Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mars 1906 31 mars 1906
Description : 1906/03/31 (A6,N6). 1906/03/31 (A6,N6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431887
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
31 Mars 1906 (6* Année) N" 6
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code : A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
Li'El»iECT.RICITÊ p AUX COLONIES
Afrique Occidentale — Guyane — Antilles
[texte_manquant]
la suite de son étude sur les « câbles
sous-marins », si remarquablement
documentée, parue dans la Dépêche
Coloniale du 15 mars 1904, M. L. Gamard citait
la « télégraphie aux Colonies 1) et laissait entre-
voir la publication d'un exposé des résultats
obtenus dans notre domaine colonial par les
agents du service télégraphique.
L'aperçu de l'Eleclricilé aux Colonies, à
laquelle nous consacrons le numéro de ce jour,
fait connaître ces résultats. En même temps il
indique, sommairement, la situation de la télé-
phonie et l'utilisation, encore restreinte, de
l'énergie électrique dans nos diverses posses-
sions.
La plus large et première place est tenue par
le télégraphe. Précieux outil pour le conqué-
rant, aux époques difficiles et troublées, il a été
et demeure un mer-
veilleux moyen d'in-
fluence morale et civi-
lisatrice. Nos grands
gouverneurs, nos
meilleurs administra-
teurs le comprirent :
ils surent tirer un
admirable parti de
la télégraphie et de
son personnel métro-
politain et local qui,
sans bruit, sans. récla-
me., insoucieux du
danger quel qu'il soit,
a établi cet immense
réseau de 60.000 kilo-
mètres de fils s'éten-
dant jusqu'aux extrê-
mes limites de l'em-
pire français d'outre-
mer.
Tantôt marchant
sous la protection,
plus ou moins loin-
taine, des colonnes
expéditionnaires, les
constructeurs de ces
. lignes, bien après les
convois, posent le fil.
T !OOp.r:::¡t.ion n'est Das
T" i
sans péril; par un retour en arrière, le vaincu
de la veille peut entraver, arrêter, supprimer les
opérateurs.
Tantôt pénétrant des pays réputés inacces-
sibles, jalousement gardés, fermés, ils réussis-
sent, à force de patience et de tact, avec le
respect qu'ils inspirent cependant qu'ils res-
pectent les autres, à se faire accepter, appré-
cier, estimer et aider. Très souvent, premiers
« blancs » apparus, sans attirail guerrier, arri-
vant en amis,. ils ont raison de l'hostilité à
peine dissimulée, de la méfiance des popula-
tions. Exposant les raisons de leur venue,
expliquant leur entreprise « utile à tout le
mond-e », ils promettent de payer qui leur prê-
tera la main. Cette attitude, ce langage nou-
veau, ce sang-froid, ce courage de se présenter
« désarmé » surprennent. La promesse d'un
salaire. convainc : la main-d'œuvre estassurée.
Ce qu'ils disent, ce qu'ils font, se répète de
peuplade en peuplade; leur réputation de bra-
ves gens les précède, ménageant à ces paci-
fistes de la bonne manière, l'accueil le plus
empressé. Partout où il leur en sera besoin
afflueront manœuvres et porteurs.
Et plus tard, sauf de rares exceptions, ces
collaborateurs improvisés protégeront contre
la malveillance le travail auquel ils participè-
rent.^ Suivant le chemin qu'ont jalonné les
appuis de la ligne télégraphique, on les verra
se hâter vers le hnrenn Je nluc vnlo::.in nrmr»
signaler la chute d'un
poteau, la rupture du fil.
Détail caractéristique
et démonstra-
tion de l'as-
cendant que
sut prendre
CONSTRUCTION DE LA LIGNE TÉLÉGRAPHIQUE DU SÉNÉGAL
EN CASAMANCE
CONVOI DE MATÉRIEL TÉLÉGRAPHIQUE -
sur les indigènes cette pléiade de télégra-
phistes coloniaux qui furent et sont, toujours,
les artisans les meilleurs et les plus sûrs de
notre expansion coloniale.
On trouverait donc matière à un bel histo-
rique de cette télégraphie dont les annales sont
riches en actes d'intrépidité, d'abnégation
jusqu'au sacrifice, de fine et bonne diplomatie,
de haute valeur morale et scientifique.
Car, à ce dernier point de vue, on doit aussi
à ces télégraphistes, pionniers intelligents et
instruits, des notions exactes sur les pays qu'ils
parcourent.
. Topographes, géographes, ethnographes,
géologues, botanistes, ils ont consigné dans
leurs notes, dans leurs comptes rendus de
mission, leurs multiples observations. Souvent
consultés, leurs rapports, leurs cartes, leurs
itinéraires guident, éclairent ceux qui, après
ces « découvreurs » sans prétentions, ont à se
1
livrer à des études plus approfondies et de
longue haleine.
