Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1940 01 mars 1940
Description : 1940/03/01 (A18,N201)-1940/03/31. 1940/03/01 (A18,N201)-1940/03/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97592256
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
68
DAMIEN DE MARTEL
Le comte de MARTEL, ambas-
sadeur, qui vient de mourir.
LE 25 janvier ont été célébrées en
l'église Saint-Philippe du Roule
les obsèques du comte Damien de
Martel, ancien haut commissaire de la
République française en Syrie et au
Liban.
Il s'est éteint dans sa soixante et
unième année, terrassé par une crise
cardiaque qui a eu raison d'une consti-
tution en apparence robuste encore,
mais déjà affaiblie par des séjours
prolongés sous les climats d'Orient.
La carrière du comte de Martel avait
été particulièrement brillante. Son esprit
de décision et son sens de l'autorité lui
avaient valu, dans la période troublée
de l'après-guerre, d'être successivement
chargé des fonctions de haut commissaire
en Sibérie, au Caucase et en Crimée,
alors que les soubresauts de la révolu-
tion soviétique conféraient à ces postes
un caractère éminemment délicat. Il
avait retrouvé ensuite les complexes
problèmes des confins russes comme
ministre de France à Riga.
C'est en Chine qu'il devait donner
toute sa mesure. Dans un pays déchiré
par la guerre civile, il avait trouvé le
moyen d'imposer aux divers camps en
lutte le respect du prestige de la France
et de conserver la confiance des Chi-
nois sans rien abandonner de nos droits.
C'est ainsi qu'il était parvenu à sauve-
garder notre concession de Hankéou,
même lorsque les Anglcis se virent
contraints d'évacuer la leur.
La dignité d'ambassadeur lui avait
été conférée par sa nomination à Tokyo.
C'est de là qu'en 1933 il fut envoyé à
Beyrouth pour prendre la succession de
M. Ponsot, nommé à la résidence géné-
rale du Maroc.
L'œuvre du comte de Martel au Levant
comporte deux aspects : les négociations
politiques et l'action administrative.
Il trouvait en fffet en chantier un
projet de traité qu'il s'efforça par deux
fois de faire aboutir : en 1933, où il se
heurte à une opposition des nationa-
listes ; en 1936, où il conclut un accord
avec ces mêmes opposants. Le traité
de 1936 a eu, depuis, les vicissitudes que
l'on sait, et les nécessités de la guerre
dominent actuellement au Levant toute
question de politique. Mais, quoi qu'il
advienne des textes de 1936, l'essentiel
des négociations d'alors reste désormais
acquis, dans la mesure où elles ont con-
sacré la reconnaissance, par d'anciens
adversaires, des positions impériales
françaises au Levant et de la nécessité
d'une coopération franco-syrienne. Le
mérite du comte de Martel aura été
d'avoir franchi ce tournant dans des
circonstances particulièrement délicates.
De 1933 à 1936 l'action politique au
Levant était restée au point mort. Le
comte de Martel en avait profité pour
entreprendre une œuvre constructive
qui prend actuellement toute sa valeur.
Les travaux d'agrandissement du port
de Beyrouth, en liaison avec l'équipe-
ment d'un magnifique aérodrome, ont
permis d'aménager au Levant une base
qui s'avère si utile à nos contingents.
Le prolongement du chemin de fer de
Bagdad jusqu'à la frontière irakienne
a facilité la mise en culture de la Dje-
zirch et incite les Anglais et les Irakiens
à poursuivre de leur côté l'achèvement
de cette grande transversale dont il
n'est pas besoin de souligner l'impor-
tance présente. Enfin l'irrigation de la
région de Homs a puissamment contri-
bué à faire comprendre, à une région
jusque-là assez réfractaire, les bienfaits
d'une administration efficace.
