Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-02-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 février 1906 28 février 1906
Description : 1906/02/28 (A6,N4). 1906/02/28 (A6,N4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431909
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
28 Février 1906 (6e Année) N° 4
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code : A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
L'OR A LA GUYANE FRANÇAISE
[texte_manquant]
ous avons, nous autres Français, un
défaut déplorable qui consiste à admi-
rer de confiance les œuvres d'autrui,
et à méconnaître systématiquement les
nôtres, sinon même à les dénigrer.
Les étrangers, beaucoup plus habiles, plus
pratiques aussi, font au contraire avec le
plus grand soin, — qu'on me permette une
expression pittoresque et populaire, —
« mousser » leurs affaires, au point de per-
suader à tous, de se persuader à eux-mêmes,
qu'il n'en est pas de meilleures au monde.
Prenons nos amis de l'Entente cordiale,
par exemple. Qui songe à s'élever contre
cette prétention des Anglais, qu'ils ont im-
posée comme un axiome, que seuls, depuis
longtemps, ils ont trouvé la formule, féconde
en résultats moraux et matériels, de la vraie
méthode de colonisation ? Qui n'entend
journellement autour de soi dire: Pourquoi
ne faisons nous pas
comme les Anglais ?
Que n'appliquons-
nous, dans nos colo-
nies, les procédés
qu'ils emploient
dans les leurs, et
qui produisent, en
si peu de temps, des
merveilles comme
ce Transvaal, dont
les mines d'or sont
devenues un véri-
table centre d'at-
traction pour les
capitaux univer-
sels... Et l'épargne
francaise de se pré-
cipiter aveuglément sur les mines du sud de
l'Afrique, de verser son argent à tous les gui-
chets des CharLered, East Rand et autres Rand-
fontein, uniquement parce que ces affaires
sont britanniques.
Mais que de déboires, à la suite de folles spé-
culations, que de pertes, de ruines amoncelées
par des placements inconsidérés et sur lesquels
on garde un silence prudent !
En Australie, même procédé de puffisme,
mêmes résultats, souvent lamentables. Là aussi,
le public français a marché à la remorque de
lanceurs d'affaires audacieux, sur la foi de
réclames alléchantes, de rapports captieux, de
calculs de probabilité concluants.
La fièvre de l'or a poussé les gens les plus
sages à s'engager dans ces entreprises loin-
taines, uniquement parce que le pavillon britan-
nique les couvrait et leur donnait une sorte
d'infaillibilité théorique.
Nous savons déjà ce que sont devenues les
unes ; l'avenir dira ce que valent les autres !
Est-ce donc que la France ne possède pas de
territoires aurifères explorés et exploités? Est-
ce donc que les Français ignorent la géographie
de leurs propres colonies ? Est-il nécessaire —
peut-être ! —de leur apprendre que nous avons,
à dix-huit jours de Saint-Nazaire, le pays auri-
fère le plus merveilleusement riche qui soit au
monde, plus riche que le Transvaal, plus riche
que l'Australie, plus riche que le Klondike, mais
qui a le tort grave, aux yeux de nos nationaux,
de n'être que Français?
J'ai nommé la Guyane — cette immense
région comprise entre les deux grands fleuves,
l'Oyapock et le Maroni — et dont la superficie
égale la moitié de la France continentale.
Qui ne connaît la légende de l'Eldorado,
fameuse dans les siècles passés?
C'estune légende, dira-t-on ; ce sont de vieilles
EMBOUCHURE DE L'APPROUAGUE — CONVOI D'OUVRIERS
histoires. Attendez, voici de l'histoire récente,
de l'histoire vraie.
Depuis un demi-siècle, les Guyanais exploi-
tent l'or de leurs rivières, et avec quel succès,
et cependant, par quels procédés rudimentaires,
avec quels moyens imparfaits, et au milieu de
quelles dilficultés particulières? Et; malgré
ceci et cela, la Guyane n'a pas importé en
France moins de trois cent millions de francs
d'or en cinquante ans.