Bien avant de le devenir en France, la télé-
phonie était, aux colonies, un service d'ELat.
Assurément ses débuts fùrent modestes,mais,
avec eux, se décelèrent l'esprit d'initiative et
de progrès.
Ne desservant, primitivement, que les admi-
nistrations, les réseaux officiels des principaux
centres s'augmentèrent, assez rapidement, de
fils d'abonnements et l'on essaya les commu-
mcauons a grande distance ; on
créa des bureaux téléphoniques
dans les localités où la formation
J - • / / I T
ae télégraphistes
n'était pas possible.
Jusqu'à ce jour les
conversations se sont
échangées, normale-
ment, par simple ,fil
au delà, de 150 kilo-
mètres. Par, des cir-
cuits au double fil,
tout aussi régulière-
ment que dans la mé-
tropole, on converse-
rait sur des parcours
bien plus longs.
A part le Sénégal,
avec, en 1887, l'éclai-
rage électrique de
Saint Louis et de
Rufisque, les appli-
cations de l'électri-
cité industrielle
étaient nulles.
DeDuis 1896 clips
se multiplient et il
n'est pas douteux que dans les
colonies disposant de c la bouille
hlanr.hft » p.llp.s n'anorriAnfonf 4
bref délai. Il De s'agit que d^uneimpulsion, d'un
exemple à donner : les imitateurs suivront.
Afrique Occidentale Française.
Antérieurement à la constitution du Gouver-
nement général de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise, les anciennes dépendances du Sénégal
vécurent, comme cette colonie mère, les unes,
après les autres, de leur vie propre : Soudan
(maintenant Haut Sénégal et Niger), Guinée
Française, Côte d'Ivoire, Dahomey se créèrent
des ressources et se préoccupèrent de l'établis-
sement de communications télégraphiques
intérieures d'abord, puis de se relier entre
elles.
Un chapitre spécial à chacune des cinq colo-
nies du groupe de l'Ouest Africain permet de
suivre chaque pas en avant dans une voie de
progrès à laquelle il ne semble pas qu'une
limite soit prochaine.
Le projet de la ligne transsaharienne de Bou-
rem à In Salah est étudié. On songe à combler
la lacune entre Grand Bassam et Conakry par
un câble complétant la série de ceux rachetés
en 1902, à la Compagnie West African Tele-
graph.
ILLUSTRÉE
31 Mars 1906 (6* Année) N" 6
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code : A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
Li'El»iECT.RICITÊ p AUX COLONIES
Afrique Occidentale — Guyane — Antilles
[texte_manquant]
la suite de son étude sur les « câbles
sous-marins », si remarquablement
documentée, parue dans la Dépêche
Coloniale du 15 mars 1904, M. L. Gamard citait
la « télégraphie aux Colonies 1) et laissait entre-
voir la publication d'un exposé des résultats
obtenus dans notre domaine colonial par les
agents du service télégraphique.
L'aperçu de l'Eleclricilé aux Colonies, à
laquelle nous consacrons le numéro de ce jour,
fait connaître ces résultats. En même temps il
indique, sommairement, la situation de la télé-
phonie et l'utilisation, encore restreinte, de
l'énergie électrique dans nos diverses posses-
sions.
La plus large et première place est tenue par
le télégraphe. Précieux outil pour le conqué-
rant, aux époques difficiles et troublées, il a été
et demeure un mer-
veilleux moyen d'in-
fluence morale et civi-
lisatrice. Nos grands
gouverneurs, nos
meilleurs administra-
teurs le comprirent :
ils surent tirer un
admirable parti de
la télégraphie et de
son personnel métro-
politain et local qui,
sans bruit, sans. récla-
me., insoucieux du
danger quel qu'il soit,
a établi cet immense
réseau de 60.000 kilo-
mètres de fils s'éten-
dant jusqu'aux extrê-
mes limites de l'em-
pire français d'outre-
mer.
Tantôt marchant
sous la protection,
plus ou moins loin-
taine, des colonnes
expéditionnaires, les
constructeurs de ces
. lignes, bien après les
convois, posent le fil.
T !OOp.r:::¡t.ion n'est Das
T" i
sans péril; par un retour en arrière, le vaincu
de la veille peut entraver, arrêter, supprimer les
opérateurs.