Encadrée entre, d'une part, l'œuvre de
ses prédécesseurs et, d'autre part, l'action
adroite et judicieuse de son successeur,
M. Gabriel Puaux, et du grand chef qui
commande nos forces du Proche-Orient,
la mission accomplie par le comte de
Martel montre que, sans souci des diver-
gences superficielles de la vie politique,
la France reste unie et constante dans
la gestion des territoires qui bénéficient
de sa sécurité impériale.
AU CONGO BELGE
Du correspondant belge du Monde Colonial Illustré.
Bruxelles, le 6 février 1940.
Reprise du service aérien belge
sur le Congo.
APRÈS cinq mois et demi d'interrup-
tion, le service aérien belge sur
le Congo reprend le dimanche
11 février. Seulement, Bruxelles n'est
plus le terminus de notre « Sabena »,
mais bien Marseille-Marignane.
Comme par le passé, ce service est
hebdomadaire. Il relie Marseille à Léo-
poldville, la capitale de la Colonie Belge,
sise en face de Brazzaville, la capitale
de l'Afrique équatoriale française. A
Libenge, poste belge sur l'Oubangui,
au sud de Bangui, il donne correspon-
dance au service annexe sur Stanley-
ville et Élisabethville.
A Léopoldville, correspondance est
donnée aux lignes aériennes sur Borna
et sur le Kasai ; et, à Stanleyville, cor-
respondance est donnée à la ligne sur le
Kivu.
Comme < Air-France » maintient déjà
un service hebdomadaire Paris-Brazza-
ville, il existe donc, à nouveau, deux
services aériens hebdomadaires sur le
Congo.
En outre, fin février-début mars,
« Air-France » reprend le service sur
Madagascar, cela grâce à la ligne annexe
Bangui-Stanleyville-Élisabethville-Tana-
narive, qui se greffe sur sa ligne Paris-
Brazzaville.
Grâce au service aérien Marseille-
Élisabethville, on peut rapidement ga-
gner l'Afrique australe, vu les corres-
pondances ferroviaires excellentes au
départ et à destination d'Elisabethville,
centre de la grande industrie cuprifère
du Katanga.
Grâce à ce même service Marseille-
Elisabethville et à sa correspondance
aérienne sur le Kivu, tout comme aussi
grâce à sa correspondance ferroviaire à
Kabalo t Chemins de fer du Congo supé-
rieur aux grands lacs africains », des
communications rapides sont assurées
également avec l'Est africain.
Certes, vers l'Afrique orientale et
l'Afrique australe, il y a bien les « Im-
perial Airways », mais, outre que leurs
départs sont, depuis la guerre, bien
moins fréquents, les passagers non au
service du Gouvernement Anglais ne sont
jamais certains de pouvoir partir. En
effet, une note des « Impérial Airways »
a prévenu le public de ce que tout pas-
sage pouvait être annulé, même à la
dernière minute, si, alors, il se présen-
tait pour partir un officier ou fonction-
naire britannique.
Reprise de l'escale à La Pallice.
Du début de la guerre aux premiers
jours de février, la Compagnie Mari-
time Belge (qui maintient, entre autres,
le service Anvers-Congo) a déjà perdu
trois de ses navires : deux qui sautèrent
sur des mines et un troisième qui s'é-
choua et se brisa dans les parages du
contrôle britannique aux Downs.
Aussi, pour assurer davantage la
sécurité de ses passagers, la Compagnie
Maritime Belge a-t-elle décidé de leur
éviter le passage, dangereux à l'heure
actuelle, de la mer du Nord et de la
Manche. Dans ce but, elle a obtenu du
Gouvernement français l'autorisation
de reprendre l'escale qu'elle faisait, jadis,
à La Pallice-La-Rochelle. Certes, nos pa-
quebots continueront toujours à partir
d'Anvers et à y revenir, cela pour embar-
quer et débarquer leur fret, mais leurs
passagers s'embarqueront, ou débar-
queront, désormais à La Pallice, où un
train spécial direct les amènera au départ
et d'où ce même train les ramènera au
retour.
