Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1940 01 avril 1940
Description : 1940/04/01 (A18,N202)-1940/04/30. 1940/04/01 (A18,N202)-1940/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759224s
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
lS9
PLUS VIVANT QUE JAMAIS :
SAINT-LOUIS DU SÉNÉGAL
UN slogan récent — il n'y a d'ailleurs pas
tellement longtemps que la mode en a été
lancée — a fait dire de Saint-Louis du Séné-
gal que c'était une ville morte. Quelle erreur !
Tous ceux qui ont assisté, du 3 au 5 mars, au
Comice agricole et artisanal de Saint-Louis
pourront affirmer que cette ville, centre spirituel
de tout le Sénégal, est, au contraire, plus vivante
que jamais.
De passage sur le fleuve en 1939 et 1940, j'ai
pu constater l'énorme progrès réalisé dans une
de ces manifestations paysannes qui, de la
grande ville au plus petit chef-lieu de canton
de nos départements, se signalent aux foules
par une large banderole blanche tendue entre
deux mâts pavoisés d'oriflammes tricolores sur
laquelle se détache en majuscules géantes :
Comice Agricole.
Concours agricole de Saint-Louis.
Saint-Louis, ce vieux Saint-Louis, cher à
Faidherbe, vient, lui aussi, d'avoir sa mani-
festation paysanne. Et c'est au marché de
N'Dar Toute, lieu pittoresque s'il en est un;
entre la mer qui déferle ses impressionnants
rouleaux et le petit bras du fleuve qui offre le
contraste de ses eaux étonnamment calmes et
transparentes, dans lesquelles se mirent, comme
de vieilles coquettes, le pont de la Geôle et le
pont Servatius... C'est dans ce marché si cou-
leur locale que j'ai assisté à une exposition
méticuleusement ordonnée des produits du sol
sénégalais, de sa faune, de sa flore, de son
art.
D'immenses pancartes suspendues aux fermes
métalliques par des fils invisibles comparti-
mentent l'exposition en industries locales :
agriculture, horticulture, produits vivriers,
produits industriels, pêche, chasse, travaux
scolaires, machines agricoles.
Faute de place, c'est dans un parc extérieur
composé de box blanchis à la chaux, jetant une
note encore plus vive sur cette palette multi-
colore de N'Dar Toute, que chevaux, ânes,
taureaux, bœufs et moutons primés recueillent
les approbations des connaisseurs.
Qu'il s'agisse de travaux de bénédictins,
comme ces bracelets et colliers en métal pré-
cieux, de marqueterie, de fer forgé ou d'ébé-
nisterie, spécialité de l'École profesionnelle
de Saint-Louis, de dentelles et de lingerie
confectionnées par les petites mains de l'ouvroir
de N'Dar Toute, de tissage, de maroquinerie,
de poteries décorées, tout dénote, quel que soit
le milieu, le désir de produire, la volonté de
s'élever toujours plus haut.
Chez l'agriculteur, quelle plus belle satisfac-
tion enregistrer devant ce graphique si heureu-
sement concrétisé par de véritables seccos à
échelle réduite, qui, mieux que des chiffres,
montrent la progression formidable de la pro-
duction d'arachides, pivot de toute l'économie
sénégalaise.
Et l'échantillonnage des capsules de coton
récoltées à la station de Diorbivol n'autorise-t-il
pas les plus belles espérances sur la contribu-
tion que peu apporter la vallée du Sénégal à
la défense nationale ?
Quant aux produits forestiers, ils ne se
limitent pas à toute une gamme d'essences
variées utilisées dans l'ameublement, mais nous
fournissent encore, après être passées par les
fours à carbonisation, du combustible bon mar-
ché qui vient alimenter les véhicules à gazogène
déjà en service dans la colonie et concourir à
l'économie de nos devises.
Et j'en passe...
En présidant la cérémonie de clôture du
Comice agricole de Saint-Louis et en distri-
buant force diplômes et force enveloppes ren-
fermant des prix en espèces, le gouverneur
Parisot sut prodiguer ses encouragements à
chacun des exposants.
Ibrahima FALL.
ANGE MORETTI
C'EST avec un vif regret
que nous avons appris la
mort, survenue récemment,
à Paris, de M. l'inspecteur
général des colonies Ange
Moretti.
Agé de cinquante-six ans,
M. Moretti était né à Ajac-
cio ; docteur en droit, il avait
débuté comme avocat à Aix.
En 1911, il entrait dans la
carrière coloniale, comme
adjoint des services civils de
l'A. E. F. Promu administra-
teur adjoint en 1915, il
servit plusieurs années au
Gabon. En 1921, il entrait
dans l'inspection des colonies,
. où il devait faire une brillante
carrière et accomplir d'impor-
tantes missions dans presque toutes nos possessions
d'outre-mer.
