Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-11-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 novembre 1906 15 novembre 1906
Description : 1906/11/15 (A6,N21). 1906/11/15 (A6,N21).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743173s
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
15 Novembre 1906(6' Année N° 21)
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code : A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléohcne: 157-47
La question eotonnière en Algérie en 1906
PRÉAM13ULE
I L ne nous convient pas dans cette étude,
forcément écourtée, de refaire, après tant
d'autres, l'historique de la culture du co-
ton en Algérie.
Aussi bien estimons-nous que l'histoire des
tentatives qui y ont été faites dans celte voie
nous est trop imparfaitement connue, pour
qu'il soit possible, même avec l'esprit criti-
que le plus aiguisé, d'en faire découler un
jugement sans appel et sans erreur, profitable
au présent ou utile à l'avenir.
Que nous nous reportions aux annales de
l'Empire ou aux récits des tout premiers débuts
de la colonisation, que nous mettions même en
révolution les cartons des bibliothèques qui
conservent les manuscrits arabes, où les écri-
vains du moyen âge célèbrent la gloire des
royaumes déchus de la Mauritanie, nous ne
voyons pas qu'il y ait la moindre chance de
retirer de ce travail une conclusion quelconque
d'un intérêt présentement pratique.
La question cotonnière est un édifice mon-
dial à construire sur des bases nouvelles: elle
réclame l'emploi de matériaux neufs. Nous nous
limiterons donc à l'actualité.
PREMIÈRE PARTIE
Compte rendu des essais de 1904.
I. Département d'Oran. — Les essais furent
eftectués dans la région où, sous l'Empire, la
culture cotonnière avait pris un essor remar-
quable.
Le Bulletin de VAssociation Coloniale en
rendait compte en ces termes, dans le numéro
de janvier 1905:
« Dans les champs cultivés suivant les recom-
« mandations faites, les plants prirent immédia-
« tement une grande vigueur. Après l'éclair-
« cissage, un premier ar-
« rosage fut donné, suivi
«. d'un rechaussement. Les
« plants atteignaient en
« juillet une hauteur de
« 0 m. 70 à 0 m. 80. Les
« rent alors.
« Dès ce moment les
« plantes devenaient tel-
« lement touffues, qu'il
« n'était pas possible de
a biner, l'arrosage seul
« une fois par semaine
« était donné.
« Il fut alors nécessaire
Il de pratiquer l'écimage;
« malgré cela les plants
« ont atteint dans beau-
« coup de régions, à Per-
« r égaux, au Si g, à Aïn-
« Béïda, entre autres, une
« hauteur de plus de lm75.
« A Relizane au contraire,
« la hauteur ne fut guère
« supérieure à 1 mètre et
« la végétation était moins
« vigoureuse. Cela tient à
« ce que les capacités res-
« treintes du barrage de
« la Mina ne permettent pas d'arroser aussi
« souvent et que les terres, cultivées depuis de
M. JONNART
GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'ALGÉRIE 1
« longues années, sans êLre fumées, paraissent
« épuisées.
« En août, les capsules étaient très nom-
« breuses, et, les plantes prenant un grand
. CHAMP DE COTON AMÉRICAIN A ARD-EL-BEIDA, PRÈS ORLÉANS VILLE (AOUT 1905)
« développement, le nombre en augmentait sans
« cesse.'
ri En septembre, les capsules du bas de la
« plante avaient atteint une grandeur extraor-
« dinaire et, versla: fin de ce mois, elles commen-
« çaient à s'ouvrir ; mais ce ne. fut qu'au
« début d'octobre qu'on put réellement com-
« mencer la cueillette. On comptait alors
« 200 capsules sur certains pieds. Le coton
« réuni était soyeux, nerveux, et, ainsi que le
« constatèrent les experts du Havre, la graine,
« peu adhérente, permettait un égrenage facile.
a Un peut estimer le poids des premiers flocons
« recueillis à 1 gr. 50 par capsule. Ces cotons
« rendent en moyenne 32 à 34 0/0, à l'égrenage
« on obtenait ainsi 50 centigrammes par cap-
ci suie. Il résulte des observations faites dans
« les différents champs d'expériences que le
« rendement à l'hectare peut être exactement
« fixé à environ 15 quintaux de flocons bruts:
« ce qui produirait 500 kilogrammes de fibres.
