la consommation fran-
çaise est importée de l'étranger, mais le potentiel
de production impériale est plus faible encore
que celui de la pâte à papier.
Cependant, les efforts sont poursuivis active-
ment dans deux régions productrices. En Ouban-
gui Chari les résultats acquis, grâce au service
cotonnier, qui est en quelque sorte tuteur des
indigènes cultivant le coton font prévoir une
augmentation régulière du tonnage exporté.
Au Maroc, il se confirme que le programme
d'extension à 3 000 hectares de la culture coton-
nière est possible. Cette extension correspond à
un quadruplement des surfaces actuellement
plantées ; sans doute elle va exiger de la part
des planteurs un sérieux effort.
Ceux qui, déjà, connaissent bien la culture
cotonnière bénéficieront vraisemblablement, s'ils
sont de classes anciennes, d'affectations spéciales.
L'égrenage d'une récolte aussi largement
accrue va nécessiter des installations nouvelles
qui doivent être édifiées par des associations
coorporatives avec l'appui du protectorat et les
conseils de l'Association cotonnière coloniale.
Notons que, si le coton ne se sème qu'au prin-
temps, les planteurs marocains sèment dès
maintenant pommes de terre et lin dans de plus
fortes proportions que les autres années.
En Guinée, la campagne de greffage des
agrumiers se poursuit, campagne établie dès
1938 et dont le programme prévoyait un fort
développement de la culture des agrumes dans
cette colonie.
Des greffons ont été demandés par avion en
Algérie et au Maroc pour accélérer les opérations
qui ne sont pas troublées par la mobilisation,
car, pour la plupart, les greffeurs indigènes
n'étaient pas mobilisables.
Sans doute une disette de café, toute tempo-
raire, vient d'émouvoir, si l'on peut dire, nombre
d'amateurs, mais de très importants décharge-
ments ont eu lieu dans nos ports.
On prévoit, pour la campagne caféière en
cours, une production coloniale française de
70 000 tonnes, donc supérieure de 10 000 tonnes
à la précédente, mais qui reste très inférieure à
la consommation annuelle des années précé-
dentes, de l'ordre de 185 000 tonnes.
Pour assurer une consommation du même
ordre, la France devrait donc acheter 130 000
tonnes environ, opération qui entraînerait une
sortie d'or ou de devises fort importante. Il serait
désirable que chaque Français diminue notable-
ment sa consommation, quitte à augmenter celle
de chocolat ou de cacao, ce produit pouvant être
récolté en abondance dans nos colonies.
Des études ont été poursuivies pour créer cer-
taines productions, presque inexistantes dans
l'Empire, de denrées faisant l'objet d'une con-
sommation appréciable.
Un plan complet de mesures à prendre a été
mis sur pied, dont l'application permettrait
l'augmentation progressive des importations de
jus de fruit coloniaux.
De même, des efforts ont été fait pour déve-
lopper l'industrie du soja en Indochine. La pro-
duction y est actuellement minime tandis que
la consommation française n'a pas cessé de
s'élever pendant ces dernières années.
On vient d'examiner des faits d'augmentation
de la production dans l'ordre végétal.
Des efforts généralisés sont fait aussi dans
l'ordre minéral. C'est ainsi que M. Chermette,
géologue principal au Dahomey, vient de décou-
vrir des indices intéressant de cassitérite (oxyde
d'étain).
Des prospections en Guyane ont révélé
l'existence dans cette colonie de très nombreux
gisements métalliques ; outre l'or qui en est le
principal produit d'exportation, le fer est très
abondant (limonite), mais ne peut pas être traité,
étant donné le manque de calcaire et de houille.
Le manganèse existe, mais les gisements doivent
être localisés; les bauxites, souvent trop ferru-
gineuses, pourraient en certaines régions être
exploitées, comme dans les Guyanes anglaise et 1
hollandaise. L'argent qui fut autrefois exporté
pourrait l'être à nouveau.
Mais ces exploitations possibles sont mises en
échec, surtout par le manque de main-d'œuvre.
OUTILLAGE
L'équipement de la Guyane n'en est pas
moins poursuivi avec persévérance. Trois postes
administratifs viennent d'être créés dans l'Inini,
en des points susceptibles d'un développement
économique.
La route Cayenne-Port d'Inini et Crique
Anguille vient d'être achevée, une nouvelle
route en direction de Montsinery est commencée,
de même que l'aménagement de la piste de
Saint-Laurent au poste administratif de P. I.,
un des trois postes nouvellement crée.
Une autre petite colonie est aussi sur le point
de voir son équipement parachevé. Un décret
est intervenu qui autorise le Gouvernement de la
côte des Somalis à réaliser la quatrième tranche
d'un emprunt de 4 millions nets. Les travaux
prévus sont : création d'un boulevard extérieur et
construction de routes urbaines ; achèvement de
l'hôpital des contagieux ; protection du village
indigène contre les crues de la rivière Ambouli ;
construction de bâtiments administratifs et
militaires ; travaux de forage ; amélioration de
la piste d'atterrissage.
Au Tonkin, on construit actuellement un des
tronçons de la future route Hanoï-Laokay : la
section Ngo-Khê-Laokay. "La main-d'œuvre pro-
vient en grande partie du delta.
Mais le travail le plus important actuellement
en cours en Indochine est la voie ferrée Cam-
bodge-Thailande. Cette importante partie du
programme ferroviaire établi au temps du
gouverneur Paul Doumer est sans doute une
entreprise restreinte, puisque les dépenses
n'excéderont pas 37 millions. La région frontière,
en effet, est relativement plate et il n'y a donc
pas lieu d'envisager d'importants terrassements
et ouvrages d'art.
L'accord ferroviaire dont cette extension est
le résultat marque le commun désir des Gouver-
nements de Siam et d'Indochine de développer
leurs relations économiques ; on peut en attendre
un accroissement du trafic ferroviaire indochi-
nois en général.
M. Alcide Delmont, parlant à la radio, disait,
il y a peu de jours : « On peut dire que, dans le
domaine économique, toutes les mesures écono-
miques ont été prises pour que la vie de la Côte
d'Ivoire ne soit pas entravée. Européens et
autochtones, qui en sont les agents actifs, sont
pénétrés des devoirs qui s'imposent à eux. La
France recevra de la Côte d'Ivoire non seule-
ment ce que celle-ci produisait avant les hosti-
lités, mais plus encore dans un bref avenir,
lorsque toutes les mises au point de la produc-
tion, du commerce et des transports, auront été
définitivement réalisées. »
Ce que M. Delmont, délégué élu de la Côte
d'Ivoire disait de cette colonie peut être dit,
on l'a vu, à propos de toutes les parties de
l'Empire.
Jean PREVOT.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 199 ......... JANVIER 1940
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.08%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.08%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 24/26
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k97592271/f24.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k97592271/f24.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k97592271/f24.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k97592271
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k97592271
Facebook
Twitter