Trois cent millions, chiffre déclaré à la Douane
(sans parler de ce qui n'est pas déclaré) ! Trois
cent millions rien que d'or alluvionnaire!
C'est à peine si depuis quelque temps l'on a
attaqué la roche aurifère. Ce qu'elle peut pro-
duire? Beaucoup. Tous les ingénieurs expéri-
mentés garantissent nettement son rendement
parce qu'ils peuvent mesurer la richesse des
quartz aurifères par le rendement des sables
qui en procèdent; parce que la science moderne
a progressé, et qu'elle leur fournit des instru-
ments et des mélhodes perfectionnés que jadis
on ignorait ; parce que la colonie elle-même va
développer ses moyens de communication,
c'est-à-dire améliorer les conditions économiques
d'exploitation de ses mines d'or ; parce qu'enfin,
d'une façon générale, pour une production su-
périeure et plus rémunératrice dans le présent
et dans l'avenir, il faut un effort industriel
moindre et moius coûteux que dans le passé.
La Guyane offre donc un champ considérable
à J'activité des capitalistes français. C'est un
devoir de le proclamer, quand on est certain de
dire la vérité.
Or, dire la vérité, dans la circonstance, c'est
rendre service, à la fois à la Guyane, qui en
échangede capitaux minimesrelalivement.p.eut
donnerdenombreuxmillions, et auxca'pitalistes,
qui feront une bonne affaire, en tendant l'oreille
aux avis de ceux qui conseillent de s'intéresser
un peu plus aux entreprises françaises
sérieuses, et un peu moins au bluff financier
d'exploiteurs étrangers.
l( ON PEUT DIRE QUE LE SOL ENTIER DE LA
« GUYANE FRANÇAISE EST IMPRÉGNÉ D'OR; partout
« où la BATÉE lave les terres, on trouve trace
(c du précieux métal. Il (Notes de voyages par
Daniel Casey, 1889.)
« Les preuves de cet axiome, devenu courant
en Guyane, sont établies par les citations sui-
vantes, extraites de discours, rapports et
ouvrages de personnalités autorisées ayant
écrit sur la Guyane Française et parcouru son
sol :
« Si la Guyane, au
lieu d'être unevieille
terre, était une dé-
couverte moderne,
on s'y précipiterait
avec fureur ».
SAINT-AMANT,
Secrétaire particulier
de M. le baron de
Laussat, gouverneur
de la Guyane (Des
colonies en 1821.)
« Le développe-
ment de l'industrie
aurifère est, pour la
Guyane, d'un intérêt
vital...
« Les montagnes
et les cours d'eau de
la Gnvane renfer-
ment d'immenses richesses en or et c'est sur
l'industrie aurifère qu'il faut compter d'abord et
par-dessus loppement tout, pour amener cette colonie au déve-
loppement économique et à l'activité commerciale.
(c L'or se rencontre partout à la Guyane Il doit
même y exister en quantités considérables si l'on
- en juge par les résultats obtenus avec les moyens
primitifs de travail employés jusqu'ici. »
(Rapport de M. l'inspecteur des Colonies Hoa-
reau-Desruisseaux, au Ministre des Colonies
en 1901.)
« La Guyane a cessé d'être une colonie agricole,
pour devenir un pays aurifère.
« Cette colonie, malgré la date déjà éloignée de sa
formation, est, contrairement à ce qu'on croit géné-
ralement, en réalité, un pays neuf où les richesses
naturelles abondent, mais où tout est à créer, -en
fait d'outillage économique.
« La Guyane est entrée actuellement dans une
ère nouvelle, qui doit lui assurer le splendide
avenir auquel elle a droit. «
P. D'HOREL.
(La Dépêche Coloniale.)
« La Guyane Française, cette belle colonie, tan
calomniée, est appelée par la fertilité de son sol
la fécondité de ses mines d'or et ses richesses
variées à un merveilleux développement. »
HENRI URSLEUR,
Député.
« Il ne faut pas oublier que la Guyane est de
beaucoup la première des colonies aurifères...
c C'est dans la question minière que se trouve la
prospérité immédiate et l'avenir aussi brillant que
certain de la Guyane Française. )1
D. LEVÂT,
Ingénieur des Mines.
