Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1940 01 mai 1940
Description : 1940/05/01 (A18,N204)-1940/05/31. 1940/05/01 (A18,N204)-1940/05/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759222z
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/12/2016
- Aller à la page de la table des matièresII
- SOMMAIRE
- .......... Page(s) .......... 2
- Vues sur l'Empire.
- .......... Page(s) .......... 2
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 14
- .......... Page(s) .......... 9
- .......... Page(s) .......... 16
- La France et l'Union française.
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 23
- .......... Page(s) .......... 10
- .......... Page(s) .......... 16
- .......... Page(s) .......... 24
- OU EN EST L’AVIATION IMPÉRIALE?
- La Vie internationale.
- .......... Page(s) .......... 7
- .......... Page(s) .......... 12
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... IV
- Variétés.
- .......... Page(s) .......... 18
- .......... Page(s) .......... 22
- .......... Page(s) .......... IV
- .......... Page(s) .......... III
- .......... Page(s) .......... 20
- .......... Page(s) .......... III
- .......... Page(s) .......... 24
- LES SPORTS: CHAMPIONS D'OUTRE-MER. M. V.
J37
SOCIÉTÉ
COLONIALE
DES
ARTISTES
FRANÇAIS
VOICI les salles où, paré aux couleurs éclatantes
* des outre-mers, « l'univers est égal à notre
vaste appétit ».
Peu d'exposants natifs de nos colonies paraissent
se souvenir des traditions plastiques des peuples
dont ils sont issus: la majorité, àtort, s'en détourne.
Ceux qui s'en réclament n'en répètent qu'une lettre morte
depuis plusieurs siècles... mais l'esprit!
Un petit nombre, sur l'enseignement de leurs vieux Maîtres,
greffe celui des Maîtres d'aujourd'hui.
LE THI LUN, NGUYÊN-HUN-DAN et NG'PHAN-CHANH
colorent, d'accords qui se souviennent des Gauguin de l'époque
de Pont-Aven, un graphisme extrême-oriental, celui-là même que
TO NGNE VAN revêt du souvenir de Vuillard ou de Bonnard.
La sculpture noire, qui eut tant de part au renouveau des Arts
au commencement de ce siècle, demeure ici presque sans écho.
Roger RENAUDIE nous offre quinze masques décoratifs où
perce l'influence africaine.
Par contre, la tradition orientale inspire plus souvent sans
doute par son côté décoratif moins âpre.
VU CAO DAM mélange celle-ci au réalisme occidental et
les lie par un métier que Rodin ou Bourdelle auraient pu
conseiller; cela donne ces remarquables terres cuites (groupes
et bustes d'homme et de femme) qui sont, avec l'envoi de
Mlle JOUCLARD, les plus belles réussites de ce Salon.
Les dons de Mlle Adrienne JOUCLARD sont formels, ils
éclatent dans ce milieu qui semble considérer comme vertu
tout manque d'exaltation.
Voici des bleus qui sont bleus, des rouges rouges, des jaunes
jaunes : si le plaisir de l'auteur les juxtaposant, les diversifiant
et cependant s'ingéniant à en conserver la virulente unité dans
l'économie générale des valeurs, si ce plaisir est évident, le
nôtre ne lui cède en rien qui s'augmente d'y déceler une grande
et autochtone tradition, celle que je requérais plus haut pour
les artistes de couleur, celle-là Française qui, pour Mlle Adrienne
JOUCLARD, des vieux enlumineurs et verriers, par Delacroix
et Cézanne, aboutit à notre grand Henri-Matisse.
Mlle LAMY est féminine à souhait. Mme Germaine CASSE
a de fortes qualités décoratives. Mme Jeanne HUCHARD en pos-
sède de picturales. Mlle Renée BERNARD montre une rythmique
colorée très pure. Quant à Mlle Mo-
nique CRAS, elle est libre : qu'elle
exerce le plus souvent cette liberté,
c'est le seul moyen de trouver sa dis-
cipline qui n'a que faire de celle des
autres.
Que Mme Suzanne FRÉMOND, dont
on sait et admire par ailleurs legrand
œuvre dans les cathédrales égyp-
tiennes, nous permette amicalement
de lui conseiller l'oubli devant ses
gouaches, de son talent de«fresq u iste»
pour laisser librement s'épanouir celui
de peintre (lequel n'est pas mince)
comme l'affirment son «Port de Lao-
dicée» et plus encore son «Contre-
jour dans la forêt ».