Cette escale de La Pallice doit être
inaugurée par le paquebot-malle Thys-
ville, qui quitte Anvers le 10 février.
Le Congo belge en 1939.
La « Banque nationale de Belgique » a
publié, hier, son rapport sur l'année 1939.
Voici ce que ce document dit quant au
Congo :
« La situation de la colonie offre,
avec celle de la Métropole, un contraste
saisissant. Productrice de matières pre-
mières essentielles, elle a vu s'ouvrir la
possibilité de développer sa production
à des prix rémunérateurs. Le solde favo-
rable de la balance commerciale de la
colonie a été estimé par la Banque du
Congo belge à 2 500 millions de francs.
» Ces chiffres soulignent l'importance
de la contribution que la colonie est en
mesure d'apporter à la solution des dif-
ficultés auxquelles la mère patrie doit
faire face aujourd'hui. Ils font appa-
raître, une fois de plus, la nécessité de
développer un patrimoine qui forme avec
la Belgique une entité indissoluble. »
Les principales productions
congolaises.
La « Société Générale de Belgique Il
(la principale banque belge et une des
plus importantes au monde) publie, ce
matin, son rapport annuel.
4
Le Congo y occupe la large place que,
dans les divers domaines, il a prise dans
la vie de la Belgique.
Parlant des principaux produits de la
colonie, la Société générale donne
les précisions que voici :
« La production du coton au Congo,
en 1938, représentait une valeur de vente
en Europe de près de 300 millions de
francs ; les filatures et les tissages belges
ont transformé la moitié de cette pro-
duction.
» Les diamants bruts livrés par les
exploitations minières de la colonie
sont, après avoir été travaillés dans les
tailleries anversoises, vendus à l'étran-
ger pour une valeur moyenne de l'ordre
de 400 millions de francs par an.
D Les deux métaux principalement
produits par la colonie, le cuivre et
l'étain, ainsi que les métaux extraits
de certains minerais cuprifères et stan-
nifères, ont, pendant les trois dernières
années, atteint une valeur annuelle
moyenne d'environ un milliard et demi
de francs.
» Depuis quelques années, la produc-
tion de l'or oscille autour du chiffre de
15 000 kilos par an et d'une valeur cor-
respondante de près de 500 millions de
francs, elle renforce régulièrement la base
monétaire du pays. -i
On voit par là que, si la Belgique pos-
sède une vaste colonie, elle n'en laisse
point les richesses improductives.
J. ROUSSEAUX.
IN MEMORIAM
Charles de Chavannes, engagé en 1882,
par Brazza, comme secrétaire par-
ticulier (voir p. 60), fut un de ses
plus précieux collaborateurs. A
rédigé les souvenirs de sa colla-
boration avec Brazza au Congo.
Commandant Hourst, officier de ma-
rine, descendit le premier le Niger
du Soudan français jusqu'à la
mer.
Sebaoui Mohammed, grand'croix de
la Légion d'honneur. Un de ces
grands chefs algériens reconnais-
sant à la France de la civilisation
matérielle et morale qu'elle a
apportée à leur pays.
Moretti, inspecteur géneral des colo-
nies, commandeur de la Légion
d'honneur.
Albert Maybon, auteur de nombreux
ouvrages sur la Chine et le Japon,
chef du service de la documenta-
tion à l'Agence de l'Indochine,
de 1931 à 1937.
Eugène Schneider, pionnier du Ca-
meroun, directeur de l'Éveil du
Cameroun, décédé à Douala, après
quinze ans de séjour ininterrom-
pu à la colonie.
Dr Jean Menvielle, débuta, en 1912,
comme médecin de colonisation
à Nabeul (Tunisie), s'est dépensé
sans compter pour le développe-
ment parmi les indigènes de Tuni-
sie de l'influence française, de la
médecine moderne et de l'hy-
giène.