ILLUSTRÉE
28 Février 1906 (6e Année) N° 4
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code : A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
L'OR A LA GUYANE FRANÇAISE
[texte_manquant]
ous avons, nous autres Français, un
défaut déplorable qui consiste à admi-
rer de confiance les œuvres d'autrui,
et à méconnaître systématiquement les
nôtres, sinon même à les dénigrer.
Les étrangers, beaucoup plus habiles, plus
pratiques aussi, font au contraire avec le
plus grand soin, — qu'on me permette une
expression pittoresque et populaire, —
« mousser » leurs affaires, au point de per-
suader à tous, de se persuader à eux-mêmes,
qu'il n'en est pas de meilleures au monde.
Prenons nos amis de l'Entente cordiale,
par exemple. Qui songe à s'élever contre
cette prétention des Anglais, qu'ils ont im-
posée comme un axiome, que seuls, depuis
longtemps, ils ont trouvé la formule, féconde
en résultats moraux et matériels, de la vraie
méthode de colonisation ? Qui n'entend
journellement autour de soi dire: Pourquoi
ne faisons nous pas
comme les Anglais ?
Que n'appliquons-
nous, dans nos colo-
nies, les procédés
qu'ils emploient
dans les leurs, et
qui produisent, en
si peu de temps, des
merveilles comme
ce Transvaal, dont
les mines d'or sont
devenues un véri-
table centre d'at-
traction pour les
capitaux univer-
sels... Et l'épargne
francaise de se pré-
cipiter aveuglément sur les mines du sud de
l'Afrique, de verser son argent à tous les gui-
chets des CharLered, East Rand et autres Rand-
fontein, uniquement parce que ces affaires
sont britanniques.
Mais que de déboires, à la suite de folles spé-
culations, que de pertes, de ruines amoncelées
par des placements inconsidérés et sur lesquels
on garde un silence prudent !
En Australie, même procédé de puffisme,
mêmes résultats, souvent lamentables. Là aussi,
le public français a marché à la remorque de
lanceurs d'affaires audacieux, sur la foi de
réclames alléchantes, de rapports captieux, de
calculs de probabilité concluants.
La fièvre de l'or a poussé les gens les plus
sages à s'engager dans ces entreprises loin-
taines, uniquement parce que le pavillon britan-
nique les couvrait et leur donnait une sorte
d'infaillibilité théorique.
Nous savons déjà ce que sont devenues les
unes ; l'avenir dira ce que valent les autres !
Est-ce donc que la France ne possède pas de
territoires aurifères explorés et exploités? Est-
ce donc que les Français ignorent la géographie
de leurs propres colonies ? Est-il nécessaire —
peut-être ! —de leur apprendre que nous avons,
à dix-huit jours de Saint-Nazaire, le pays auri-
fère le plus merveilleusement riche qui soit au
monde, plus riche que le Transvaal, plus riche
que l'Australie, plus riche que le Klondike, mais
qui a le tort grave, aux yeux de nos nationaux,
de n'être que Français?
J'ai nommé la Guyane — cette immense
région comprise entre les deux grands fleuves,
l'Oyapock et le Maroni — et dont la superficie
égale la moitié de la France continentale.
Qui ne connaît la légende de l'Eldorado,
fameuse dans les siècles passés?
C'estune légende, dira-t-on ; ce sont de vieilles
EMBOUCHURE DE L'APPROUAGUE — CONVOI D'OUVRIERS
histoires. Attendez, voici de l'histoire récente,
de l'histoire vraie.
Depuis un demi-siècle, les Guyanais exploi-
tent l'or de leurs rivières, et avec quel succès,
et cependant, par quels procédés rudimentaires,
avec quels moyens imparfaits, et au milieu de
quelles dilficultés particulières? Et; malgré
ceci et cela, la Guyane n'a pas importé en
France moins de trois cent millions de francs
d'or en cinquante ans.
Trois cent millions, chiffre déclaré à la Douane
(sans parler de ce qui n'est pas déclaré) ! Trois
cent millions rien que d'or alluvionnaire!
