Bulletin des matières grasses

1945
1946

Presse et revues

36 pages

Aller à la page de la table des matièresNP
SOMMAIRE
- Pages
- Production et utilisation des Oléagineux en Amérique du Nord et du Sud Par M. P.-H. MENSIER, Ingénieur E. C. P.
  .......... Page(s) .......... 85
- Soufflage de l'Huile de Colza Par M. Maurice CARRIÈRE, Chef de Travaux à la Faculté des Sciences de Marseille.
  .......... Page(s) .......... 99
- Désacidification du Beurre de Karité Par MM. CANAC et AUDOUIN et M^lle ALVARADE.
  .......... Page(s) .......... 103
- Première étude sur une Usine produisant annuellement 2.000 tonnes d'Huile de Palme Centre de Recherches de l'I. R. H. O.
  .......... Page(s) .......... 107

1945. — Nos 7-8
— 93 —

je n'ai pu trouver de chiffres, mais elles ont dû se développer très rapidement
du fait de la guerre et du manque d'huile de bois de Chine. En ig3g, rien
qu'aux Etats-Unis, les importations d'huile d'olticiea ont atteint 8.600 tonnes.

L'huile livrée à l'exportatio n'est préalablement cuite pendan une demi-heure
à 2250 0 '

Remontons maintenant rapidement vers le Nord et, après avoir retraversé
le Mexique où, avant la guerre, aucune exportation notable n'était à signaler,
nous arrivons aux ' Etats-Unis qui f de même que dans notre voyage d'aller,
constitueront le chapitre " lé plus important de la deuxième partie de cette
conférence.

Bien que je doive, en principe, ne vous parler que des oléagineux végé-
taux, il me sera impossible de ne pas vous dire, de temps en temps, un mot
des matières grasses d'origine animale. La consommation des corps gras forme,
L eh effet, un" ensemble et, dans beaucoup d'applications,. les matières d'origine
animale 'et celles d'origine végétale se trouvent employées simultanément. Il est
donc impossible d'établir entre elles une cloison étanche.

Je vous ai montré tout à l'heure que les Etats-Unis produisaient d'énormes
quantités d'huiles végétales. Je dois ajouter qu'ils produisent aussi beaucoup de
graisses animales. Toute cette production considérable est absorbée en majeure
partie par la consommation intérieure. Si l'on fait entrer en ligne de compte
toutes les utilisations alimentaires et industrielles, on arrive à une consomma-
tion moyenne annuelle de plus de 27 kgs de matière grasse par habitant, dont
environ 20 kgs pour les. seuls usages alimentaires. A titre comparatif, je vous
dirai qu'en France la consommation moyenne par habitant de matières grasses
alimentaires était, avant guerre, de i3 à 14 kgs par an.

Pendant longtemps, les Etats-Unis ont exporté, malgré- cette consommation
intérieure très forte, des quantités importantes de saindoux. Peu à peu les
importations d'huiles végétaels ont augmenté et en sont arrivées à plus que
compenser les exportations de saindoux. Celles-ci auraient, du resté, été rapide-
ment absorbées par l'augmentation de la population américaine si, en même
temps, l'usage ne s'était pas établi d'employer de plus en plus d'huiles végéta-
les dans l'alimentation. Cet emploi étendu des huiles végétales a permis de
conserver de grandes quantités de saindoux disponibles pour l'exportation.

Ce passage des graisses animales aux huiles végétales constitue un point
très remarquable de l'utilisation des matières grasses aux Etats-Unis. En 1860,
la' production'"des huiles végétales était inférieure à 1 % de celle des graisses
animales et, ' actuellement, elles en représentent à peu près 5o % pour les
graisses alimentaires. Pour la savonnerie, les huiles végétales représentent de
35 à 5o % de'la 'matière première employée.

Il est intéressant de constater que ces variations dans la production et
l'utilisation des matières grasses aux Etats-Unis ne résultent pas d'intentions
déterminées. Elles sont simplement les résultats d'une adaptation à la varia-
tion d'autres factetirs écbnomiqùes et il est curieux de constater qu'aux Etats-
Unis, la productiotn'des huiles et des graisses peut être considérée essentiellement
comme une utilisation de 'sous-produits. Par exemple, la production du saindoux
a atteint des quantités énormes; mais ce n'est nullement pour augmenter la
production du saindoux que l'on a développé l'élevage des porcs. C'est pour
augmenter la production de la viande et le saindoux n'est qu'un sous-produit
de cette industrie. Même le beurre, qui était autrefois le produit principal de
l'industrie laitière, est devenu, par suite de l'augmentation considérable de la
vente du lait'pour la consommation directe en quelque: sorte un sous-produit
Pour l'huile de coton, son caractère de sous-produit est évident, de même que
pour l'huile de maïs et l'huile de soja.. Pour l'arachide, on peut dire que sa
culture a été développée aux Etats-Unis au moins autant pour la production
d'aliment destiné au bétail que pour l'extraction d'huile. Il n'y a guère que le
lin qui puisse être considéré comme essentiellement cultivé pour l'huile et il
convient de remarquer qu'avant la guerre cette culture était en régression et son
insuffisance devait être compensée par des importations de plus en plus fortes.
Cet aspect particulier dè la production et de l'utilisation des huiles et graisses
aux Etats-Unis constitue une des caractéristiques de l'économie des matières
grasses dans ce pays.

2

Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.