Dr Abbatucci, médecin-colonel de
grande valeur, colonial et écrivain
distingué.
Dr Edward Westermarck, né à Hel-
sinki, en 1862. Savant sociologue
qui professa à Londres et à Hel-
sinki. Familiarisé avec la menta-
lité des indigènes marocains, il
publia les résultats de ses enquêtes
sur le Maroc : « Cérémonies du
mariage au Maroc » ; coutumes et
croyances marocaines ; survi-
vances païennes dans la civilisa-
tion mahométane, etc.
RÉFORMES INDOCHINOISES
Trois décrets récents de M. Georges
Mandel, ministre des Colonies, relatifs à
l'Indochine :
1" Est autorisée l'entrée des sujets et
protégés français dans les cadres géné-
raux des ingénieurs et des opérateurs
et mécaniciens radio-électriciens colo-
niaux ;
2° Les conseils municipaux des villes
de Saïgon, Hanoï et Haïphong compte-
ront, désormais, dix conseillers anna-
mites au lieu de six. Cette mesure vient
s'intégrer dans la réforme d'ensemble des
institutions indochinoises que poursuit
le ministre des Colonies.
3° Un troisième décret modifie la com-
position du Grand Conseil des Intérêts
Economiques et Financiers de l'Indo-
chine. Cette assemblée unique, au sein
de laquelle tous les membres délibère-
ront en commun, comprendra désormais
cinquante-quatre membres.
Notons, en particulier, que deux
membres (un Français et un indigène)
seront désignés au Grand Conseil par
chacune des Chambres de Commerce
de Saïgon, Chambres d'Agriculture de
Cochinchine, du Tonkin, du Cambodge.
Les délibérations sont prises à la majo-
rité des votants.
/
A la cathédrale d 'Hanoï, obsèques, le 30 janvier, du Résident supérieur honoraire
Honoré Tissot, un des grands Français d'Indochine, qui, après une brillant©
carrière administrative, avait pris sa retraite au Tonkin qu'il aimait et dont il
ne cessa de défendre les intérêts. 1
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 201 ........... MARS 1940
DAMIEN DE MARTEL
Le comte de MARTEL, ambas-
sadeur, qui vient de mourir.
LE 25 janvier ont été célébrées en
l'église Saint-Philippe du Roule
les obsèques du comte Damien de
Martel, ancien haut commissaire de la
République française en Syrie et au
Liban.
Il s'est éteint dans sa soixante et
unième année, terrassé par une crise
cardiaque qui a eu raison d'une consti-
tution en apparence robuste encore,
mais déjà affaiblie par des séjours
prolongés sous les climats d'Orient.
La carrière du comte de Martel avait
été particulièrement brillante. Son esprit
de décision et son sens de l'autorité lui
avaient valu, dans la période troublée
de l'après-guerre, d'être successivement
chargé des fonctions de haut commissaire
en Sibérie, au Caucase et en Crimée,
alors que les soubresauts de la révolu-
tion soviétique conféraient à ces postes
un caractère éminemment délicat. Il
avait retrouvé ensuite les complexes
problèmes des confins russes comme
ministre de France à Riga.
C'est en Chine qu'il devait donner
toute sa mesure. Dans un pays déchiré
par la guerre civile, il avait trouvé le
moyen d'imposer aux divers camps en
lutte le respect du prestige de la France
et de conserver la confiance des Chi-
nois sans rien abandonner de nos droits.
C'est ainsi qu'il était parvenu à sauve-
garder notre concession de Hankéou,
même lorsque les Anglcis se virent
contraints d'évacuer la leur.
La dignité d'ambassadeur lui avait
été conférée par sa nomination à Tokyo.
C'est de là qu'en 1933 il fut envoyé à
Beyrouth pour prendre la succession de
M. Ponsot, nommé à la résidence géné-
rale du Maroc.
L'œuvre du comte de Martel au Levant
comporte deux aspects : les négociations
politiques et l'action administrative.