C'est à peine si depuis quelque temps l'on a
attaqué la roche aurifère. Ce qu'elle peut pro-
duire? Beaucoup. Tous les ingénieurs expéri-
mentés garantissent nettement son rendement
parce qu'ils peuvent mesurer la richesse des
quartz aurifères par le rendement des sables
qui en procèdent; parce que la science moderne
a progressé, et qu'elle leur fournit des instru-
ments et des mélhodes perfectionnés que jadis
on ignorait ; parce que la colonie elle-même va
développer ses moyens de communication,
c'est-à-dire améliorer les conditions économiques
d'exploitation de ses mines d'or ; parce qu'enfin,
d'une façon générale, pour une production su-
périeure et plus rémunératrice dans le présent
et dans l'avenir, il faut un effort industriel
moindre et moius coûteux que dans le passé.
La Guyane offre donc un champ considérable
à J'activité des capitalistes français. C'est un
devoir de le proclamer, quand on est certain de
dire la vérité.
Or, dire la vérité, dans la circonstance, c'est
rendre service, à la fois à la Guyane, qui en
échangede capitaux minimesrelalivement.p.eut
donnerdenombreuxmillions, et auxca'pitalistes,
qui feront une bonne affaire, en tendant l'oreille
aux avis de ceux qui conseillent de s'intéresser
un peu plus aux entreprises françaises
sérieuses, et un peu moins au bluff financier
d'exploiteurs étrangers.
l( ON PEUT DIRE QUE LE SOL ENTIER DE LA
« GUYANE FRANÇAISE EST IMPRÉGNÉ D'OR; partout
« où la BATÉE lave les terres, on trouve trace
(c du précieux métal. Il (Notes de voyages par
Daniel Casey, 1889.)
« Les preuves de cet axiome, devenu courant
en Guyane, sont établies par les citations sui-
vantes, extraites de discours, rapports et
ouvrages de personnalités autorisées ayant
écrit sur la Guyane Française et parcouru son
sol :
« Si la Guyane, au
lieu d'être unevieille
terre, était une dé-
couverte moderne,
on s'y précipiterait
avec fureur ».
SAINT-AMANT,
Secrétaire particulier
de M. le baron de
Laussat, gouverneur
de la Guyane (Des
colonies en 1821.)
« Le développe-
ment de l'industrie
aurifère est, pour la
Guyane, d'un intérêt
vital...
« Les montagnes
et les cours d'eau de
la Gnvane renfer-
ment d'immenses richesses en or et c'est sur
l'industrie aurifère qu'il faut compter d'abord et
par-dessus loppement tout, pour amener cette colonie au déve-
loppement économique et à l'activité commerciale.
(c L'or se rencontre partout à la Guyane Il doit
même y exister en quantités considérables si l'on
- en juge par les résultats obtenus avec les moyens
primitifs de travail employés jusqu'ici. »
(Rapport de M. l'inspecteur des Colonies Hoa-
reau-Desruisseaux, au Ministre des Colonies
en 1901.)
« La Guyane a cessé d'être une colonie agricole,
pour devenir un pays aurifère.
« Cette colonie, malgré la date déjà éloignée de sa
formation, est, contrairement à ce qu'on croit géné-
ralement, en réalité, un pays neuf où les richesses
naturelles abondent, mais où tout est à créer, -en
fait d'outillage économique.
« La Guyane est entrée actuellement dans une
ère nouvelle, qui doit lui assurer le splendide
avenir auquel elle a droit. «
P. D'HOREL.
(La Dépêche Coloniale.)
« La Guyane Française, cette belle colonie, tan
calomniée, est appelée par la fertilité de son sol
la fécondité de ses mines d'or et ses richesses
variées à un merveilleux développement. »
HENRI URSLEUR,
Député.
« Il ne faut pas oublier que la Guyane est de
beaucoup la première des colonies aurifères...
c C'est dans la question minière que se trouve la
prospérité immédiate et l'avenir aussi brillant que
certain de la Guyane Française. )1
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