Tantôt pénétrant des pays réputés inacces-
sibles, jalousement gardés, fermés, ils réussis-
sent, à force de patience et de tact, avec le
respect qu'ils inspirent cependant qu'ils res-
pectent les autres, à se faire accepter, appré-
cier, estimer et aider. Très souvent, premiers
« blancs » apparus, sans attirail guerrier, arri-
vant en amis,. ils ont raison de l'hostilité à
peine dissimulée, de la méfiance des popula-
tions. Exposant les raisons de leur venue,
expliquant leur entreprise « utile à tout le
mond-e », ils promettent de payer qui leur prê-
tera la main. Cette attitude, ce langage nou-
veau, ce sang-froid, ce courage de se présenter
« désarmé » surprennent. La promesse d'un
salaire. convainc : la main-d'œuvre estassurée.
Ce qu'ils disent, ce qu'ils font, se répète de
peuplade en peuplade; leur réputation de bra-
ves gens les précède, ménageant à ces paci-
fistes de la bonne manière, l'accueil le plus
empressé. Partout où il leur en sera besoin
afflueront manœuvres et porteurs.
Et plus tard, sauf de rares exceptions, ces
collaborateurs improvisés protégeront contre
la malveillance le travail auquel ils participè-
rent.^ Suivant le chemin qu'ont jalonné les
appuis de la ligne télégraphique, on les verra
se hâter vers le hnrenn Je nluc vnlo::.in nrmr»
signaler la chute d'un
poteau, la rupture du fil.
Détail caractéristique
et démonstra-
tion de l'as-
cendant que
sut prendre
CONSTRUCTION DE LA LIGNE TÉLÉGRAPHIQUE DU SÉNÉGAL
EN CASAMANCE
CONVOI DE MATÉRIEL TÉLÉGRAPHIQUE -
sur les indigènes cette pléiade de télégra-
phistes coloniaux qui furent et sont, toujours,
les artisans les meilleurs et les plus sûrs de
notre expansion coloniale.
On trouverait donc matière à un bel histo-
rique de cette télégraphie dont les annales sont
riches en actes d'intrépidité, d'abnégation
jusqu'au sacrifice, de fine et bonne diplomatie,
de haute valeur morale et scientifique.
Car, à ce dernier point de vue, on doit aussi
à ces télégraphistes, pionniers intelligents et
instruits, des notions exactes sur les pays qu'ils
parcourent.
. Topographes, géographes, ethnographes,
géologues, botanistes, ils ont consigné dans
leurs notes, dans leurs comptes rendus de
mission, leurs multiples observations. Souvent
consultés, leurs rapports, leurs cartes, leurs
itinéraires guident, éclairent ceux qui, après
ces « découvreurs » sans prétentions, ont à se
1
livrer à des études plus approfondies et de
longue haleine.
Bien avant de le devenir en France, la télé-
phonie était, aux colonies, un service d'ELat.
Assurément ses débuts fùrent modestes,mais,
avec eux, se décelèrent l'esprit d'initiative et
de progrès.
Ne desservant, primitivement, que les admi-
nistrations, les réseaux officiels des principaux
centres s'augmentèrent, assez rapidement, de
fils d'abonnements et l'on essaya les commu-
mcauons a grande distance ; on
créa des bureaux téléphoniques
dans les localités où la formation
J - • / / I T
ae télégraphistes
n'était pas possible.
Jusqu'à ce jour les
conversations se sont
échangées, normale-
ment, par simple ,fil
au delà, de 150 kilo-
mètres. Par, des cir-
cuits au double fil,
tout aussi régulière-
ment que dans la mé-
tropole, on converse-
rait sur des parcours
bien plus longs.
A part le Sénégal,
avec, en 1887, l'éclai-
rage électrique de
Saint Louis et de
Rufisque, les appli-
cations de l'électri-
cité industrielle
étaient nulles.
DeDuis 1896 clips
se multiplient et il
n'est pas douteux que dans les
colonies disposant de c la bouille
hlanr.hft » p.llp.s n'anorriAnfonf 4
bref délai. Il De s'agit que d^uneimpulsion, d'un
exemple à donner : les imitateurs suivront.
Afrique Occidentale Française.
Antérieurement à la constitution du Gouver-
nement général de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise, les anciennes dépendances du Sénégal
vécurent, comme cette colonie mère, les unes,
après les autres, de leur vie propre : Soudan
(maintenant Haut Sénégal et Niger), Guinée
Française, Côte d'Ivoire, Dahomey se créèrent
des ressources et se préoccupèrent de l'établis-
sement de communications télégraphiques
intérieures d'abord, puis de se relier entre
elles.
Un chapitre spécial à chacune des cinq colo-
nies du groupe de l'Ouest Africain permet de
suivre chaque pas en avant dans une voie de
progrès à laquelle il ne semble pas qu'une
limite soit prochaine.
Le projet de la ligne transsaharienne de Bou-
rem à In Salah est étudié. On songe à combler
la lacune entre Grand Bassam et Conakry par
un câble complétant la série de ceux rachetés
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