Il trouvait en fffet en chantier un
projet de traité qu'il s'efforça par deux
fois de faire aboutir : en 1933, où il se
heurte à une opposition des nationa-
listes ; en 1936, où il conclut un accord
avec ces mêmes opposants. Le traité
de 1936 a eu, depuis, les vicissitudes que
l'on sait, et les nécessités de la guerre
dominent actuellement au Levant toute
question de politique. Mais, quoi qu'il
advienne des textes de 1936, l'essentiel
des négociations d'alors reste désormais
acquis, dans la mesure où elles ont con-
sacré la reconnaissance, par d'anciens
adversaires, des positions impériales
françaises au Levant et de la nécessité
d'une coopération franco-syrienne. Le
mérite du comte de Martel aura été
d'avoir franchi ce tournant dans des
circonstances particulièrement délicates.
De 1933 à 1936 l'action politique au
Levant était restée au point mort. Le
comte de Martel en avait profité pour
entreprendre une œuvre constructive
qui prend actuellement toute sa valeur.
Les travaux d'agrandissement du port
de Beyrouth, en liaison avec l'équipe-
ment d'un magnifique aérodrome, ont
permis d'aménager au Levant une base
qui s'avère si utile à nos contingents.
Le prolongement du chemin de fer de
Bagdad jusqu'à la frontière irakienne
a facilité la mise en culture de la Dje-
zirch et incite les Anglais et les Irakiens
à poursuivre de leur côté l'achèvement
de cette grande transversale dont il
n'est pas besoin de souligner l'impor-
tance présente. Enfin l'irrigation de la
région de Homs a puissamment contri-
bué à faire comprendre, à une région
jusque-là assez réfractaire, les bienfaits
d'une administration efficace.
Encadrée entre, d'une part, l'œuvre de
ses prédécesseurs et, d'autre part, l'action
adroite et judicieuse de son successeur,
M. Gabriel Puaux, et du grand chef qui
commande nos forces du Proche-Orient,
la mission accomplie par le comte de
Martel montre que, sans souci des diver-
gences superficielles de la vie politique,
la France reste unie et constante dans
la gestion des territoires qui bénéficient
de sa sécurité impériale.
AU CONGO BELGE
Du correspondant belge du Monde Colonial Illustré.
Bruxelles, le 6 février 1940.
Reprise du service aérien belge
sur le Congo.
APRÈS cinq mois et demi d'interrup-
tion, le service aérien belge sur
le Congo reprend le dimanche
11 février. Seulement, Bruxelles n'est
plus le terminus de notre « Sabena »,
mais bien Marseille-Marignane.
Comme par le passé, ce service est
hebdomadaire. Il relie Marseille à Léo-
poldville, la capitale de la Colonie Belge,
sise en face de Brazzaville, la capitale
de l'Afrique équatoriale française. A
Libenge, poste belge sur l'Oubangui,
au sud de Bangui, il donne correspon-
dance au service annexe sur Stanley-
ville et Élisabethville.
A Léopoldville, correspondance est
donnée aux lignes aériennes sur Borna
et sur le Kasai ; et, à Stanleyville, cor-
respondance est donnée à la ligne sur le
Kivu.
Comme < Air-France » maintient déjà
un service hebdomadaire Paris-Brazza-
ville, il existe donc, à nouveau, deux
services aériens hebdomadaires sur le
Congo.
En outre, fin février-début mars,
« Air-France » reprend le service sur
Madagascar, cela grâce à la ligne annexe
Bangui-Stanleyville-Élisabethville-Tana-
narive, qui se greffe sur sa ligne Paris-
Brazzaville.
Grâce au service aérien Marseille-
Élisabethville, on peut rapidement ga-
gner l'Afrique australe, vu les corres-
pondances ferroviaires excellentes au
départ et à destination d'Elisabethville,
centre de la grande industrie cuprifère
du Katanga.