Il avait appartenu aux deux cabinets de M. François
Piétri, en 1930 comme chef-adjoint, en 1933 comme
directeur du cabinet du ministre des Colonies.
Il était inspecteur général depuis 1932, et comman-
deur de la Légion d'honneur depuis 1937.
L'inspecteur général A. MORETTI, dans un champ de coton, du delta
nigérien, lors de sa dernière inspection en A. O.F.,il y a quelques mois.
La levée du corps a eu lieu au Val-de-Grâce et les
obsèques ont été célébrées à Ajaccio, au milieu d'une
affluence considérable. Par ses qualités de cœur et de
caractère, par sa droiture et son affabilité, M. Moretti
avait acquis toutes les sympathies. Sa brusque dis-
parition laisse d'unanimes regrets chez tous les
coloniaux.
UN
DE
S'-CYR -
Vincent FLIPO de la promotion « La
plus grande France. » (mort au
champ d'honneur
TOUT petit, il avait rêvé d'être soldat.
Il avait le vivant exemple de son père.
Vincent Flipo, bibliothécaire de l'Institut
de France, avant de devenir un archéologue de
grande classe, avait été, lieutenant de réserve,
grièvement blessé le 16 juin 1915, à l'assaut de
Notre-Dame-de-Lorette, et sa blessure disait
chaque jour son héroïsme au fils auquel il avait
donné son prénom et qui l'admirait tant. Le
père est mort de la guerre de 1914 et le fils
vient de mourir à la guerre de 1939.
C'est tout naturellement que Vincent se tourna
vers Saint-Cyr. Il avait une très haute idée du
métier de soldat : nous le savons par le témoi-
gnage de ses camarades, par les notes, aujour-
d'hui si touchantes, du cahier de classe auquel
il confiait son rêve et qui s'ouvre sur cette phrase
à arracher les larmes : « Les hommes aimés des
dieux meurent jeunes ».
Il avait bien travaillé, en brave petit qu'il
était ; il eut la joie d'être reçu la première année
qu'il se présenta. Et il continua de travailler
une année qui s'encadra pour lui entre deux
joies : l'une, légère, fraîche, d'enfant : quand il
vint montrer à sa maman et à ses sœurs son beau
plumet de saint-cyrien ; l'autre, profonde,
grave, d'homme, lorsqu'il fit coudre son petit
galon d'or sur les manches de sa capote de
troupe.
Officier, il fut ce qu'il promettait d'être : bon,
humain, compréhensif, soucieux de ses responsa-
bilités, pénétré de son devoir de chef. Et telle-
ment heureux de ne plus être un écolier, d'être
un homme parmi les hommes. Dans toutes ses
lettres, une phrase revient en refrain, et ce re-
frain, c'est : « La vie est belle. »
Oui, elle lui a été belle. Parce qu'elle a réalisé
son rêve, il n'en a connu ni les tristesses, ni les
misères. Il la regardait avec des yeux d'enfant
émerveillé, de beaux yeux clairs au regard pur,
et il avait confiance en elle. Cette confiance, il
l'aura gardée jusqu'au dernier instant, laissant à
tous un souvenir radieux.
Le 21 février, il tombait au champ d'honneur,
tué à son poste, au milieu de ses hommes.
Ses hommes, je suis sûr qu'ils garderont sa
mémoire pour ce qu'il leur a donné de son cœur.
Il est resté avec eux, là-haut, et leur ligne monte
la garde du pays, devant sa tombe.
C'est à d'autres soldats que, pour lui, je vou-
drais demander quelque chose. C'est aux méha-
ristes du désert, aux officiers des postes du Sud
sous les yeux de qui ces lignes peuvent tomber
que je m'adresse, et, parmi eux, spécialement
aux saint-cyriens.
Vincent Flipo, leur « petit co », comme ils
disent, voulait être des leurs ; sa chambre reste
tapissée des photographies dont il s'entourait,
les représentant, leurs hommes, leur vie, les
grands sables aux vagues figées.
A ceux-là, je demande une pensée fraternelle
pour ce petit, mort sous un ciel gris et froid, loin
de leur soleil. A ceux qui sont croyants, je de-
mande une prière pour ce petit qui croyait et que
Dieu a accueilli dans son paradis. A tous, et je
remercie ceux qui m'entendront, je demande
qu'un jour, à l'heure où montent les couleurs, ils
dédient leur salut et celui de leurs soldats à
l'ombre légère et pure de cet enfant qui est mort
en homme et que, lançant son nom aux échos de
leur bordj, ils évoquent ainsi, devaut la garde
assemblée et présentant les armes, la glorieuse
mémoire du sous-lieutenant Vincent Flipo,
saint-cyrien de la promotion de « La plus grande
France », leur camarade mort pour la France,
à 21 ans, avant d'avoir pu les rejoindre.