« Huit variétés de graines, dont trois égyp-
« tiennes et cinq américaines, avaient été en-
« voyées par l'Association. Toutes se sont com-
« portées de la même façon, et il serait difficile,
« dans ce premier essai, de dire celle qui con-
« viendrait le mieux au pays. La dégénéres-
« cence plus ou moins rapide des unes ou des
« autres pourra dire quelles sont, par la suite,
« celles à éliminer. Les plants égyptiens et,
« parmi eux le yanovitch, sont, il noussemble,
« à étudier sérieusement. Avec cette variété
« pourrait être créé, peut-être plus tard, le
« genre algérien : les essais futurs le démontre-
« ront. »
Plus tard, lorsque nous visitâmes les champs
de culture en juin 1905, nous recueillîmes, outre
un certain nombre d'échantillons pour le
musée commercial de la Chambre de commerce
d'Alger, des renseignements complémentaires
d'ordre économique que nous résumons dans
le tableau ci-après.
Il estjuste de noter, à côté de ces essais heu-
reux et encourageants, qu'il fut planté des
variétés n'ayant donné au-
cun résultat. Mais ce fait,
habilement exploité par
certains pour condamner
la campagne entreprise,
est sans portée. Pour l'aire
revivre la culture coton-
nière, il n'est pas néces-
saire en effet que toutes
les variétés réussissent,
qu'une seule donne satis-
faction et le problème sera
résolu à ce point de vue.
D'ailleurs la variété à
rejeter — le Pérou dur —
est bien connue pour ses
insuccès répétés et l'Algé-
rie n'est pas la seule ré-
gion qui lui soit défavo-
rable, puisqu'elle s'est
comportée de la même
façon dans tout le bassin
méditerranéen et même en
Afrique occidentale.
Mais il était nécessaire,
après les interprétations
fantaisistes qui furent
bruyamment données sur
ces observations et dont
l'écho se répercuta au sein
ILLUSTRÉE
15 Novembre 1906(6' Année N° 21)
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code : A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléohcne: 157-47
La question eotonnière en Algérie en 1906
PRÉAM13ULE
I L ne nous convient pas dans cette étude,
forcément écourtée, de refaire, après tant
d'autres, l'historique de la culture du co-
ton en Algérie.
Aussi bien estimons-nous que l'histoire des
tentatives qui y ont été faites dans celte voie
nous est trop imparfaitement connue, pour
qu'il soit possible, même avec l'esprit criti-
que le plus aiguisé, d'en faire découler un
jugement sans appel et sans erreur, profitable
au présent ou utile à l'avenir.
Que nous nous reportions aux annales de
l'Empire ou aux récits des tout premiers débuts
de la colonisation, que nous mettions même en
révolution les cartons des bibliothèques qui
conservent les manuscrits arabes, où les écri-
vains du moyen âge célèbrent la gloire des
royaumes déchus de la Mauritanie, nous ne
voyons pas qu'il y ait la moindre chance de
retirer de ce travail une conclusion quelconque
d'un intérêt présentement pratique.
La question cotonnière est un édifice mon-
dial à construire sur des bases nouvelles: elle
réclame l'emploi de matériaux neufs. Nous nous
limiterons donc à l'actualité.
PREMIÈRE PARTIE
Compte rendu des essais de 1904.
I. Département d'Oran. — Les essais furent
eftectués dans la région où, sous l'Empire, la
culture cotonnière avait pris un essor remar-
quable.
Le Bulletin de VAssociation Coloniale en
rendait compte en ces termes, dans le numéro
de janvier 1905:
« Dans les champs cultivés suivant les recom-
« mandations faites, les plants prirent immédia-
« tement une grande vigueur. Après l'éclair-
« cissage, un premier ar-
« rosage fut donné, suivi
«. d'un rechaussement. Les
« plants atteignaient en
« juillet une hauteur de
« 0 m. 70 à 0 m. 80. Les
« Dès ce moment les
« plantes devenaient tel-
« lement touffues, qu'il
« n'était pas possible de
a biner, l'arrosage seul
« une fois par semaine
« était donné.