Grâce à ce même service Marseille-
Elisabethville et à sa correspondance
aérienne sur le Kivu, tout comme aussi
grâce à sa correspondance ferroviaire à
Kabalo t Chemins de fer du Congo supé-
rieur aux grands lacs africains », des
communications rapides sont assurées
également avec l'Est africain.
Certes, vers l'Afrique orientale et
l'Afrique australe, il y a bien les « Im-
perial Airways », mais, outre que leurs
départs sont, depuis la guerre, bien
moins fréquents, les passagers non au
service du Gouvernement Anglais ne sont
jamais certains de pouvoir partir. En
effet, une note des « Impérial Airways »
a prévenu le public de ce que tout pas-
sage pouvait être annulé, même à la
dernière minute, si, alors, il se présen-
tait pour partir un officier ou fonction-
naire britannique.
Reprise de l'escale à La Pallice.
Du début de la guerre aux premiers
jours de février, la Compagnie Mari-
time Belge (qui maintient, entre autres,
le service Anvers-Congo) a déjà perdu
trois de ses navires : deux qui sautèrent
sur des mines et un troisième qui s'é-
choua et se brisa dans les parages du
contrôle britannique aux Downs.
Aussi, pour assurer davantage la
sécurité de ses passagers, la Compagnie
Maritime Belge a-t-elle décidé de leur
éviter le passage, dangereux à l'heure
actuelle, de la mer du Nord et de la
Manche. Dans ce but, elle a obtenu du
Gouvernement français l'autorisation
de reprendre l'escale qu'elle faisait, jadis,
à La Pallice-La-Rochelle. Certes, nos pa-
quebots continueront toujours à partir
d'Anvers et à y revenir, cela pour embar-
quer et débarquer leur fret, mais leurs
passagers s'embarqueront, ou débar-
queront, désormais à La Pallice, où un
train spécial direct les amènera au départ
et d'où ce même train les ramènera au
retour.
Cette escale de La Pallice doit être
inaugurée par le paquebot-malle Thys-
ville, qui quitte Anvers le 10 février.
Le Congo belge en 1939.
La « Banque nationale de Belgique » a
publié, hier, son rapport sur l'année 1939.
Voici ce que ce document dit quant au
Congo :
« La situation de la colonie offre,
avec celle de la Métropole, un contraste
saisissant. Productrice de matières pre-
mières essentielles, elle a vu s'ouvrir la
possibilité de développer sa production
à des prix rémunérateurs. Le solde favo-
rable de la balance commerciale de la
colonie a été estimé par la Banque du
Congo belge à 2 500 millions de francs.
» Ces chiffres soulignent l'importance
de la contribution que la colonie est en
mesure d'apporter à la solution des dif-
ficultés auxquelles la mère patrie doit
faire face aujourd'hui. Ils font appa-
raître, une fois de plus, la nécessité de
développer un patrimoine qui forme avec
la Belgique une entité indissoluble. »
Les principales productions
congolaises.
La « Société Générale de Belgique Il
(la principale banque belge et une des
plus importantes au monde) publie, ce
matin, son rapport annuel.
4
Le Congo y occupe la large place que,
dans les divers domaines, il a prise dans
la vie de la Belgique.
Parlant des principaux produits de la
colonie, la Société générale donne
les précisions que voici :
« La production du coton au Congo,
en 1938, représentait une valeur de vente
en Europe de près de 300 millions de
francs ; les filatures et les tissages belges
ont transformé la moitié de cette pro-
duction.
» Les diamants bruts livrés par les
exploitations minières de la colonie
sont, après avoir été travaillés dans les
tailleries anversoises, vendus à l'étran-
ger pour une valeur moyenne de l'ordre
de 400 millions de francs par an.
D Les deux métaux principalement
produits par la colonie, le cuivre et
l'étain, ainsi que les métaux extraits
de certains minerais cuprifères et stan-
nifères, ont, pendant les trois dernières
années, atteint une valeur annuelle
moyenne d'environ un milliard et demi
de francs.