Georges GIRARD.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 202 .......... AVRIL 1940
PLUS VIVANT QUE JAMAIS :
SAINT-LOUIS DU SÉNÉGAL
UN slogan récent — il n'y a d'ailleurs pas
tellement longtemps que la mode en a été
lancée — a fait dire de Saint-Louis du Séné-
gal que c'était une ville morte. Quelle erreur !
Tous ceux qui ont assisté, du 3 au 5 mars, au
Comice agricole et artisanal de Saint-Louis
pourront affirmer que cette ville, centre spirituel
de tout le Sénégal, est, au contraire, plus vivante
que jamais.
De passage sur le fleuve en 1939 et 1940, j'ai
pu constater l'énorme progrès réalisé dans une
de ces manifestations paysannes qui, de la
grande ville au plus petit chef-lieu de canton
de nos départements, se signalent aux foules
par une large banderole blanche tendue entre
deux mâts pavoisés d'oriflammes tricolores sur
laquelle se détache en majuscules géantes :
Comice Agricole.
Concours agricole de Saint-Louis.
Saint-Louis, ce vieux Saint-Louis, cher à
Faidherbe, vient, lui aussi, d'avoir sa mani-
festation paysanne. Et c'est au marché de
N'Dar Toute, lieu pittoresque s'il en est un;
entre la mer qui déferle ses impressionnants
rouleaux et le petit bras du fleuve qui offre le
contraste de ses eaux étonnamment calmes et
transparentes, dans lesquelles se mirent, comme
de vieilles coquettes, le pont de la Geôle et le
pont Servatius... C'est dans ce marché si cou-
leur locale que j'ai assisté à une exposition
méticuleusement ordonnée des produits du sol
sénégalais, de sa faune, de sa flore, de son
art.
D'immenses pancartes suspendues aux fermes
métalliques par des fils invisibles comparti-
mentent l'exposition en industries locales :
agriculture, horticulture, produits vivriers,
produits industriels, pêche, chasse, travaux
scolaires, machines agricoles.
Faute de place, c'est dans un parc extérieur
composé de box blanchis à la chaux, jetant une
note encore plus vive sur cette palette multi-
colore de N'Dar Toute, que chevaux, ânes,
taureaux, bœufs et moutons primés recueillent
les approbations des connaisseurs.
Qu'il s'agisse de travaux de bénédictins,
comme ces bracelets et colliers en métal pré-
cieux, de marqueterie, de fer forgé ou d'ébé-
nisterie, spécialité de l'École profesionnelle
de Saint-Louis, de dentelles et de lingerie
confectionnées par les petites mains de l'ouvroir
de N'Dar Toute, de tissage, de maroquinerie,
de poteries décorées, tout dénote, quel que soit
le milieu, le désir de produire, la volonté de
s'élever toujours plus haut.
Chez l'agriculteur, quelle plus belle satisfac-
tion enregistrer devant ce graphique si heureu-
sement concrétisé par de véritables seccos à
échelle réduite, qui, mieux que des chiffres,
montrent la progression formidable de la pro-
duction d'arachides, pivot de toute l'économie
sénégalaise.
Et l'échantillonnage des capsules de coton
récoltées à la station de Diorbivol n'autorise-t-il
pas les plus belles espérances sur la contribu-
tion que peu apporter la vallée du Sénégal à
la défense nationale ?
Quant aux produits forestiers, ils ne se
limitent pas à toute une gamme d'essences
variées utilisées dans l'ameublement, mais nous
fournissent encore, après être passées par les
fours à carbonisation, du combustible bon mar-
ché qui vient alimenter les véhicules à gazogène
déjà en service dans la colonie et concourir à
l'économie de nos devises.
Et j'en passe...
En présidant la cérémonie de clôture du
Comice agricole de Saint-Louis et en distri-
buant force diplômes et force enveloppes ren-
fermant des prix en espèces, le gouverneur
Parisot sut prodiguer ses encouragements à
chacun des exposants.
Ibrahima FALL.
ANGE MORETTI
C'EST avec un vif regret
que nous avons appris la
mort, survenue récemment,
à Paris, de M. l'inspecteur
général des colonies Ange
Moretti.
Agé de cinquante-six ans,
M. Moretti était né à Ajac-
cio ; docteur en droit, il avait
débuté comme avocat à Aix.
En 1911, il entrait dans la
carrière coloniale, comme
adjoint des services civils de
l'A. E. F. Promu administra-
teur adjoint en 1915, il
servit plusieurs années au
Gabon. En 1921, il entrait
dans l'inspection des colonies,
. où il devait faire une brillante
carrière et accomplir d'impor-
tantes missions dans presque toutes nos possessions
d'outre-mer.