Paysage guyanais de Suzanne Frémont.
90483.
Les beaux envois de Jean EVEN sont pleins de qualités
diverses. Maurice MENARDEAU est habile et précis.
La participation réduite de Jacques WEISSMANN ne peut
faire oublier son beau portrait de Maginot reproduit dans
notre numéro de février dernier.
MADRASSIS ne dément pas sa puissance de coloriste.
Gaston MANTEL est solide même dans ses gouaches, ce qui
n'est pas une petite réussite.
BALANDE est lumineux.
INGUIMBERTY nous montre une toile trop grande, dont le
dessin et les valeurs dispersées retrouveraient toutes leurs qua-
lités dans l'intimité d'un petit format.
Georges GUYOT n'expose que deux dessins qui sont en
tous points remarquables : les raccourcis de ses animaux ren-
versés dénotent une science profonde; les gris, montant jus-
qu'au noir dont le peintre enveloppe ses tigres et son gorille,
valent toutes les couleurs.
Paul JOUVE montre aussi d'admirables «frères inférieurs »;
ce métier est prodigieux; peut-être même trop visible ; mais il
importe avant tout d'admirer cette fascinante sérénité dont ce
grand artiste enrobe tout ce qu'il veut exprimer : panthères
cruelles, éléphants placides, humanités africaines.
Mme Suzanne LAGNEAU expose deux laques dont les sujets
sont empruntés à des mythes hindous; elle montre, dans ce
difficile métier, des réalisations peu communes.
A la sculpture de Paul DUCUING, deux bustes expressifs
et de solide facture : Ce sont ceux du Prince Monireth, fils
aîné de Sa Majesté Monivong, Roi du Cambodge, et du Prince
Monipong,' fils cadet, le premier, sous-lieutenant d'infanterie
au titre étranger, le second engagé dans l'aviation française
(voir notre numéro de février 1 940).
René QUILLIVIC cache la force qu'il nous avait habitués
à admirer dans ses œuvres, sous la grâce; attendrie d'un
buste de jeune Algérienne.
Pascal BOU REILLE est un bon sculp-
teur doublé d'un psychologue et
Marthe BAUMEL nous retient par
un pur visage aux yeux baissés.
*
A la sortie, les photographies de
Thérèse PRAT nous accompagnent :
« Ambiance d'outre-Mer » ; « Le
Passé, le Présent, l'Avenir»; « La
vieille Marocaine », si « primitif
français»; «Nostalgie des Tro-
piques»; «Tahiti, 0 Gauguin». Cela
vaut bien des peintures.
Guy DOLLIAN.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
No 204 ......... 20 MAI 1940
SOCIÉTÉ
COLONIALE
DES
ARTISTES
FRANÇAIS
VOICI les salles où, paré aux couleurs éclatantes
* des outre-mers, « l'univers est égal à notre
vaste appétit ».
Peu d'exposants natifs de nos colonies paraissent
se souvenir des traditions plastiques des peuples
dont ils sont issus: la majorité, àtort, s'en détourne.
Ceux qui s'en réclament n'en répètent qu'une lettre morte
depuis plusieurs siècles... mais l'esprit!
Un petit nombre, sur l'enseignement de leurs vieux Maîtres,
greffe celui des Maîtres d'aujourd'hui.
LE THI LUN, NGUYÊN-HUN-DAN et NG'PHAN-CHANH
colorent, d'accords qui se souviennent des Gauguin de l'époque
de Pont-Aven, un graphisme extrême-oriental, celui-là même que
TO NGNE VAN revêt du souvenir de Vuillard ou de Bonnard.
La sculpture noire, qui eut tant de part au renouveau des Arts
au commencement de ce siècle, demeure ici presque sans écho.
Roger RENAUDIE nous offre quinze masques décoratifs où
perce l'influence africaine.
Par contre, la tradition orientale inspire plus souvent sans
doute par son côté décoratif moins âpre.
VU CAO DAM mélange celle-ci au réalisme occidental et
les lie par un métier que Rodin ou Bourdelle auraient pu
conseiller; cela donne ces remarquables terres cuites (groupes
et bustes d'homme et de femme) qui sont, avec l'envoi de
Mlle JOUCLARD, les plus belles réussites de ce Salon.