» Depuis quelques années, la produc-
tion de l'or oscille autour du chiffre de
15 000 kilos par an et d'une valeur cor-
respondante de près de 500 millions de
francs, elle renforce régulièrement la base
monétaire du pays. -i
On voit par là que, si la Belgique pos-
sède une vaste colonie, elle n'en laisse
point les richesses improductives.
J. ROUSSEAUX.
IN MEMORIAM
Charles de Chavannes, engagé en 1882,
par Brazza, comme secrétaire par-
ticulier (voir p. 60), fut un de ses
plus précieux collaborateurs. A
rédigé les souvenirs de sa colla-
boration avec Brazza au Congo.
Commandant Hourst, officier de ma-
rine, descendit le premier le Niger
du Soudan français jusqu'à la
mer.
Sebaoui Mohammed, grand'croix de
la Légion d'honneur. Un de ces
grands chefs algériens reconnais-
sant à la France de la civilisation
matérielle et morale qu'elle a
apportée à leur pays.
Moretti, inspecteur géneral des colo-
nies, commandeur de la Légion
d'honneur.
Albert Maybon, auteur de nombreux
ouvrages sur la Chine et le Japon,
chef du service de la documenta-
tion à l'Agence de l'Indochine,
de 1931 à 1937.
Eugène Schneider, pionnier du Ca-
meroun, directeur de l'Éveil du
Cameroun, décédé à Douala, après
quinze ans de séjour ininterrom-
pu à la colonie.
Dr Jean Menvielle, débuta, en 1912,
comme médecin de colonisation
à Nabeul (Tunisie), s'est dépensé
sans compter pour le développe-
ment parmi les indigènes de Tuni-
sie de l'influence française, de la
médecine moderne et de l'hy-
giène.
Dr Abbatucci, médecin-colonel de
grande valeur, colonial et écrivain
distingué.
Dr Edward Westermarck, né à Hel-
sinki, en 1862. Savant sociologue
qui professa à Londres et à Hel-
sinki. Familiarisé avec la menta-
lité des indigènes marocains, il
publia les résultats de ses enquêtes
sur le Maroc : « Cérémonies du
mariage au Maroc » ; coutumes et
croyances marocaines ; survi-
vances païennes dans la civilisa-
tion mahométane, etc.
RÉFORMES INDOCHINOISES
Trois décrets récents de M. Georges
Mandel, ministre des Colonies, relatifs à
l'Indochine :
1" Est autorisée l'entrée des sujets et
protégés français dans les cadres géné-
raux des ingénieurs et des opérateurs
et mécaniciens radio-électriciens colo-
niaux ;
2° Les conseils municipaux des villes
de Saïgon, Hanoï et Haïphong compte-
ront, désormais, dix conseillers anna-
mites au lieu de six. Cette mesure vient
s'intégrer dans la réforme d'ensemble des
institutions indochinoises que poursuit
le ministre des Colonies.
3° Un troisième décret modifie la com-
position du Grand Conseil des Intérêts
Economiques et Financiers de l'Indo-
chine. Cette assemblée unique, au sein
de laquelle tous les membres délibère-
ront en commun, comprendra désormais
cinquante-quatre membres.
Notons, en particulier, que deux
membres (un Français et un indigène)
seront désignés au Grand Conseil par
chacune des Chambres de Commerce
de Saïgon, Chambres d'Agriculture de
Cochinchine, du Tonkin, du Cambodge.
Les délibérations sont prises à la majo-
rité des votants.
/
A la cathédrale d 'Hanoï, obsèques, le 30 janvier, du Résident supérieur honoraire
Honoré Tissot, un des grands Français d'Indochine, qui, après une brillant©
carrière administrative, avait pris sa retraite au Tonkin qu'il aimait et dont il
ne cessa de défendre les intérêts. 1
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 201 ........... MARS 1940
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