« Il fut alors nécessaire
Il de pratiquer l'écimage;
« malgré cela les plants
« ont atteint dans beau-
« coup de régions, à Per-
« r égaux, au Si g, à Aïn-
« Béïda, entre autres, une
« hauteur de plus de lm75.
« A Relizane au contraire,
« la hauteur ne fut guère
« supérieure à 1 mètre et
« la végétation était moins
« vigoureuse. Cela tient à
« ce que les capacités res-
« treintes du barrage de
« la Mina ne permettent pas d'arroser aussi
« souvent et que les terres, cultivées depuis de
M. JONNART
GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'ALGÉRIE 1
« longues années, sans êLre fumées, paraissent
« épuisées.
« En août, les capsules étaient très nom-
« breuses, et, les plantes prenant un grand
. CHAMP DE COTON AMÉRICAIN A ARD-EL-BEIDA, PRÈS ORLÉANS VILLE (AOUT 1905)
« développement, le nombre en augmentait sans
« cesse.'
ri En septembre, les capsules du bas de la
« plante avaient atteint une grandeur extraor-
« dinaire et, versla: fin de ce mois, elles commen-
« çaient à s'ouvrir ; mais ce ne. fut qu'au
« début d'octobre qu'on put réellement com-
« mencer la cueillette. On comptait alors
« 200 capsules sur certains pieds. Le coton
« réuni était soyeux, nerveux, et, ainsi que le
« constatèrent les experts du Havre, la graine,
« peu adhérente, permettait un égrenage facile.
a Un peut estimer le poids des premiers flocons
« recueillis à 1 gr. 50 par capsule. Ces cotons
« rendent en moyenne 32 à 34 0/0, à l'égrenage
« on obtenait ainsi 50 centigrammes par cap-
ci suie. Il résulte des observations faites dans
« les différents champs d'expériences que le
« rendement à l'hectare peut être exactement
« fixé à environ 15 quintaux de flocons bruts:
« ce qui produirait 500 kilogrammes de fibres.
« Huit variétés de graines, dont trois égyp-
« tiennes et cinq américaines, avaient été en-
« voyées par l'Association. Toutes se sont com-
« portées de la même façon, et il serait difficile,
« dans ce premier essai, de dire celle qui con-
« viendrait le mieux au pays. La dégénéres-
« cence plus ou moins rapide des unes ou des
« autres pourra dire quelles sont, par la suite,
« celles à éliminer. Les plants égyptiens et,
« parmi eux le yanovitch, sont, il noussemble,
« à étudier sérieusement. Avec cette variété
« pourrait être créé, peut-être plus tard, le
« genre algérien : les essais futurs le démontre-
« ront. »
Plus tard, lorsque nous visitâmes les champs
de culture en juin 1905, nous recueillîmes, outre
un certain nombre d'échantillons pour le
musée commercial de la Chambre de commerce
d'Alger, des renseignements complémentaires
d'ordre économique que nous résumons dans
le tableau ci-après.
Il estjuste de noter, à côté de ces essais heu-
reux et encourageants, qu'il fut planté des
variétés n'ayant donné au-
cun résultat. Mais ce fait,
habilement exploité par
certains pour condamner
la campagne entreprise,
est sans portée. Pour l'aire
revivre la culture coton-
nière, il n'est pas néces-
saire en effet que toutes
les variétés réussissent,
qu'une seule donne satis-
faction et le problème sera
résolu à ce point de vue.
D'ailleurs la variété à
rejeter — le Pérou dur —
est bien connue pour ses
insuccès répétés et l'Algé-
rie n'est pas la seule ré-
gion qui lui soit défavo-
rable, puisqu'elle s'est
comportée de la même
façon dans tout le bassin
méditerranéen et même en
Afrique occidentale.
Mais il était nécessaire,
après les interprétations
fantaisistes qui furent
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ces observations et dont
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