Il avait appartenu aux deux cabinets de M. François
Piétri, en 1930 comme chef-adjoint, en 1933 comme
directeur du cabinet du ministre des Colonies.
Il était inspecteur général depuis 1932, et comman-
deur de la Légion d'honneur depuis 1937.
L'inspecteur général A. MORETTI, dans un champ de coton, du delta
nigérien, lors de sa dernière inspection en A. O.F.,il y a quelques mois.
La levée du corps a eu lieu au Val-de-Grâce et les
obsèques ont été célébrées à Ajaccio, au milieu d'une
affluence considérable. Par ses qualités de cœur et de
caractère, par sa droiture et son affabilité, M. Moretti
avait acquis toutes les sympathies. Sa brusque dis-
parition laisse d'unanimes regrets chez tous les
coloniaux.
UN
DE
S'-CYR -
Vincent FLIPO de la promotion « La
plus grande France. » (mort au
champ d'honneur
TOUT petit, il avait rêvé d'être soldat.
Il avait le vivant exemple de son père.
Vincent Flipo, bibliothécaire de l'Institut
de France, avant de devenir un archéologue de
grande classe, avait été, lieutenant de réserve,
grièvement blessé le 16 juin 1915, à l'assaut de
Notre-Dame-de-Lorette, et sa blessure disait
chaque jour son héroïsme au fils auquel il avait
donné son prénom et qui l'admirait tant. Le
père est mort de la guerre de 1914 et le fils
vient de mourir à la guerre de 1939.
C'est tout naturellement que Vincent se tourna
vers Saint-Cyr. Il avait une très haute idée du
métier de soldat : nous le savons par le témoi-
gnage de ses camarades, par les notes, aujour-
d'hui si touchantes, du cahier de classe auquel
il confiait son rêve et qui s'ouvre sur cette phrase
à arracher les larmes : « Les hommes aimés des
dieux meurent jeunes ».
Il avait bien travaillé, en brave petit qu'il
était ; il eut la joie d'être reçu la première année
qu'il se présenta. Et il continua de travailler
une année qui s'encadra pour lui entre deux
joies : l'une, légère, fraîche, d'enfant : quand il
vint montrer à sa maman et à ses sœurs son beau
plumet de saint-cyrien ; l'autre, profonde,
grave, d'homme, lorsqu'il fit coudre son petit
galon d'or sur les manches de sa capote de
troupe.
Officier, il fut ce qu'il promettait d'être : bon,
humain, compréhensif, soucieux de ses responsa-
bilités, pénétré de son devoir de chef. Et telle-
ment heureux de ne plus être un écolier, d'être
un homme parmi les hommes. Dans toutes ses
lettres, une phrase revient en refrain, et ce re-
frain, c'est : « La vie est belle. »
Oui, elle lui a été belle. Parce qu'elle a réalisé
son rêve, il n'en a connu ni les tristesses, ni les
misères. Il la regardait avec des yeux d'enfant
émerveillé, de beaux yeux clairs au regard pur,
et il avait confiance en elle. Cette confiance, il
l'aura gardée jusqu'au dernier instant, laissant à
tous un souvenir radieux.
Le 21 février, il tombait au champ d'honneur,
tué à son poste, au milieu de ses hommes.
Ses hommes, je suis sûr qu'ils garderont sa
mémoire pour ce qu'il leur a donné de son cœur.
Il est resté avec eux, là-haut, et leur ligne monte
la garde du pays, devant sa tombe.
C'est à d'autres soldats que, pour lui, je vou-
drais demander quelque chose. C'est aux méha-
ristes du désert, aux officiers des postes du Sud
sous les yeux de qui ces lignes peuvent tomber
que je m'adresse, et, parmi eux, spécialement
aux saint-cyriens.
Vincent Flipo, leur « petit co », comme ils
disent, voulait être des leurs ; sa chambre reste
tapissée des photographies dont il s'entourait,
les représentant, leurs hommes, leur vie, les
grands sables aux vagues figées.
A ceux-là, je demande une pensée fraternelle
pour ce petit, mort sous un ciel gris et froid, loin
de leur soleil. A ceux qui sont croyants, je de-
mande une prière pour ce petit qui croyait et que
Dieu a accueilli dans son paradis. A tous, et je
remercie ceux qui m'entendront, je demande
qu'un jour, à l'heure où montent les couleurs, ils
dédient leur salut et celui de leurs soldats à
l'ombre légère et pure de cet enfant qui est mort
en homme et que, lançant son nom aux échos de
leur bordj, ils évoquent ainsi, devaut la garde
assemblée et présentant les armes, la glorieuse
mémoire du sous-lieutenant Vincent Flipo,
saint-cyrien de la promotion de « La plus grande
France », leur camarade mort pour la France,
à 21 ans, avant d'avoir pu les rejoindre.
Georges GIRARD.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 202 .......... AVRIL 1940
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