Les dons de Mlle Adrienne JOUCLARD sont formels, ils
éclatent dans ce milieu qui semble considérer comme vertu
tout manque d'exaltation.
Voici des bleus qui sont bleus, des rouges rouges, des jaunes
jaunes : si le plaisir de l'auteur les juxtaposant, les diversifiant
et cependant s'ingéniant à en conserver la virulente unité dans
l'économie générale des valeurs, si ce plaisir est évident, le
nôtre ne lui cède en rien qui s'augmente d'y déceler une grande
et autochtone tradition, celle que je requérais plus haut pour
les artistes de couleur, celle-là Française qui, pour Mlle Adrienne
JOUCLARD, des vieux enlumineurs et verriers, par Delacroix
et Cézanne, aboutit à notre grand Henri-Matisse.
Mlle LAMY est féminine à souhait. Mme Germaine CASSE
a de fortes qualités décoratives. Mme Jeanne HUCHARD en pos-
sède de picturales. Mlle Renée BERNARD montre une rythmique
colorée très pure. Quant à Mlle Mo-
nique CRAS, elle est libre : qu'elle
exerce le plus souvent cette liberté,
c'est le seul moyen de trouver sa dis-
cipline qui n'a que faire de celle des
autres.
Que Mme Suzanne FRÉMOND, dont
on sait et admire par ailleurs legrand
œuvre dans les cathédrales égyp-
tiennes, nous permette amicalement
de lui conseiller l'oubli devant ses
gouaches, de son talent de«fresq u iste»
pour laisser librement s'épanouir celui
de peintre (lequel n'est pas mince)
comme l'affirment son «Port de Lao-
dicée» et plus encore son «Contre-
jour dans la forêt ».
Paysage guyanais de Suzanne Frémont.
90483.
Les beaux envois de Jean EVEN sont pleins de qualités
diverses. Maurice MENARDEAU est habile et précis.
La participation réduite de Jacques WEISSMANN ne peut
faire oublier son beau portrait de Maginot reproduit dans
notre numéro de février dernier.
MADRASSIS ne dément pas sa puissance de coloriste.
Gaston MANTEL est solide même dans ses gouaches, ce qui
n'est pas une petite réussite.
BALANDE est lumineux.
INGUIMBERTY nous montre une toile trop grande, dont le
dessin et les valeurs dispersées retrouveraient toutes leurs qua-
lités dans l'intimité d'un petit format.
Georges GUYOT n'expose que deux dessins qui sont en
tous points remarquables : les raccourcis de ses animaux ren-
versés dénotent une science profonde; les gris, montant jus-
qu'au noir dont le peintre enveloppe ses tigres et son gorille,
valent toutes les couleurs.
Paul JOUVE montre aussi d'admirables «frères inférieurs »;
ce métier est prodigieux; peut-être même trop visible ; mais il
importe avant tout d'admirer cette fascinante sérénité dont ce
grand artiste enrobe tout ce qu'il veut exprimer : panthères
cruelles, éléphants placides, humanités africaines.
Mme Suzanne LAGNEAU expose deux laques dont les sujets
sont empruntés à des mythes hindous; elle montre, dans ce
difficile métier, des réalisations peu communes.
A la sculpture de Paul DUCUING, deux bustes expressifs
et de solide facture : Ce sont ceux du Prince Monireth, fils
aîné de Sa Majesté Monivong, Roi du Cambodge, et du Prince
Monipong,' fils cadet, le premier, sous-lieutenant d'infanterie
au titre étranger, le second engagé dans l'aviation française
(voir notre numéro de février 1 940).
René QUILLIVIC cache la force qu'il nous avait habitués
à admirer dans ses œuvres, sous la grâce; attendrie d'un
buste de jeune Algérienne.
Pascal BOU REILLE est un bon sculp-
teur doublé d'un psychologue et
Marthe BAUMEL nous retient par
un pur visage aux yeux baissés.
*
A la sortie, les photographies de
Thérèse PRAT nous accompagnent :
« Ambiance d'outre-Mer » ; « Le
Passé, le Présent, l'Avenir»; « La
vieille Marocaine », si « primitif
français»; «Nostalgie des Tro-
piques»; «Tahiti, 0 Gauguin». Cela
vaut bien des peintures.
Guy DOLLIAN.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
No 204 ......... 20 MAI 1940
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